• les femmes tondues de MUSSIDAN ( 2 septembre 1944 )

     

     Collaborateurs Horizontales, 1944:

     

    Un épisode de l’Épuration « sauvage » :

    les femmes tondues de Mussidan,
    boucs émissaires de la Libération (2 septembre 1944)

    (extrait)


    « Ce que j’ai trouvé atroce, ce sont les femmes qui ont été tondues après la Libération.

    Nous savions que cela allait se passer ce jour-là sur la place de la République. Je revois encore le camion plateau et les enfants. […]

    J’étais malade comme un chien. J’avais envie de vomir et je suis remontée chez moi. Il y avait eu toutes ces fusillades, ces morts, ces déportés…

    Je comprends, mais il ne fallait pas le faire. »

     

     

    A French woman has her head shaved as punishment for having had personal relations with the Germans. Montelimar area, August 29, 1944.:

    M. D., entretien avec l’auteur

    À partir de l’été 1944, un étrange rituel qui semble venu du fond des temps se produit dans le sillage des scènes de liesse populaire de la Libération.

      

    Accusées d’avoir fraternisé avec l’occupant ou ses collaborateurs, des femmes sont tondues en public sous les huées d’une foule avide de vengeance.

      

    Ce phénomène a tant marqué les esprits que les photographies de ces femmes dénudées font désormais partie, tout comme les groupes de maquisards posant fièrement avec leurs armes, de l’imagerie populaire des scènes de la Libération.
     

      Robert Capa - Chartres, France, August 18th, 1944: Just after the liberation of the town, this French woman who had had a baby with a German soldier has her head shaved as punishment.  During the middle ages, this mark of shame, denuding a woman of what was supposed to be her most seductive feature, was commonly a punishment for adultery. Shaving women's heads as a mark of retribution and humiliation was reintroduced in the 20th century and was widespread post WW2.:

     

     

    Robert Capa - Chartres, France, August 18th, 1944: Just after the liberation of the town, this French woman who had had a baby with a German soldier has her head shaved as punishment. During the middle ages, this mark of shame, denuding a woman of what was supposed to be her most seductive feature, was commonly a punishment for adultery. Shaving women's heads as a mark of retribution and humiliation was reintroduced in the 20th century and was widespread post WW2.

     

    Dès l’arrivée des FFI à Mussidan, le 22 août 1944, plusieurs femmes sont arrêtées et enfermées dans la petite prison du tribunal de la ville. Il leur est reproché un lien intime avec l’occupant ou des collaborateurs locaux.

      

    Le 2 septembre, soit dix jours après leur arrestation, ces femmes sont extraites de leur cellule pour être conduites sur la grande place centrale de la ville.

      

    Il semble qu’une jeune fille se soit pendue le matin même pour ne pas avoir à subir les foudres de la vindicte populaire .
    En effet, une foule importante s’est rassemblée sur la grande place.

      

    La mise « en scène » pratiquée à Mussidan correspond aux pratiques généralement constatées en Dordogne et en France à la même époque.

      

    Les femmes sont installées sur un camion plateau pour

    qu’elles soient visibles de tous.

     

     

    A French woman who conceived a baby with a German soldier, punished by having to have her head shaved as a form of humiliation for her acts.  Her mother also was subjected to the punishment - June 1944:   

    Les enfants des écoles ont même été conviés et ont prit place au premier rang. Le lieu choisi, la place de la République , constitue un lieu symbolique de la vie politique et sociale de la communauté .

     

    Les femmes sont tondues par un FFI sous le regard approbateur de ses camarades et les quolibets de la foule.

      

    Elles sont ensuite exhibées en musique dans les rues de la ville avant d’être ramenées en cellule.

      

    La violence et l’humiliation subies par ces femmes sont absolument inouïes.
    Pourtant, si nombreux sont ceux qui approuvent une pratique qu’ils considèrent comme une juste vengeance, d’autres la réprouvent.

      

    Ainsi, M. D., pourtant proche de la Résistance, décide de rentrer chez elle, écoeurée par le spectacle auquel elle assiste :

     

      

    « Ce que j’ai trouvé atroce, ce sont les femmes qui ont été tondues après la libération. Nous savions que cela allait se passer ce jour-là sur la place de la République. Je revois encore le camion plateau et les enfants.

     

    La première personne que j’ai vue était une petite qui avait des anglaises. J’étais malade comme un chien. J’avais envie de vomir et je suis remontée chez moi. Il y avait eu toutes ces fusillades, ces morts, ces déportés…

    Je comprends, mais

    il ne fallait pas le faire…»

     

     

     

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