• Comment faire FORTUNE sous l'occupation ?

    PALESTINE, 1947. Joanovici se rend et sable le champagne au quai des Orfèvres. Le chiffonnier milliardaire est accusé d'intelligence avec l'ennemi

     

     
    «Monsieur Joseph» s'est rendu hier. 
     
     
     

    PALESTINE, 1947. Joanovici se rend et sable le

    champagne au quai des Orfèvres.

    Le chiffonnier milliardaire est accusé d'intelligence avec l'ennemi

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    Le célèbre chiffonnier milliardaire, en fuite depuis le 7 mars, recherché par quatre juges d'instruction et inculpé d'infraction à la loi sur les changes, intelligence avec l'ennemi, collaboration économique, vol et recel,a fait une entrée triomphale au quai des Orfèvres.
     
     
    A 11h22, Joseph Joanovici est sorti des bureaux de la direction de la police judiciaire.
     
    On dit qu'il a fêté sa reddition dans la nuit en sablant le champagne avec le directeur de la PJ. Il a les cheveux peignés et frisés, le visage rasé de frais.
     
    «Je n'ai rien à cacher», lâche-t-il, souriant et se prêtant de bonne grâce aux exigences des photographes.
     
    Un inspecteur lui tend un stylo, il signe un autographe, murmure:
     
    «Quelle gloire!»
     
     
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    Depuis sa fuite, au nez de la police parisienne, on l'avait signalé en Espagne, au Maroc, en Irlande, en Amérique du Sud.
     
    Il était bourgeoisement installé en zone américaine d'occupation, près de Munich.
     
    Il attendait son heure.
     
    L'affaire Joanovici s'est-elle achevée hier?
     
    Va-t-elle enfin commencer?  
     
    La légende de Clichy.
     
    Nous ne savons de sa jeunesse que ce qu'il a bien voulu confier.
     
    1925, l'année de ses 20 ans, il vient de fuir Kichinev, capitale de la Bessarabie, et trouve refuge dans une ruelle de Clichy.
     
    Ses premières nuits en France, il les passe dans une baraque ouverte à tous vents, et ses journées dans les rues.
     
    Il pousse une voiture à bras, fait la tournée des poubelles.
     
    Il raconte à qui veut l'entendre sa triste enfance de petit orphelin juif roumain,
     
     
    l'usine à 12 ans, la misère, les pogroms.
     
    A force de récits édifiants, l'aventurier conquiert les trois hommes qui feront sa fortune.
     
    Krug, le chiffonnier, à l'origine de sa prospérité fulgurante dans la revente des vieux métaux.
     
    Pierre Barré, le futur général, compagnon du général Leclerc.
     
    Le troisième homme, enfin, est un policier.
     
    Henri Verdier, alors sous-directeur de la police parisienne, a expliqué comment Joanovici a frappé à sa porte en 1933, se proposant, en bon patriote, de renseigner les forces de l'ordre
    sur les affaires louches de Clichy,
     
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    Le milliardaire des années noires.
     
    La plupart des documents compromettants pour Joanovici ont disparu à la Libération.
     
     
    Je CITE :
     
    " J’ai lu ce qui suit sur le site juif.org qui l’a lui-même repris duFigaro. Apparemment, une série de bandes dessinées « historiques » relate l’histoire de Joseph Joinovici à sa sauce. Dans le registre : bon, c’est vrai, il a collaboré, mais enfin, quoi, les temps étaient durs.
     
    Et puis n’oublions pas qu’il a sauvé 150 juifs ! Finalement, il mériterait bien 150 médailles « du Juste », pas vrai ?"
     
     
     
     
     
    On comprend pourquoi il avait hier un «moral de fer».
     
    Cependant, un rapport de police, que nous avons consulté, a échappé au mystérieux coup de balai.
     
    De 1933 à 1939, par l'entremise de sa Société de récupération, il a ravitaillé l'Allemagne nazie en laiton, plomb et cuivres nécessaires aux fabrications de guerre.
     
    Toujours d'après ce document, il reçoit jusqu'en 1939 des «touristes» venus d'outre-Rhin, munis d'appareils de photographie, chargés de missions spéciales.
     
     
     
    De janvier 1941 à avril 1943, M. Joseph a vendu aux Allemands plus de soixante mille tonnes de vieux métaux.
     
     
     
    Chiffre d'affaires:
    six à huit milliards.
    Bénéfices personnels: quatre milliards.
     
     
    Le double jeu
     
    .Joanovici a raconté lui-même, comme un fait de gloire, l'achat de son certificat d'aryanisme.
     
     
    Convoqué par la police aux Questions juives pour une «visite médicale», le juif bessarabien était arrivé en
    compagnie de deux «camarades» armés, deux Allemands de la Gestapo, ses nouveaux amis.
     
     
     
     
    Mais, en 1940, juste après la déclaration de guerre, n'a-t-il pas fait parvenir à Edouard Daladier, président du Conseil, un chèque de 4 000 dollars de la National City Bank de New York?
     
     
     
     
    C'était sa contribution à l'effort de guerre français contre l'Allemagne.
     
     
     
     
    En janvier 1944, le réseau de résistance Honneur de la police ne le comptait-il pas comme l'un de ses agents?
     
     
    Il en a été son plus important financier.
     
    Aujourd'hui, il peut dire «c'est moi qui ai permis la libération de Paris», il avait fourni camions et armes .
     
     
     
     
    Le préfet Edgard Pisani a déclaré en 1946, alors qu'il était directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur, qu'il avait signé lui-même un certificat de combattant de la clandestinité au nom du chiffonnier.
     
     
     
    Les dossiers du juge Fayon.
     
     
    M. le juge Fayon ne lâchera pourtant pas prise, a-t-il annoncé hier. Il veut Joanovici dans son bureau.
     
    Il veut savoir pourquoi, en mars 1947, juste avant la fuite de son client à Munich, celui-ci avait son bureau à la préfecture de police. Il veut des comptes.
     
    Ces chèques qu'il a trouvés au domicile de Joanovici?
     
    Des ordres de paiement sans nom, ni chiffre. Joa, qui ne sait ni lire ni écrire, dessinait sur les talons: une semelle pour 100 000 F, un soulier, c'était 1 million, une botte, 10 millions. Le juge sait que ce sont des pots-de-vin versés à la police.
     
    Et il veut surtout que le chiffonnier réponde de l'affaire Scaffa. Robert Scaffa, un jeune résistant, a été exécuté par ses pairs de deux balles dans la tête à la veille de la Libération. C'était un «traître».
     
    M. Fayon est persuadé du contraire: Scaffa venait d'apprendre que Joanovici dénonçait les réseaux de résistance aux Allemands.
     
    Joanovici l'a su et a fait éliminer ce témoin gênant.
     
    Mais le juge a ses propres témoins, et des preuves.
     
    Lui aussi attend son heure.
     
     
    Epilogue.
     
    En 1949, Joanovici est condamné à cinq ans de prison, à l'indignité nationale à vie et à la confiscation de ses biens jusqu'à concurrence de 50 millions.
     
    Le dossier Fayon ne sera pas ouvert par la cour de justice.
     
    Le fisc et les douanes lui infligent une amende de un milliard pour non-paiement de taxes sur les métaux non ferreux exportés vers le IIIe Reich.
     
    Libéré en août 1951, il meurt en 1965.
     
     
     
     
    « L'avortement sous le régime de VichyWERHMACHT et PROSTITUTION sous l'OCCUPATION »
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