• Notre Chef Malraux alias Colonel Berger

     

    Malraux venait de la guerre d’Espagne où il était officier aviateur dans les rangs républicains.

     

    Ce colonel communiste crée dans les maquis de Dordogne la Brigade Alsace-Lorraine avec le soutien de Londres.

    Malraux était certainement gaulliste non par idéalisme politique mais par pragmatisme.

     

    Il voyait en De Gaulle le porte drapeau de nos libertés, de notre honneur de combattants français et de tous nos espoirs.

     

     

    Ses convictions communistes et sa haine du fascisme avaient fait du colonel Berger le chef incontesté des maquis de Vergt-Cendrieux-Durestal.

     

    La B.A.L. prendra une part active aux combats qui après juin 1944 visaient à contrarier, voire rendre impossible, les déplacements et replis de l’armée allemande dans le sud-ouest y compris ceux de la division Das-Reich.

     

    Elle atteindra le Rhin et participera à la libération de l’Alsace. Malraux a su nous insuffler l’esprit qui vit toujours parmi les anciens de la B.A.L.

     

    Chaque congrès annuel nous retrouve en effet vieillis mais toujours fidèles à l’idéal qui était celui de la brigade.

    Vergt, Durestal, Rouffignac, Mouleydier, hauts lieux de la Résistance périgourdine où nous évoluions chez nous. Durestal a vu la création du premier maquis, le maquis Ancel.

     

    De ces hommes en guenilles, le colonel Berger fit d’abord des combattants et de ces combattants des soldats.

     

    Le général de Lattre de Tassigny louera plus tard leur valeur au combat.

     

    Mais nous resterons toujours ceux qui "avaient pour drapeaux des bouts de mousseline "

     

     

    Le Pactole

     

     

    Le trésor de Neuvic représente 54 % du total des "prélèvements " de la Résistance sur la Banque de France en 1944 (4 milliards 237 millions de francs).

     

    Un chiffre à comparer avec les 6 milliards 664 millions évacués en juin 1940 de Dunkerque vers l‘Angleterre.

     

    Les 2 milliards 280 millions de Neuvic correspondent à un milliard 961 millions de francs de 1992. L’équivalent du budget consacré à l’aménagement du territoire (un milliard 914 millions) ou trois fois le budget de la région aquitaine pour la même année (663 millions de francs)...

     

    Henri Amouroux a calculé ce que pouvait représenter une telle somme à l’époque "

     

    Avec 2 milliards 280 millions de francs, il était possible, en juillet 1944, d’acheter 43.000 veaux pesant 100 kilos chacun, 12.000 cochons de 120 kilos, 10.000 tonnes de pommes de terre à 4,50 francs le kilo, 25.000 kilos de fromage de Cantal à 44 francs le kilo et, pour arroser le tout, 20.000 barriques de vin à 2.200 francs la barrique.

     

    Ou encore de nourrir, pendant un an, 156.100 maquisards, puisque la nourriture quotidienne de chaque maquisard coûtait 40 francs.

     

    (Ces chiffres ne sont pas ceux du marché noir, mais ceux payés, en juin 1944, aux paysans du Lot par les maquis locaux

     

     

     

    Les milliards de Neuvic

    L’affaire de Neuvic prend encore aujourd’hui, en Dordogne, des allures de légende.

     

    Les ordres de l’état-major FFI étaient clairs : en aucun cas le convoi de la Banque de France ne devait arriver à destination.

     

     

    C’est une chaude journée de juillet.

    Une chaude et longue journée qui n’en finit pas d’ennui, une de ces journées dont on n’attend rien. Nous avons pris notre repas de midi et, jusqu’au soir, aucune occupation de prévue, pas même le moindre livre à lire.

     

    Une courte sieste a réussi à tuer deux heures péniblement.

     

    Le lieutenant Gandoin, désœuvré va trouver notre coiffeur : un peu de temps gagné. Installé sur une vielle caisse, la figure enduite de savon, il se prête aux évolutions du rasoir.

     

     

    Le silence est complet dans le camp.

    L’oreille, cependant, depuis un instant, perçoit, lointain, un ronflement de moteur.

     

    Le bruit se rapproche.

     

    C’est la pétarade d’une moto qui semble venir vers nous.

     

    Elle atteint le poste de garde, le moteur s’arrête et nous voyons déboucher deux visiteurs.

     

    C’est une aubaine, d’autant plus que nous reconnaissons la silhouette sympathique du lieutenant Roland. Les visites sont rares et pour venir vers nous il doit avoir un motif sérieux, probablement intéressant.

     

    Derrière lui s’avance un officier du quartier général :

    François.

     

    Ce dernier, sans préambule expose sa mission :

    " Un train blindé ou non, quitte Périgueux ce soir, emportant à Bordeaux, la modeste somme de deux milliards trois cent quatre vingt dix millions de francs, destinés aux boches. Le train passe à Neuvic à 6 heures et sous aucun prétexte, cette somme ne doit arriver à destination. Les groupes Roland et Valmy sont chargés de l'opération.

     

    Il faut prévoir des possibilités de combat. Le train est peut-être blindé, il est peut-être escorté d’éléments blindés, en tout cas, il est certainement défendu. Il y aura une prime de mille francs, si le coup réussit, pour tous les participants. "

     

     

    Gandoin, aussitôt bondit, une joue rasée, l’autre ensavonnée :

    " Valmy n’accepte pas de prime. Nous sommes des combattants et non des pirates. Il y a un coup à faire, un combat à livrer, nous en sommes, d’autant plus volontiers que cette journée creuse nous pèse étrangement, mais qu’il ne soit pas question d’intérêt. "

    Rolan et François repartent. Il n’est plus question pour Gandoin de se faire raser. Nous disposons d’une heure et demie pour récupérer notre camion, nos chauffeurs, en effet, profitant du calme, sont descendus à Vergt nettoyer le gazo, et nous rendre à Neuvic. La serviette à la main, essuyant le savon de sa face non rasée, Gandoin distribue les ordres :

    " Un motocycliste immédiatement pour Vergt, le camion doit rentrer à La Taillandière en état de marche, il faut que dans la demi-heure le Corps Franc et la section des jeunes soient embarqués et roulent sur Neuvic. "

    Le camp est en effervescence. Les hommes courent en tous sens.

    " Nous allons attaquer un train ! " crient avec enthousiasme ceux qui sont de la partie et qui se désolaient il y a quelques instants de l’inaction forcée.

    Ils ignorent le but véritable de l’opération. Nous ne leur donnons pas d’autre explication. Ils savent seulement qu’ils vont faire quelque chose, d’assez périlleux même, vu le matériel que nous emportons. Et cela suffit pour déchaîner chez eux l’enthousiasme, et le regret chez ceux qui doivent rester au camp pour en assurer la garde. Toujours ponctuel, toujours prêt, Gaston Baylet arrive avec son camion, à l’heure dite. Nous sommes installés sur la plate-forme, fusil-mitrailleur en batterie, les armes prêtes à faire feu, un homme avec mitraillette installé à l’avant, sur chaque aile du camion, pour parer à toute surprise. Selon la tradition, tous en chœur, nous entonnons la Marseillaise et le camion démarre. Baylet conduit toujours vite, mais ce soir il se dépasse. Le temps presse en effet. En chantant nous traversons Vergt et les villages défilent devant nous.

    Nous approchons de Neuvic, voici la grande route Périgueux/Bordeaux. Une moto vient à notre avance montée par François et Roland. Nous sommes à l’heure, mais il faut rapidement prendre position et arrêter les dispositifs d’un combat éventuel.

    Nous occupons d’abord la poste et laissons un planton pour surveiller le téléphone. Les habitants nous acclament et le monument aux morts a arboré un drapeau à croix de lorraine. Sans perdre de temps, nous filons vers la gare que nous réquisitionnons au nom des Forces Françaises de l’intérieur.

    Les trois routes qui mènent à la gare sont barrées. Des fusils mitrailleurs placés sur le coteau qui domine la gare prennent la voie en enfilade. La route qui longe la voie ferrée retient l’attention de Gandoin, des éléments blindés peuvent l’emprunter et escorter le train. Après avoir fait évacuer les habitants d’une maisonnette trop exposée, nous disposons des mines et Dormoyer s’installe en pointe avec son mortier "piat ". Il n’est pas content.

    " Je n’ai plus que trois obus, mon lieutenant, je ne puis faire grand chose, il en faudrait bien plus " !

    " T’en fais pas, répond Gandoin, tu en as bien assez, si tu manques deux fois un char à cent mètres, il ne te laissera pas le temps de tirer une troisième fois ".

    Dormoyer n’avait pas encore pensé à cette éventualité et, interloqué, va prendre place auprès de son arme.

    Le reste de la compagnie, face à la ligne de chemin de fer, s’allonge dans le fossé. Deux camions arrivent et déchargent le Corps Franc de Roland qui prend position de chaque côté de la gare, dissimulé dans les massifs de verdure.

    Nous sommes prêts.

    Ces concentrations de forces ont mis Neuvic en émoi.

    " Ils vont attaquer un train chargé de troupes allemandes "

    " Mais non, ils vont délivrer des STO qui partent pour l’Allemagne "

    " Il paraît que la Milice et les Bicots quittent Périgueux par ce train, ils vont les cueillir au passage ".

    Tout en discutant ainsi, les curieux s’approchent de notre dispositif, y pénètrent et nous regardent avec sympathie mêlée d’étonnement.

    " Tu as vu ces Maquis, ils sont casqués et tous en uniforme kaki. C’est vraiment l’armée française qui renaît "

    Oui, braves gens, vous pouvez admirer nos uniformes, surtout si vous saviez qu’ils ont été pris en plein jour à Périgueux à l’Intendance Militaire, par quatre camarades qui ont chargé leur camion sous l’œil des soldats allemands qui, déroutés par tant d’audace, n’ont demandé aucune explication.

    Tous ces visiteurs sont charmants, mais dans un instant ils pourraient devenir gênants. Nous les invitons à circuler. Mais les sentinelles barrent le chemin du retour.

    " Par ici, Mesdames et Messieurs, vous rentrerez chez vous quand nous vous le dirons. Vous avez vu trop de choses maintenant, vous allez vous mettre à l’abri, derrière la gare et attendre sagement les événements ".

    Bon gré, mal gré, ils obéissent en silence, comprenant sans doute que nous ne sommes pas venus ici pour les amuser.

    L’heure du train approche et déjà, au loin, un panache de fumée est signalé. La minute est angoissante. Qu’allons-nous trouver ? La locomotive paraît et ralentit à l’approche de la gare. Camouflés derrière un arbre, nous surveillons le convoi qui approche.

    " Nous sommes refaits, dit alors Gandoin, c’est un vulgaire et inoffensif train de voyageurs "

    Dans le couloir des wagons qui maintenant défilent devant nous, des civils : hommes et femmes contemplent les casques alignés dans le fossé. Le train stoppe et derrière Gandoin je passe sur le quai de la gare.

    " Que personne ne descende " ordonne Roland.

    Nous nous regardons, consternés. Les renseignements sont certainement faux. Il n’y a point d’argent dans ce train. Le chef de convoi cependant s’approche et nous glisse à toute vitesse : " Fourgon de tête ". Nous nous y précipitons et ouvrons la porte d’un coup. Quatre inoffensifs banquiers armés chacun d’un pistolet gardent les sacs plombés de la Banque de France. Il y a quatre tonnes et demie de billets de banque. Nous simulons une attaque, les gardiens déchargent leurs armes en l’air, la locomotive manœuvre le fourgon sur la voie de garage, les sacs passent sur nos camions pendant que nous inspectons les voyageurs et c’est fini. L’opération n’a pas duré plus d’une demi-heure. La prise est bonne, le coup vraiment facile. Nous repartons. Les hommes montent sur les camions, intrigués par le contenu de ces sacs. Le moment est venu de les mettre au courant, de leur apprendre qu’ils ont des milliards sous les pieds. Au retour, tout Neuvic est dehors, nous acclame et entonne avec nous le Chant du Départ.

    A quelques kilomètres de là, un des camions de Roland tombe en panne. C’est le plus petit et sa charge est répartie entre les deux autres. Nous arrivons au quartier général la nuit et sous un orage d’une violence inouïe. Les chemins sous bois sont détrempés, nos camions ne peuvent accéder jusqu’au camp. Il reste un kilomètre à faire et environ cent cinquante sacs à transporter à dos d’homme sous la pluie. Nous n’avons rien mangé depuis midi, on nous servira une tranche de pain et deux sardines à l’huile. L’opération a bien réussi, nous y avons gagné une douche et un léger casse-croûte en guise de repas.

     

    Certains nous présentaient comme un ramassis de brigands ! Je crois qu’il est important de noter que pas un seul sac n’a manqué à l’arrivée. Comme l’avait dit Gandoin :

    " Valmy n’accepte pas de prime. Nous sommes des combattants et non des pirates. "

     

    Georges

     

    Aujourd’hui, c’est mon tour de permission ; j’ai droit à 48 heures de repos ainsi que Georges Mazeau, le coiffeur de la Compagnie. J’ai prévu de faire la route sur Brantôme avec lui et je me rends donc à sa tente. Il est en train de raser le Capitaine et a encore deux ou trois barbes à faire.

    " Avance-toi, je te rejoindrai en route ".

    J’emprunte donc un des vieux vélos dont nous nous servons à tour de rôle et me prépare à franchir les soixante kilomètres qui séparent Vergt de Brantôme.

    La route traverse Razac sur l’Isle et c’est là, que très souvent, Gestapo et milice tendaient leurs embuscades. L’endroit est donc à emprunter avec prudence. J’arrive vers midi à l’entrée du bourg et des paysans me signalent que la voie est libre. Je quitte la route principale et, par des voies secondaires et donc plus sûres, j’arrive chez moi vers 16 heures sans avoir été rejoint par Georges.

    A minuit, nous sommes réveillés, ma femme et moi, par Elie, le frère de Georges, et quelques camarades qui frappent aux volets. Non, Georges ne m’avait pas rejoint ; quelque chose de grave lui était donc arrivé.

    Nous repartons vers Vergt et, à Razac, nous apprenons que la milice avait établi un barrage dans l’après-midi. De nombreux passants avaient été arrêtés et emmenés à la caserne de Périgueux, de bien triste réputation, pour vérification d’identité et interrogatoire musclé si nécessaire.

    Georges faisait partie de ce convoi.

    Nous devions retrouver son corps dans des circonstances tragiques que nous évoquerons ultérieurement.

    Ainsi donc, un camarade, un de plus, payait de sa vie son attachement à la France et à la liberté.

     

    Rengeard

     

    J’avais pour mission, avec mon groupe, de harceler l’ennemi en tirant sur tous les véhicules qui empruntaient la route Périgueux - Bordeaux.

    Pour cela nous cantonnions à la ferme Rengeard dont le propriétaire était Monsieur Privat. Il nous fallait pour cela, approcher du carrefour des trois-frères, franchir la route et nous mettre en batterie côté opposé au cantonnement.

    Pendant trois semaines, avec l’avantage de la surprise et du terrain, les "usagers " n’insistaient pas et accéléraient sans chercher l’accrochage.

    Le lieutenant Motti qui s’ennuyait ferme à La Taillandière et le toubib Millet, plus expert dans le maniement de la mitraillette que du bistouri, se joignaient parfois à nous. Tout en finesse, le docteur, me demandait régulièrement :

    " Alors Fox, c’est aujourd’hui qu’on se tape une colonne ? ".

    Dans les situations les plus inconfortables, l’homme arrive donc toujours à plaisanter ; ça aide à vivre …

    A propos de vivres, les nôtres n’étaient pas très abondantes et nous manquions souvent de pain et de sel. Heureusement, la cueillette de cèpes était souvent fructueuse et notre cuistot, Darnaud, avait l’art de nous confectionner des omelettes aux champignons succulentes.

    Mais ce n’était pas suffisant et la nuit, le lieutenant, le toubib et moi-même, nous nous rendions chez le maire de Bordas, qui était chargé, grâce à nos bons de réquisition de nous approvisionner en bétail et volailles. Au retour d’une de ces expéditions, vers deux heures du matin, alors que le camp devait être en permanence gardé par deux sentinelles, nous tombons sur l’une d’entre-elles, "georgette ", endormie.

    Exténué par les embuscades et le service du camp, il était à bout de force, comme la majorité d’entre nous d’ailleurs. Mais l’affaire était extrêmement grave ; il était responsable de la sécurité du camp et redevable de la vie de ses camarades. Le lieutenant n’hésite pas, sort son revolver et tire. J’ai juste le temps de dévier son bras pour que le coup se perde dans la nature.

    " Ton compte est bon, dit-il au pauvre bougre, demain tu passes en cour martiale ! ".

    Nous avons passé le restant de la nuit, le toubib et moi, à calmer le bouillant lieutenant Motti et à l’engager à faire preuve de plus de clémence. Au petit matin, il a cédé ! Mais quelle nuit !

    Quelques temps plus tard nos deux invités ont rejoint La Taillandière.

    Nous nous doutions bien que les "vert de gris ", lassés de se faire régulièrement mitrailler allaient tôt ou tard réagir et nous attendions tous les jours cette réaction.

    Elle ne devait pas se faire trop attendre et je reçois un jour, vers 16 heures, la visite d’un agent de liaison porteur d’un pli qui me donne l’ordre de décrochage immédiat. Tout le secteur est encerclé à l’exception d’une ouverture au nord. Nous faisons place nette, pour que la ferme Rengeard soir insoupçonnable et nous partons. Mes hommes sautent la dernière route ouverte et je passe le dernier. Il était plus que temps ; les premiers blindés se trouvaient à deux cents mètres et c’est à couvert, sous les bois, que nous les avons vus passer.

    Ma femme, inconsciente du danger, avait ce jour là décidé de venir me voir. Elle avait donc pris son vélo et, avec notre fils âgé de un an sur le porte bagage, pédalait ferme depuis Brantôme, quand elle tombe sur le barrage allemand. Là, elle assiste à l’incendie de la ferme des Trois Frères et d’une partie de Maison Jeannette. Heureusement que la jugeant inoffensive avec son jeune bébé, les Allemands la laissent passer. Elle raconte qu’une des sentinelles allemandes a même donné un bonbon au petit, qu’elle s’est empressée de lui faire cracher quelques centaines de mètres plus loin. Elle peut se réfugier à la ferme Rengeard où la famille Privat l’accueille.

    Durant toute cette période, elle a toujours manifesté la certitude absolue que rien, absolument rien, ne pouvait nous arriver. Mon fils a pour ainsi dire appris à marcher en se cramponnant aux caisses de grenades ; " ce gosse nous fera tous sauter un jour " disaient les camarades ! Le lendemain de la tuerie de Mouleydier alors que nous étions tous supposés morts, à notre voisine qui lui disait :

    " Ne l’attendez plus madame Foxonet, ils sont tous morts à Mouleydier ! ", elle répliquait :

    " Non, je sais que lui est vivant ! ".

    Heureusement, elle était dans le vrai !

    Voici une lettre, lettre1.jpg, qu'elle écrivait en 1944, à Monsieur Carlier alors sans nouvelles de son fils Charles un camarade de toujours. Elle y manifeste toujours le même optimisme volontaire.

    (En copie, la lettre de Charles Carlier datée de 2003, qui nous en fit le cadeau inestimable!) lettre21.jpg lettre22.jpg

    Les Russes Blancs

    Russian Red Army Choir - Le Chant des Partisans.mp3

    Après notre décrochage de Ringears, nous atteignons Vergt à vingt trois heures. Alors qu’exténués, nous nous apprêtons à prendre un peu de repos sous les halles, arrivent Motti et un capitaine Marc, un Anglais parachuté chez nous depuis peu, qui assure la liaison entre Londres et le Q.G.

    " Nous avons encore une mission à remplir " m’annonce Motti.

    " Il faut enlever un groupe de Russes Blancs, à cinq kilomètres d’ici. Tu viens avec cinq volontaires ".

    Le reste de la troupe a répondu pour moi :

    " C’est tous ou aucun ".

    Et nous revoilà partis, toujours sans repos. La nuit était obscure et après deux heures de marche, nous sommes à pied d’œuvre. Nous rampons le long d’une haie bordant un champ très en pente ; Motti et Marc me précèdent ; mon groupe est en couverture dix mètres en arrière. Nous sommes alors à cinq mètres des russes couchés dans le fossé de la route. Motti dégoupille une grenade ; j’en fais autant et, au même instant le chef Vimet, à l’arrière, heurte le montant métallique d’une porte en fer. Les Russes alertés et immédiatement sur pieds, n’ayant pas de lampe électrique ne peuvent nous voir.

    Chez nous, plus rien ne bouge ; seuls nos cœurs battent la chamade. Motti fait passer l’ordre de repli.

    " C’est raté me dit-il, nous ne pouvions exposer tant de monde pour si peu ! "

    Après coup, je reste persuadé que c’est une sorte de pari qu’ils avaient fait avec Marc : se payer quelques russes !

    Sans repos depuis trois semaines, mon groupe est dans un piteux état et je peux obtenir deux jours de repos à La Taillandière. Tous les effectifs convergent vers le camp pour y préparer l’assaut final sur Périgueux.

    Le lendemain de notre arrivée, le Q.G. donne l’ordre au Capitaine d’intercepter une colonne de Russes quittant Périgueux pour Bordeaux. Il faut faire le maximum de prisonniers et les inciter à déserter.

    Le corps Franc et la section des vieux étant au repos, c’est la section des jeunes commandée par l’Adjudant-chef Dubourg qui est désignée. Elle est composée de volontaires de 18 à 20 ans, encadrée par des gars de l'active et elle a fait ses preuves.

    A l’heure H, le dispositif est en place et les Russes tombent dans le panneau. Aux premières rafales, ils abandonnent armes, chevaux, matériel et s’enfuient dans les bois où nous les récupérerons, heureux de ne pas être fusillés comme annoncé par la propagande boche.

    C’est une centaine d’hommes que les Allemands ne pourront pas employer dans les combats à venir.

     

    La prise de Périgueux et la Dordogne enfin libre …

     

    C’est l’investissement de Périgueux qui va mobiliser la plupart des forces en ce mois d’aôut où l’issue victorieuse apparaît plus clairement que jamais.

    Cependant, la ville est encore solidement tenue par les troupes ennemies. Outre les immenses bâtiments de la caserne du 35ème d’artillerie du quartier St Georges, elles occupent tout le secteur de la poste, c’est à dire, les immeubles situés sur la place du 4 septembre et sur la place du théâtre, le rez-de-chaussée de la chambre de commerce, rue Gambetta, l’hôtel de France. Elles disposent d’un dépôt à Fontpiquet, près des ateliers SNCF et le cantonnement de la Milice est situé route de Paris, à l’angle des allées de Tourny.

    La situation va évoluer très vite au cours de la 2ème semaine d’août. Le 12, la Milice, consciente de la prochaine libération de Périgueux, quitte la ville. Le même jour trois membres de l’état-major régional se voient soudain encerclés et l’un d’eux est capturé près de Niversac où un bataillon FTP affronte l’ennemi. Plus près encore de l’agglomération, des éléments du camp A.S. Mercédès accrochent une colonne allemande. Le 14, des contacts se produisent à Puy de Fourche et au Toulon. Le 15 et le 16 de nouvelles unités A.S. et FTP convergent vers l’agglomération.

    Les Allemands qui craignent d’être bloqués en ville, se scindent en deux groupes et gagnent les hauteurs sur la périphérie. Mille d’entre-eux environ cantonnent aux alentours de Saint Laurent sur Manoire et Saint Pierre de Chignac. Les accrochages sont multiples, souvent meurtriers.

    Le 19 août au matin, les forces FTP au nord-est, à l’est sur la RN89 et au sud-est sont en position. L’encerclement côté ouest est assuré par le bataillon Roland et une brigade de l’AS.

    La compagnie Valmy est dans le coup !

    Sitôt la date connue, pour combattre notre nervosité et l’attente, chacun d’entre-nous s’occupe aux derniers préparatifs : armement, munitions, consignes. Chacun élabore sa stratégie et en discute. Nous allons enfin sortir des bois, nous montrer au grand jour ; il faut être digne de ce moment. Le souci de faire honneur à Valmy est tel, que chacun reconstitue son uniforme, celui d’un soldat ; pas un seul bouton de guêtres ne manque.

    Le jour J, notre capitaine nous rassemble, donne les ordres, nous étudions le terrain, nos futurs emplacements sont reconnus.

    Après une " Marseillaise " et un " Vous n’aurez-pas l’Alsace et la Lorraine ", la compagnie fait mouvement.

    Nous regardons une dernière fois La Taillandière, cette terre qui, pendant quelques mois, fut notre lambeau de patrie, où nous avons vécu, souffert, et où les morts que nous lui avons confiés continuent à jamais leur garde vigilante et muette.

    Adieu La Taillandière, une parcelle de chacun d’entre-nous, peut-être la meilleure, restera toujours avec toi.

    En formation de combat nous atteignons les portes sud de Périgueux sans rencontrer de trop forte résistance, exception faite de quelques forces de la Milice qui, sentant arriver l’heure du châtiment se battent avec l’énergie du désespoir. Ils allaient enfin payer quatre années de veulerie et d’assassinats.

    L’ennemi va décrocher ; le 15 août le débarquement de la première armée française en Provence va modifier sa stratégie. Il n’est plus question pour lui de se maintenir dans le sud-ouest dans l’intérieur des terres, mais de rallier les côtes atlantiques par Bordeaux, les autres voies étant devenues trop dangereuses. Aussi, dès le 19 au soir, les forces allemandes rassemblées auront quitté Périgueux. Les premiers éléments des unités du maquis y pénétreront peu après et l’occupation se poursuivra durant la nuit. Les Périgourdins se réveilleront le lendemain 20 août dans une ville libre où circulent dans l’allégresse et une grande animation les soldats de la France nouvelle, très mal vêtus pour la plupart, mais qu’on ne cesse d’admirer, de féliciter et d’embrasser.

    Mais revenons en arrière.

    19 août à 11 heures du matin ; notre agent de liaison se présente à nos avant-postes porteur d’une liste des fusillés de la veille. Nous en prenons connaissance ; quarante cinq noms y figurent dont celui de notre camarade Georges pris à Razac sur l’Isle. Il était mort quelques heures avant le jour qu'il avait tant rêvé de vivre. Nous en avons tous les larmes aux yeux. Je demande alors au motard, de ne montrer cette liste qu’au capitaine, afin que le frère de Georges, Elie, n’apprenne la triste nouvelle que le plus tard possible.

    Tu m’en a fais le reproche mon cher Elie ; je ne voulais que t’épargner quelques heures de souffrance.

    Le capitaine nous donne l’ordre d’avancer. Comme signalé plus haut seuls quelques miliciens se battent farouchement, mais, dans l’ensemble, l’affaire est plus simple que nous ne l’envisagions. Au nord, par contre, les combats sont plus sanglants.

    A 13 heures, nous faisons notre entrée en ville sous les acclamations, les embrassades des femmes et des enfants qui, les bras chargés de fleurs, se jettent sur nous. Nous abandonnons la foule en liesse pour nous précipiter vers la caserne, je devrais dire vers la prison. Chaque minute perdue peut en effet être fatale à un de nos camarades toujours prisonniers. La caserne est à nous …

    Notre ami Dada, lui aussi pris dans une embuscade, est toujours en vie ; pour lui, nous arrivons à temps. Dans leur frénésie de fuite, les brutes n’ont pu la veille massacrer tous les détenus !

    Elie toujours ignorant du sort de son frère fonce, demande son frère. Je le prends par les épaules et lui dit : " il est trop tard ". Fou de douleur, il tire sur le premier milicien qui se trouve à portée.

    Dada nous conduit au stand de tir, là où les exécutions ont eu lieu la veille. Les murailles criblées des impacts de balles des pelotons d’exécution, les larges tâches brunes couvrant le sol, et la terre, fraîchement remuée laissent deviner que l’horreur absolue a existé, là, que des hommes ont été traités comme on ne traite pas des bêtes, que l’humanité avait disparu de cette enceinte.

    " Ils n’étaient rien de plus que les hommes du non, mais, le non du maquisard obscur, collé à la terre pour sa première nuit de mort, suffit à faire de ce pauvre type le compagnon de Jeanne et d’Antigone… L’esclave dit toujours oui ".

     

    Le lendemain, les prisonniers allemands seront chargés de retirer des fosses les corps de nos martyres entassés les uns sur les autres. Dans leur déni d’humanité, ces bourreaux avaient même enterré un cheval parmi eux. La douleur des familles groupées pour reconnaître un des leurs, la chaleur de ce mois d’août, l’odeur, le spectacle de ces corps déjà méconnaissables donnaient une idée de l’enfer que Dante n’avait pas prévu. Les bourreaux d’hier, perdant leur morgue en vomissaient.

    Ne ne pouvons hélas pas assister aux obsèques de nos de nos frères d’armes ; Il faut poursuivre l’ennemi, le traquer jusqu’au bout, continuer le combat et libérer la France de ces crapules

     

     

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    Je dédie ces quelques vers à nos camarades tombés ici.

     

     

     

     

    Partisan, souviens-toi !

     

    C’était pendant l’hiver de l’année quarante trois,

    Partisan souviens-toi, mon Dieu qu’il faisait froid,

    Sur la terre gelée, ton pauvre corps gisait,

    Dans la vieille maison, sans paille et sans fumée.

     

    Les autres, plus nombreux, te comprenaient si peu,

    Et vivaient sous la botte, mais auprès d’un bon feu,

    Toi, seul sous les étoiles d’un monde minéral,

    Dans tes frayeurs du soir pensait des cathédrales :

     

    Un monde sans prison, sans contrainte et sans haine,

    Où les plus pauvres, enfin, pourraient vivre sans peine,

    Où les gueux les plus humbles dans leurs habits troués,

    Pourraient dévisager des princesses outrées.

     

    Chasser ces assassins, meurtriers sanguinaires,

    Les bouter hors de France, mettre fin au calvaire,

    Pour que les privations, la douleur et la haine,

    Fassent place en ton cœur à une âme sereine.

     

    Périgueux libéré, et le peuple exultait,

    Les cris, les chants, l’amour, la joie, la liberté,

    Les tyrans étaient morts, ou en fuite, ou liés,

    Les haillons triomphaient, les gueux ressuscitaient.

     

    Mais dans de sombres murs, gémissent encore nos frères,

    Qui du joug prisonniers, souffrent encore les chaînes.

    Longtemps ils ont crié pour que la mort les prenne,

    Tant leurs corps sous les coups perdaient leur forme humaine.

     

    Dada mon vieil ami, toi tu t’en es tiré,

    Et ta main en tremblant vers Le lieu m’a guidé,

    Et là, tu m’as montré : les murs criblés d’éclats,

    Les larges tâches brunes : nos frères gisaient là.

     

    Hurlant aux cieux muets, de douleur et de rage,

    Nous avons condamné leurs bourreaux à l’ouvrage :

    Sortir des fosses abjectes nos malheureux amis,

    Rendre à l’humanité ces pauvres corps meurtris.

     

    La mort avait raidi vos membres déformés,

    La Parque a décidé et les bêtes l’on fait,

    Mais du fond du tombeau de vos yeux grands ouverts,

    Vous contemplez le ciel d’un nouvel univers.

     

    La chasse continue et ces bêtes immondes

    Par nous seront traquées jusqu’au fond des enfers,

    L’Alsace libérée, le Rhin sera passé,

    Et dans la Forêt Noire, leur sort sera scellé.

     

    Partisan souviens-toi la tempête passée,

    De ces jours héroïques où sous la même tente,

    Le prêtre, l’ouvrier, la France combattante,

    Ont su mourir debout sur ce sol verglacé.

     

    Ils ont su dire non, pauvres ombres glacées,

    Pour que vous aujourd’hui vous puissiez exister,

    Et du fond des charniers leurs corps décomposés,

    Rappellent au monde entier ce que c’est qu’exister.

     

     

    Partisan, souviens-toi et vous … souvenez-vous !

    Le chant des partisans.mp3 

     

     

     

    Torsac

     

    Après la libération de Périgueux, nous reprenons, le cœur troublé par ce que nous avons pu voir, le chemin d’Angoulème dont la libération sera le dernier objectif de la Brigade Alsace – Lorraine.

    En chemin, nous passons par Brantôme, libérée par ses habitants et nous en profitons pour embrasser nos familles. La ville est en état de liesse ; les atrocités dont elle avait été victime étaient enfin vengées. Nous devons, hélas, quitter à nouveau nos familles et nos amis ; la Charente est encore occupée.

    Jusqu’à Torsac, un village situé à une dizaine de kilomètres d’Angoulème, nous ne livrons aucun combat. L’ennemi est toutefois signalé dans les environs immédiats, aussi prenons-nous position dans le village : deux sections à l’intérieur, la nôtre, sur les hauteurs, prenant la route en enfilade et la section Dubourg sur les bas-côtés.

    Vers les 16 heures, deux jeunes aspirants allemands arrivent en voiture (Simca cinq), sur le barrage Dubourg : sommations. Loin d’obtempérer, ils saisissent leurs armes ; une rafale de F.M. les fauche sur-le-champ. Leurs corps sont déposés dans un cimetière bordant la route.

    La soirée et la nuit sont calmes.

    Le lendemain, au petit jour, je laisse mon groupe sur ses positions pour me rendre aux ordres. Je dois pour cela traverser un chaume et longer le cimetière. Mes amis Jolivet et Martinet se trouvent sur la route et nous engageons une discussion sur la conduite à tenir. Nous entendons un bruit de moteur qui ne nous alarme pas puisque les avant-postes n’ont pas tiré. Soudain, deux automitrailleuses surgissent à moins de deux cents mètres de nous. Mes deux interlocuteurs bondissent, traversent la route et sont à couvert derrière les maisons. Moi, ne pensant qu’à rejoindre mon groupe, j’entreprends un cent mètres à travers champs. Les deux A.M. me font un brin de conduite à grand coup de rafales de 12.7, qui encadrent mon sprint jusqu’au muret de limite de chaume que je franchis dans la foulée. Là, je peux reprendre mon souffle et mes esprits. Jamais Ladoumègue ne m’aurait battu sur ce sprint. Les copains assistaient à la scène :

    " Tu as eu la baraka ",

    " Non, j’ai eu à faire à des mazettes ".

    Le piat n’étant pas en position, les deux A.M. ont pu reprendre leur route sans être inquiétées par quelques rafales de F.M. vengeresses.

    Notre observateur préféré, monsieur le curé en personne qui du haut de son clocher, jumelles en main, nous signalait habituellement tout mouvement ennemi, nous avait ce que coup là fait défaut. C’était l’heure de sa messe matinale ; peut-on l’en blâmer Seigneur ?

    Dans l’après-midi, ce patriote et grand résistant a l’occasion de se faire pardonner ;

     

    toujours du haut de son perchoir, il nous signale deux véhicules suivis d’une troupe de cyclistes.

     

    Nous avons le temps de nous préparer et à deux cents mètres, nous engageons le combat. Ils sont armés de canons revolver qui tous les trois projectiles classiques, envoient un obus explosif.

     

    Grâce à çà, ils nous tiennent un moment en respect, puis, pris sous notre feu croisé et victimes de lourdes pertes, ils lâchent et sont exterminés.

    Nous récupérons les camions, les victuailles transportées, les parfums, les effets féminins, les vélos.

     

     

    Les cadavres sont placés sur le bord de la route.

    La journée se termine sans autre incident.

    Le lendemain matin, nous recevons ordre de faire route sur Angoulème où notre compagnie occupe le plateau est dominant la ville.

     

     

    Objectif : prendre les écoles et la caserne d’où miliciens et boches nous mitraillaient sans interruption. Nous attendons avec impatience l’ordre d’attaquer car cette position de cible ne nous convient nullement.

    A 14 heures, deux canons tirent dans notre dos ; sommes-nous contournés ? Un agent de liaison nous apprend que ce sont deux 75 qui nous épaulent ; nous n’avons pas l’habitude d’un tel luxe, mais il est le bienvenu.

    L’ordre de l’assaut est enfin donné. Les miliciens défendent chèrement leur vie mais leur dernière heure a sonnée. Angoulème est prise et les troupes allemandes n’iront pas rejoindre la poche de Royan.

     

     

    Il nous reste le plus dur à faire : récupérer les stocks de vivres, viandes, volailles, cognac, champagne qu’allemands et miliciens avaient amassés.

     

     

    Nous nous attaquons à cette tâche avec ardeur et ma petite troupe d’Alsaciens est déclarée inapte au combat pendant toute une semaine (le temps d’évacuer cette prise de guerre).

     

     

    Le rôle de la Brigade Alsace – Lorraine groupement du maquis de Dordogne s’arrête là. Nous avions pendant deux ans contenu de toutes nos forces et parfois à mains nues, la pression ennemie ;

     

    Das Reich a été obligée de combattre en Dordogne plutôt qu’en Normandie ; nous avions contribué à rétablir l’honneur de la France.

     

     

    Le prix total qui a été payé en Dordogne est très élevé :

    1500 victimes, morts au combat, fusillés, morts en déportation.

     

     

    " Passant, va dire à la France que ceux qui sont tombés, ici, sont morts selon leur cœur ".

    Les Alsaciens, les Lorrains étaient venus aider les Périgourdins ; les Périgourdins allaient leur retourner le compliment.

     

    Les Allemands occupaient toujours l’est de la France.

     

     

     

     Préface 

    Ma Jeunesse

    Le service militaire

    Le maquis #1

    Le maquis #2

    La fin de la guerre

    L'après-guerre

    Epilogue

    « Le sillon était droit …Louis FOXONETLES MILLIARDS DU TRAIN DE NEUVIC »
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