François Mitterrand a-t-il touché de l'argent de la famille Bettencourt ?
François Mitterrand fut l'employé
d’Eugène Schueller, fondateur de L'Oréal
Le futur président de la République a été salarié du père de Liliane BettencourtIl a cotoyé André Bettencourt, le mari de Liliane, et François Dalle, le successeur d’Eugène Schueller à la tête de L’Oréal, lorsqu’il était étudiant dans les années 30.
Tous trois ont partagé bien des secrets pendant la guerre et ont continué à se voir jusqu’à la mort du président, souvent à l’Elysée où il était parfois question… d’impôt sur les grandes fortunes.
Extrait du livre "Un Milliard de secrets" de Marie -France Etchegoin.
« Mitterrand a souvent raconté que, des trois, André était le plus joli garçon : "On ne se faisait pas de soucis, il épouserait une femme riche." (…)
(…)
A la Libération, les trois hommes restent soudés par une indéfectible amitié, sous l’aile aussi protectrice qu’encombrante d’Eugène Schueller [le fondateur de l’Oréal, père de Liliane Bettencourt et collaborationniste sous l'Occupation]
François Mitterrand fut lui-même au service du gouvernement du Maréchal Pétain à Vichy au Commissariat au reclassement des prisonniers de guerre à partir de juin 1942. (…)
Depuis, le trio Mitterrand-Bettencourt-Dalle se retrouve chaque année lors d’un "repas des anciens".
Maintenant que le premier d’entre eux est président, le dîner a lieu à l’Elysée. Ils ont tant de souvenirs en commun.
(...) [Notamment] les longues discussions après la victoire en 1981, lorsque le gouvernement socialiste décide d’instaurer l’impôt sur les grandes fortunes :"Catastrophique",
dit André.
"J’en parlerai. Mais, franchement, Liliane et toi,
vous avez quand même de quoi manger",
répond François.
"Liliane et André ne se sont pas expatriés après l’arrivée de la gauche au pouvoir mais si l’IGF est appliqué…", fait remarquer François Dalle. "Allez voir Fabius," suggère le Président.
In fine Laurent Fabius, le ministre du Budget, introduira dans la loi initiale une modification capitale pour les Bettencourt et tous les autres grands patrons qui font son siège : l’exonération de l’ "outil de travail".
Cinq ans plus tard, en 1986 dans quelques cénacles politiques, le nom du sénateur de Seine-Maritime
(celui de L. Fabius, 1978-2012) [André Bettencourt] courra comme possible…
Premier ministre de cohabitation du président socialiste.(…)
Les dessous du scandale polico-judiciaire qui ébranle les plus hautes sphères de l'Etat, relatés par Marie-France Etchegoin, rédactrice en chef des Enquêtes au Nouvel Observateur.
"Un milliard de secrets", aux éditions Robert Laffont
Au début du premier septennat, les relations du socialiste Mitterrand avec "le mari de la femme la plus riche de France" sont seulement connues de ses biographes.Son passé sous Vichy reste aussi un tabou, sauf à lire assidument Minute ou d’autres journaux d’extrême droite.
En février 1984, le député Alain Madelin est l’un des rares à agiter l’épouvantail à l’Assemblée nationale, sous les huées des socialistes:
"Mitterrand était le dirigeant d’une revue qui s’appelle Votre Beauté. J’invite les historiens à regarder qui en était à l’époque le propriétaire [Eugène Schueller]". Ce dernier, fondateur avec Eugène Deloncle du Mouvement social révolutionnaire pour la Révolution nationale (MSR) soutenant le maréchal Pétain, fut un ancien financier de La Cagoule.
En 1939, la nièce d'Eugène Deloncle, Edith Cahier, épouse Robert Mitterrand, frère aîné de François Mitterrand.
André Bettencourt, et quelques autres, dont le général de Bénouville, s’indignent aussitôt contre "cette campagne inqualifiable et néfaste [de Madelin] pour la France". (…)
C’est à peu près au même moment que François-Marie Banier fréquente lui aussi François Mitterrand.
Il fait partie des écrivains conviés régulièrement à déjeuner par le chef de l’Etat. Jacques Attali, alors conseiller à l’Elysée, se souvient même que le Président a évoqué devant le photographe ses… souvenirs de Vichy. »