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Par Dona Rodrigue le 13 Novembre 2016 à 12:03
Malheur aux vaincus, tel est le mot d'ordre de l'été 44, dans une France tout juste libérée.
Il suffit d'avoir eu des contacts, pas forcément intimes, avec des militaires allemands, d'être victime de la "délation" qui prolifère, pour aller au pilori.
Taxées de collaboration horizontale, des femmes par " milliers "
sont promenées dans les rues, la plupart tondues, quelquefois nues, sous les huées d'une foule haineuse.
certaines seront violées en groupe ! massacrées, battues et empalées par le vagin !
Colère dans le Sud ...
Dans le Midi, les manifestations de joies ou de colère sont évidemment plus colorées,mais aussi plus cruelles que dans le Nord.
A Sarlat, note un témoin, une sorte de folie règne partout.La contrepartie du régime d'occupation est terrible.
Les femmes qui ont été avec les Allemands souffrent le plus. Nues jusqu'à la ceinture, une croix gammée douloureusement tatouée sur la poitrine, elles sont promenées dans la ville.
On leur coupe les cheveux à ras.
Le cuir chevelu avec, car le sang coule.
A Perpignan, quatre mille suspects sont soumis à des traitements horribles.L'abbé Niort, de Tantavel, âgé de 65 ans, a le thorax enfoncé et les côtes cassées.
On lui arrache les ongles, les cheveux et des morceaux de chair avec des tenailles.
Condamné par une cour martiale, on doit lui faire des piqûres pour qu'il tienne jusqu'au poteau.Dès qu'il s'effondre, la foule se précipite sur son cadavre.
Des femmes frappent le mort.
D'autres urinent sur lui.
Quelques mois plus tard, l'abbé sera réhabilité à titre posthume.
A Aix-en- Provence, sur le majestueux cours Mirabeau,les cadavres de trois jeunes miliciens pendus se balancent plusieurs jours.
Dessous, on fait défiler les enfants des écoles.
Il n'est jamais trop tôt pour apprendre.
Le lynchage ...
Cette répression improvisée prend parfois un tour plus tragique. Sans s’embarrasser de scrupules juridiques, certains résistants assassinent des victimes convaincues – parfois sans preuves matérielles – de collaboration.Dès la Iibération de Cavaillon, par exemple, un imprimeur qui a travaillé pour les Allemands est passé par les armes. Dans cette même ville, deux jeunes miliciens sont fusillés le 1er novembre 1944, bien que le préfet et le président du Comité de Libération aient tenté de s’interposer.
Circonstance aggravante, un lynchage a précédé leur exécution.
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