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    Je CITE :

     

    Bonsoir,

     
    Je suis la fille du manager de Young Perez, Léon Bellières.

    Je vous joins un article que mon père avait dans ses papiers.

    C'est un article découpé dans un journal de l'époque.


    Je ne peux pas vous en dire plus car mon père est décédé lorsque j'avais 7ans et j'en ai plus de 60.

     
    Je possède quelques de photos de Young, si cela vous intéresse, je peux vous envoyer des copies,

     


    Cordialement.


    Edwige BELLIER


    Image:


    Young Perez (bel) 1.jpg

     

     

    Victor Younki, le petit gars de Tunis, avait vingt ans quand il devint le plus jeune champion du monde francais de l'histoire de la boxe.

     

    Cela se passait le 26 octobre 1931 au Palais des Sports de Paris devant 16000 spectateurs : une victoire par K.O. au deuxiטme round contre Frankie Genaro, catיgorie mouche.

     

    Victoire aussi rapide que ses coups : Younki deroutait ses adversaires par son extraordinaire vitesse de frappe et d'esquive, un feu follet des rings. Il s'etait choisi un nom de guerre : Young Perez.

     



    Mais Young Perez etait juif. En 1942, il est arrete et deporte a Auschwitz. Il tente l'יvasion, est repris, tabassי et en garde de terribles migraines.

     

    Un officier du camp, amateur de boxe, organise un combat sadique entre le minuscule mouche et un poids lourd allemand, que Young Perez a encore la force de battre.



    Trois ans d'enfer passent. Janvier 1945, l'Armיe Rouge approche d'Auschwitz, les nazis transferent des deportés a l'intיrieur du Reich, au camp de Gleiwitz.

     

    Le 22 janvier, Young Perez reussit a piquer un sac de pain qu'il distribue aux copains affames.

     

    Les gardes lui ordonnent d'arrêter.

     

    Il fait mieux : sous leur nez, il enjambe deliberement des barbeles, comme naguere les cordes des rings, pour donner ses quignons de pain.

     

    Il a 33 ans, c'est son 134eme et dernier combat : il tombe sous les balles, comme Gavroche devant la barricade de la rue de la Chanvrerie dans Les Miserables.

     

    Young Perez ne sera jamais un has-been.

     

     

     

     

     

     

     Un documentaire sur le glorieux boxeur est actuellement en préparation sous la direction de Sophie Nahum, sa petite-fille.

     

     

    Sophie Nahum raconte : « Au milieu des années quatre-vingt, mon grand-père André Nahum, alors médecin à Sarcelles, voit arriver une femme dans son cabinet.

     

    Elle lui dit : “Docteur, vous qui œuvrez pour la mémoire des juifs tunisiens (il avait écrit plusieurs livres sur le sujet), ne voudriez-vous pas raconter la vie de mon frère, il a été injustement oublié par l’Histoire ? ”

     Son nom était Victor Perez, son pseudonyme de boxeur : Young ».

     La jeune femme est réalisatrice de documentaire et décide de consacrer un sujet à ce boxeur.

     

    « Ce jeune homme issu du quartier très pauvre de la hara à Tunis, parti à Paris pour boxer, était devenu le plus jeune champion du monde de l’histoire de la boxe en 1931, ils n'avaient pas encore 21 ans.

     

    Quelques années plus tard, il était revenu en héros à Tunis, un stade avait même été nommé en son honneur.

     

    Ce que mon grand père ignorait c’est ce qu’il était devenu par la suite.

     

    Arrêté à Paris, déporté à Drancy puis à Buna Monowitz, le camp de travail d’Auschwitz, puis exécuté après la libération du camp pendant la grande marche. »

     Le destin tragique de ce champion a été évoqué récemment dans un film de Jacques Ouaniche, « Victor ‘Young’ Perez » avec Brahim Asloum dans le rôle titre, précisément inspiré du livre d’André Nahum,

     

    « Quatre boules de cuir ou l'étrange destin de Young Perez champion du monde de boxe, Tunis 1911-Auschwitz 1945 ».

     

     Par le plus pur des hasards, Sophie croise le comédien Tomer Sisley qui lui parle de ce héros qui le fascine. « Lorsqu’il avait entendu parler de Victor Young Perez pour la première fois, lui aussi avait tout de suite bouleversé par son histoire, par le destin tragique de ce juif tunisien adulé, martyrisé puis oublié » raconte t’elle.

     

    La documentariste décide de donner vie à ce boxeur de génie arraché trop tôt à la vie par la Shoah.

     

    Sophie Nahum enchaine les rendez-vous avec des personnes qui ont croisé la route de Victor Perez, tous avaient plus de 80 ans.

     

    « Dans l’instant, j’ai entrevu la possibilité de pouvoir enfin raconter cette histoire dans un documentaire.

     

    Pas un documentaire historique classique non, un documentaire enlevé, accessible à tous, guidé par Tomer un acteur connu, et aimé, c’est sûr, saura attirer l’attention des plus jeunes, les intéresser un peu à la Shoah.

     

    Cette période de l’histoire devenue souvent très compliquée à enseigner dans les lycées » confie t’elle.

     

     

     Avec Tomer Sisley, Laurent Preece qui co-réalise et co-produit et Arnaud Mansir un chef opérateur exceptionnel, le projet devient réalité.

     

    Elle tourne en France, en Pologne et à Tel Aviv, à la rencontre d’hommes qui l’ont connu à Paris où il a vécu et enseigné son sport, à Drancy ou à Auschwitz.

     

    Des rencontres extrêmement fortes avec des compagnons d’infortune qui eux aussi ont traversé l'enfer.

     

    Le film documentaire est tourné mais aujourd’hui les budgets manquent pour conclure ce projet. Un appel est donc lancé auprès d’internautes pour l’aider à la boucler

     

    « Pour moi, ce film est mon plus beau projet » conclut Sophie Nahoum.

     

     

    http://www.actuj.com/2015-02/culture/1461-tomer-sisley-sur-les-traces-de-victor-young-perez

     

     

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