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    Les collaborationnistes en France et Les partis collaborationnistes

     

     

    Le terme « collaborationniste » serait dû à Marcel Déat, dans L’Œuvre du 4 novembre 1940. Le collaborationnisme ne se contente pas de pratiquer la collaboration, mais de l’encourager, de la promouvoir, d’en faire un thème politique. Il est le fait des partis politiques et de la presse collaborationnistes.

     

    Ces serviteurs pourtant ostensibles de l’ennemi n’hésitaient pas à se qualifier de « nationaux ».

     

    Les Allemands eux-mêmes, qui ne les prenaient pas très au sérieux, les utilisèrent surtout pour accroître leur pression sur le gouvernement de Vichy. Les «collabos » n’étant qu’une poignée d’hommes isolés et méprisés par la masse du pays (quelque 2 % de la population), Adolf Hitler se garda de leur confier des responsabilités trop importantes. D’autant que dans son esprit, le fascisme rendait les peuples forts, ce qui aurait donc été un danger à ses yeux pour l’hégémonie allemande.

     

    L’agitation menée par les « collaborateurs » les plus voyants, installés pour la plupart à Paris occupé, et venus d’horizons politiques variés, fit parfois oublier l’action patiente et résolue du gouvernement de Vichy en matière de collaboration.

     

    Dès juillet 1940, des activistes tentent leur chance en créant des partis politiques favorables à l’occupant nazi. Ils sont ensuite rejoints par les hommes politiques fascistes déçus par le caractère réactionnaire, catholique et moralisant du régime de Vichy (vers l’automne 1940).
    Tout en se réclamant officiellement du maréchal Pétain, le petit monde collaborationniste parisien se distingue tout d’abord par sa volonté d’aller plus loin que le régime de Vichy. Au contact direct des forces d’occupation allemandes, il prône l’instauration d’un régime fasciste ou nazi en France, plus « révolutionnaire », et engagé sans arrière-pensée dans la collaboration avec l’Allemagne nazie.

     

    Les collaborationnistes parisiens vont progressivement prendre des places au sein du régime de Vichy qu’ils ont tant critiqué au départ et tendront à radicaliser encore plus le régime (Marcel Déat ministre en 1944).


    Autre caractéristique du petit monde collaborationniste, l’incapacité à s’unir, et les intrigues entre chefs (la rivalité entre Jacques Doriot et Marcel Déat, mais aussi entre Marcel Déat et Eugène Deloncle, etc.). Marcel Déat a tenté de réaliser un parti unique en 1941 en alliant RNP et MSR, puis en 1943 au sein d’un éphémère Front révolutionnaire national.

     


    Tout ce petit monde là se retrouvera, avec le maréchal Pétain et les derniers fidèles de Vichy en exil en Allemagne, à Sigmaringen en 1944-1945. Jacques Doriot tentera de rejouer l’aventure gaullienne à l’envers en prenant la tête d’un Comité français de libération nationale et enverra quelques agents pro-allemands dans la France libérée par les alliés. Certains se retrouveront dans la LVF, à défendre le dernier carré des chefs nazis dans le Berlin dévasté au printemps 1945.

     

     

     

     

    Les 2 principaux partis collaborationnistes :

      • Parti populaire français (ou PPF), fondé en 1936 et dirigé parJacques Doriot, ouvertement fasciste. Maximum de 20 000 à 30 000 membres
      • Rassemblement national populaire (ou RNP), fondé en 1941 et dirigé par Marcel Déat, ancien député socialiste SFIO puis néo-socialiste, parti de classes moyennes, plus « modéré » que le PPF. Maximum de 20 000 à 30 000 membres.

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      • Satellites du RNP :
        • Ligue de la pensée française, fondée en 1942 par René Château, ancien député radical-socialiste. Le mouvement le plus étonnant, constitué de sincères intellectuels républicains favorables à la Collaboration pour que, en échange, l’Allemagne permette à la France de rétablir la République.
    • Partis collaborationnistes « moyens»
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      • Parti franciste, fondé en 1933 par scission de la Milice socialiste nationale de l’ancien leader socialiste Gustave Hervé. Fondé et dirigé par Marcel Bucard, réactionnaire de droite, passé par toutes les ligues.
      • Mouvement social révolutionnaire (ou MSR), issu de la Cagoule, fondée en 1936 par scission de l’Action française. Fondée et dirigé parEugène Deloncle, ancien membre de l’Action française, puis dirigé en 1942-1944 par Georges Soulès, socialiste SFIO membre du cabinet deCharles Spinasse dans le gouvernement du Front populaire. Parti de comploteurs d’extrême-droite.
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      • Jeunes de l’Europe nouvelle (issu de la branche jeunes du groupe Collaboration). Dirigé par Marc Augier, ancien organisateur du Centre laïc des auberges de jeunesse et membre de cabinet de Léo Lagrangedans le gouvernement du Front populaire, puis par Jacques Schweizer, président des JNS, successeur de la ligue d’extrême-droite des Jeunesses patriotes.
      • Les jeunes du Maréchal, créés par Jacques Bousquet, professeur de lycée, puis prise en main par Jean-Marie Balestre et Robert Hersant.
    • Ligue française d’épuration, d’entraide sociale et de collaboration européenne (Mouvement social européen), dirigé par Pierre Costantini, officier bonapartiste.
    • Organisations collaborationnistes de notables et d’élus
      • Groupe Collaboration (dirigé par Alphonse de Châteaubriant, écrivain réactionnaire. Groupe de notables conservateurs spécialisés dans les conférences à thèmes sur la collaboration. Audience : 33, comité en zone sud et un nombre inconnu en zone nord.
      • Comité d’action antibolchévique (CAA), dirigé par Paul Chack, officier de marine et écrivain d’extrême-droite, membre de l’Action française jusqu’en 1939. Groupe de soutien à la LVF.
      • Parti ouvrier et paysan français (POPF), dirigé par Marcel Gitton, ancien n°3 du PCF puis Marcel Capron, député-maire d’Alfortville élu en 1936 sous l’étiquette PCF. Parti regroupant d’anciens communistes passés à la collaboration. Membres :
      • Comité ouvrier de secours immédiat (Cosi), dirigé par Georges Yvetot, figure historique du syndicalisme français, puis par René Mesnard, socialiste passé au RNP, et Jules Teulade, ancien communiste passé au PPF. Organisation « caritative » pour les ouvriers bombardés, en fait instrument de propagande collaborationniste envers les milieux ouvriers.
      • Les Énergies françaises, ébauche de futur parti unique piloté fin 1942 par Pierre Laval. Chef : Léon Cayla, ancien gouverneur général de Madagascar. Mais restera un petit groupe de notables conservateurs.

    Groupuscules collaborationnistes

      • Parti français national-collectiviste (PFNC), fondé en 1934 et dirigé par Pierre Clémenti, journaliste de la presse radicale-socialiste. Membres : quelques centaines. Proche en 1940 du Jeune front (dirigé par Robert Hersant, ancien membre des Jeunesse socialistes) et des Gardes françaises.
      • Front franc, dirigé par Jean Boissel, ancien combattant d’extrême-droite et ultra-raciste. Membres : quelques dizaines.
      • Le Feu, dirigé par Maurice Delaunay, ancien député apparenté au PDP démocrate-chrétien. Il se fait appeler « François Henry Prométhée », « le Maître du feu » et prône une renaissance de la France sans idée politique claire. Cette histoire de fou ne dure que 6 mois mais largement subventionnée par l’Allemagne qui voulait peut-être discréditer les collaborationnistes.
      • Autres groupuscules : Parti national-socialiste français (PNSF)Croisade française du national-socialisme (CFNS), Formations éclaires révolutionnaires Les Hitlériens français (une douzaine de membres), le Mouvement national-syndicaliste-L’Union française, Les Gardes du peuple révolutionnaire, Comité d’épuration de la race française, Cadets de Francs (organise quelques camps de jeunesse).
    • Collaborationnistes régionalistes
      • Parti national breton pro-nazi.
      • Brezona, détaché du Parti national breton, qui se réclame du national-socialisme ; et dans cette mouvance Galv ouvertement pro-nazi, et formé à partir des rédacteurs de la revue Arvor, Stur d’Olier Mordrel, et le Bezen Perrot formé par une fraction du Parti national breton.

    La presse collaborationniste

    Avant le début de la Seconde Guerre mondiale, le décret-loi du 26 juillet 1936 (décret Daladier) institue un « Commissariat Général à l’Information » qui dépend directement de la Présidence du Conseil. Dirigé par le diplomate Jean Giraudoux, il est chargé de contrôler les médias et mobiliser l’opinion contre l’Allemagne nazie. Pendant la Drôle de guerre, le commissariat est transformé par le décret du 1er avril 1940 en « Secrétariat d’État de l’Information et de la Propagande » du Ministère de l’Information sur lequel va s’appuyer la collaboration pour faire accepter aux français la défaite à travers trois médias : France-Actualité pour les actualités cinématographiques, Radiodiffusion nationale et la presse écrite.

    Les principaux journaux de presse existant alors adoptent trois attitudes : soit ils se sabordent (comme Le Canard enchaîné, l’Intransigeant, le Populaire ou L’Humanité); soit ils se replient en zone libre dès le 10 juin 1940, essentiellement sur Lyon où existent de nombreuses imprimeries (comme Le Journal, Paris-Soir ou le Figaro); soit ils décident de reparaître en zone Nord (comme Je suis partout ou Le Matin).

    La majorité des titres de la presse collaborationniste en zone occupée sont subventionnés ou détenus en sous-main par l’ambassade d’Allemagne d’Otto Abetz, qui a créé à cet effet les Éditions Le Pont. La presse parisienne est dominée par la personnalité du patron de presse Jean Luchaire. L’ambassade d’Allemagne exerce principalement la propagande et la Propaganda Staffel se spécialise dans la censure, notamment grâce à ses bureaux en province. À part les ultra-collaborationnistes, les journalistes agissent plus par opportunisme, appât du gain (alors que les salaires en France sont bloqués, leurs appointements sont doublés par l’entremise de laPropaganda Staffel) ou lâcheté que par idéologie.
    La presse maréchaliste en zone libre soutient majoritairement la politique collaborationniste et antisémite de Pétain en pratiquant l’autocensure car elle est contrôlée par le « Secrétariat d’État de l’Information et de la Propagande » du Ministère de l’Information (dirigé par Paul Marion puis Philippe Henriot).

    Peu à peu, face à la propagande manifeste, les Français se détournent des journaux politiques de collaboration qui continuent à annoncer des tirages phénoménaux alors qu’ils réalisent de 30 à 50 % de bouillons. Ils privilégient alors la presse spécialisée (sport, presse féminine) et la presse clandestine (comme Franc-tireur, Combat ou Libération).

    Des dizaines d’écrivains ou journalistes de renom furent des collaborateurs. Les articles spécialisés permettent de connaître plus en détail la nature des engagements de différents écrivains de renom en faveur de l’occupant ou de la Révolution nationale.

    • Jacques Benoist-Méchin, historien
    • Henri Béraud, journaliste, écrivain
    • Abel Bonnard, académicien
    • Georges Albertini, journaliste et secrétaire général du RNP
    • Robert de Beauplan, journaliste, écrivain
    • Robert Brasillach, journaliste, écrivain
    • Charles Spinasse, député socialiste et fondateur de l’hebdomadaire collaborationniste Le Rouge et le Bleu
    • Paul Chack
    • Jacques Chardonne, romancier
    • Alphonse de Chateaubriant
    • Pierre Drieu La Rochelle
    • Abel Hermant, académicien
    • George Montandon, ethnologue
    • Camille Mauclair, écrivain
    • Charles Maurras, directeur du journal L’Action française.
    • Maurice Sachs, écrivain, juif, collaborateur.
    • Lucien Rebatet, romancier
    • Louis-Ferdinand Céline, écrivain pacifiste.
    • Jean-Paul Sartre, philosophe passif mais également résistant.

    L’engagement militaire aux côtés des Allemands

    • La LVF

    La Légion des volontaires français contre le bolchévisme fut une initiative privée des chefs des partis collaborationnistes parisiens en juillet 1941 et non pas une création du régime de Vichy. Mais le maréchal Pétain l’a encouragée publiquement à sa création (par exemple en novembre 1941) avant d’adopter une attitude plus prudente par la suite. La LVF fut reconnue d’utilité publique et Pétain déclara que ses soldats détenaient « une part de notre honneur militaire ». Ceux-ci prêtaient serment de fidélité personnelle à Adolf Hitler.

    • La Waffen SS française

    La constitution d’une Waffen-SS française (unité militaire de la SS) fut autorisée par le régime de Vichy en juillet 1943.

    • La phalange africaine

    En réaction du débarquement allié en Afrique du Nord (Opération Torch), le gouvernement français veut envoyer une force militaire en Tunisie. Les amirauxDerrien et Esteva restent fidèles au maréchal qui a demandé aux forces militaires d’Afrique du Nord de résister contre les alliés.

    Autres personnalités ayant joué un rôle important dans la collaboration

    • Pierre-Louis Brice, patron de l’entreprise Sainrapt et Brice
    • Jean-Marie Clamamus, premier sénateur communiste français et maire de Bobigny
    • Gaston Bergery, député radical-socialiste
    • Louis Darquier de Pellepoix, commissaire général aux affaires juives à partir de mai 1942
    • Maurice Gabolde, garde des Sceaux
    • Pierre Galien, adjoint de Darquier de Pellepoix
    • Étienne Leandri (porte l’uniforme de la Gestapo)
    • Jean Leguay, représentant de René Bousquet à Paris
    • Maurice Papon secrétaire général de la préfecture de la Gironde chargé des affaires juives
    • André Pascal, député communiste de Paris
    • Simon Sabiani, adjoint du maire de Marseille pendant l’entre-deux-guerres puis maire par intérim
    • Xavier Vallat commissariat général aux questions juives jusqu’en mai 1942

    La Collaboration privée

    La collaboration d’ordre privée, même si elle est encouragée par des déclarations du régime de Vichy, est celle qui relève de l’initiative privée en particulier dans l’activité professionnelle (le collaborationnisme politique est traité plus haut). Des degrés de responsabilité particuliers peuvent être dégagés : les chefs d’entreprise (en raison des implications collectives des décisions qu’ils prennent) et les artistes et « vedettes » (en raison de l’exemple que constitue leur conduite).

    • Louis Renault a été accusé à la Libération de collaboration avec l’armée allemande. Les usines Renault (Groupe) furent confisquées et nationalisées sous ce motif.
    • Gnome et Rhône fournissait des moteurs d’avions à l’Allemagne. Elle fut nationalisée à la Libération pour faits de collaboration et deviendra la Snecma (actuelle société Safran).
    • Marius Berliet est condamné, en 1946, à deux ans de prison et à la confiscation de ses biens par la Cour de justice de Lyon pour collaboration avec l’occupant. On lui reproche de s’être empressé de fabriquer des camions pour l’armée allemande, d’avoir la Résistance (refus des sabotages internes). Il est aussi accusé d’avoir livré l’un de ses ouvriers à la Gestapo par l’intermédiaire d’un responsable de la sécurité de l’usine milicien, ce qui sera confirmé au cours du procès Lehideux.
    • En mai 1941, après les premières arrestations de Juifs, l’entreprisePhotomaton propose ses services à l’occupant : « Nous pensons que le rassemblement de certaines catégories d’individus de race juive dans des camps de concentration aura pour conséquence administrative la constitution d’un dossier, d’une fiche ou carte, etc. Spécialistes des questions ayant trait à l’« identité », nous nous permettons d’attirer particulièrement votre attention sur l’intérêt que présentent nos machines automatiques Photomaton susceptibles de photographier un millier de personnes en six poses et ce en une journée ordinaire de travail. »
    • Des entreprises du BTP (comme Sainrapt et Brice) et des cimenteriesont participés à la construction du mur de l’Atlantique et d’ouvrages bétonnés effectués par l’organisation Todt…
    • La Banque Worms, bien introduite au sein du régime de Vichy, avec notamment Jacques Barnaud (1893-1962), responsable des relations économique franco-allemandes et Pierre Pucheu (voir la Synarchie).

    Collaboration artistique

    Des hommes et des femmes du monde du spectacle (par exemple Sacha Guitry ouArletty) se virent reprocher une attitude de collaboration parce qu’ils avaient, pendant l’Occupation, entretenu des relations pour le moins cordiales avec l’occupant. De fait, si nombre d’artistes (comme Ray Ventura) avaient émigré à cette époque, un certain nombre d’autres ont — pour reprendre l’expression de Guitry —continué à exercer leur métier. Il n’en reste pas moins que plus d’une personnalité des arts et des spectacles ne manifesta aucun état d’âme particulier à s’afficher régulièrement aux côtés des Allemands, et que ceux-ci furent largement mêlés pendant quatre ans à la vie d’un Tout-Paris pas toujours regardant. La boutade prêtée à la comédienne Arletty est restée célèbre : « Mon cœur est à la France, mais mon cul est international ».

    De plus, les nazis voulaient faire de Paris une préfecture de la frivolité (treize bordels réservés aux Allemands) et des loisirs de masse, une des manières de résister à cette décadence pour certains artistes était de maintenir un certain niveau de culture (théâtre, opéra) en contradiction avec les désirs triviaux de l’occupant.

    Enfin, la politique allemande visait à briser l’hégémonie culturelle française et en faire la région agricole de l’Europe, favorisant le régionalisme littéraire développé par Vichy.

    Libération et épuration

    Les nouveaux pouvoirs issus de la Résistance intérieure et du GPRF mirent fin aux violences spontanées et procédèrent à l’épuration judiciaire. Les excès de l’« épuration sauvage » n’ont pas dégénéré dans un « bain de sang » général. Mais, avant que les cours de justice et chambres civiques soient créées et installées, et parfois après, les résistants et les populations s’en prennent aux collaborateurs. Cette épuration extrajudiciaire, ou « épuration sauvage », vise principalement des collaborateurs avérés, notamment les miliciens de Darnand, ou des militants de partis collaborationnistes. Elle a également lieu à la Libération à la faveur des mouvements de foules, où la joie et le désir de vengeance se mêlent. Les femmes ayant collaboré sont tondues (20 000 au total), à la Libération, mais aussi au printemps 1945, au retour des camps. Les exécutions extrajudiciaires de collaborateurs, ou considérés comme tels, sont l’objet d’une légende noire où les chiffres deviennent de vrais arguments dans les tentatives de réhabilitation de certains. Cependant même si les dérapages et les actions de pur banditisme existent (Maquis Le Coz), toutes les exécutions « extralégales » ne sont pas empreintes d’injustice.

    Par la suite l’épuration judiciaire prend le relais. Elle s’exerce par l’entremise de tribunaux d’exception : la Haute cour de justice, les cours de justice, et les chambres civiques pour les actions non réprimées par le code pénal. L’épuration touche tous les secteurs d’activité et toutes les couches de la société.

    Le cinquantenaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale, au milieu des années 1990, fut l’occasion de nombreuses études permettant d’éclairer d’une lumière nouvelle cette période extraordinaire, au sens propre du terme, qu’est la Libération. Ce fut également le moment de synthétiser l’ensemble des travaux concernant la période. Ainsi, l’épuration extrajudiciaire entraîna la mort de 10 000 personnes, la tonte de 20 000 « horizontales ». L’épuration légale concerna plus de 300 000 dossiers, dont 127 000 entraînent des jugements, ce qui donne 97 000 condamnés. Les peines allant de 5 ans de dégradation nationale à la peine de mort. Soucieux de réduire rapidement la fracture entre les Français, le gouvernement de la République française vota trois amnisties pour les épurés, dès 1947, puis en 1951 et 1953.

    L’épuration est très rapidement un sujet polémique. Les premiers à écrire sur le sujet sont les épurés eux-mêmes ou les épurateurs. Ce qui ne favorise pas la neutralité des propos. De plus, les journaux d’extrême-droite et les anciens vichystes ou leurs avocats relaient la « légende noire » de l’épuration : massacres, chiffres farfelus. Cependant, les dernières enquêtes réalisées par le Comité d’Histoire de la Deuxième Guerre mondiale (CHGM) et son successeur, l’Institut d’histoire du temps présent (IHTP), donnent pour 84 départements (sur 90 en 1945) le chiffre de 8 775 exécutions sommaires lors de l’épuration extrajudiciaire, auxquels il faut ajouter les condamnés à mort par la Haute cour de justice et les cours de justice (791 ou 767 suivant les enquêtes), et par les cours martiales (769 pour 77 départements selon l’IHTP). L’épuration aurait donc fait entre 10 000 et 11 000 morts.

    En valeur absolue, moins de Français furent internés que dans les Pays-Bas. Moins d’un Français sur 1 000 fut interné ou arrêté, ce qui reste très en dessous des taux du Danemark, de la Norvège, de la Belgique et des Pays-Bas. Plus de 1 500 condamnés à mort furent exécutés, cependant deux condamnations sur trois à la peine capitale furent commuées, taux le plus élevé d’Europe occidentale.

    Les collabos de la seconde guerre mondiale

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    Philippe Pétain, né le 24 avril 1856 à Cauchy-à-la-Tour (Pas-de-Calais) et mort le 23 juillet 1951 à Port-Joinville, sur L’Île-d’Yeu, est un militaire, diplomate, homme politique, et homme d’État français.

    Rappelé au gouvernement le 17 mai 1940 au moment de l’invasion allemande, il s’oppose à la poursuite d’une guerre qu’il considère comme perdue et dont il impute bientôt la responsabilité au régime républicain. Chef de file des partisans de l’arrêt des combats, il devient président du Conseil en remplacement de Paul Reynaud le soir du 16 juin et appelle, dès le 17, à cesser le combat. Il fait signer l’armistice du 22 juin 1940 avec l’Allemagne d’Adolf Hitler, retirant la France du conflit.

    Jugé à la Libération pour intelligence avec l’ennemi et haute trahison par la Haute Cour de justice, il est, par arrêt du 15 août 1945, frappé d’indignité nationale, condamné à la confiscation de ses biens et à la peine de mort, la cour recommandant la non-application de cette dernière en raison de son grand âge. Sa peine est commuée en emprisonnement à perpétuité par le général de Gaulle, chef du Gouvernement provisoire de la République. Il meurt en détention sur l’île d’Yeu, où il est inhumé.

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    Marcel Déat, né à Guérigny (Nièvre) le 7 mars 1894 et mort à San Vito, près de Turin, le 5 janvier 1955, est un homme politique français, socialiste, puis néo-socialiste, et collaborationniste.

    Normalien, journaliste et intellectuel, il est député SFIO de 1926 à 1928 et de 1932 à 1936. En 1933, il est exclu du parti pour ses doctrines de plus en plus autoritaristes, ses positions d’union nationale et de soutien au cabinet Daladier. Il participe à la création le 5 novembre 1933 du Parti socialiste de France et devient le chef de file des néo-socialistes, séduits de plus en plus par les modèles fascistes. Ministre de l’Air en 1936, dans le cabinet Sarraut, député « rassemblement anticommuniste » en 1939, il devient le fondateur en 1941 du Rassemblement national populaire, parti collaborationniste, qui se déclare socialiste et européen. Il termine sa carrière politique en 1944 comme ministre du Travail et de la Solidarité nationale dans le gouvernement de Vichy, et s’enfuit à Sigmaringen avec le dernier carré des ultra-collaborationnistes, puis en Italie.

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    Jacques Doriot (Bresles dans l’Oise 1898 – Mengen, dans le Wurtemberg, en Allemagne, 1945) est un homme politique et journaliste français, communiste puis fasciste. Il fut pendant la Seconde Guerre mondiale l’une des figures de proue du collaborationnisme. Après son départ du Parti communiste français, il fonda le Parti populaire français, qui fut durant l’Occupation allemande l’un des deux principaux partis français de la Collaboration.

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    René Château (1906-1970), connu aussi sous le pseudonyme de Jean-Pierre Abel, est un philosophe, militant radical-socialiste et collaborateur français.

    Ligue de la pensée française, fondée en 1942 par René Château, ancien député radical-socialiste. Le mouvement le plus étonnant, constitué de sincères intellectuels républicains favorables à la Collaboration pour que, en échange, l’Allemagne permette à la France de rétablir la République.

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    Gustave Hervé (Brest 1871-Paris 1944) est un homme politique socialiste puis fasciste français. Divers témoignages font ressortir qu’il se détacha du pétainisme et de ses appels à une réconciliation avec l’Allemagne : son journal fut supprimé dès juin 1940 et ses activités lui valurent d’être inquiété par la police française et par la Gestapo. Il décède en octobre 1944.

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    Marcel Bucard est un homme politique français né le 7 décembre 1895 à Saint-Clair-sur-Epte (Seine-et-Oise) et exécuté le 19 mars 1946 au fort de Châtillon (Seine). En 1941, Bucard se range du côté de la Collaboration et reforme une nouvelle fois son mouvement, sous le nom de Parti franciste. C’est un des cofondateurs de la Légion des volontaires français contre le bolchevisme (LVF), mais interdit à ses militants de l’intégrer lorsqu’il apprend que l’uniforme est celui de la Wehrmacht. Il ne tient cependant qu’un rôle limité sous l’Occupation, souffrant de ses anciennes blessures de guerre, pour lesquelles il sera opéré à deux reprises.

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    Antoine Octave Eugène Deloncle est un homme politique français, né à Brest (Finistère) le 20 juin 1890 et mort à Paris le 7 janvier 1944 (à 53 ans), cofondateur de La Cagoule en 1935.

    Fin 1940, Eugène Deloncle crée le Mouvement social révolutionnaire pour la Révolution nationale (MSR), soutenant le maréchal Pétain, puis, par le Rassemblement national populaire, se rapproche de Marcel Déat. Les intrigues entre les deux hommes ont raison de cette alliance et Deloncle est exclu en mai 1942.

    Il collabore aussi avec l’amiral Wilhelm Canaris, qui dirige le contre-espionnage militaire allemand.

    Le 7 janvier 1944, Deloncle est assassiné

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    Charles Spinasse est un homme politique français né le 22 octobre 1893 à Égletons (Corrèze) et mort le 9 août 1979 à Rosiers-d’Égletons (Corrèze).

    Le 6 juillet 1940, devant de nombreux parlementaires réunis à Vichy, il plaide en faveur d’un changement de régime dans un sens autoritaire, et proclame son appui à la politique du maréchal Pétain. Exclu de la SFIO à la Libération pour « félonie », Charles Spinasse est emprisonné pendant quatre mois, accusé de collaboration avant d’être finalement relaxé le 22 octobre 1945

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    Saint-Loup, de son vrai nom Marc Augier, est un écrivain français, né le 19 mars 1908 à Bordeaux et mort le 16 décembre 1990 à Paris.

    Durant l’Occupation, Marc Augier dirige le mouvement Jeunes pour l’Europe nouvelle, l’organe de jeunesse du Groupe Collaboration, et devient rédacteur en chef de l’hebdomadaire collaborateur La Gerbe, dont le directeur de publication est Alphonse de Châteaubriant. Intégrant le Bureau politique du Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot, il suit ensuite la LVF, en juillet 1942. Il est blessé et rapatrié et édite en juin 1943 Le Combattant européen, journal de la LVF. Il retourne en Allemagne en 1944 auprès de la Waffen-SS française sur le front de l’est, en tant que correspondant de presse attitré. À la fin de la guerre, il transite par le centre de formation de l’Allgemeine-SS allemande à Hildesheim ; il est également responsable de la publication Devenir, organe officiel de la Waffen SS française. Il est en avril 1945 en Italie.

    Il est condamné à mort par contumace le 15 novembre 1948

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    Jean-Marie Balestre, né le 9 avril 1921 à Saint-Rémy-de-Provence et mort le 27 mars 2008 à Saint-Cloud, est un ancien dirigeant sportif français, qui fut notamment président de la Fédération internationale du sport automobile de 1978 à 1991

    Il s’engage en 1942 dans le Nationalsozialistische Kraftfahrkorps (NSKK, unité nazie des forces motorisées) où il fait un stage de plusieurs mois comme chauffeur de camions à Vilvorde, une banlieue de Bruxelles. Il lance le 18 novembre 1942 le journal Jeune Force de France et collabore à Devenir, le journal des SS français. Le 17 mai 1943, il entre en fonction à l’Erstaztcommando de la SS française avec le grade de deuxième classe à Paris (matricule 10.248)[7]. Il prépare les nouvelles recrues à la visite médicale et les envoie à la gare de l’Est »

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    Robert Hersant, né le 31 janvier 1920 à Vertou (Loire-Atlantique), mort le 21 avril 1996 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), était un éditeur de presse, fondateur du Groupe Hersant et un homme politique français. En 1941, Hersant fait son service dans les Chantiers de jeunesse, puis se retrouve au camp de Brévannes, créé dans l’esprit de la Révolution nationale, où il retrouve Jean-Marie Balestre. Il tente sans succès de monter un journal.

    Robert Hersant est condamné en 1947 à dix ans d’indignité nationale pour collaboration avec l’Allemagne nazie, mais bénéficie d’une amnistie générale en 1952.

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    Pierre Dominique Costantini ou commandant Costantini, né le 16 février 1889 et mort le 30 juin 1986, est un militaire, journaliste, écrivain et collaborateur français. Il combat en tant qu’officier dans l’armée de l’air durant la Première Guerre mondiale. Il en ressort invalide à cent pour cent. Dans l’entre-deux guerres, il participe à la Croisière Jaune et milite dans les Ligues.

    En 1940, il fonde la Ligue française d’épuration, d’entraide sociale et de collaboration européenne, appelée couramment Ligue française, mouvement politique collaborationniste français. Il dirige le journal L’Appel, organe de la Ligue française.

    Le 8 juillet 1941, il cofonde avec Jean Boissel, Marcel Déat, Pierre Clementi et Eugène Deloncle la Légion des volontaires français contre le bolchevisme (LVF).

    La Légion des volontaires français contre le bolchévisme (dite Légion des volontaires français ou LVF), connue sous le nom Infanterie régiment 6381 par les Allemands. Cette naissance est portée par une galaxie de partis collaborationnistes. La LVF fut reconnue d’utilité publique et Pétain déclara que ses soldats détenaient « une part de notre honneur militaire ». Ceux-ci prêtèrent serment de fidélité personnelle à Adolf Hitler, en 1943, lors d’un meeting qui se tint au Vel d’hiv.

    En 1943, il fonde l’Union des journalistes anti-maçons.

    Il s’enfuit à Sigmaringen en 1944, mais jugé irresponsable par la justice, il séjourne quelques années en milieu psychiatrique.

    Par la suite, il poursuit une carrière de journaliste et publie plusieurs essais.

     

     

     

     

     

    Les collaborationnistes notables et élus

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    Alphonse Van Bredenbeck de Châteaubriant est un écrivain français, né à Rennes le 25 mars 1877 et décédé en exil à Kitzbühel (Autriche), le 2 mai 1951. Il fut un chantre de la collaboration durant l’occupation de la France par l’Allemagne nazie.

    Il est de ceux qui se sont tout de suite rangés du côté de la collaboration. Sous l’Occupation, il préside le Groupe Collaboration et dirige, de juillet 1940 à mai 1941,La Gerbe, périodique qui se veut un « hebdomadaire politique et littéraire ». Le rédacteur en chef en est Marc Augier (connu après-guerre sous le pseudonyme de Saint-Loup). Après l’écrasement de l’Allemagne nazie, Alphonse de Châteaubriant se réfugie en Autriche, où il vit à Kitzbühel, se faisant appeler « Dr. Alfred Wolf ». C’est donc par contumace qu’il est frappé d’indignité nationale et condamné à mort le 25 octobre 1945 par la sixième section de la Cour de justice de la Seine ; le mandat d’arrêt lancé contre lui avec ordre de le conduire au fort de Charenton ne l’atteignit jamais dans le monastère du Tyrol où il s’était réfugié et où il mourut en 1951

    ?

    Paul Chack, (1876-1945), est un officier et un écrivain de marine français. Il fut à la fin des années 1930 un partisan du fascisme et il se signala pour son engagement collaborationniste pendant la Seconde Guerre mondiale. Il fut condamné à mort à la Libération et fut, avec Robert Brasillach, l’un des quelques intellectuels français exécutés pour collaboration avec l’Allemagne nazie.

    ?

    Marcel Gitton (20 avril 1903, Versailles – 5 septembre 1941, Paris), de son vrai nom Marcel Giroux, est un homme politique français.

    Le Pacte germano-soviétique et la Collaboration

    Marcel Gitton est assassiné le 5 septembre 1941 dans une rue des Lilas parMarcel Cretagne dit Focardi, membre du détachement Valmy, groupe d’action sous la direction du Parti communiste visant notamment à exécuter les traîtres

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    Marcel Capron, né à Montereau-Fault-Yonne (Seine-et-Marne) le 24 mars 1896 et mort à Fréjus (Var) le 28 septembre 1982, est un homme politique français.

    En septembre 1939, après la déclaration de guerre et l’approbation par le Parti communiste français (PCF) de la signature du pacte germano-soviétique, Édouard Daladier met hors la loi le parti. Sitôt le décret paru, le parti se transforme en Groupe ouvrier et paysan français. Capron y adhère d’emblée. Hostile au Pacte, Capron, à la suite de l’annonce de la désertion de Maurice Thorez et au départ de Jacques Duclos, donne sa démission. Il est emprisonné comme d’autres élus en octobre 1939 pendant une dizaine de jours. Suspendu de ses fonctions de maire le gouvernement de Vichy le rétablira dans son poste en mai 1941.

    En février 1940, il collabore à la rédaction d’une lettre « À tous les travailleurs, à l’opinion publique » dans laquelle est expliquée la rupture de certains élus avec leur parti. Certains rompirent avec Capron lorsqu’il s’associa avec Marcel Gitton qui venait de créer en mars 1940 le Parti ouvrier et paysan français (POPF). En juillet de la même année, Capron mène campagne auprès des députés démissionnaires du PCF pour qu’ils accordent les pleins pouvoirs à Pétain.

    Après l’assassinat de Gitton en septembre 1941, Capron devient secrétaire général du POPF et il échappe à un attentat le 10 avril 1943. Peu de temps avant était publiée une « Deuxième lettre ouverte aux ouvriers communistes ». Certains signataires furent assassinés : Fernand Valat le 25 août 1944, Camille Frey le 21 mars 1944.

    Marcel Capron est arrêté le 12 septembre 1944 à Paris, emprisonné à Drancy, puis à la Santé. Il sort le 22 juillet 1946 et en avril 1948 la Chambre civique le condamne à la dégradation nationale à vie et à la confiscation de ses biens. Il bénéficiera de l’amnistie d’août 1953.

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    Pierre Laval

    Laval développe des rapports très étroits avec Otto Abetz, ambassadeur allemand en France. Jouant de son image de « francophile », ce dernier le persuade un peu plus, tout à fait à tort, que le Führer est prêt à tendre la main au vaincu et à réserver à la France une place privilégiée dans l’Europe sous domination nazie. Le 22 octobre 1940, Laval rencontre Adolf Hitler à Montoire-sur-le-Loir et propose que les deux pays s’allient très étroitement. Deux jours après, il organise l’entrevue retentissante de Montoire, où la poignée de main symbolique entre Hitler et Pétain engage la France dans la collaboration d’État. Un mois plus tard, lors d’une autre réunion avec Hermann Göring, Laval suggère une alliance militaire avec l’Allemagne nazie, et fait dresser des plans pour une reconquête commune du Tchad, passé aux gaullistes sous l’impulsion de son gouverneur, Félix Éboué. En septembre 1942, Laval autorisa la Gestapo à pourchasser les résistants français en Zone libre

    En 1934, très imprégné des concepts ethno-racialistes chers à Arthur de Gobineau, il s’engage sur le plan politique et crée une éphémère légion frontiste dénommée front franc se voulant à la fois « antimaçonnique, antiparlementaire et antijudéométèque ». Il fonde la ligue antijuive universelle. L’année suivante, Boissel se rend en Allemagne à Nuremberg pour participer aux manifestations de la Ligue mondiale antijuive ; il prendra la parole à deux reprises aux côtés de chefs nazis comme Julius Streicher. En 1936 il est reçu par Adolf Hitler.

    Dans Le Réveil du peuple, bimensuel qu’il dirige durant les années 1930, il profère des menaces de mort contre Léon Blum alors président du Conseil. Il sera condamné à quatre mois de prison. Arrêté et emprisonné en 1939 pour intelligence avec l’ennemi, puis libéré par les Allemands. Contrairement à Marcel Déat, Jacques Doriot ou Eugène Deloncle il est un artisan de second plan de la collaboration. Condamné à mort en 1946, sa peine est commuée en emprisonnement. Il meurt en 1951.

    ?

    Jean Boissel (1891-1951), architecte, journaliste et militant d’extrême droite français. Directeur et fondateur de l’hebdomadaire collaborationniste parisien Le Réveil du peuple en 1943. Il est un artisan de second plan de la collaboration. Condamné à mort en 1946, sa peine est commuée en emprisonnement. Il meurt en 1951.

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    Charles-Marie-Photius Maurras

    Il soutient le régime de Vichy, Inspirateur de la politique du régime de Vichy, il se fit l’apologiste du gouvernement du maréchal Pétain. Il continua à « dénoncer les Juifs » en se félicitant par exemple de l’abolition du décret Crémieux.

    Il reçoit la francisque des mains de Pétain le 8 mai 1943. Il est le récipiendaire numéro 2068. Il la porte par bravade à son procès

    Maurras est arrêté après la Libération de Lyon, en septembre 1944. Le 28 janvier 1945, la cour de justice de Lyon déclare Charles Maurras coupable de haute trahison et d’intelligence avec l’ennemi et le condamne à la réclusion criminelle à perpétuité et à la dégradation nationale

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    Maurice Papon

    À partir de 1943 et surtout en 1944, Papon est en contact avec des réseaux de résistance appartenant à la famille que l’historien Jean-Pierre Azéma qualifie de vichysto-résistants, c’est-à-dire de « Français qui ont dans un premier temps, cru en la Révolution nationale, ont souvent servi le régime, mais sont ensuite entrés en résistance sans esprit de retour ».

    Le degré d’implication de Maurice Papon dans la Résistance a été une question accessoirement débattue au procès de 1997[

    Etc. … La liste est très longue

     

    [[En 2015/2016 on pourra enfin savoir

    L’amnésie qui a affecté et affecte toujours tous les secteurs de la société comme les hommes d’état et les fonctionnaires qui ont généralement oublié et oublient toujours que presque 80 000 Juifs et autres « indésirables » furent expulsés de France vers les camps de la mort nazis. Aujourd’hui, personne n’est capable de se souvenir ou ne veut se souvenir s’il a eu un ami dans la division de la Waffen SS Charlemagne, ou s’il a assisté à une des revues menées par leur Edith Piaf nationale ou autre artiste devant l’occupant. Jusqu’à ce jour, seules les jeunes femmes semblent avoir été un des seuls segments de la société à avoir
    été réellement punies pour leur complaisance envers les Allemands il y a aussi les parlementaires chassés pour faits de collaboration. Les Français ont longtemps nié leur rôle dans la guerre mais la publication prochaine des noms des collaborateurs les force à reconnaître les faits.

    La question que beaucoup n’ose pas poser ,de peur de découvrir qu’ils sont fils ou filles, petits fils, petites filles ou neveux et nièces de collabos

    Que faisais-tu pendant la guerre, papa ? Que faisais-tu pendant la guerre, maman ? Que faisais-tu pendant la guerre, grand papa ? Que faisais-tu pendant la guerre, grand maman ? Que faisais-tu pendant la guerre, tonton ? Que faisais-tu pendant la guerre, ma tante ?

    Des gouvernements successifs qui avaient refusé de reconnaître que la France ait joué le moindre rôle dans l’holocauste pendant le régime de Vichy, Jacques Chirac a admirablement résumé la réalité de la collaboration de la République Française quand il a dit sans détour que « oui, la folie criminelle des occupants avait reçu le soutien des Français et du gouvernement Français. Souvenons nous du soutien de Mitterrand à l’ancien secrétaire général de la préfecture de la Gironde « Maurice Papon (décoré de la Légion d’honneur)» qui expédiait les juifs vers l’enfer Nazi

    La publication fait suite à une déclaration de la plus haute instance juridique française. Elle rappelle que les collaborateurs français n’étaient pas obligés d’aider les nazis, mais l’ont fait volontairement.
    « Les documents, sous classification spéciale depuis 1940, sont interdits à la publication pour une durée de 75 ans. La période expirera donc en 2015 ».

    À moins que comme par hasard un incendie ne détruise les archives de la police, les Français pourront consulter une grande liste de citoyens français, ayant collaboré avec les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale, qui avait été cachée dans des locaux de police depuis la libération de Paris.

    Elle sera publiée en 2015 sur Internet, à la vue de tous.

     

     

    https://lecanarddechaineblog.wordpress.com/2013/02/12/collaboration-avec-lennemi-seconde-guerre-mondiale/

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    Churchill lui avait interdit de rentrer en France !!

    Churchill lui avait interdit de rentrer en France mais c’est à l’aube du 14 juin 1944, que le général de Gaulle quitte Portsmouth pour la Normandie.

     

     

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    ( Charles-de-Gaulle :

    a toujours refusé de commémorer le 6 juin en Normandie !!

    la RAISON MAJEURE !

     

    petits journaleux celà vous fera du bien de lire ces lignes au lieu d'écrire vos conneries !!)

     

     

    À mesure qu’il se rapproche des côtes normandes, le fondateur de la France libre apparaît morose.

     

    Les Alliés se préparent à mettre en circulation une nouvelle monnaie et entendent imposer leur propre administration sur le pays.

     

    À Paris, le maréchal Pétain vient de recevoir un accueil triomphal.

     

    Sera-t-il lui aussi le bienvenu en France ? et comment !!!!

     

     

     

    Espérant que le général aura oublié sa vive réplique, ou en tout cas aura oublié que c’est à moi qu’il l’a adressée, je remets la question sur le tapis,

    10 mois et demi plus tard, le 13 mai 1964.

     

    « Ces messieurs de la presse qui me reprochent de ne pas aller en Normandie 20 ans après, que faisaient-il alors ?
    Il ne se battaient ni en Normandie, ni ailleurs.

    La Libération s’est passée sans eux.

    Elle s’est passée d’eux. » !!!
    et PAN dans la GUEULE !!

     

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    – Et je commémorerai la libération de Paris, puis celle de Strasbourg, puisque ce sont des prouesses françaises, puisque les Français de l’intérieur et de l’extérieur s’y sont unis, autour de leur drapeau, de leurs hymnes, de leur patrie !

     

    Mais m’associer à la commémoration d’un jour où on demandait aux Français de s’abandonner à d’autres qu’à eux-mêmes, non !

     

    « Les Français sont déjà trop portés à croire qu’ils peuvent dormir tranquille, qu’ils n’ont qu’à s’en remettre à d’autres du soin de défendre leur indépendance ! Il ne faut pas les encourager dans cette confiance naïve, qu’ils paient ensuite par des ruines et par des massacres ! Il faut les encourager à compter sur eux-mêmes !

     

    Allons, allons, Peyrefitte ! Il faut avoir plus de mémoire que ça ! Il faut commémorer la France, et non les Anglo-Saxons ! Je n’ai aucune raison de célébrer ça avec éclat.

     

    Dites-le à vos journalistes. » !!

     

    Il reprend :

     

    « Ceux qui ont donné leur vie à leur patrie sur notre terre, les Anglais, les Canadiens, les Américains, les Polonais, Sainteny et Triboulet seront là pour les honorer dignement. »

     

     

    http://www.histoirenormande.fr/de-gaulle-a-bayeux-la-legende-en-marche

     

    Churchill lui avait interdit de rentrer en France mais c’est à l’aube du 14 juin 1944, que le général de Gaulle quitte Portsmouth pour la Normandie.

     

    À mesure qu’il se rapproche des côtes normandes, le fondateur de la France libre apparaît morose.

     

    Les Alliés se préparent à mettre en circulation une nouvelle monnaie et entendent imposer leur propre administration sur le pays.

    À Paris, le maréchal Pétain vient de recevoir un accueil triomphal.

    Sera-t-il lui aussi le bienvenu en France ?

     

    « Les enfants m’entourent, les femmes sourient et sanglotent. Les hommes me tendent les mains. Nous allons ainsi tous ensemble, bouleversés et fraternels, sentant la joie, la fierté, l’espérance nationales, remonter du fond des abîmes »,

     

    raconte le Général dans ses Mémoires de guerre.

     

    Un journaliste britannique, impressionné par la foule qui se masse sur son passage, confirme qu’à Bayeux, « tout au long de la rue, les maisons s’ouvraient et les gens se mettaient aux fenêtres pour l’acclamer ».

     

     

    Charles-de-Gaulle :

     

    « C’est exactement ce qui se serait passé si je n’avais pas imposé, oui imposé, mes commissaires de la République, mes préfets, mes sous-préfets, mes comités de libération !

    Et vous voudriez que j’aille commémorer leur débarquement, alors qu’il était le prélude à une seconde occupation du pays ? Non, non, ne comptez pas sur moi ! Je veux bien que les choses se passent gracieusement, mais ma place n’est pas là !

    « Et puis, ça contribuerait à faire croire que, si nous avons été libérés, nous ne le devons qu’aux Américains. Ça reviendrait à tenir la Résistance pour nulle et non avenue. Notre défaitisme naturel n’a que trop tendance à adopter ces vues. Il ne faut pas y céder !

    • « M’associer à la commémoration d’un jour où on demandait aux Français de s’abandonner à d’autres qu’à eux-mêmes, non ! »

    Charles-de-Gaulle :

     

    « En revanche, ma place sera au mont Faron le 15 août, puisque les troupes françaises ont été prépondérantes dans le débarquement en Provence, que notre première armée y a été associée dès la première minute, que sa remontée fulgurante par la vallée du Rhône a obligé les Allemands à évacuer tout le midi et tout le Massif central sous la pression de la Résistance.

     

     

     https://www.les-crises.fr/pourquoi-de-gaulle-refusa-t-il-toujours-de-commemorer-le-debarquement-du-6-juin/

     

     

     

     

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  • Chablais

    1944 : la Banque de France braquée deux fois en six jours !

     

    Le Messager votre hebdomadaire d'informations de haute-savoie chablais faucigny genevois au quotidien,

     

    - Un fait divers étonnant a marqué la fin de la guerre.

     

     

    Billets Banque de France. Billet. 1000 francs, Commerce et Industrie, 6.4.1944

     

     

    «c'est un événement aujour-d'hui occulté par les Thononais, constate un Chablaisien d'adoption, arrivé enfant dans la région quelques années après les faits.

     
    Billets Banque de France. Billet. 1000 francs, Commerce et Industrie, 6.4.1944
     
     
    Billets Banque de France. Billet. 1000 francs, Commerce et Industrie, 6.4.1944
     
     

    Selon la Banque de France, 27 attaques ont ainsi été commises dans ses bureaux pendant la guerre : soit par l'armée allemande en retraite (9 cas), soit par des miliciens , soit par des forces de la résistance , soit par de vulgaires brigands .
     
     
     
     
    Le double braquage de Thonon est un cas atypique, et il a donné lieu à deux rapports très circonstanciés rédigés par le chef de bureau de l'époque, M. Monsallut.
     
    Ils ont été depuis publiés dans les Cahiers anecdotiques de la Banque de France.

     
     
    Première attaque /

    M. Monsallut raconte ainsi comment, vendredi 21 juillet vers 9 h 10, tout le bâtiment de la banque a été investi par une petite dizaine de jeunes gens armés (au moins autant montant la garde à l'extérieur), qui ont enfermé le personnel et les quelques premiers clients dans le vestibule, neutralisé l'alarme et coupé les fils du téléphone.
    Les membres du commando
     
    « déclarèrent l'un qu'ils étaient "le maquis" et un autre "les FTP", un autre déclarait après qu'ils appartenaient aux FFI (...). L'un (...) qui paraissait être le chef déclara qu'il agissait sur des ordres d'Annecy, qui lui prescrivaient de "s'emparer de toute l'encaisse de la Banque de France de Thonon". (...) Un de ces jeunes gens déclara qu'ils avaient besoin d'argent pour secourir des veuves de camarades et pour acheter des vêtements. » Pendant une demi-heure se déroule alors un ballet plutôt comique, qui voit les employés cacher tout ce qu'ils peuvent aux résistants, malgré la menace des revolvers, en profitant de leur méconnaissance manifeste des lieux et du fonctionnement de la banque. Puis tout le monde repart en voiture.
     
    Montant du butin  : 20 154 110 F.
     


    Seconde attaque

    Cinq jours plus tard, mercredi 26 juillet, un nouveau groupe armé, plus nombreux, fait irruption dans la banque vers 14 h 30.
     
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    Cette fois, les braqueurs se disent des FTP et du MUR (Mouvements unis de la Résistance).
     
    Ces derniers veulent d'ailleurs encaisser
    un chèque d'un million de francs sur la Banque d'Algérie !
     
     
    Mais si les jeunes gens du MUR se montrent « très courtois », ceux des FTP sont
     
    «  agressifs et brutaux. Ils se déclarèrent furieux d'avoir été "couillonnés" le 21. »
     
     
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    De fait, leurs chefs les ont tancés de n'avoir emporté que 21 millions sur les quelque 160 que détenait la banque, ce qui était d'ailleurs exact.
     

    Cette fois, les rapports sont donc visiblement plus tendus.
     
    M. Monsallut dit même avoir été frappé.
     
     
     
    Malgré les nouveaux efforts déployés par les employés, le butin est plus important (26 995 320 F, plus des sacs plombés non comptabilisés) :
     
     
    « Les jeunes gens poussaient des cris de joie... et l'excès de celle-ci eut au moins le résultat que leur colère en fut moindre ».
     
     
    Cela dit, ces résistants ne sont toujours pas des professionnels du hold-up ;
     
    l'un d'eux rend d'ailleurs à deux employés 360 000 F pour leur
     
    « usage personnel », et un autre oublie même sur un bureau les pièces d'or qu'il vient de compter...
     
     
     
    YVAN STRELZYK

    Le Messager

     

     

    http://www.lemessager.fr/Actualite/Chablais/2012/01/05/article_1944_la_banque_de_france_braquee_deux_fo.shtml

     

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    Arletty et l'Épuration :

    "Je suis un gentleman !"

     

     

    Pendant l'Occupation, Arletty n'arrêta pas de travailler et tourna six films,

    dont Les visiteurs du soir (1942) et Les enfants du paradis (1943),

     

     

    mais jamais avec la Continental, dirigée par les Allemands !!!

    - le projet de Marcel Carné,

    Les évadés de l'An 4.000 ayant avorté.

     

    "Les enfants du paradis" (1945):

     

     

    En 1941, sur le tournage de Madame Sans-Gêne, le réalisateur Roger Richebé lui demande d'intervenir auprès d'un colonel de la Luftwaffe, Hans Jürgen Soerhing, pour qu'il accepte de prêter le château de Grosbois, quartier général de l'aviation allemande, pour le film.

     

    Cet homme de 33 ans, qui parlait couramment français, lui avait déjà été présenté quelques mois auparavant.

     

     

    photo  de  ARLETTY:

     

     

     

    Dès lors, elle s'afficha à ses côtés partout, dans les soirées mondaines, à l'ambassade d'Allemagne, au restaurant, ce qui lui valut un jour d'entendre à la radio qu'elle avait été condamnée à mort par les Résistants !

     

    Le lendemain, elle rétorqua à un journaliste

    qu'il l'interrogeait sur cette information

    "Ni chaud, ni froid !".

     

     

    Arletty & Jean-Louis Barrault / Les enfants du Paradis / Marcel Carné:

     

    En 1943, sur le tournage des Enfants du paradis, elle tombe enceinte de Hans,

    avorte et n'ose pas accepter sa demande en mariage.

     

     

    Les enfants du Paradis --écrit par Jacques Prevert:

     

     

    Les Américains débarquant en Sicile, l'ambiance est lourde à Nice, où se tourne le film de Marcel Carné. Robert Le Vigan s'enfuit en Allemagne

    et Arletty a peur pour son amant qui se bat à Monte-Cassino.

     

     

     Les Années Elégantes:

     

     

    De retour à Paris, elle use de son influence auprès des Allemands pour sauver la vie

    de Tristan Bernard, Sacha Guitry s'en attribue tout le mérite,

    d'où quelques années de brouille.

     

     

    A la Libération de Paris, en août 1944, Arletty fait le choix de rester à Paris, malgré les conseils de son amant.

     

    Elle se cache chez un jeune assistant de cinéma, puis chez Lana Marconi,

    puis chez un médecin qui lui conseille finalement de se laisser arrêter.

     

     

     

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    Conduite au dépôt puis à Drancy (ancien lieu d'internement avant la déportation des juifs)

    peu après, elle rétorque aux FFI la célèbre réplique de Hôtel du Nord :

     

     

     

    "Pour une belle prise, c'est une belle prise !".

     

     

    Hôtel du Nord : Arletty.:

     

    Lors de son procès, elle ne se démonte pas, bien consciente de l'injustice que représente sa condamnation morale.

     

    A un préfet qui lui demande le nombre de ses conquêtes féminines,

    elle rétorque

     

    "Je suis un gentleman !".

     

    Quand le même individu la questionne un matin sur son état de santé,

     

    elle plaisante :

    "Pas très résistante".

     

    Arletty devint le symbole de la "collaboration horizontale "

    celle qui avait couché avec l'occupant, une traitrise absolue.

     

    SAUF qu'ARLETTY n'a jamais TRAHI personne !
    n'a JAMAIS DENONCE qui que ce soit
    comme les rats ANONYMES FRANCHOUILLARDS!
    les ROIS de la DELATION !
    qui connaissaient le chemin des KOMMANDANTUR
    et les BOITES aux LETTRES !!

    Elle était AMOUREUSE

     

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    Elle hésita à se raser les cheveux, mais personne n'ose le lui faire.

     

    Henri Jeanson lui souffla une réplique restée aussi célèbre que celles de ses films, comme l'ultime défense d'une femme tombée amoureuse d'un Allemand :

     

     

    "Mon cœur est français mais mon cul est international !".

     

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    Frappée d'une interdiction de travailler pendant trois ans, Arletty fut placée en résidence surveillée à quelques kilomètres de Paris.

     

    Son idylle avec Soerhing continua encore quelques temps avant de s'effacer doucement, la distance aidant.

     

    Elle recommença à travailler dès 1949 avec Portrait d'un assassin,

    de Bernard Rolland.

     

    A la fin de sa vie, quand on évoqua la possibilité qu'elle obtienne

    la Légion d'Honneur,

    elle se contenta de citer la phrase de Marcel Aymé :

     

     

     

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    "Vous pouvez vous la carrer dans le train !"

     

     

     

    Sources /

    http://lagedorducinemafrancais.blogspot.fr/2012/10/arletty-et-lepuration-je-suis-un.html

     

     

     

     

     

     

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  • Quatre camps annexes, dont trois furent utilisés à l'origine pour entreposer les biens confisqués des Juifs, étaient dispersés dans Paris :

    au 43 quai de la Gare (près de la gare d'Austerlitz),

    au 2 rue de Bassano

    (dans l'hôtel particulier confisqué de la famille Cahen d'Anvers),

    dans le magasin de meubles Levitan (rue du Faubourg Saint-Martin) et à l'hôpital Rothschild (considéré aussi comme une annexe de Drancy car les malades du camp y était envoyés).

     

    L’ancien magasin « Aux Classes Laborieuses », devenu le magasin de meubles Lévitan, sert d’annexe au camp de Drancy de 1943 à 1944.

     

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    LE CAMP LÉVITAN

    L’invasion allemande va stopper net la saga Lévitan.

    Avec l’aryanisation de l’économie, les juifs ne sont plus autorisés à administrer des entreprises : les magasins Lévitan sont confisqués et l’entreprise liquidée en juillet 1941.

    Réquisitionné par les Allemands, le magasin Lévitan devient à partir de 1943 une annexe du camp de Drancy.

    Entre juillet 1943 et août 1944, près de 120 personnes, à majorité juives, sont internées dans le magasin et affectées à une tâche sordide :

    ils assurent la réception, le tri, le nettoyage, la réparation, l’emballage et l’expédition des meubles et objets pillés dans les appartements occupés par les juifs. Ils sont encadrés par les forces allemandes.

     

    ( A LIRE ! Faire mettre en caisse par des juifs, dans un immeuble pris à un juif, des objets venus d’appartements abandonnés par des juifs partis pour la plupart en camps d’extermination, faire ainsi disparaître toute trace de leur existence et en tirer profit au passage en envoyant ces objets en Allemagne : le lieu jouait son rôle dans la mise en œuvre d’un projet vaste, précis, à la logique implacable.! )

    La société Lévitan rouvre en 1946. Concurrencée par les grandes surfaces de meuble en province, elle vend la marque, les usines puis les magasins au milieu des années 1970.

     

     

     
     
     
    MAGASIN LEVITAN
    85/87 rue du Faubourg Saint-Martin 75010 Paris
     
    A la déclaration de guerre, le 85/87 rue du Faubourg Saint-Martin abrite l’un des magasins de meubles de la marque Lévitan dont le propriétaire, Wolf Lévitan, est juif.
     
    A la fin de 1941, le pillage de l’ensemble des propriétés juives.
     
    Baptisée "Möbel Aktion" (opération meuble), consiste à vider les appartements que les Juifs n’habitent plus du fait de leur déportation ou de leur entrée dans la clandestinité1
     
    . Un nouveau service est créé sous le nom de "Dienststelle Westen" (service ouest). Mis en place au printemps 1942, dirigée par Kurt Von Behr, cette organisation identifie les logements dont les occupants juifs sont absents. Des entreprises FRANCAISES de déménagements, réquisitionnées pour l’occasion, en vident ensuite le contenu.

     

     


    La Dienststelle Westen ne dispose pas d’effectifs suffisants pour trier meubles et objets et les acheminer aux populations civiles allemandes dans les nouveaux territoires de l’Est conquis par l’Allemagne ou aux officiers et personnalités pour les plus belles pièces.

    Durant l'été 1943, la Dienststelle Westen réquisitionne l’immeuble du 85/87 rue du Faubourg Saint-Martin alors qu'il est soumis à une procédure d’aryanisation.
    Le magasin Lévitan devient ainsi le Lager-Ost (camp est).

     

    Détenus juifs arrivant au camp de transit de Drancy. France, 1942.

     

     

    Détenus juifs arrivant au camp de transit de Drancy. France, 1942.

    — Federation Nationale des Deportes et Internes Resistants et Patriots



    A Drancy, plusieurs catégories de détenus sont temporairement exclues de la déportation. Les femmes de prisonniers de guerre sont en principe protégées par la convention de la Haye et peuvent servir d’otages dans d'éventuelles négociations diplomatiques. Le sort des Juifs classés comme "conjoints d’aryens", "demi" ou "quart" de juif n’a lui pas encore été décidé. Les internés qui composent ces trois groupes peuvent donc être loués à la Dienststelle Westen.


    120 internés du camp de Drancy sont transférés au Lager-Ost Lévitan le 18 juillet 1943.

    La journée, les détenus travaillent dans les étages au tri des objets qui arrivent quotidiennement et en grand nombre. Ils vident les caisses, nettoient leur contenu et rangent méthodiquement l’ensemble du butin provenant des biens juifs spoliés. Certains voient passer les biens de leurs familles ou de proches.

     

    Le soir, ils dorment et mangent au dernier étage. Parfois ils sont autorisés à se rendre sur la terrasse, seule possibilité pour eux de prendre l’air et de voir la lumière.

    L'enfermement des détenus dans l’immeuble a fait l’objet d’une organisation très discrète et les habitants du quartier n'ont pratiquement pas eu connaissance de ce qui se passait à l'intérieur du camp.

    Le 12 août 1944, les juifs qui n’ont pas été déportés et demeurent encore au Lager-Ost sont évacués en autobus pour Drancy.

     

    Certains détenus s’évadent durant le transport. Les autres seront finalement libérés le 18 août 1944.

    12/04/2011

    [Compléter l'article] 


    http://www.passagedudesir.com/evenement.php?idp=4&lg=FR

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