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Par Dona Rodrigue le 13 Décembre 2014 à 06:48
Les Kapos
« Qu'est-ce qu'un kapo ? Qui sont les kapos ? Pourquoi y avait-il des kapos. ? »
Ces questions reviennent souvent. Voici quelques éléments de réponse.Définition : Le mot kapo désigne les personnes qui étaient chargées d'encadrer les prisonniers dans les camps de concentration nazis.
Le grand Georg, Kapo général de la werk II : une des plus belles brutes au service des S.S.
Dessin de Léon Delarbre fait à Dora, en décembre 1944.Dans les camps de concentration nazis, c'était un détenu, généralement de droit commun (un criminel ou un bandit) qui était chargé de commander énergiquement les déportés, résistants ou raciaux, pour les services du camp ou pour les travaux extérieurs.
Le mot vient probablement d'un emprunt. à l'italien capo qui veut dire « chef ». D'ailleurs souvent orthographié "capo".
Ces kapos sont évidemment privilégiés : ils échappent aux travaux forcés et peuvent se procurer plus facilement de la nourriture. Ils logent dans une chambre particulière,à l'une des extrémités de la baraque.
On classe dans cette catégorie des "Kapos", les "Blockälteste", chefs de baraque (littéralement, "doyen du Block") qui faisaient régner l'ordre dans les baraques des camps ; et aussi, les chefs d'équipe au travail, dirigeant un commando de travailleurs.
Ils avaient leurs adjoints : le "chef de block" est secondé par le "Schreiber", un secrétaire et par l'équipe des "Stubendienste", des "hommes de peine" qui sont chargés, à l’intérieur d’un block, de la discipline, de la distribution de la soupe et des vêtements, de l’exécution des corvées, du lever et du coucher des détenus du block. Un peu moins important dans la hiérarchie du "Block", le "Friseur", le barbier qui rase les déportés et veille à l’hygiène.Qui étaient-ils ?
Les S.S. ne pouvaient être partout et pour faire "régner l'ordre" dans le camp, ils choisissaient des déportés, le plus souvent parmi les triangles vert, les criminels,
les voleurs... et leur donnaient une matraque et le pouvoir de frapper les déportés.
Il y avait des kapos à l'intérieur du camp et aussi dans les kommandos de travail.
Déportés du camp de Neuengamme construisant le canal Dove-Elbe, en 1941-42.
Parmi eux, avec un brassard blanc, des kapos.
Lire là-dessus le récit deDans certains camps, la résistance communiste du camp parvint à occuper des postes de kapo, dans d'autres, non.
Comment se comportaient-ils ?
Un kapo frappe un déporté, au camp de Natzweiler-Struthof.
Dessin de Rudolph Haess.
Pouvait-on être kapo sans tuer des gens ?
Là dessus, on peut écouter le témoignage de Serge Smulevic, ancien déporté d'Auschwitz. C'est une conversation avec lui que j'ai enregistrée à la fin du mois de juillet 2005.
Cliquez sur l'image pour télécharger cette discussion au format mp3 (durée : 3'14'', taille du fichier 2,9 Mo) :
Cela ne signifie pas que Serge Smulevic n'ait pas rencontré de kapos inhumains.
Il évoque ainsi le kapo du "Kabelkommando" chargé de la pose des câbles souterrains dans l'usine de la Buna, à Auschwitz III :
Que sont devenus les kapos après la libération des camps ?
Les kapos qui n'avaient rien à se reprocher furent libérés. Ils durent parfois faire appel au témoignage des autres déportés.
Beaucoup de déportés gardèrent de bonnes relations après la guerre avec ces kapos qui parfois leur sauvèrent la vie. ( je DOUTE ! )
Par contre, les kapos qui s'étaient rendus coupables de coups, de tortures et d'assassinats furent poursuivis.Ceux qui tombèrent aux mains des déportés furent parfois tabassés, voire exécutés sommairement dans quelques cas. D'autres furent remis aux autorités et jugés.
On possède une photo de Klaus Hornig, kapo de Buchenwald, après la libération du camp :
Klaus Hornig, kapo de Buchenwald.
La photo a été prise entre le 20 et le 25 avril 1945, après la libération du camp.
Le kapo a un oeil au beurre noir et semble avoir été molesté.
Par provocation, quand la photographe américaine Lee Miller vient le
photographier dans sa cellule, il fait le salut hitlérien.
Ainsi, lors du procès de Bergen-Belsen (septembre-novembre 1945), certains kapos furent condamnés, d'autres acquités :
Acquittés et libérés Condamnés, à quelle peine - Karl Egersdorf
- Kapo Ignatz Schlomowicz:
- Kapo Antoni Polanski
- Kapo Antoni Aurdzieg : 10 ans d'emprisonnement
- Kapo Medislaw Burgraf : 5 ans d'emprisonnement
- Kapo Vladislaw Ostrowski : 15 ans d'emprisonnement
- Kapo Stanislawa Starotska : 10 ans d'emprisonnement
Procès d'un kapo, en 1947 :
L'ancien kapo Paul Sakowki pendant le procès du camp de Sachsenhausen.
Berlin, octobre-novembre 1947 (Photo USHMM)Paul Sakowski est né à Breslau en 1920. En 1939, il était emprisonné dans le camp de Sachsenhausen. Il offrit ses services à l'administration du camp. De novembre 1939 jusqu'à mars 1941, il fut kapo et durant cette période, maltraita les prisonniers, les fouettant, leur enlevant la nourriture à laquelle ils avaient droit, jetant sur eux de l'eau froide, dehors, en plein hiver.
Il prit même part à des exécutions.
En décembre 1940, il devint le bourreau officieux du camp et supervisa l'exécution de 42 Soviétiques et Polonais. En septembre 1941, il travailla au crématoire et participa au massacre de 17.500 prisonniers de guerre soviétiques, supervisant le transport des corps vers la morgue et leur transfert vers les fours. Le 15 mai 1942, il prit part à l'exécution de 250 Juifs.
De Septembre 1943 jusqu'à avril 1945, il fut surveillant dans l'usine Heinkel, près de rostock, et il continua là ses mauvais traitements sur des déportés. Jugé par un tribunal militaire soviétique, il fut condamné à la prison à vie et aux travaux forcés, le 1er novembre 1947 après un rapide procès.
sourcesblog super intéressanthttp://d-d.natanson.pagesperso-orange.fr/kapos.htm
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