• 1) Le système de répression allemand
     
     
     
    En juin 1940, les autorités allemandes s'installent à Paris et mettent en place un important système administratif et répressif en zone occupée, représenté par un commandement militaire instauré pour le maintien de l'ordre et la répression.
     
    Ce commandement militaire (MBF) possède des unités chargées de veiller au respect de l'ordre, mais aussi une police secrète chargée des enquêtes (GFP), une police chargée d'arrêter les résistants (Abwehr) et des tribunaux de mort.
     
    Mais, à partir de mai 1942, le MBF cède ses pouvoirs aux services policiers de la SS.
     
    En effet, la SS, milice d'Adolf Hitler, possède différentes polices en Dordogne comme le Sipo-SD, police de sécurité dirigée par Michel Hambrecht, dans laquelle on retrouve la Kripo, police criminelle, et la Orpo, chargée du maintien de l'ordre.
     
    Doc.4: Michel Hambrecht, chef du Sd de Périgueux accompagné de collaborateurs
     
    Source: Collection Hammertin in G. Penaud, Histoire de la Résisitance en Périgord, p.
     
    Doc.5: Des membres du SD accompagnés de leur traducteur Willy.
     
     
     
    En plus de l'administration, on trouve aussi des forces purement militairesde repression. Ainsi, à la caserne du 35ème régiment d'artillerie, se trouve une garnison composée essentiellemnt de "georgiens", en fait des prisonniers de l'armée russes enrôlés dans la Wehrmacht. A cela s'ajoutent les troupes de passage souvent en repos dans le Sud-Ouest après s'ête battues sur le front russes. Citons les divisions Wilde, Bode ou la Das Reich tristement célèbre.
     
    Surtout, avec l'augmentation des actions résistantes, vont être créées de véritables divisions dont la mission essentielle sera la répression des maquis:
     
    - La division Brehmer dont nous évoquerons plus tard l'action.
     
    - La brigade nord-africaine (Hilfspolizei): constituée de repris de justice et de nationalistes d'origine nord-africaine, une section se trouvait à Périgueux et servait aux missions de répressions organisées par les Allemands eux-mêmes. Ces officiers, d'origine française, peuvent porter l'uniforme allemand et les soldats un uniforme noire identique à la Milice mais avec un ceinturon de la Waffen-SS.
     
    Doc.6: Des membres de la brigade nord-afrcaine devant les locaux du SD à Périgueux
     
    Source: G. Penaud, Histoire de la Résistance en Périgord, p.
     
     
    2) Le système de répression vichyste
     
     
     
    Le gouvernement de Vichy s'appuie alors sur trois administrations pour organiser la répression :
     
    l'administration préfectorale : des gens sont emprisonnés sans jugement, par décision du préfet (M. Popineau à partir de 1943), c'est l'internement administratif.
     
     
    l'administration policière : la Milice, force de répression vichyste la plus dangereuse est créée le 28/02/1943 avec pour chef Tomasi puis Victor Denoix. Son but est officiellement "le maintien de l'odre à l'intérieur". Les GMR (Gardes Mobiles de Réserve), c'est l'armée du régime de Vichy spécialisée dans la chasse aux résistants, et enfin la Gendarmerie avec la Garde pour traquer les résistants, le reste est pour ou contre la Résistance.
     
     
    l'administration judiciaire : elle s'appuie sur des lois de la IIIème République de juin à septembre 1939 qui réprimaient toutes actions d'espionnage, toutes atteintes à la sureté de l'Etat ou actions visant à soutenir les communistes alors ennemis de la France. Dés la defaite, la justice française est subordonnée à l'occupant allemand mais la collaboration se renforce en juillet 1942 avec les accords Bousquet-Oberg: la justice française s'engage à "livrer à l'occupant toute personne dont il juge pouvoir tirer des renseignements ou dont les actes sont considérés attentatoires aux troupes d'occupation".
     
     
    Les prisons ou centrales: avec des lois vagues et la superposition de deux justices (allemandes et françaises), les prisons se sont vites retrouvées en saturation comme le montre le graphique ci-dessous sur la centrale d'Eysses dans le Lot-et-Garonne:
    Doc.7: L'augmentation des prisonniers dans la centrale d'Eysses pendant la guerre.
     
    Source: C. Jaladieu, La prison politique sous Vichy, p.34
     
     
     
     
     
     
     
    Doc.8: La centrale d'Eysses à Villeneuve sur Lot (47), principale prison des résistants en 1943-1944.
     
    Source: C. Jaladieu, La prison politique sous Vichy
     
    Les conditions de détentions y sont épouvantables et les centrales sont rapidement inadaptées pour recevoir un tel nombre de détenus.
     
     
     
    3) Les logiques de répression
     
     
     
    En Dordogne, la répression tout comme la Résistance ont évolué en fonction du contexte de la guerre et aussi en fonction des politiques allemande et collaboratrice.
     
    1943:
     
    Ainsi, à partir de 1943, la collaboration se renforce avec le ministre Laval et le STO(service du travail obligatoire) est crée. Les réseaux de Résistants reçoivent alors de plus en plus de réfractaires et se structurent en maquis.
     
    En réaction, le SD met en place l'ORI (office de recherche et d'informations) dirigé par Lapuyade dont le but est de mettre en place une véritable service d'espionnage et de délation qui aboutit à l'arrestation de Raymond Berggren, chef de l'Armée Secrète (AS). On assiste alors à une véritable guerre entre Français avec d'un côté "les forces de l'ordre" de Vichy et "les terroristes" de la Résitance.
     
    En octobre 1943, les résistants attaquent le SD de Périgueux et un certain Robert Mathé tue sur la route de Cadouin l'adjudant-chef allemand Munch. Dans une logique d'action/réaction, le village de Cadouin est encerclé le lendemain de l'assassinat et le père de Robert Mathé déporté. A cela s'ajoutent les couvre-feux de 20h à 6h pour contrôler les mouvements de population.La lutte armée s'engage alors. Par exemple, le 3 novembre 1943, le 6ème escadron de la Garde et le GMR du Périgord organisent une opération de ratissage à Saint-Vincent-de-Connezac, au lieu-dit «Le Maine du Puy», où se sont réfugiés des membres de l'Armée Secrète. Le camp est attaqué de vive force pendant vingt minutes. On relève deux blessés chez les assaillants. Les maquisards comptent trois blessés et un mort.
     
    Il faut noter ici le poids de la délation (ou dénonciation) qui a permis aux services des SD et de la Milice de retrouver les maquis et de constituer rapidement les listes rassemblant les Juifs, les communistes et les dissidents. Ceci explique pourquoi les résistants multiplie les actions visant les collaborateurs comme Victor Denoix par exemple dont la femme est enlevée.
     
    1944:
     
    L'Allemagne nazie connait de nombreuses défaites en Europe et son action se renforce contre la Résistance. De son côté, Vichy a renforcé sa collaboration et désire aller "jusqu'au bout".
     
    L'armée allemande prend de plus en plus conscience de l'importance de la réistance en Dordogne et décide de marquer les esprits. En mars 1944 proche de Brantôme, une traction conduisant des officiers allemands est attaquée par le maquis. La réponse est brutale et violente comme le montre ce récit:
     
     
     
    Mais les nazis, se refusant à admettre l’échec militaire vont, comme ils en ont maintenant pris l’habitude, se retourner contre de paisibles citoyens, semant la mort et la terreur suppliciant notamment une cargaison d’otages amenés de Limoges...
     
    Le maire étant accouru, il est aussitôt traité avec sauvagerie. Jeté lui aussi à terre, roué de coups de pieds, il est accusé de complicité avec les "terroristes ". Alors qu’il se relève le visage tout ensanglanté le septuagénaire est contraint de participer au chargement des cadavres dans la voiture ambulance que le sous-chef des pompiers, Roger Dujarry, conduira sous bonne escorte, jusqu’au chef-lieu du département.
     
    Emmené comme otage, M. Duvillard s’entend prédire son exécution imminente ainsi que la destruction de la ville... Puis le sinistre cortège repart vers Périgueux tandis que l’inquiétude gagne. La nuit passera sans autre alerte mais, le lendemain après-midi, une terreur décuplée s’abat soudain sur la paisible bourgade,
     
    Mettant leurs menaces à exécution, les nazis commencent à lâcher dans les rues plusieurs dizaines de cruels mercenaires arrivés récemment en Dordogne. Il s’agit des troupes de la "phalange nord-africaine ". En réalité des individus des bas-fonds, de nationalités diverses, sans foi ni loi, truands prêts à toutes les besognes, tueurs sans pitié et unis par une même idéologie celle de l’argent et du pillage. Entièrement au service de la Gestapo et de ses œuvres les plus basses.
     
    Cette "phalange " a son siège à Tulle depuis le mois de février et son chef, Lafont, a constitué des groupes de 36 hommes, détachés là où la Gestapo les réclame. A Périgueux, l’un de ceux-ci, commandé par un ancien joueur de football nommé Villeplana, a fait son apparition dans la première quinzaine de mars et Brantôme va être le théâtre de ses exploits sanglants.
     
    Hambrecht, qui a la haute main sur la sinistre police nazie à Périgueux, dirige les opérations contre Brantôme, assisté par quelques-uns de ses collaborateurs. Il est appuyé par un sérieux encadrement de nationalité allemande et par un contingent de la Wehrmacht, placé en "couverture ".
     
    Se répandant dans les rues de la petite cité, les mercenaires et leurs gradés provoquent la panique et l’affolement, en tirant des rafales d’armes automatiques contre les façades des immeubles, les devantures de magasins... Les gens se réfugient là où ils peuvent, cherchant désespérément à se mettre à l’abri. Le jeune Naboulet, de Valeuil, qui court près du cinéma, est tiré comme un lapin et une balle lui déchire la jambe.
     
    Ayant semé la panique et la peur durant de longues minutes les hommes de main aux uniformes foncés vont se livrer à leur sport favori la mise à sac sans retenue et le viol lorsque l’occasion s’en présente. Les vautours savent qu’ils ont toute licence et l’encadrement allemand assiste avec satisfaction aux plus horribles scènes, lorsqu’il n’y participe pas lui-même.
     
    De nombreux habitants sont dépouillés de leurs bijoux et argent liquide. Des objets de valeur sont entassés dans une camionnette, L’opération est accompagnée de beuveries car il y avait encore de bonnes bouteilles au fond des placards... Plusieurs femmes ou jeunes filles subissent des violences sexuelles. Parmi elles l’épouse d’un prisonnier de guerre qui appellera en vain au secours, Chacun se demande avec angoisse quand ce cauchemar prendra fin, car cela fait plus de deux heures que l’essaim criminel s’est abattu sur la ville,
     
    Après le pillage, le massacre annoncé va-t-il commencer ? Tout le laisse craindre. Un réfugié alsacien, Jules Kichler, âgé de 47 ans, ne vient-il pas d’être sommairement abattu. Il agonisera longtemps dans une mare de sang, au vu de plusieurs personnes, parmi lesquelles des enfants, Le lendemain, le corps de ce malheureux sera jeté dans les flammes de son domicile incendié,
     
    Pendant ce temps, le maire, ligoté comme pour aller au supplice, a été ramené dans sa ville et il attend son sort à la gendarmerie...
     
    Mais voici que le diabolique processus est brusquement interrompu et la horde, vivement rappelée à coups de sifflets stridents. Que se passe-t-il ? L’épreuve prendrait-elle fin ? Un espoir auquel nul n’ose trop adhérer. Avec juste raison d’ailleurs comme la suite des événements va le montrer.
     
    Un autocar vient en effet de stopper à proximité du pont. A l’intérieur on distingue des passagers en civil et aussi des uniformes allemands. Mais le plus insolite, ce sont les deux automitrailleuses placées à l’avant et à l’arrière du bus. Et, lorsque les sinistres auxiliaires de Villeplana sont rameutés, ils grimpent dans le camion qui les avait amenés et celui-ci prend place à la suite du car et des véhicules de combat. Puis Le convoi s’ébranle en direction d’Angoulème..,
     
    Momentanément soulagée, la population n’apprendra la vérité que le lendemain. Ce cortège d’engins motorisés n’était qu’une horrible caravane funèbre. 25 hommes, condamnés à mort sans jugement, des Français patriotes comptant parmi les meilleurs, étaient ainsi acheminés sur le lieu du supplice, à I 500 mètres du bourg, au lieu-dit "les Fontaines Noires ". A proximité de l’endroit où les deux officiers nazis avaient été tués.
     
    Peu après-midi, en ce dimanche 26 mars, Ils avaient été extraits de la prison de Limoges où ils se trouvaient incarcérés sous toutes sortes d’accusations en rapport avec la Résistance. Depuis leur arrestation, effectuée presque toujours par les policiers ou miliciens de Vichy pourvoyeurs de la répression, ils s’attendaient au pire, même si la prison de Limoges ce n’était pas encore les camps de la mort.
     
     
     
    Source: Faucon Martial, Francs-Tireurs et Partisans en Périgord
     
     
     
    De plus, les Nazis mettent en place des divisions spécialement créées pour combattre le maquis périgourdin. Parmi elle, la division Brehmer qui rase le village de Rouffignac le 2 avril 1944. Sa tactique, qui sera utilisée à Oradour sur Glane plus tard, consiste à terroriser la population afin de la retrouner contre la résistance.
     
     
     
    Doc.9 : Rouffignac après le 2 avril 1944
    source photo : Inconnu
    crédit photo : D.R
     
    La milice, elle, utilise de plus en plus les techniques de l'armée allemande: pillage, vols, arrestations arbitraires et violence.
     
    Le 9 mai 1944, une grande opération est menée à Périgueux par le lieutenant-colonel Hachette. 200 Personnes sont arrêtées et rassemblées authéâtre rue Bodin: 95 sont internées au camp de Saint Paul d'Eyjeaux, 30 sont déportés et le reste envoyés à la base sous-marine de Bordeaux en travaux forcés. On peut noter que la Milice a toujours agi sans l'aide des nazis de manière indépendante.
     
    Après le débarquement en Normandie, la résistance multiplie les actions pour empêcher le retrait des forces allemandes vers le front plus au nord. Le 11 juin 1944, un train est attaqué par les FTP (Francs-tireurs et Partisans) àMussidan. La Wehrmacht répond en executant des otages dans la cour de la mairie.
     
    Doc.10: Les otages devant la mairie de Mussidan lors de la Rafle du 11 juin 1944. A l'arrière (bras sur la tête), lmes hommes qui seront fusillés le soir-même.
     
    Source: G Penaud, Histoire de la Résistance en Périgord, p.225
     
    A partir du 12 juin, Périgueux et Bergerac restent les deux seuls points contrôlés par les Allemands et Vichy. Dans un geste désespéré, ils mutiplient les executions et les violences. Saint Cyprien est pillé et incendié. Les maquis tentent alors de négocier la paix, 40 résistants sont fusillés à Périgueux entre le 12 et 17 août 1944 en guise de réponse de Vichy. Le 20 août, alors que Saint-Astier est quasiment au main des Résistants, l'armée allemande éxecutent 21 otages au lieu-dit les 4 routes pour punir la population de soutenir les libérateurs.
     
    Au final, on remarque que l'action répressive est un cercle vicieux. Plus il y a de répression, plus la résistance grandit. D'autre part, des moyens de lutte ressortent:
     
    - la lutte armée
     
    - la propagande: faire passer les résistants pour des terroristes organisés en "armée du crime" comme le montre la célèbre affiche rouge:
     
    - terroriser la population afin de la retourner contre la résistance et favoriser la délation.
     
     
     
    Mais au final, la résistance s'adapte tant dans son organisation (le triangle: un résistant ne connait qu'une faible partie du réseau auquel il appartient) que dans la stratégie de combat, la guerill
     
    sources :
    http://www.college-la-roche-beaulieu.fr/images/stories/pedagogie/histoiregeo/concoursresistance/ii__l_organisation_de_la_repression__060.htm
     
     
     
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    La montée en puissance de la Résistance

     en DORDOGNE 

    (Extrait)

     

     « J’insiste très vivement sur la gravité d’une situation qui devient chaque jour plus alarmante. Le tableau que je viens de brosser n’est pas noirci à dessein. Il n’est plus que le reflet de la stricte réalité. Si on attend trop longtemps pour prendre les mesures qui s’imposent, les hors-la-loi et les bandes communistes finiront par devenir entièrement les maîtres du terrain ».

     

     

    L’activité de la Résistance fut relativement modeste dans le département jusqu’au début de l’année 1943.

     

    Elle se manifestait essentiellement dans les domaines de la propagande et du renseignement, les sabotages étant encore relativement rares.

     

    Pourtant, la situation évolua rapidement à partir du 16 février 1943.

     

    En effet, à cette date, le chef du gouvernement Pierre Laval, sous la pression du Gauleiter Fritz Sauckel, le plénipotentiaire général pour l'emploi de la main-d'œuvre européenne en Allemagne également surnommé le « négrier de l’Europe »,instaura le Service du travail obligatoire (STO).

     

    Le STO remplaçait ainsi le peu attractif système de la Relève qui avait été mis en place en juin 1942 sur le principe du volontariat et envoyait de la main d’oeuvre française travailler pour l’effort de guerre allemand.

     

    Désormais, pratiquement tous les jeunes nés entre 1920 et 1922 étaient requis comme travailleurs forcés au cœur du Reich.

    La création du STO entraîna la constitution de maquis de réfractaires au travail en Allemagne. Ceux-ci, de plus en plus nombreux au cours de l’année 1943, furent pris en charge par différents mouvements de la Résistance tels que les Francs-tireurs et partisans (FTP), l’Armée secrète (AS) et l’Organisation de résistance de l’armée (ORA). Ces réfractaires furent progressivement militarisés après la réception de parachutages d’armes et de matériels grâce à l’action du Special operation executive (SOE).

    (La suite est dans l'ouvrage)

     

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    Rapport spécial du préfet de la Dordogne Jean Popineau au chef du gouvernement,

    16 mars 1944

     

     « Dès mon arrivée en Dordogne, le 3 juillet 1943, la Dordogne était connue comme le coin le plus mauvais de toute la région du Kommando de Limoges ».

     

     

     

     Déclaration de Michaël Hambrecht, chef de la « Gestapo » de Périgueux,

    6 septembre 1947

     

     

     

    Jusqu’au début de l’année 1943, l’activité de la Résistance fut relativement peu importante dans le département.

     

    Elle se manifestait essentiellement dans les domaines de la propagande et du renseignement, les sabotages étant encore rares.

     

    Pourtant, la situation évolua notablement à partir du 16 février 1943.

     

     

    En effet, à cette date, le chef du gouvernement Pierre Laval, sous la pression du Gauleiter Fritz Sauckel, le plénipotentiaire général pour l'emploi de la main-d'œuvre européenne en Allemagne également surnommé le « négrier de l’Europe », instaura le Service du travail obligatoire (STO).

     

    Effectivement, jusqu’alors les Allemands étaient peu satisfaits des maigres effectifs de main-d'œuvre française obtenus par le système de la Relève mis en place en juin 1942.

     

    Désormais, tous les jeunes nés entre 1920 et 1922 -sauf rares exceptions- étaient requis comme travailleurs forcés au cœur du Reich.

     

     La création du STO avait entraîné la constitution de maquis de réfractaires au travail en Allemagne. Ces réfractaires, de plus en plus nombreux au cours de l’année 1943, furent pris en charge par les différents mouvements de la Résistance tels que les Francs-tireurs et partisans (FTP), l’Armée secrète (AS) et l’Organisation de résistance de l’armée (ORA). Ces réfractaires furent ensuite militarisés après la réception de parachutages d’armes et de matériels grâce à l’action du Special operation executive (SOE). Ce service secret anglais avait été créé par Winston Churchill pour « mettre le feu à l’Europe », c’est à dire déstabiliser les troupes allemandes en Europe occupée en aidant les réseaux de résistance à lutter contre l’occupant[1]. Avec la réception de ces parachutages, les maquisards pouvaient désormais passer à une phase active de la lutte contre les troupes d’occupation et les représentants du gouvernement de Vichy.

     

       Les premières grandes opérations de sabotages de l’été 1943 visèrent tout autant les batteuses -afin d’empêcher les livraisons de blé aux Allemands[2]- que les voies ferrées et les usines ou plus généralement toutes les infrastructures nécessaires au fonctionnement de la machine de guerre allemande.

     

    Les réquisitions de matériels et de vivres, que cela soit au sein des Chantiers de jeunesse ou chez des individus réputés hostiles à la Résistance, avaient considérablement augmenté. Les cas d’intimidation des membres des forces de l’ordre les plus zélés,

     

    ou d’individus considérés comme des collaborationnistes au service de la politique de Vichy et de l’occupant, en particulier les membres du Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot[4] et de la Milice se multiplièrent et les exécutions augmentèrent fortement.

     

    Cette montée en puissance de la Résistance fut d’autant plus spectaculaire qu’elle bénéficiait du soutien de la majorité de la population comme le reconnaissait lui-même le préfet Jean Popineau dans ses comptes-rendus mensuels adressés à Limoges au Préfet régional Marc Freund-Valade.

     

    Leur lecture témoigne de l’inquiétude grandissante des autorités qui furent en quelques mois complètement dépassées par la situation comme l’attestent les extraits suivants.

     

    http://francisfoxonet.free.fr/Resistance/Barney1.htm

     

     


    [1] Ainsi, le réseau Author-Digger, dirigé à partir du mois de mars 1944 par le capitaine Jacques Poirier, s’étendait sur la Dordogne, la Corrèze et le Lot. À la fin de la guerre, le réseau comptabilisait à son actif 60 opérations de parachutages qui incluaient le largage de 1336 containers d’armes et de matériel réceptionnés par la Résistance (AD 24 : 14 J 4).

     

     

     

    [2] L’exemple suivant, parmi tant d’autres, de cette lettre retrouvée sur la porte d’une étable à Firbeix illustre bien la campagne de sabotage des batteuses menée au cours de l’été 1943 en Dordogne : « Patriotes français ! Le blé que vous battez va permettre aux traîtres de Vichy d’alimenter la machine de guerre hitlérienne. Unissez-vous ! Réclamez le vin qu’on vous vole ! Pas un grain de blé pour Hitler. Mort à l’envahisseur allemand et à ses valets de Vichy ! Agissez français. », Rapport du Préfet, 26 août 1943 (AD 24 : 1 W 1815-1).

     

    [3] Les membres de la Résistance adressaient des messages clairs aux forces de l’ordre, en particulier à la Gendarmerie, comme cette lettre glissée sous la porte d’une habitation à Angoisse :

    « Elle est adressée aux gendarmes, leur recommandant de ne pas gêner les opérations et les menaçant de l’article 75 du code pénal.

    Elle est signée : « l’armée française de la libération. », Rapport du Préfet, 26 août 1943 (AD 24 : 1 W 1815-1).

     

    [4] Le Parti populaire français, ouvertement fasciste et antisémite, avait été fondé par Jacques Doriot (1898-1945) en 1936.

    Il constitua l’un des deux plus importants partis collaborationnistes sous l’Occupation.

     

     

     

     

    http://leperigorddanslasecondeguerre.centerblog.net/71-2-la-montee-en-puissance-de-la-resistance-en-dordogne

     

    http://www.les-films-du-leberou.com/pages/nos-productions/resistance-1.html

     

     

     

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    Les collaborationnistes en France et Les partis collaborationnistes

     

     

    Le terme « collaborationniste » serait dû à Marcel Déat, dans L’Œuvre du 4 novembre 1940. Le collaborationnisme ne se contente pas de pratiquer la collaboration, mais de l’encourager, de la promouvoir, d’en faire un thème politique. Il est le fait des partis politiques et de la presse collaborationnistes.

     

    Ces serviteurs pourtant ostensibles de l’ennemi n’hésitaient pas à se qualifier de « nationaux ».

     

    Les Allemands eux-mêmes, qui ne les prenaient pas très au sérieux, les utilisèrent surtout pour accroître leur pression sur le gouvernement de Vichy. Les «collabos » n’étant qu’une poignée d’hommes isolés et méprisés par la masse du pays (quelque 2 % de la population), Adolf Hitler se garda de leur confier des responsabilités trop importantes. D’autant que dans son esprit, le fascisme rendait les peuples forts, ce qui aurait donc été un danger à ses yeux pour l’hégémonie allemande.

     

    L’agitation menée par les « collaborateurs » les plus voyants, installés pour la plupart à Paris occupé, et venus d’horizons politiques variés, fit parfois oublier l’action patiente et résolue du gouvernement de Vichy en matière de collaboration.

     

    Dès juillet 1940, des activistes tentent leur chance en créant des partis politiques favorables à l’occupant nazi. Ils sont ensuite rejoints par les hommes politiques fascistes déçus par le caractère réactionnaire, catholique et moralisant du régime de Vichy (vers l’automne 1940).
    Tout en se réclamant officiellement du maréchal Pétain, le petit monde collaborationniste parisien se distingue tout d’abord par sa volonté d’aller plus loin que le régime de Vichy. Au contact direct des forces d’occupation allemandes, il prône l’instauration d’un régime fasciste ou nazi en France, plus « révolutionnaire », et engagé sans arrière-pensée dans la collaboration avec l’Allemagne nazie.

     

    Les collaborationnistes parisiens vont progressivement prendre des places au sein du régime de Vichy qu’ils ont tant critiqué au départ et tendront à radicaliser encore plus le régime (Marcel Déat ministre en 1944).


    Autre caractéristique du petit monde collaborationniste, l’incapacité à s’unir, et les intrigues entre chefs (la rivalité entre Jacques Doriot et Marcel Déat, mais aussi entre Marcel Déat et Eugène Deloncle, etc.). Marcel Déat a tenté de réaliser un parti unique en 1941 en alliant RNP et MSR, puis en 1943 au sein d’un éphémère Front révolutionnaire national.

     


    Tout ce petit monde là se retrouvera, avec le maréchal Pétain et les derniers fidèles de Vichy en exil en Allemagne, à Sigmaringen en 1944-1945. Jacques Doriot tentera de rejouer l’aventure gaullienne à l’envers en prenant la tête d’un Comité français de libération nationale et enverra quelques agents pro-allemands dans la France libérée par les alliés. Certains se retrouveront dans la LVF, à défendre le dernier carré des chefs nazis dans le Berlin dévasté au printemps 1945.

     

     

     

     

    Les 2 principaux partis collaborationnistes :

      • Parti populaire français (ou PPF), fondé en 1936 et dirigé parJacques Doriot, ouvertement fasciste. Maximum de 20 000 à 30 000 membres
      • Rassemblement national populaire (ou RNP), fondé en 1941 et dirigé par Marcel Déat, ancien député socialiste SFIO puis néo-socialiste, parti de classes moyennes, plus « modéré » que le PPF. Maximum de 20 000 à 30 000 membres.

    ·

      • Satellites du RNP :
        • Ligue de la pensée française, fondée en 1942 par René Château, ancien député radical-socialiste. Le mouvement le plus étonnant, constitué de sincères intellectuels républicains favorables à la Collaboration pour que, en échange, l’Allemagne permette à la France de rétablir la République.
    • Partis collaborationnistes « moyens»
    •  
      • Parti franciste, fondé en 1933 par scission de la Milice socialiste nationale de l’ancien leader socialiste Gustave Hervé. Fondé et dirigé par Marcel Bucard, réactionnaire de droite, passé par toutes les ligues.
      • Mouvement social révolutionnaire (ou MSR), issu de la Cagoule, fondée en 1936 par scission de l’Action française. Fondée et dirigé parEugène Deloncle, ancien membre de l’Action française, puis dirigé en 1942-1944 par Georges Soulès, socialiste SFIO membre du cabinet deCharles Spinasse dans le gouvernement du Front populaire. Parti de comploteurs d’extrême-droite.
    •  
      • Jeunes de l’Europe nouvelle (issu de la branche jeunes du groupe Collaboration). Dirigé par Marc Augier, ancien organisateur du Centre laïc des auberges de jeunesse et membre de cabinet de Léo Lagrangedans le gouvernement du Front populaire, puis par Jacques Schweizer, président des JNS, successeur de la ligue d’extrême-droite des Jeunesses patriotes.
      • Les jeunes du Maréchal, créés par Jacques Bousquet, professeur de lycée, puis prise en main par Jean-Marie Balestre et Robert Hersant.
    • Ligue française d’épuration, d’entraide sociale et de collaboration européenne (Mouvement social européen), dirigé par Pierre Costantini, officier bonapartiste.
    • Organisations collaborationnistes de notables et d’élus
      • Groupe Collaboration (dirigé par Alphonse de Châteaubriant, écrivain réactionnaire. Groupe de notables conservateurs spécialisés dans les conférences à thèmes sur la collaboration. Audience : 33, comité en zone sud et un nombre inconnu en zone nord.
      • Comité d’action antibolchévique (CAA), dirigé par Paul Chack, officier de marine et écrivain d’extrême-droite, membre de l’Action française jusqu’en 1939. Groupe de soutien à la LVF.
      • Parti ouvrier et paysan français (POPF), dirigé par Marcel Gitton, ancien n°3 du PCF puis Marcel Capron, député-maire d’Alfortville élu en 1936 sous l’étiquette PCF. Parti regroupant d’anciens communistes passés à la collaboration. Membres :
      • Comité ouvrier de secours immédiat (Cosi), dirigé par Georges Yvetot, figure historique du syndicalisme français, puis par René Mesnard, socialiste passé au RNP, et Jules Teulade, ancien communiste passé au PPF. Organisation « caritative » pour les ouvriers bombardés, en fait instrument de propagande collaborationniste envers les milieux ouvriers.
      • Les Énergies françaises, ébauche de futur parti unique piloté fin 1942 par Pierre Laval. Chef : Léon Cayla, ancien gouverneur général de Madagascar. Mais restera un petit groupe de notables conservateurs.

    Groupuscules collaborationnistes

      • Parti français national-collectiviste (PFNC), fondé en 1934 et dirigé par Pierre Clémenti, journaliste de la presse radicale-socialiste. Membres : quelques centaines. Proche en 1940 du Jeune front (dirigé par Robert Hersant, ancien membre des Jeunesse socialistes) et des Gardes françaises.
      • Front franc, dirigé par Jean Boissel, ancien combattant d’extrême-droite et ultra-raciste. Membres : quelques dizaines.
      • Le Feu, dirigé par Maurice Delaunay, ancien député apparenté au PDP démocrate-chrétien. Il se fait appeler « François Henry Prométhée », « le Maître du feu » et prône une renaissance de la France sans idée politique claire. Cette histoire de fou ne dure que 6 mois mais largement subventionnée par l’Allemagne qui voulait peut-être discréditer les collaborationnistes.
      • Autres groupuscules : Parti national-socialiste français (PNSF)Croisade française du national-socialisme (CFNS), Formations éclaires révolutionnaires Les Hitlériens français (une douzaine de membres), le Mouvement national-syndicaliste-L’Union française, Les Gardes du peuple révolutionnaire, Comité d’épuration de la race française, Cadets de Francs (organise quelques camps de jeunesse).
    • Collaborationnistes régionalistes
      • Parti national breton pro-nazi.
      • Brezona, détaché du Parti national breton, qui se réclame du national-socialisme ; et dans cette mouvance Galv ouvertement pro-nazi, et formé à partir des rédacteurs de la revue Arvor, Stur d’Olier Mordrel, et le Bezen Perrot formé par une fraction du Parti national breton.

    La presse collaborationniste

    Avant le début de la Seconde Guerre mondiale, le décret-loi du 26 juillet 1936 (décret Daladier) institue un « Commissariat Général à l’Information » qui dépend directement de la Présidence du Conseil. Dirigé par le diplomate Jean Giraudoux, il est chargé de contrôler les médias et mobiliser l’opinion contre l’Allemagne nazie. Pendant la Drôle de guerre, le commissariat est transformé par le décret du 1er avril 1940 en « Secrétariat d’État de l’Information et de la Propagande » du Ministère de l’Information sur lequel va s’appuyer la collaboration pour faire accepter aux français la défaite à travers trois médias : France-Actualité pour les actualités cinématographiques, Radiodiffusion nationale et la presse écrite.

    Les principaux journaux de presse existant alors adoptent trois attitudes : soit ils se sabordent (comme Le Canard enchaîné, l’Intransigeant, le Populaire ou L’Humanité); soit ils se replient en zone libre dès le 10 juin 1940, essentiellement sur Lyon où existent de nombreuses imprimeries (comme Le Journal, Paris-Soir ou le Figaro); soit ils décident de reparaître en zone Nord (comme Je suis partout ou Le Matin).

    La majorité des titres de la presse collaborationniste en zone occupée sont subventionnés ou détenus en sous-main par l’ambassade d’Allemagne d’Otto Abetz, qui a créé à cet effet les Éditions Le Pont. La presse parisienne est dominée par la personnalité du patron de presse Jean Luchaire. L’ambassade d’Allemagne exerce principalement la propagande et la Propaganda Staffel se spécialise dans la censure, notamment grâce à ses bureaux en province. À part les ultra-collaborationnistes, les journalistes agissent plus par opportunisme, appât du gain (alors que les salaires en France sont bloqués, leurs appointements sont doublés par l’entremise de laPropaganda Staffel) ou lâcheté que par idéologie.
    La presse maréchaliste en zone libre soutient majoritairement la politique collaborationniste et antisémite de Pétain en pratiquant l’autocensure car elle est contrôlée par le « Secrétariat d’État de l’Information et de la Propagande » du Ministère de l’Information (dirigé par Paul Marion puis Philippe Henriot).

    Peu à peu, face à la propagande manifeste, les Français se détournent des journaux politiques de collaboration qui continuent à annoncer des tirages phénoménaux alors qu’ils réalisent de 30 à 50 % de bouillons. Ils privilégient alors la presse spécialisée (sport, presse féminine) et la presse clandestine (comme Franc-tireur, Combat ou Libération).

    Des dizaines d’écrivains ou journalistes de renom furent des collaborateurs. Les articles spécialisés permettent de connaître plus en détail la nature des engagements de différents écrivains de renom en faveur de l’occupant ou de la Révolution nationale.

    • Jacques Benoist-Méchin, historien
    • Henri Béraud, journaliste, écrivain
    • Abel Bonnard, académicien
    • Georges Albertini, journaliste et secrétaire général du RNP
    • Robert de Beauplan, journaliste, écrivain
    • Robert Brasillach, journaliste, écrivain
    • Charles Spinasse, député socialiste et fondateur de l’hebdomadaire collaborationniste Le Rouge et le Bleu
    • Paul Chack
    • Jacques Chardonne, romancier
    • Alphonse de Chateaubriant
    • Pierre Drieu La Rochelle
    • Abel Hermant, académicien
    • George Montandon, ethnologue
    • Camille Mauclair, écrivain
    • Charles Maurras, directeur du journal L’Action française.
    • Maurice Sachs, écrivain, juif, collaborateur.
    • Lucien Rebatet, romancier
    • Louis-Ferdinand Céline, écrivain pacifiste.
    • Jean-Paul Sartre, philosophe passif mais également résistant.

    L’engagement militaire aux côtés des Allemands

    • La LVF

    La Légion des volontaires français contre le bolchévisme fut une initiative privée des chefs des partis collaborationnistes parisiens en juillet 1941 et non pas une création du régime de Vichy. Mais le maréchal Pétain l’a encouragée publiquement à sa création (par exemple en novembre 1941) avant d’adopter une attitude plus prudente par la suite. La LVF fut reconnue d’utilité publique et Pétain déclara que ses soldats détenaient « une part de notre honneur militaire ». Ceux-ci prêtaient serment de fidélité personnelle à Adolf Hitler.

    • La Waffen SS française

    La constitution d’une Waffen-SS française (unité militaire de la SS) fut autorisée par le régime de Vichy en juillet 1943.

    • La phalange africaine

    En réaction du débarquement allié en Afrique du Nord (Opération Torch), le gouvernement français veut envoyer une force militaire en Tunisie. Les amirauxDerrien et Esteva restent fidèles au maréchal qui a demandé aux forces militaires d’Afrique du Nord de résister contre les alliés.

    Autres personnalités ayant joué un rôle important dans la collaboration

    • Pierre-Louis Brice, patron de l’entreprise Sainrapt et Brice
    • Jean-Marie Clamamus, premier sénateur communiste français et maire de Bobigny
    • Gaston Bergery, député radical-socialiste
    • Louis Darquier de Pellepoix, commissaire général aux affaires juives à partir de mai 1942
    • Maurice Gabolde, garde des Sceaux
    • Pierre Galien, adjoint de Darquier de Pellepoix
    • Étienne Leandri (porte l’uniforme de la Gestapo)
    • Jean Leguay, représentant de René Bousquet à Paris
    • Maurice Papon secrétaire général de la préfecture de la Gironde chargé des affaires juives
    • André Pascal, député communiste de Paris
    • Simon Sabiani, adjoint du maire de Marseille pendant l’entre-deux-guerres puis maire par intérim
    • Xavier Vallat commissariat général aux questions juives jusqu’en mai 1942

    La Collaboration privée

    La collaboration d’ordre privée, même si elle est encouragée par des déclarations du régime de Vichy, est celle qui relève de l’initiative privée en particulier dans l’activité professionnelle (le collaborationnisme politique est traité plus haut). Des degrés de responsabilité particuliers peuvent être dégagés : les chefs d’entreprise (en raison des implications collectives des décisions qu’ils prennent) et les artistes et « vedettes » (en raison de l’exemple que constitue leur conduite).

    • Louis Renault a été accusé à la Libération de collaboration avec l’armée allemande. Les usines Renault (Groupe) furent confisquées et nationalisées sous ce motif.
    • Gnome et Rhône fournissait des moteurs d’avions à l’Allemagne. Elle fut nationalisée à la Libération pour faits de collaboration et deviendra la Snecma (actuelle société Safran).
    • Marius Berliet est condamné, en 1946, à deux ans de prison et à la confiscation de ses biens par la Cour de justice de Lyon pour collaboration avec l’occupant. On lui reproche de s’être empressé de fabriquer des camions pour l’armée allemande, d’avoir la Résistance (refus des sabotages internes). Il est aussi accusé d’avoir livré l’un de ses ouvriers à la Gestapo par l’intermédiaire d’un responsable de la sécurité de l’usine milicien, ce qui sera confirmé au cours du procès Lehideux.
    • En mai 1941, après les premières arrestations de Juifs, l’entreprisePhotomaton propose ses services à l’occupant : « Nous pensons que le rassemblement de certaines catégories d’individus de race juive dans des camps de concentration aura pour conséquence administrative la constitution d’un dossier, d’une fiche ou carte, etc. Spécialistes des questions ayant trait à l’« identité », nous nous permettons d’attirer particulièrement votre attention sur l’intérêt que présentent nos machines automatiques Photomaton susceptibles de photographier un millier de personnes en six poses et ce en une journée ordinaire de travail. »
    • Des entreprises du BTP (comme Sainrapt et Brice) et des cimenteriesont participés à la construction du mur de l’Atlantique et d’ouvrages bétonnés effectués par l’organisation Todt…
    • La Banque Worms, bien introduite au sein du régime de Vichy, avec notamment Jacques Barnaud (1893-1962), responsable des relations économique franco-allemandes et Pierre Pucheu (voir la Synarchie).

    Collaboration artistique

    Des hommes et des femmes du monde du spectacle (par exemple Sacha Guitry ouArletty) se virent reprocher une attitude de collaboration parce qu’ils avaient, pendant l’Occupation, entretenu des relations pour le moins cordiales avec l’occupant. De fait, si nombre d’artistes (comme Ray Ventura) avaient émigré à cette époque, un certain nombre d’autres ont — pour reprendre l’expression de Guitry —continué à exercer leur métier. Il n’en reste pas moins que plus d’une personnalité des arts et des spectacles ne manifesta aucun état d’âme particulier à s’afficher régulièrement aux côtés des Allemands, et que ceux-ci furent largement mêlés pendant quatre ans à la vie d’un Tout-Paris pas toujours regardant. La boutade prêtée à la comédienne Arletty est restée célèbre : « Mon cœur est à la France, mais mon cul est international ».

    De plus, les nazis voulaient faire de Paris une préfecture de la frivolité (treize bordels réservés aux Allemands) et des loisirs de masse, une des manières de résister à cette décadence pour certains artistes était de maintenir un certain niveau de culture (théâtre, opéra) en contradiction avec les désirs triviaux de l’occupant.

    Enfin, la politique allemande visait à briser l’hégémonie culturelle française et en faire la région agricole de l’Europe, favorisant le régionalisme littéraire développé par Vichy.

    Libération et épuration

    Les nouveaux pouvoirs issus de la Résistance intérieure et du GPRF mirent fin aux violences spontanées et procédèrent à l’épuration judiciaire. Les excès de l’« épuration sauvage » n’ont pas dégénéré dans un « bain de sang » général. Mais, avant que les cours de justice et chambres civiques soient créées et installées, et parfois après, les résistants et les populations s’en prennent aux collaborateurs. Cette épuration extrajudiciaire, ou « épuration sauvage », vise principalement des collaborateurs avérés, notamment les miliciens de Darnand, ou des militants de partis collaborationnistes. Elle a également lieu à la Libération à la faveur des mouvements de foules, où la joie et le désir de vengeance se mêlent. Les femmes ayant collaboré sont tondues (20 000 au total), à la Libération, mais aussi au printemps 1945, au retour des camps. Les exécutions extrajudiciaires de collaborateurs, ou considérés comme tels, sont l’objet d’une légende noire où les chiffres deviennent de vrais arguments dans les tentatives de réhabilitation de certains. Cependant même si les dérapages et les actions de pur banditisme existent (Maquis Le Coz), toutes les exécutions « extralégales » ne sont pas empreintes d’injustice.

    Par la suite l’épuration judiciaire prend le relais. Elle s’exerce par l’entremise de tribunaux d’exception : la Haute cour de justice, les cours de justice, et les chambres civiques pour les actions non réprimées par le code pénal. L’épuration touche tous les secteurs d’activité et toutes les couches de la société.

    Le cinquantenaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, au milieu des années 1990, fut l’occasion de nombreuses études permettant d’éclairer d’une lumière nouvelle cette période extraordinaire, au sens propre du terme, qu’est la Libération. Ce fut également le moment de synthétiser l’ensemble des travaux concernant la période. Ainsi, l’épuration extrajudiciaire entraîna la mort de 10 000 personnes, la tonte de 20 000 « horizontales ». L’épuration légale concerna plus de 300 000 dossiers, dont 127 000 entraînent des jugements, ce qui donne 97 000 condamnés. Les peines allant de 5 ans de dégradation nationale à la peine de mort. Soucieux de réduire rapidement la fracture entre les Français, le gouvernement de la République française vota trois amnisties pour les épurés, dès 1947, puis en 1951 et 1953.

    L’épuration est très rapidement un sujet polémique. Les premiers à écrire sur le sujet sont les épurés eux-mêmes ou les épurateurs. Ce qui ne favorise pas la neutralité des propos. De plus, les journaux d’extrême-droite et les anciens vichystes ou leurs avocats relaient la « légende noire » de l’épuration : massacres, chiffres farfelus. Cependant, les dernières enquêtes réalisées par le Comité d’Histoire de la Deuxième Guerre mondiale (CHGM) et son successeur, l’Institut d’histoire du temps présent (IHTP), donnent pour 84 départements (sur 90 en 1945) le chiffre de 8 775 exécutions sommaires lors de l’épuration extrajudiciaire, auxquels il faut ajouter les condamnés à mort par la Haute cour de justice et les cours de justice (791 ou 767 suivant les enquêtes), et par les cours martiales (769 pour 77 départements selon l’IHTP). L’épuration aurait donc fait entre 10 000 et 11 000 morts.

    En valeur absolue, moins de Français furent internés que dans les Pays-Bas. Moins d’un Français sur 1 000 fut interné ou arrêté, ce qui reste très en dessous des taux du Danemark, de la Norvège, de la Belgique et des Pays-Bas. Plus de 1 500 condamnés à mort furent exécutés, cependant deux condamnations sur trois à la peine capitale furent commuées, taux le plus élevé d’Europe occidentale.

    Les collabos de la seconde guerre mondiale

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    Philippe Pétain, né le 24 avril 1856 à Cauchy-à-la-Tour (Pas-de-Calais) et mort le 23 juillet 1951 à Port-Joinville, sur L’Île-d’Yeu, est un militaire, diplomate, homme politique, et homme d’État français.

    Rappelé au gouvernement le 17 mai 1940 au moment de l’invasion allemande, il s’oppose à la poursuite d’une guerre qu’il considère comme perdue et dont il impute bientôt la responsabilité au régime républicain. Chef de file des partisans de l’arrêt des combats, il devient président du Conseil en remplacement de Paul Reynaud le soir du 16 juin et appelle, dès le 17, à cesser le combat. Il fait signer l’armistice du 22 juin 1940 avec l’Allemagne d’Adolf Hitler, retirant la France du conflit.

    Jugé à la Libération pour intelligence avec l’ennemi et haute trahison par la Haute Cour de justice, il est, par arrêt du 15 août 1945, frappé d’indignité nationale, condamné à la confiscation de ses biens et à la peine de mort, la cour recommandant la non-application de cette dernière en raison de son grand âge. Sa peine est commuée en emprisonnement à perpétuité par le général de Gaulle, chef du Gouvernement provisoire de la République. Il meurt en détention sur l’île d’Yeu, où il est inhumé.

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    Marcel Déat, né à Guérigny (Nièvre) le 7 mars 1894 et mort à San Vito, près de Turin, le 5 janvier 1955, est un homme politique français, socialiste, puis néo-socialiste, et collaborationniste.

    Normalien, journaliste et intellectuel, il est député SFIO de 1926 à 1928 et de 1932 à 1936. En 1933, il est exclu du parti pour ses doctrines de plus en plus autoritaristes, ses positions d’union nationale et de soutien au cabinet Daladier. Il participe à la création le 5 novembre 1933 du Parti socialiste de France et devient le chef de file des néo-socialistes, séduits de plus en plus par les modèles fascistes. Ministre de l’Air en 1936, dans le cabinet Sarraut, député « rassemblement anticommuniste » en 1939, il devient le fondateur en 1941 du Rassemblement national populaire, parti collaborationniste, qui se déclare socialiste et européen. Il termine sa carrière politique en 1944 comme ministre du Travail et de la Solidarité nationale dans le gouvernement de Vichy, et s’enfuit à Sigmaringen avec le dernier carré des ultra-collaborationnistes, puis en Italie.

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    Jacques Doriot (Bresles dans l’Oise 1898 – Mengen, dans le Wurtemberg, en Allemagne, 1945) est un homme politique et journaliste français, communiste puis fasciste. Il fut pendant la Seconde Guerre mondiale l’une des figures de proue du collaborationnisme. Après son départ du Parti communiste français, il fonda le Parti populaire français, qui fut durant l’Occupation allemande l’un des deux principaux partis français de la Collaboration.

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    René Château (1906-1970), connu aussi sous le pseudonyme de Jean-Pierre Abel, est un philosophe, militant radical-socialiste et collaborateur français.

    Ligue de la pensée française, fondée en 1942 par René Château, ancien député radical-socialiste. Le mouvement le plus étonnant, constitué de sincères intellectuels républicains favorables à la Collaboration pour que, en échange, l’Allemagne permette à la France de rétablir la République.

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    Gustave Hervé (Brest 1871-Paris 1944) est un homme politique socialiste puis fasciste français. Divers témoignages font ressortir qu’il se détacha du pétainisme et de ses appels à une réconciliation avec l’Allemagne : son journal fut supprimé dès juin 1940 et ses activités lui valurent d’être inquiété par la police française et par la Gestapo. Il décède en octobre 1944.

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    Marcel Bucard est un homme politique français né le 7 décembre 1895 à Saint-Clair-sur-Epte (Seine-et-Oise) et exécuté le 19 mars 1946 au fort de Châtillon (Seine). En 1941, Bucard se range du côté de la Collaboration et reforme une nouvelle fois son mouvement, sous le nom de Parti franciste. C’est un des cofondateurs de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme (LVF), mais interdit à ses militants de l’intégrer lorsqu’il apprend que l’uniforme est celui de la Wehrmacht. Il ne tient cependant qu’un rôle limité sous l’Occupation, souffrant de ses anciennes blessures de guerre, pour lesquelles il sera opéré à deux reprises.

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    Antoine Octave Eugène Deloncle est un homme politique français, né à Brest (Finistère) le 20 juin 1890 et mort à Paris le 7 janvier 1944 (à 53 ans), cofondateur de La Cagoule en 1935.

    Fin 1940, Eugène Deloncle crée le Mouvement social révolutionnaire pour la Révolution nationale (MSR), soutenant le maréchal Pétain, puis, par le Rassemblement national populaire, se rapproche de Marcel Déat. Les intrigues entre les deux hommes ont raison de cette alliance et Deloncle est exclu en mai 1942.

    Il collabore aussi avec l’amiral Wilhelm Canaris, qui dirige le contre-espionnage militaire allemand.

    Le 7 janvier 1944, Deloncle est assassiné

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    Charles Spinasse est un homme politique français né le 22 octobre 1893 à Égletons (Corrèze) et mort le 9 août 1979 à Rosiers-d’Égletons (Corrèze).

    Le 6 juillet 1940, devant de nombreux parlementaires réunis à Vichy, il plaide en faveur d’un changement de régime dans un sens autoritaire, et proclame son appui à la politique du maréchal Pétain. Exclu de la SFIO à la Libération pour « félonie », Charles Spinasse est emprisonné pendant quatre mois, accusé de collaboration avant d’être finalement relaxé le 22 octobre 1945

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    Saint-Loup, de son vrai nom Marc Augier, est un écrivain français, né le 19 mars 1908 à Bordeaux et mort le 16 décembre 1990 à Paris.

    Durant l’Occupation, Marc Augier dirige le mouvement Jeunes pour l’Europe nouvelle, l’organe de jeunesse du Groupe Collaboration, et devient rédacteur en chef de l’hebdomadaire collaborateur La Gerbe, dont le directeur de publication est Alphonse de Châteaubriant. Intégrant le Bureau politique du Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot, il suit ensuite la LVF, en juillet 1942. Il est blessé et rapatrié et édite en juin 1943 Le Combattant européen, journal de la LVF. Il retourne en Allemagne en 1944 auprès de la Waffen-SS française sur le front de l’est, en tant que correspondant de presse attitré. À la fin de la guerre, il transite par le centre de formation de l’Allgemeine-SS allemande à Hildesheim ; il est également responsable de la publication Devenir, organe officiel de la Waffen SS française. Il est en avril 1945 en Italie.

    Il est condamné à mort par contumace le 15 novembre 1948

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    Jean-Marie Balestre, né le 9 avril 1921 à Saint-Rémy-de-Provence et mort le 27 mars 2008 à Saint-Cloud, est un ancien dirigeant sportif français, qui fut notamment président de la Fédération internationale du sport automobile de 1978 à 1991

    Il s’engage en 1942 dans le Nationalsozialistische Kraftfahrkorps (NSKK, unité nazie des forces motorisées) où il fait un stage de plusieurs mois comme chauffeur de camions à Vilvorde, une banlieue de Bruxelles. Il lance le 18 novembre 1942 le journal Jeune Force de France et collabore à Devenir, le journal des SS français. Le 17 mai 1943, il entre en fonction à l’Erstaztcommando de la SS française avec le grade de deuxième classe à Paris (matricule 10.248)[7]. Il prépare les nouvelles recrues à la visite médicale et les envoie à la gare de l’Est »

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    Robert Hersant, né le 31 janvier 1920 à Vertou (Loire-Atlantique), mort le 21 avril 1996 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), était un éditeur de presse, fondateur du Groupe Hersant et un homme politique français. En 1941, Hersant fait son service dans les Chantiers de jeunesse, puis se retrouve au camp de Brévannes, créé dans l’esprit de la Révolution nationale, où il retrouve Jean-Marie Balestre. Il tente sans succès de monter un journal.

    Robert Hersant est condamné en 1947 à dix ans d’indignité nationale pour collaboration avec l’Allemagne nazie, mais bénéficie d’une amnistie générale en 1952.

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    Pierre Dominique Costantini ou commandant Costantini, né le 16 février 1889 et mort le 30 juin 1986, est un militaire, journaliste, écrivain et collaborateur français. Il combat en tant qu’officier dans l’armée de l’air durant la Première Guerre mondiale. Il en ressort invalide à cent pour cent. Dans l’entre-deux guerres, il participe à la Croisière Jaune et milite dans les Ligues.

    En 1940, il fonde la Ligue française d’épuration, d’entraide sociale et de collaboration européenne, appelée couramment Ligue française, mouvement politique collaborationniste français. Il dirige le journal L’Appel, organe de la Ligue française.

    Le 8 juillet 1941, il cofonde avec Jean Boissel, Marcel Déat, Pierre Clementi et Eugène Deloncle la Légion des volontaires français contre le bolchevisme (LVF).

    La Légion des volontaires français contre le bolchévisme (dite Légion des volontaires français ou LVF), connue sous le nom Infanterie régiment 6381 par les Allemands. Cette naissance est portée par une galaxie de partis collaborationnistes. La LVF fut reconnue d’utilité publique et Pétain déclara que ses soldats détenaient « une part de notre honneur militaire ». Ceux-ci prêtèrent serment de fidélité personnelle à Adolf Hitler, en 1943, lors d’un meeting qui se tint au Vel d’hiv.

    En 1943, il fonde l’Union des journalistes anti-maçons.

    Il s’enfuit à Sigmaringen en 1944, mais jugé irresponsable par la justice, il séjourne quelques années en milieu psychiatrique.

    Par la suite, il poursuit une carrière de journaliste et publie plusieurs essais.

     

     

     

     

     

    Les collaborationnistes notables et élus

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    Alphonse Van Bredenbeck de Châteaubriant est un écrivain français, né à Rennes le 25 mars 1877 et décédé en exil à Kitzbühel (Autriche), le 2 mai 1951. Il fut un chantre de la collaboration durant l’occupation de la France par l’Allemagne nazie.

    Il est de ceux qui se sont tout de suite rangés du côté de la collaboration. Sous l’Occupation, il préside le Groupe Collaboration et dirige, de juillet 1940 à mai 1941,La Gerbe, périodique qui se veut un « hebdomadaire politique et littéraire ». Le rédacteur en chef en est Marc Augier (connu après-guerre sous le pseudonyme de Saint-Loup). Après l’écrasement de l’Allemagne nazie, Alphonse de Châteaubriant se réfugie en Autriche, où il vit à Kitzbühel, se faisant appeler « Dr. Alfred Wolf ». C’est donc par contumace qu’il est frappé d’indignité nationale et condamné à mort le 25 octobre 1945 par la sixième section de la Cour de justice de la Seine ; le mandat d’arrêt lancé contre lui avec ordre de le conduire au fort de Charenton ne l’atteignit jamais dans le monastère du Tyrol où il s’était réfugié et où il mourut en 1951

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    Paul Chack, (1876-1945), est un officier et un écrivain de marine français. Il fut à la fin des années 1930 un partisan du fascisme et il se signala pour son engagement collaborationniste pendant la Seconde Guerre mondiale. Il fut condamné à mort à la Libération et fut, avec Robert Brasillach, l’un des quelques intellectuels français exécutés pour collaboration avec l’Allemagne nazie.

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    Marcel Gitton (20 avril 1903, Versailles – 5 septembre 1941, Paris), de son vrai nom Marcel Giroux, est un homme politique français.

    Le Pacte germano-soviétique et la Collaboration

    Marcel Gitton est assassiné le 5 septembre 1941 dans une rue des Lilas parMarcel Cretagne dit Focardi, membre du détachement Valmy, groupe d’action sous la direction du Parti communiste visant notamment à exécuter les traîtres

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    Marcel Capron, né à Montereau-Fault-Yonne (Seine-et-Marne) le 24 mars 1896 et mort à Fréjus (Var) le 28 septembre 1982, est un homme politique français.

    En septembre 1939, après la déclaration de guerre et l’approbation par le Parti communiste français (PCF) de la signature du pacte germano-soviétique, Édouard Daladier met hors la loi le parti. Sitôt le décret paru, le parti se transforme en Groupe ouvrier et paysan français. Capron y adhère d’emblée. Hostile au Pacte, Capron, à la suite de l’annonce de la désertion de Maurice Thorez et au départ de Jacques Duclos, donne sa démission. Il est emprisonné comme d’autres élus en octobre 1939 pendant une dizaine de jours. Suspendu de ses fonctions de maire le gouvernement de Vichy le rétablira dans son poste en mai 1941.

    En février 1940, il collabore à la rédaction d’une lettre « À tous les travailleurs, à l’opinion publique » dans laquelle est expliquée la rupture de certains élus avec leur parti. Certains rompirent avec Capron lorsqu’il s’associa avec Marcel Gitton qui venait de créer en mars 1940 le Parti ouvrier et paysan français (POPF). En juillet de la même année, Capron mène campagne auprès des députés démissionnaires du PCF pour qu’ils accordent les pleins pouvoirs à Pétain.

    Après l’assassinat de Gitton en septembre 1941, Capron devient secrétaire général du POPF et il échappe à un attentat le 10 avril 1943. Peu de temps avant était publiée une « Deuxième lettre ouverte aux ouvriers communistes ». Certains signataires furent assassinés : Fernand Valat le 25 août 1944, Camille Frey le 21 mars 1944.

    Marcel Capron est arrêté le 12 septembre 1944 à Paris, emprisonné à Drancy, puis à la Santé. Il sort le 22 juillet 1946 et en avril 1948 la Chambre civique le condamne à la dégradation nationale à vie et à la confiscation de ses biens. Il bénéficiera de l’amnistie d’août 1953.

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    Pierre Laval

    Laval développe des rapports très étroits avec Otto Abetz, ambassadeur allemand en France. Jouant de son image de « francophile », ce dernier le persuade un peu plus, tout à fait à tort, que le Führer est prêt à tendre la main au vaincu et à réserver à la France une place privilégiée dans l’Europe sous domination nazie. Le 22 octobre 1940, Laval rencontre Adolf Hitler à Montoire-sur-le-Loir et propose que les deux pays s’allient très étroitement. Deux jours après, il organise l’entrevue retentissante de Montoire, où la poignée de main symbolique entre Hitler et Pétain engage la France dans la collaboration d’État. Un mois plus tard, lors d’une autre réunion avec Hermann Göring, Laval suggère une alliance militaire avec l’Allemagne nazie, et fait dresser des plans pour une reconquête commune du Tchad, passé aux gaullistes sous l’impulsion de son gouverneur, Félix Éboué. En septembre 1942, Laval autorisa la Gestapo à pourchasser les résistants français en Zone libre

    En 1934, très imprégné des concepts ethno-racialistes chers à Arthur de Gobineau, il s’engage sur le plan politique et crée une éphémère légion frontiste dénommée front franc se voulant à la fois « antimaçonnique, antiparlementaire et antijudéométèque ». Il fonde la ligue antijuive universelle. L’année suivante, Boissel se rend en Allemagne à Nuremberg pour participer aux manifestations de la Ligue mondiale antijuive ; il prendra la parole à deux reprises aux côtés de chefs nazis comme Julius Streicher. En 1936 il est reçu par Adolf Hitler.

    Dans Le Réveil du peuple, bimensuel qu’il dirige durant les années 1930, il profère des menaces de mort contre Léon Blum alors président du Conseil. Il sera condamné à quatre mois de prison. Arrêté et emprisonné en 1939 pour intelligence avec l’ennemi, puis libéré par les Allemands. Contrairement à Marcel Déat, Jacques Doriot ou Eugène Deloncle il est un artisan de second plan de la collaboration. Condamné à mort en 1946, sa peine est commuée en emprisonnement. Il meurt en 1951.

    ?

    Jean Boissel (1891-1951), architecte, journaliste et militant d’extrême droite français. Directeur et fondateur de l’hebdomadaire collaborationniste parisien Le Réveil du peuple en 1943. Il est un artisan de second plan de la collaboration. Condamné à mort en 1946, sa peine est commuée en emprisonnement. Il meurt en 1951.

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    Charles-Marie-Photius Maurras

    Il soutient le régime de Vichy, Inspirateur de la politique du régime de Vichy, il se fit l’apologiste du gouvernement du maréchal Pétain. Il continua à « dénoncer les Juifs » en se félicitant par exemple de l’abolition du décret Crémieux.

    Il reçoit la francisque des mains de Pétain le 8 mai 1943. Il est le récipiendaire numéro 2068. Il la porte par bravade à son procès

    Maurras est arrêté après la Libération de Lyon, en septembre 1944. Le 28 janvier 1945, la cour de justice de Lyon déclare Charles Maurras coupable de haute trahison et d’intelligence avec l’ennemi et le condamne à la réclusion criminelle à perpétuité et à la dégradation nationale

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    Maurice Papon

    À partir de 1943 et surtout en 1944, Papon est en contact avec des réseaux de résistance appartenant à la famille que l’historien Jean-Pierre Azéma qualifie de vichysto-résistants, c’est-à-dire de « Français qui ont dans un premier temps, cru en la Révolution nationale, ont souvent servi le régime, mais sont ensuite entrés en résistance sans esprit de retour ».

    Le degré d’implication de Maurice Papon dans la Résistance a été une question accessoirement débattue au procès de 1997[

    Etc. … La liste est très longue

     

    [[En 2015/2016 on pourra enfin savoir

    L’amnésie qui a affecté et affecte toujours tous les secteurs de la société comme les hommes d’état et les fonctionnaires qui ont généralement oublié et oublient toujours que presque 80 000 Juifs et autres « indésirables » furent expulsés de France vers les camps de la mort nazis. Aujourd’hui, personne n’est capable de se souvenir ou ne veut se souvenir s’il a eu un ami dans la division de la Waffen SS Charlemagne, ou s’il a assisté à une des revues menées par leur Edith Piaf nationale ou autre artiste devant l’occupant. Jusqu’à ce jour, seules les jeunes femmes semblent avoir été un des seuls segments de la société à avoir
    été réellement punies pour leur complaisance envers les Allemands il y a aussi les parlementaires chassés pour faits de collaboration. Les Français ont longtemps nié leur rôle dans la guerre mais la publication prochaine des noms des collaborateurs les force à reconnaître les faits.

    La question que beaucoup n’ose pas poser ,de peur de découvrir qu’ils sont fils ou filles, petits fils, petites filles ou neveux et nièces de collabos

    Que faisais-tu pendant la guerre, papa ? Que faisais-tu pendant la guerre, maman ? Que faisais-tu pendant la guerre, grand papa ? Que faisais-tu pendant la guerre, grand maman ? Que faisais-tu pendant la guerre, tonton ? Que faisais-tu pendant la guerre, ma tante ?

    Des gouvernements successifs qui avaient refusé de reconnaître que la France ait joué le moindre rôle dans l’holocauste pendant le régime de Vichy, Jacques Chirac a admirablement résumé la réalité de la collaboration de la République Française quand il a dit sans détour que « oui, la folie criminelle des occupants avait reçu le soutien des Français et du gouvernement Français. Souvenons nous du soutien de Mitterrand à l’ancien secrétaire général de la préfecture de la Gironde « Maurice Papon (décoré de la Légion d’honneur)» qui expédiait les juifs vers l’enfer Nazi

    La publication fait suite à une déclaration de la plus haute instance juridique française. Elle rappelle que les collaborateurs français n’étaient pas obligés d’aider les nazis, mais l’ont fait volontairement.
    « Les documents, sous classification spéciale depuis 1940, sont interdits à la publication pour une durée de 75 ans. La période expirera donc en 2015 ».

    À moins que comme par hasard un incendie ne détruise les archives de la police, les Français pourront consulter une grande liste de citoyens français, ayant collaboré avec les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, qui avait été cachée dans des locaux de police depuis la libération de Paris.

    Elle sera publiée en 2015 sur Internet, à la vue de tous.

     

     

    https://lecanarddechaineblog.wordpress.com/2013/02/12/collaboration-avec-lennemi-seconde-guerre-mondiale/

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    Churchill lui avait interdit de rentrer en France !!

    Churchill lui avait interdit de rentrer en France mais c’est à l’aube du 14 juin 1944, que le général de Gaulle quitte Portsmouth pour la Normandie.

     

     

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    ( Charles-de-Gaulle :

    a toujours refusé de commémorer le 6 juin en Normandie !!

    la RAISON MAJEURE !

     

    petits journaleux celà vous fera du bien de lire ces lignes au lieu d'écrire vos conneries !!)

     

     

    À mesure qu’il se rapproche des côtes normandes, le fondateur de la France libre apparaît morose.

     

    Les Alliés se préparent à mettre en circulation une nouvelle monnaie et entendent imposer leur propre administration sur le pays.

     

    À Paris, le maréchal Pétain vient de recevoir un accueil triomphal.

     

    Sera-t-il lui aussi le bienvenu en France ? et comment !!!!

     

     

     

    Espérant que le général aura oublié sa vive réplique, ou en tout cas aura oublié que c’est à moi qu’il l’a adressée, je remets la question sur le tapis,

    10 mois et demi plus tard, le 13 mai 1964.

     

    « Ces messieurs de la presse qui me reprochent de ne pas aller en Normandie 20 ans après, que faisaient-il alors ?
    Il ne se battaient ni en Normandie, ni ailleurs.

    La Libération s’est passée sans eux.

    Elle s’est passée d’eux. » !!!
    et PAN dans la GUEULE !!

     

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    – Et je commémorerai la libération de Paris, puis celle de Strasbourg, puisque ce sont des prouesses françaises, puisque les Français de l’intérieur et de l’extérieur s’y sont unis, autour de leur drapeau, de leurs hymnes, de leur patrie !

     

    Mais m’associer à la commémoration d’un jour où on demandait aux Français de s’abandonner à d’autres qu’à eux-mêmes, non !

     

    « Les Français sont déjà trop portés à croire qu’ils peuvent dormir tranquille, qu’ils n’ont qu’à s’en remettre à d’autres du soin de défendre leur indépendance ! Il ne faut pas les encourager dans cette confiance naïve, qu’ils paient ensuite par des ruines et par des massacres ! Il faut les encourager à compter sur eux-mêmes !

     

    Allons, allons, Peyrefitte ! Il faut avoir plus de mémoire que ça ! Il faut commémorer la France, et non les Anglo-Saxons ! Je n’ai aucune raison de célébrer ça avec éclat.

     

    Dites-le à vos journalistes. » !!

     

    Il reprend :

     

    « Ceux qui ont donné leur vie à leur patrie sur notre terre, les Anglais, les Canadiens, les Américains, les Polonais, Sainteny et Triboulet seront là pour les honorer dignement. »

     

     

    http://www.histoirenormande.fr/de-gaulle-a-bayeux-la-legende-en-marche

     

    Churchill lui avait interdit de rentrer en France mais c’est à l’aube du 14 juin 1944, que le général de Gaulle quitte Portsmouth pour la Normandie.

     

    À mesure qu’il se rapproche des côtes normandes, le fondateur de la France libre apparaît morose.

     

    Les Alliés se préparent à mettre en circulation une nouvelle monnaie et entendent imposer leur propre administration sur le pays.

    À Paris, le maréchal Pétain vient de recevoir un accueil triomphal.

    Sera-t-il lui aussi le bienvenu en France ?

     

    « Les enfants m’entourent, les femmes sourient et sanglotent. Les hommes me tendent les mains. Nous allons ainsi tous ensemble, bouleversés et fraternels, sentant la joie, la fierté, l’espérance nationales, remonter du fond des abîmes »,

     

    raconte le Général dans ses Mémoires de guerre.

     

    Un journaliste britannique, impressionné par la foule qui se masse sur son passage, confirme qu’à Bayeux, « tout au long de la rue, les maisons s’ouvraient et les gens se mettaient aux fenêtres pour l’acclamer ».

     

     

    Charles-de-Gaulle :

     

    « C’est exactement ce qui se serait passé si je n’avais pas imposé, oui imposé, mes commissaires de la République, mes préfets, mes sous-préfets, mes comités de libération !

    Et vous voudriez que j’aille commémorer leur débarquement, alors qu’il était le prélude à une seconde occupation du pays ? Non, non, ne comptez pas sur moi ! Je veux bien que les choses se passent gracieusement, mais ma place n’est pas là !

    « Et puis, ça contribuerait à faire croire que, si nous avons été libérés, nous ne le devons qu’aux Américains. Ça reviendrait à tenir la Résistance pour nulle et non avenue. Notre défaitisme naturel n’a que trop tendance à adopter ces vues. Il ne faut pas y céder !

    • « M’associer à la commémoration d’un jour où on demandait aux Français de s’abandonner à d’autres qu’à eux-mêmes, non ! »

    Charles-de-Gaulle :

     

    « En revanche, ma place sera au mont Faron le 15 août, puisque les troupes françaises ont été prépondérantes dans le débarquement en Provence, que notre première armée y a été associée dès la première minute, que sa remontée fulgurante par la vallée du Rhône a obligé les Allemands à évacuer tout le midi et tout le Massif central sous la pression de la Résistance.

     

     

     https://www.les-crises.fr/pourquoi-de-gaulle-refusa-t-il-toujours-de-commemorer-le-debarquement-du-6-juin/

     

     

     

     

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  •  

    Winston Churchill choisir entre francaise et americain de gaulle Lhistoire vraie : il y a 50 ans, le 6 juin 1964, Charles de Gaulle refusait de commémorer «le débarquement des anglo saxons»

     

    « De Gaulle, dites-vous bien que quand nous aurons à choisir entre les Français et les Américains, nous préférerons toujours les Américains ! » 

     

    (Winston Churchill)

     

    • « La France a été traitée comme un paillasson !
    • Churchill m’a convoqué comme un châtelain sonne son maître d’hôtel. » 

    Alain Peyrefitte (l’air candide) :

     

     

    « Croyez-vous, mon Général, que les Français comprendront que vous ne soyez pas présents aux cérémonies de Normandie ?

     

     

    Charles-de-Gaulle (sévèrement) :

     

    – C’est Pompidou qui vous a demandé de revenir à la charge ?

    (Je ne cille pas).

     

    Eh bien, non ! Ma décision est prise ! La France a été traitée comme un paillasson !

     

    Churchill m’a convoqué d’Alger à Londres, le 4 juin, il m’a fait venir dans un train où il avait établi son quartier général, comme un châtelain sonne son maître d’hôtel.

     

    Et il m’a annoncé le débarquement, sans qu’aucune unité française ait été prévue pour y participer.

     

    Nous nous sommes affrontés rudement.

     

     

    Je lui ai reproché de se mettre aux ordres de Roosevelt, au lieu de lui imposer une volonté européenne(il appuie).

     

    Il m’a crié de toute la force de ses poumons :

     

    « De Gaulle, dites-vous bien que quand j’aurai à choisir entre vous et Roosevelt, je préférerai toujours Roosevelt !

     

    Quand nous aurons à choisir entre les Français et les Américains, nous préférerons toujours les Américains !

    Quand nous aurons à choisir entre le continent et le grand large,

    nous choisirons toujours le grand large ! »

     

    (Il me l’a déjà dit. Ce souvenir est indélébile.)

     

     

    • « Et vous voudriez que j’aille commémorer leur débarquement, alors qu’il était le prélude à une seconde occupation du pays ?
    • Non, non, ne comptez pas sur moi ! »

     

    de gaulle Churchill france Lhistoire vraie : il y a 50 ans, le 6 juin 1964, Charles de Gaulle refusait de commémorer «le débarquement des anglo saxons»

    Charles-de-Gaulle :

     

    « Le débarquement du 6 juin, ç’a été l’affaire des Anglo-Saxons, d’où la France a été exclue.

    Ils étaient bien décidés à s’installer en France comme en territoire ennemi !

     

     

     

    Comme ils venaient de le faire en Italie et comme ils s’apprêtaient à le faire en Allemagne !

     

     

    Ils avaient préparé leur AMGOT qui devait gouverner souverainement la France à mesure de l’avance de leurs armées. Ils avaient imprimé leur fausse monnaie, qui aurait eu cours forcé. Ils se seraient conduits en pays conquis.

     

    billets americains france Lhistoire vraie : il y a 50 ans, le 6 juin 1964, Charles de Gaulle refusait de commémorer «le débarquement des anglo saxons»

    NOTE :

    AMGOT = « Allied  military government for occupied territories »,

     

    gouvernement militaire allié pour les territoires occupés

     

     

     

    billets americains france 2 Lhistoire vraie : il y a 50 ans, le 6 juin 1964, Charles de Gaulle refusait de commémorer «le débarquement des anglo saxons»

     

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    NOTE : Comme le révèlent leurs coloris et leur graphisme – très voisins de ceux du dollar – ces billets libellés en francs furent imprimés aux États-Unis, de février à mai 1944, par le Bureau of Engraving and Printing, qui est normalement chargé d’imprimer les dollars américains et les autres documents officiels du gouvernement fédéral.

     

     

     

    Étant fabriqués aux États-Unis, c’est le papier, l’encre, la matière, la présentation et le format des dollars américains qui servirent de référence.

     

     Dès les premiers jours suivant le débarquement du 6 juin 1944, les armées américaines commencèrent à distribuer ces billets de banque pour remplacer les billets français émis durant l’Occupation.

     

    Dès le 14 juin 1944, le Commissaire de la République François Coulet, présent en Normandie, fut confronté à cette circulation de monnaie, qui était d’ailleurs mal accueillie par la population.

     

    Il recommanda aux banques de les encaisser et de ne pas les remettre en circulation.   

     

    Dès le 27 juin 1944, le général de Gaulle

     

    – arrivé entretemps sur le sol français – tapa du poing sur la table en dénonçant cette « fausse monnaie »,

     

    et en en interdisant la circulation, dès son installation au pouvoir au sein du Gouvernement provisoire de la République française.

     

    Cette interdiction alla de pair avec l’effondrement du projet de commandement militaire imposé à la France(AMGOT).

     

     

     

    Charles-de-Gaulle :

     

    « C’est exactement ce qui se serait passé si je n’avais pas imposé, oui imposé, mes commissaires de la République, mes préfets, mes sous-préfets, mes comités de libération !

    Et vous voudriez que j’aille commémorer leur débarquement, alors qu’il était le prélude à une seconde occupation du pays ? Non, non, ne comptez pas sur moi !

    Je veux bien que les choses se passent gracieusement, mais ma place n’est pas là !

     

     

    « Et puis, ça contribuerait à faire croire que, si nous avons été libérés, nous ne le devons qu’aux Américains.

     

    Ça reviendrait à tenir la Résistance pour nulle et non avenue. Notre défaitisme naturel n’a que trop tendance à adopter ces vues.

     

    Il ne faut pas y céder !

     

     

    • « M’associer à la commémoration d’un jour où on demandait aux Français de s’abandonner à d’autres qu’à eux-mêmes, non ! »

     

    Charles-de-Gaulle :

     

    « En revanche, ma place sera au mont Faron le 15 août, puisque les troupes françaises ont été prépondérantes dans le débarquement en Provence, que notre première armée y a été associée dès la première minute, que sa remontée fulgurante par la vallée du Rhône a obligé les Allemands à évacuer tout le midi et tout le Massif central sous la pression de la Résistance.

     

     

     

     

     

     

     

     

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