• André Villechanoux, fusillé rescapé, MUSSIDAN et ses martyrs( 11 juin 1944 )

     

    La répression allemande de l’été 1944

    ou la terreur institutionnalisée :
    le massacre de 52 civils à Mussidan (11 juin 1944)

    (extrait)

     

    « Tous sont tombés, mais je n’ai pas perdu connaissance.

    Je n’ai entendu ni cri, ni plainte.

      

    Cependant retentit ce nouvel ordre :

      

    achevez ceux qui ne sont pas morts.

    Les bicots ont alors achevé leur œuvre en passant par deux fois derrière nous. J’avais le nez dans la terre et je retins ma respiration

    quand ils passèrent près de moi.

      

    J’ai entendu une quinzaine de détonations ; ils devaient tirer sur ceux qui respiraient encore, puis ils partirent enfin et ce fut le silence […]

    ma première pensée fut de rechercher mon fils.

    Je l’ai retrouvé, hélas ! parmi les morts et je ne pouvais plus rien, que le pleurer. »

     

      

    André Villechanoux, fusillé rescapé, Mussidan et ses martyrs

    Le scénario de la répression allemande du 11 juin 1944, qui a entraîné l’exécution de 52 civils, est désormais relativement bien connu à travers les différents témoignages et sources d’archives disponibles.

      

    Ce massacre -car il faut bien parler de massacre- constitue un véritable crime de guerre qui illustre la stratégie de terreur organisée par les responsables militaires allemands en France durant l’été 1944.

      

    À Mussidan, la répression était le fait de l’action conjointe de la 11e Panzer Division de la Wehrmacht, de la Sipo-SD et de ses auxiliaires de la Brigade nord-africaine , perpétrant ainsi le dixième plus important massacre de civils de la Seconde Guerre mondiale en France.

    Les résistants n’ont pas encore quitté les rues de Mussidan que les soldats de la 11e Panzer Division commencent à procéder à une rafle de grande ampleur parmi la population de la ville et des environs.

      

    Sur une distance de plusieurs kilomètres, le long de la Route nationale

    89, de Fournils à Gabillou, les soldats allemands arrêtent tous les hommes âgés de 16 à 60 ans -quelques-uns sont encore plus jeunes- sur les routes, dans les rues et les maisons.

     

    Les arrestations sont ininterrompues du début de l’après-midi jusqu’en soirée.
    Certains habitants, pressentant le danger mortel qui risque de s’abattre sur eux, tentent de fuir la ville pour se réfugier dans la campagne environnante.

    Ils doivent vite y renoncer devant les coups de feu nourris tirés sur eux par les soldats allemands.

      

    Marc Lacour, fils d’une institutrice de Mussidan, raconte :



    « Ma mère m’a demandé de quitter la ville pour rejoindre

    Saint-Étienne-de-Puycorbier. Je ne suis pas allé loin, car je me suis fait tirer dessus et je suis rentré dans l’appartement, qui était à la mairie .»

     

    Implacablement, la nasse se referme sur la population prise au piège.

      

    Paul Fauriaux, un jeune lycéen de 16 ans qui fait ses études dans la Creuse, est venu passer le week-end chez ses parents.

      

    Ces derniers possèdent une maison sur la route de Bordeaux, non loin du passage à niveau des Mauries, situé à quelques centaines de mètres de la gare.

      

    La famille est restée enfermée chez elle toute la matinée et elle est très inquiète du combat intense qui se déroule entre les maquisards et les soldats allemands du train de protection.

      

    Soudain, alors que les affrontements se poursuivent, des soldats font irruption chez les Fauriaux.

      

    Ils emmènent immédiatement avec eux le jeune Paul et son père, Antoine.

      

    Les soldats semblent d’autant plus déterminés à accomplir leur besogne qu’ils viennent de découvrir, près du passage à niveau tout proche, une voiture allemande dont les occupants ont été mitraillés par les maquisards.

     

     

    Patrice Rolli - La Dordogne dans la Seconde Guerre mondiale

    Le Périgord dans la Seconde Guerre mondiale:

     

    Chronique des années noires du Mussidanais et de l'ouest de la Dordogne

     

    Prix Eugène Le Roy - Ville de Périgueux

     

    Premier prix du concours des Clochers d'or- Catégorie histoire locale

     

     

     

    MUSSIDAN

     

    Le 11 juin 1944 à Mussidan, cinquante-deux habitants de la commune et des villages alentour étaient exécutés en représailles de l’attaque d’un train de protection allemand par la Résistance.

      

    Ce massacre était l’œuvre conjointe de la 11e Panzer Division de la Wehrmacht, de la « Gestapo » et des auxiliaires de la Brigade nord-africaine.

      

    L’occupant perpétrait ainsi le plus grand massacre de civils commis en Dordogne, le dixième plus important de la Seconde Guerre mondiale en France.


    Le Périgord dans la Seconde Guerre mondiale. Chronique des années noires du Mussidanais et de l’Ouest de la Dordogne relate des faits vécus dans la région de Mussidan et, plus généralement, l’Ouest du département. Il retrace également le parcours d’hommes et de femmes transférés au cœur du Troisième Reich, prisonniers de guerre, requis pour le Service du travail obligatoire ou déportés dans les camps de concentration nazis.


     

      

    Cet ouvrage illustre parfaitement, à travers de nombreux thèmes, ce qu’a été l’histoire départementale, nationale et internationale d’une période restée à jamais gravée dans la mémoire des hommes :

      

    défaite militaire, captivité de millions de prisonniers, exode, ligne de démarcation, collaboration, Résistance, Épuration, massacres et déportations jusqu’à l’écrasement du totalitarisme nazi.

     


    L’auteur raconte, à travers de nombreux documents et témoignages collectés depuis dix ans, la vie de ces hommes et de ces femmes dont certains ont fait le sacrifice de leur vie pour que le monde dans lequel nous vivons soit meilleur.

     

    507 pages, 288 photos et documents, 28 euros (+ 5 euros de frais de port)

     

    Patrice ROLLI

     15 rue Edison

     24 750 Boulazac

     

    histoire.partage@yahoo.fr

     

     

     

     

     

     

     

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