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La montée en puissance de la Résistance en DORDOGNE
La montée en puissance de la Résistance
en DORDOGNE
(Extrait)
« J’insiste très vivement sur la gravité d’une situation qui devient chaque jour plus alarmante. Le tableau que je viens de brosser n’est pas noirci à dessein. Il n’est plus que le reflet de la stricte réalité. Si on attend trop longtemps pour prendre les mesures qui s’imposent, les hors-la-loi et les bandes communistes finiront par devenir entièrement les maîtres du terrain ».
L’activité de la Résistance fut relativement modeste dans le département jusqu’au début de l’année 1943.
Elle se manifestait essentiellement dans les domaines de la propagande et du renseignement, les sabotages étant encore relativement rares.
Pourtant, la situation évolua rapidement à partir du 16 février 1943.
En effet, à cette date, le chef du gouvernement Pierre Laval, sous la pression du Gauleiter Fritz Sauckel, le plénipotentiaire général pour l'emploi de la main-d'œuvre européenne en Allemagne également surnommé le « négrier de l’Europe »,instaura le Service du travail obligatoire (STO).
Le STO remplaçait ainsi le peu attractif système de la Relève qui avait été mis en place en juin 1942 sur le principe du volontariat et envoyait de la main d’oeuvre française travailler pour l’effort de guerre allemand.
Désormais, pratiquement tous les jeunes nés entre 1920 et 1922 étaient requis comme travailleurs forcés au cœur du Reich.
La création du STO entraîna la constitution de maquis de réfractaires au travail en Allemagne. Ceux-ci, de plus en plus nombreux au cours de l’année 1943, furent pris en charge par différents mouvements de la Résistance tels que les Francs-tireurs et partisans (FTP), l’Armée secrète (AS) et l’Organisation de résistance de l’armée (ORA). Ces réfractaires furent progressivement militarisés après la réception de parachutages d’armes et de matériels grâce à l’action du Special operation executive (SOE).
(La suite est dans l'ouvrage)
Rapport spécial du préfet de la Dordogne Jean Popineau au chef du gouvernement,
16 mars 1944
« Dès mon arrivée en Dordogne, le 3 juillet 1943, la Dordogne était connue comme le coin le plus mauvais de toute la région du Kommando de Limoges ».
Déclaration de Michaël Hambrecht, chef de la « Gestapo » de Périgueux,
6 septembre 1947
Jusqu’au début de l’année 1943, l’activité de la Résistance fut relativement peu importante dans le département.
Elle se manifestait essentiellement dans les domaines de la propagande et du renseignement, les sabotages étant encore rares.
Pourtant, la situation évolua notablement à partir du 16 février 1943.
En effet, à cette date, le chef du gouvernement Pierre Laval, sous la pression du Gauleiter Fritz Sauckel, le plénipotentiaire général pour l'emploi de la main-d'œuvre européenne en Allemagne également surnommé le « négrier de l’Europe », instaura le Service du travail obligatoire (STO).
Effectivement, jusqu’alors les Allemands étaient peu satisfaits des maigres effectifs de main-d'œuvre française obtenus par le système de la Relève mis en place en juin 1942.
Désormais, tous les jeunes nés entre 1920 et 1922 -sauf rares exceptions- étaient requis comme travailleurs forcés au cœur du Reich.
La création du STO avait entraîné la constitution de maquis de réfractaires au travail en Allemagne. Ces réfractaires, de plus en plus nombreux au cours de l’année 1943, furent pris en charge par les différents mouvements de la Résistance tels que les Francs-tireurs et partisans (FTP), l’Armée secrète (AS) et l’Organisation de résistance de l’armée (ORA). Ces réfractaires furent ensuite militarisés après la réception de parachutages d’armes et de matériels grâce à l’action du Special operation executive (SOE). Ce service secret anglais avait été créé par Winston Churchill pour « mettre le feu à l’Europe », c’est à dire déstabiliser les troupes allemandes en Europe occupée en aidant les réseaux de résistance à lutter contre l’occupant[1]. Avec la réception de ces parachutages, les maquisards pouvaient désormais passer à une phase active de la lutte contre les troupes d’occupation et les représentants du gouvernement de Vichy.
Les premières grandes opérations de sabotages de l’été 1943 visèrent tout autant les batteuses -afin d’empêcher les livraisons de blé aux Allemands[2]- que les voies ferrées et les usines ou plus généralement toutes les infrastructures nécessaires au fonctionnement de la machine de guerre allemande.
Les réquisitions de matériels et de vivres, que cela soit au sein des Chantiers de jeunesse ou chez des individus réputés hostiles à la Résistance, avaient considérablement augmenté. Les cas d’intimidation des membres des forces de l’ordre les plus zélés,
ou d’individus considérés comme des collaborationnistes au service de la politique de Vichy et de l’occupant, en particulier les membres du Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot[4] et de la Milice se multiplièrent et les exécutions augmentèrent fortement.
Cette montée en puissance de la Résistance fut d’autant plus spectaculaire qu’elle bénéficiait du soutien de la majorité de la population comme le reconnaissait lui-même le préfet Jean Popineau dans ses comptes-rendus mensuels adressés à Limoges au Préfet régional Marc Freund-Valade.
Leur lecture témoigne de l’inquiétude grandissante des autorités qui furent en quelques mois complètement dépassées par la situation comme l’attestent les extraits suivants.
http://francisfoxonet.free.fr/Resistance/Barney1.htm
[1] Ainsi, le réseau Author-Digger, dirigé à partir du mois de mars 1944 par le capitaine Jacques Poirier, s’étendait sur la Dordogne, la Corrèze et le Lot. À la fin de la guerre, le réseau comptabilisait à son actif 60 opérations de parachutages qui incluaient le largage de 1336 containers d’armes et de matériel réceptionnés par la Résistance (AD 24 : 14 J 4).
[2] L’exemple suivant, parmi tant d’autres, de cette lettre retrouvée sur la porte d’une étable à Firbeix illustre bien la campagne de sabotage des batteuses menée au cours de l’été 1943 en Dordogne : « Patriotes français ! Le blé que vous battez va permettre aux traîtres de Vichy d’alimenter la machine de guerre hitlérienne. Unissez-vous ! Réclamez le vin qu’on vous vole ! Pas un grain de blé pour Hitler. Mort à l’envahisseur allemand et à ses valets de Vichy ! Agissez français. », Rapport du Préfet, 26 août 1943 (AD 24 : 1 W 1815-1).
[3] Les membres de la Résistance adressaient des messages clairs aux forces de l’ordre, en particulier à la Gendarmerie, comme cette lettre glissée sous la porte d’une habitation à Angoisse :
« Elle est adressée aux gendarmes, leur recommandant de ne pas gêner les opérations et les menaçant de l’article 75 du code pénal.
Elle est signée : « l’armée française de la libération. », Rapport du Préfet, 26 août 1943 (AD 24 : 1 W 1815-1).
[4] Le Parti populaire français, ouvertement fasciste et antisémite, avait été fondé par Jacques Doriot (1898-1945) en 1936.
Il constitua l’un des deux plus importants partis collaborationnistes sous l’Occupation.
http://leperigorddanslasecondeguerre.centerblog.net/71-2-la-montee-en-puissance-de-la-resistance-en-dordogne
http://www.les-films-du-leberou.com/pages/nos-productions/resistance-1.html
Tags : resistance, 1944, dordogne, francais, prefet
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