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les CAMPS ANNEXES à PARIS
Quatre camps annexes, dont trois furent utilisés à l'origine pour entreposer les biens confisqués des Juifs, étaient dispersés dans Paris :
au 43 quai de la Gare (près de la gare d'Austerlitz),
au 2 rue de Bassano
(dans l'hôtel particulier confisqué de la famille Cahen d'Anvers),
dans le magasin de meubles Levitan (rue du Faubourg Saint-Martin) et à l'hôpital Rothschild (considéré aussi comme une annexe de Drancy car les malades du camp y était envoyés).
L’ancien magasin « Aux Classes Laborieuses », devenu le magasin de meubles Lévitan, sert d’annexe au camp de Drancy de 1943 à 1944.
LE CAMP LÉVITAN
L’invasion allemande va stopper net la saga Lévitan.
Avec l’aryanisation de l’économie, les juifs ne sont plus autorisés à administrer des entreprises : les magasins Lévitan sont confisqués et l’entreprise liquidée en juillet 1941.
Réquisitionné par les Allemands, le magasin Lévitan devient à partir de 1943 une annexe du camp de Drancy.
Entre juillet 1943 et août 1944, près de 120 personnes, à majorité juives, sont internées dans le magasin et affectées à une tâche sordide :
ils assurent la réception, le tri, le nettoyage, la réparation, l’emballage et l’expédition des meubles et objets pillés dans les appartements occupés par les juifs. Ils sont encadrés par les forces allemandes.
( A LIRE ! Faire mettre en caisse par des juifs, dans un immeuble pris à un juif, des objets venus d’appartements abandonnés par des juifs partis pour la plupart en camps d’extermination, faire ainsi disparaître toute trace de leur existence et en tirer profit au passage en envoyant ces objets en Allemagne : le lieu jouait son rôle dans la mise en œuvre d’un projet vaste, précis, à la logique implacable.! )
La société Lévitan rouvre en 1946. Concurrencée par les grandes surfaces de meuble en province, elle vend la marque, les usines puis les magasins au milieu des années 1970.
MAGASIN LEVITAN85/87 rue du Faubourg Saint-Martin 75010 ParisA la déclaration de guerre, le 85/87 rue du Faubourg Saint-Martin abrite l’un des magasins de meubles de la marque Lévitan dont le propriétaire, Wolf Lévitan, est juif.A la fin de 1941, le pillage de l’ensemble des propriétés juives.Baptisée "Möbel Aktion" (opération meuble), consiste à vider les appartements que les Juifs n’habitent plus du fait de leur déportation ou de leur entrée dans la clandestinité1. Un nouveau service est créé sous le nom de "Dienststelle Westen" (service ouest). Mis en place au printemps 1942, dirigée par Kurt Von Behr, cette organisation identifie les logements dont les occupants juifs sont absents. Des entreprises FRANCAISES de déménagements, réquisitionnées pour l’occasion, en vident ensuite le contenu.
La Dienststelle Westen ne dispose pas d’effectifs suffisants pour trier meubles et objets et les acheminer aux populations civiles allemandes dans les nouveaux territoires de l’Est conquis par l’Allemagne ou aux officiers et personnalités pour les plus belles pièces.
Durant l'été 1943, la Dienststelle Westen réquisitionne l’immeuble du 85/87 rue du Faubourg Saint-Martin alors qu'il est soumis à une procédure d’aryanisation.
Le magasin Lévitan devient ainsi le Lager-Ost (camp est).Détenus juifs arrivant au camp de transit de Drancy. France, 1942.
— Federation Nationale des Deportes et Internes Resistants et Patriots
A Drancy, plusieurs catégories de détenus sont temporairement exclues de la déportation. Les femmes de prisonniers de guerre sont en principe protégées par la convention de la Haye et peuvent servir d’otages dans d'éventuelles négociations diplomatiques. Le sort des Juifs classés comme "conjoints d’aryens", "demi" ou "quart" de juif n’a lui pas encore été décidé. Les internés qui composent ces trois groupes peuvent donc être loués à la Dienststelle Westen.
120 internés du camp de Drancy sont transférés au Lager-Ost Lévitan le 18 juillet 1943.
La journée, les détenus travaillent dans les étages au tri des objets qui arrivent quotidiennement et en grand nombre. Ils vident les caisses, nettoient leur contenu et rangent méthodiquement l’ensemble du butin provenant des biens juifs spoliés. Certains voient passer les biens de leurs familles ou de proches.Le soir, ils dorment et mangent au dernier étage. Parfois ils sont autorisés à se rendre sur la terrasse, seule possibilité pour eux de prendre l’air et de voir la lumière.
L'enfermement des détenus dans l’immeuble a fait l’objet d’une organisation très discrète et les habitants du quartier n'ont pratiquement pas eu connaissance de ce qui se passait à l'intérieur du camp.
Le 12 août 1944, les juifs qui n’ont pas été déportés et demeurent encore au Lager-Ost sont évacués en autobus pour Drancy.Certains détenus s’évadent durant le transport. Les autres seront finalement libérés le 18 août 1944.
12/04/2011
http://www.passagedudesir.com/evenement.php?idp=4&lg=FR
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