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    Dans un ouvrage récemment traduit en français,

    la journaliste Gitta Sereny

    raconte son expérience dans l'Allemagne d'après-guerre qui a consisté

    à enquêter sur les enfants enlevés à l'Est par les Nazis et

    adoptés par des couples allemands.

    Plongée dans une histoire tragique et approche d'une écrivaine de grand talent

     

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    Entre culpabilité, étonnement, colère ou déni, l'Allemagne en arrache toujours avec ce très lourd passé, dit-elle.

    Ses enquêtes auprès des jeunes Allemands nés 30 ou 40 ans après la guerre ainsi que ses dénonciations d'ouvrages et de documentaires prenant des écarts sur certaines réalités sont particulièrement intéressantes.

    Pour appuyer sa recherche, Sereny va à la rencontre de quelques têtes dirigeantes du nazisme dont Albert Speer, Leni Riefenstahl et Franz Stangl, commandant des camps d'extermination de Sobibor et Treblinka.

     

    À ce chapitre, l'auteure ne fait aucune concession quant à l'horreur perpétrée. Et même si elle se perd parfois dans une foule de détails, l'ensemble demeure extrêmement troublant.

     Les éditions Plein Jour viennent de publier en français Dans l'ombre du Reich, un livre de Gitta Sereny, sorti en 2000, jamais traduit jusqu'alors.

     

    Cet ouvrage de plus de 500 pages regroupe plusieurs articles de la journaliste dont l'un présenté ici, qui aborde un sujet peu traité, celui des enfants volés par les Nazis dans les pays de l'Est et donnés à des familles allemandes.

     

    lebensborn-programlebensborn-program

     

    Certes, on connaît les Lebensborn ["fontaines de vie"] où des femmes allemandes venaient mettre au monde, dans les maternités SS, des enfants pour le IIIème Reich, pour que le régime d'Hitler dispose de bras dans les usines et de chair à canon sur les champs de bataille.

     

    Mais ce que décrit Gitta Sereny c'est l'enlèvement délibéré, dans des familles russes ou polonaises, d'enfants dont l'apparence "aryenne" pouvait convenir au dogme racialiste et convaincre les familles adoptantes que leur progéniture provenait bien de familles allemandes vivant, opprimées, dans ces contrées ennemies.

     

    L'objectif était double :

    appauvrir la démographie des pays conquis et renouveler la population germanique. Ces enfants passaient aussi par les Lebensborn, qui accueillirent 250 000 enfants de l'Est afin de les germaniser et, après tri et soins,

    les redistribuer à des familles allemandes.

    Gitta Sereny, d'origine hongroise, ayant vécu son enfance à Vienne, puis suivi des études à Londres, assista au Congrès nazi de Nuremberg en 1934 suite à un incroyable hasard (son train était tombé en panne dans cette ville). Elle n'a alors que 13 ans et est fascinée par le décorum :

     

    elle l'avoue tout en disant sa honte d'avoir pu éprouver un tel sentiment.

     

    Quatre ans plus tard, de retour à Vienne, elle est là quand le Führer, après l'Anschluss, prononce un discours tonitruant dans la capitale autrichienne.

    Après avoir vécu à Paris où elle exerce pendant l'Occupation une fonction d'infirmière bénévole dans une organisation humanitaire, L'Auxiliaire sociale, et participe à des actes de Résistance, elle quitte Paris en 1942 pour New-York. Elle revient en Europe dans les bagages de l'armée américaine, au titre de l'UNRRA, l'Administration des Nations Unies pour le secours et la reconstruction, chargée de la protection de l'enfance.

    "Protection de l'enfance" dans l'Allemagne vaincue

    Sa première mission consiste à soigner des enfants du camp de concentration de Dachau, récemment libéré. Il s'agissait d'enfants de toutes nationalités, même des Allemands, mais très peu de Juifs, déjà mis à mort.

     

    Les Allemands étaient pour la plupart des enfants d'officiers accusés de trahison, incarcérés ou exécutés.

     

    dans-l-ombre-du-reichdans-l-ombre-du-reich

     Gitta Sereny appartient à une équipe de spécialistes dans l'accompagnement d'enfant souffrant de troubles affectifs graves, mais cette équipe ne se contente pas de faire dans la protection sociale :

     

    elle est amenée à dénoncer des criminels de guerre, des anciens gardiens SS, qui se cachent dans les camps de personnes déplacées.

     

    Un de ces camps, où Gitta va intervenir, est celui de Regensburg, qui abrite 20 000 hommes, femmes et enfants, anciens travailleurs-esclaves du Reich,

     

    forcés ou volontaires, venus de Pologne, d'Ukraine, des Pays Baltes, de Yougoslavie et de Grèce.

     

     

     

    Sont recueillis là, également, des mineurs isolés,

    qui après le démantèlement des camps de concentration, ayant perdu leurs parents,

     

    "formèrent des bandes et écumèrent les campagnes en volant et en semant la destruction, tant chez les Allemands qu'ils haïssaient que chez les Alliés".

     

    Si aucun enfant juif ne survécut aux camps d'extermination, tels que Chelmno, Belzec, Sobibor et Treblinka, beaucoup avaient été cachés par des familles allemandes catholiques ou protestantes, et à la fin de la guerre avaient vagabondé dans les campagnes.

     

    Considérés comme des "animaux humains" par les Nazis, beaucoup de ces jeunes en errance refusaient toute solution de mise à l'abri.

     

    Il était difficile de les récupérer et aussi de les punir, car leur destinée tragique, selon Gitta Sereny, les sanctifiait et empêchait toute sanction.

     

    Il fallut attendre l'été 1945 pour que des travailleurs sociaux juifs venus des USA parviennent à les apprivoiser et à les

    convaincre de les suivre en Amérique ou en Israël.

    Quant aux autres, Gitta Sereny raconte qu'une Agence centrale de recherche recevait, en provenance de Pologne, d'Ukraine ou des Pays Baltes, des milliers de clichés d'enfants, avec indication de date et des conditions de leur disparition.

    Des "agents enquêteurs de l'aide à l'enfance"

     

    furent chargés d'effectuer les recherches.

     

    Quiconque, suspecté, ne collaborait pas aux enquêtes pouvait être sévèrement puni (l'avis officiel précisait : "à l'exclusion de la peine de mort").  

    Les Soviétiques, de leur côté, voulaient récupérer les enfants russes qui séjournaient dans les maisons d'enfants ou qui avaient été adoptés par des familles allemandes.

     

    C'est ainsi que Gitta raconte l'histoire de deux enfants de six ans

    qu'elle nomme "Johann" et "Marie" :

     

    un couple de paysans, ayant perdu leur fils dans les combats sanglants de Stalingrad, avait recueilli ces deux enfants trois ans et demi plus tôt.

    La famille, grand-père compris, se ligue pour expliquer que ces enfants

    ne peuvent être "de l'Est", sous-entendu de ces dégénérés polonais :

     

    "il suffit de les regarder" !

     

    Mais les vrais parents, des jeunes fermiers de Lodz, non seulement reconnurent leurs enfants mais donnèrent une précision imparable (un petit grain de beauté,

    qui, s'il avait été à peine plus gros, aurait, d'emblée,

    empêché à l'enfant d'être adoptée, car indigne d'être "germanisée").

     

    Gitta Sereny dut enlever ces deux enfants à ce couple pour les rendre à leurs parents.

     

    Des drames de cette sorte (car ces enfants arrachés à leurs "parents", le plus souvent, avaient perdu leur langue maternelle et ne se souvenaient plus du passé)

    eurent lieu par milliers.

     

     

     

     

    Dans cet ouvrage, Gitta Sereny aborde bien d'autres sujets :

    comme l'état d'esprit des jeunes Allemands à la fin des années 60 par rapport à ce passé de leurs parents ayant collaboré avec le pouvoir nazi, en ayant été

    complices ou en l'ayant toléré.

     

    Ces textes fourmillent d'informations, de réflexions, de questionnements, de réponses à de nombreuses interrogations, le tout par l'entremise d'une écriture captivante, fluide et par une maîtrise parfaite de la construction d'ensemble.

     

    Elle ne s'attarde pas sur certains aspects de sa vie exceptionnels.

     

    Par ailleurs, elle passe de New York à l'Allemagne occupée d'un trait de plume.

    Gitta Sereny et les enfants volés du Reich

     

     

    Elle était l'épouse d'un grand photographe, Don Honeyman, qui travaillait à Vogue et au Daily Telegraph, mais surtout connu pour avoir fait le célèbre poster avec la photo de Che Guevara sur fond rouge.

     

     

    (1) Les Lebensborn : voir Lebensborn, la fabrique des enfants parfaits, Enquête sur ces Français nés dans les maternités SS, de Boris Thiolay, Flammarion, 2012 (J'ai lu) et Au nom de la race, de Marc Hillel, Fayard, 1975.

     

    Les maternités SS ne fonctionnaient pas uniquement pour

    les femmes allemandes vivant en Allemagne.

     

    Une personne de la région stéphanoise, ayant eu 20 ans le jour de la déclaration de guerre, en 39, m'a raconté jadis avoir eu une jeune collègue de travail, d'origine allemande, qui était partie en Allemagne le temps de faire un enfant pour le Führer.

     

    Dans l'ombre du Reich, enquêtes sur le traumatisme allemand (1938-2001),

    éd. Plein Jour, 2016.

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    Aujourd'hui on va parler de la Seconde Guerre mondiale et de la face cachée de celle-ci, mais aussi des camps de concentration.
     
    En effet, j'ai découvert dans ce documentaire, que le Troisième Reich a rapidement mis en place un système de bordels.
     
    On emprisonne des filles, puis on les prostitue. D'abord pour les militaires, ensuite pour les prisonniers de camp de concentration.
     
    Enfin, certains prisonniers...
     
    Voici l'Histoire.
     
     
    Les bordels nazis militaires
     
     
    La prostitution fait partie du milieu militaire depuis toujours. Les hommes partent à la guerre durant des mois, parfois des années, sans voir leurs épouses et pour éviter les insubordinations, les rebellions et autres révoltes, on tolère la présence de filles sur les camps, voire, on l'autorise et on met en place des bordels. C'est le cas dès 1939 pour la Wehrmacht et les SS, on appelle ça Soldatenbordell.
     
     
     
     
     
    Les bordels en Europe de l'est
     
    En Europe de l'est, on fabrique des bordels, on squatte un hôtel, un vieil immeuble, qu'importe tant qu'il y a des chambres et des meufs ! En Pologne, les filles dans les bordels ne sont pas des prostituées, ce sont des prisonnières. Elles sont rebelles, jeunes et opposées au régime... En 1941, le gouvernement polonais est en exil mais il veut démontrer la violence de la Wehrmacht, il décrit dans un document les rafles de jeunes filles polonaises ayant pour seul but la prostitution.
     
    Certaines ont tout juste 15 ans et sont envoyées dans tous les bordels nazis présents en Europe. Lorsqu'elles se révoltent, on les traîne par les cheveux, on leur casse un bras, et dans le pire des cas... Vous savez ce qu'il se passe.
     
    En URSS, c'est pareil. On choisit les filles parce qu'elles sont belles, parce qu'elles sont bien faites ou parce qu'elles sont vicieuses (entendre par là : soit prostituées soit lesbiennes).
     
    En 1942, il existe plus de 500 bordels dans le territoire européen occupé par les nazis.
     
     
    Et en France ?
     
    En Europe de l'ouest et principalement en France, les bordels sont réquisitionnés directement avec les filles dedans.
     
    A s'installer, autant garder les meubles hein. De toutes façons, pour ce genre de filles associales et perverses, c'est soit le bordel, soit le camp ! Il est évident que toutes les filles juives sont chassées des bordels.
     
    Au nom de la protection du sang et de la race.
     
     
     
    Ici, les soldats reçoivent des cartes de visite, en fait, il s'agit d'une sorte de guide touristique. Pour le bordel 1, tu prends la première (rue) à gauche, puis tu longes le boulevard. Pour le deuxième, tu marches 3 km et tu prends bien garde de pas coucher avec une autre meuf sur le trajet.
     
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    Eh oui, les soldats nazis n'ont pas le droit de pécho d'autres meufs que celles dans les bordels (du coup, elles peuvent recevoir plus de 20 soldats par jour...).
     
    Pourquoi ?
    Une question d'hygiène.
     
    Les filles dans les bordels sont contrôlées, soignées ou emprisonnées lors qu'elles sont malades, alors peu de risque de choper la syphilis.
     
     
     
    En revanche, dans les rues, tout le monde peut être malade, et on peut pas prendre le risque de disséminer une armée avec la chtouille.
     
    Ça fait grave désordre.
     
    D'ailleurs, toutes les femmes susceptibles d'avoir contaminé des soldats allemands doivent comparaître devant le conseil de guerre. Les prostituées doivent présenter une carte précisant leur statut de prostituée (au cas ou), et un préservatif.
     
    Préservatif que personne n'utilise car c'est aussi agréable que de baiser dans du carton.
     
    En 1941, une visite par semaine dans les bordels nazis est obligatoire pour les jeunes soldats.
     
     
    Parce qu'avoir la chtouille, c'est la honte, mais toucher les couilles de son copain nazi parce qu'on a trop la dalle, c'est vraiment pas tolérable !
     
    Photos d’un bordel à Brest, en 1942. On dirait que ça rigole bien, mais ça rigole pas toujours.
     
    Entre les bordels nazis et les bordels dans les camps de concentration (que nous allons découvrir),
     
    plus de 35 000 femmes européennes ont été forcées à se prostituer. Quand même hein...
     
     
    Les bordels dans les camps de concentration
     
    Si les bordels militaires sont connus, pas super super mis en avant, mais en tout cas de notoriété publique, ce n'est pas du tout le cas des bordels dans les camps de concentration. Les camps n'étaient pas que des camps d'extermination, il y avait aussi des camps de travail, des centres de recherches médicales et enfin, il existe aussi des blocs de prostitutions.
     
    Qui en a eu l'idée ? Qui sont les filles, et enfin, qui fréquentent les bordels dans les camps de concentration ?
     
     
     
     
    Les bordels nazis
     
    Les bordels dans les camps, c'est pas la grosse marade avec levrette et roulages de pelle qui terminent en histoire d'amour. Non, ce n'est pas ça. Le premier bordel a été mis en place en 1942, dans le camp de Mauthausen-Gusen, puis Auschwitz, puis Buchenwald, Neuengamme, Dachau, Dora-Mittelbau et puis tous les autres...
     
    Il s'agit de sorte de maisons au sein des camps.
     
    Des maisons entourées de fils barbelés, on compte une vingtaine de petites chambres dans chaque maison.
     
    Tout est surveillé par une surveillante, une Aufseherin, comme ils disent...
     
    Les hommes sont invités à rester seulement 15 ou 20 minutes dans la chambre avec les prostituées, ils payent 2 reichsmarks et n'ont droit qu'au missionnaire. Les gardes vérifient et peuvent intervenir en cas de non respect des règles.
     
     
    Les clients des bordels des camps
     
     
    Les clients des bordels nazis dans les camps de concentration sont des prisonniers, mais certainement pas les juifs. Plutôt les Kapo, ces allemands qui ont fait des conneries ou s'opposaient au régime, et se retrouvent internés, avec des privilèges que les juifs et les russes n'ont pas.
     
    Soit moins de 5% des prisonniers. Ils doivent s'inscrire sur un calendrier et attendre que la demande soit validée, ou non. Selon qu'ils ont bien gardé leurs prisonniers, ou non.
     
    L'accès au bordel est une sorte de récompense, mais aussi un moyen de tenir les rangs.
     
    Les kapos ont accès aux filles, ce sont des privilégies, alors les prisonniers ne peuvent pas les saquer, et ainsi, ça évite des manigances entre les mecs de la hiérarchie et les prisonniers.
     
    Moins de tentatives de rebellions, moins de répression, plus de travail. Bin oui, tout est bien pensé.
     
     
     
    Autre chose, il existe des clients forcés. Oui oui. Ceux dits au triangle rose.
     
    En effet, les prisonniers homosexuels sont obligés de rendre visite à une fille et à coïter une fois par semaine.
     
    C'est pour Himmler un moyen efficace de les guérir. Ben voyons.
     
     
    Les prostituées, contraintes et forcées
     
    Évidemment, les filles ne sont pas juives non plus.
     
    On ne mélange pas les torchons et les serviettes, même au bordel.... Il s'agit de filles entre 15 et 30 ans, dites anti-sociales, comme pour les bordels militaires.
     
    Des prostituées, des lesbiennes, des meufs un peu rebelles déjà emprisonnées dans les camps.
     
    Certaines se portent volontaires pour se prostituer, en effet, les nazis leur font miroiter une libération au bout de 6 mois de loyaux services. Mais que nenni.
     
    Les prostituées sont aussi les mieux portantes,
    car elles ont droit à un peu plus de nourriture et d'hygiène, et enfin, elles sont habillées en civil.
     
    Alors, ça fait rêver un peu.
     
     
    Mais rapidement, après leurs journées de travail « classique » dans le camp, les filles se retrouvent épuisées dans les bordels. Un homme, puis deux, puis trois puis...
     
    A la fin de la soirée, les prostituées sont humiliées, fatiguées, et mises de coté par certains autres prisonniers. C'est vrai, elles se retrouvent complices en quelques sortes....
     
    Et puis les filles qui ne sont pas choisies peuvent se montrer très violentes envers celles qui ont le privilège du quignon de pain en plus : passage à tabac, mutilation...
     
    Sans parler des essais de contraception, de stérilisations et des avortements forcés qui les mènent le plus souvent à la mort.
     
    Les maladies sexuelles sont aussi très présentes dans les bordels.
     
    Les prostituées sont généralement rapidement remplacées, car épuisées ou malades.
     
    Plus de 2000 filles ont ainsi été des prostituées de bordels nazis dans les camps de concentration.
     
    Certaines ont sans doute connu la libération, mais aucune d'entre elles ne s'est manifestée.
     
    De honte sans doute.
    Honte d'avoir espéré une vie meilleure, honte d'avoir été trahies, et salies.
     
    A la libération, aucune des femmes victimes de prostitution dans les bordels nazis n'a pu être aidée, reconnue.
     
    Pour se rendre compte des atrocités -pour beaucoup inconnues- commises lors de la Seconde Guerre mondiale, je vous invite à lire l'article sur la famille Ovitz.
     
    Une famille composée de nains, juifs, ou encore celui sur Aktion T4, visant à l'élimination des handicapés et autres..
     
     
     
     
     
     
     
     
     Aujourd'hui on va parler de la Seconde Guerre mondiale et de la face cachée de celle-ci, mais aussi des camps de concentration. En effet, j'ai découvert dans ce documentaire, que le Troisième Reich a rapidement mis en place un système de bordels. On emprisonne des filles, puis on les prostitue. D'abord pour les militaires, ensuite pour les prisonniers de camp de concentration. Enfin, certains prisonniers... Voici l'Histoire.

    Les bordels nazis militaires
    La prostitution fait partie du milieu militaire depuis toujours. Les hommes partent à la guerre durant des mois, parfois des années, sans voir leurs épouses et pour éviter les insubordinations, les rebellions et autres révoltes, on tolère la présence de filles sur les camps, voire, on l'autorise et on met en place des bordels. C'est le cas dès 1939 pour la Wehrmacht et les SS, on appelle ça Soldatenbordell.


    Les bordels en Europe de l'est
    En Europe de l'est, on fabrique des bordels, on squatte un hôtel, un vieil immeuble, qu'importe tant qu'il y a des chambres et des meufs ! En Pologne, les filles dans les bordels ne sont pas des prostituées, ce sont des prisonnières. Elles sont rebelles, jeunes et opposées au régime... En 1941, le gouvernement polonais est en exil mais il veut démontrer la violence de la Wehrmacht, il décrit dans un document les rafles de jeunes filles polonaises ayant pour seul but la prostitution. Certaines ont tout juste 15 ans et sont envoyées dans tous les bordels nazis présents en Europe. Lorsqu'elles se révoltent, on les traîne par les cheveux, on leur casse un bras, et dans le pire des cas... Vous savez ce qu'il se passe. En URSS, c'est pareil. On choisit les filles parce qu'elles sont belles, parce qu'elles sont bien faites ou parce qu'elles sont vicieuses (entendre par là : soit prostituées soit lesbiennes).

    En 1942, il existe plus de 500 bordels dans le territoire européen occupé par les nazis.

    Et en France ?
    En Europe de l'ouest et principalement en France, les bordels sont réquisitionnés directement avec les filles dedans. A s'installer, autant garder les meubles hein. De toutes façons, pour ce genre de filles associales et perverses, c'est soit le bordel, soit le camp ! Il est évident que toutes les filles juives sont chassées des bordels. Au nom de la protection du sang et de la race.

    Ici, les soldats reçoivent des cartes de visite, en fait, il s'agit d'une sorte de guide touristique. Pour le bordel 1, tu prends la première (rue) à gauche, puis tu longes le boulevard. Pour le deuxième, tu marches 3 km et tu prends bien garde de pas coucher avec une autre meuf sur le trajet. Eh oui, les soldats nazis n'ont pas le droit de pécho d'autres meufs que celles dans les bordels (du coup, elles peuvent recevoir plus de 20 soldats par jour...). Pourquoi ? Une question d'hygiène. Les filles dans les bordels sont contrôlées, soignées ou emprisonnées lors qu'elles sont malades, alors peu de risque de choper la syphilis. En revanche, dans les rues, tout le monde peut être malade, et on peut pas prendre le risque de disséminer une armée avec la chtouille. Ça fait grave désordre. D'ailleurs, toutes les femmes susceptibles d'avoir contaminé des soldats allemands doivent comparaître devant le conseil de guerre. Les prostituées doivent présenter une carte précisant leur statut de prostituée (au cas ou), et un préservatif. Préservatif que personne n'utilise car c'est aussi agréable que de baiser dans du carton. En 1941, une visite par semaine dans les bordels nazis est obligatoire pour les jeunes soldats. Parce qu'avoir la chtouille, c'est la honte, mais toucher les couilles de son copain nazi parce qu'on a trop la dalle, c'est vraiment pas tolérable !


    Photos d’un bordel à Brest, en 1942. On dirait que ça rigole bien, mais ça rigole pas toujours.
    Entre les bordels nazis et les bordels dans les camps de concentration (que nous allons découvrir), plus de 35 000 femmes européennes ont été forcées à se prostituer. Quand même hein...

    Les bordels dans les camps de concentration
    Si les bordels militaires sont connus, pas super super mis en avant, mais en tout cas de notoriété publique, ce n'est pas du tout le cas des bordels dans les camps de concentration. Les camps n'étaient pas que des camps d'extermination, il y avait aussi des camps de travail, des centres de recherches médicales et enfin, il existe aussi des blocs de prostitutions. Qui en a eu l'idée ? Qui sont les filles, et enfin, qui fréquentent les bordels dans les camps de concentration ?


    Les bordels nazis

    Les bordels dans les camps, c'est pas la grosse marade avec levrette et roulages de pelle qui terminent en histoire d'amour. Non, ce n'est pas ça. Le premier bordel a été mis en place en 1942, dans le camp de Mauthausen-Gusen, puis Auschwitz, puis Buchenwald, Neuengamme, Dachau, Dora-Mittelbau et puis tous les autres... Il s'agit de sorte de maisons au sein des camps. Des maisons entourées de fils barbelés, on compte une vingtaine de petites chambres dans chaque maison. Tout est surveillé par une surveillante, une Aufseherin, comme ils disent... Les hommes sont invités à rester seulement 15 ou 20 minutes dans la chambre avec les prostituées, ils payent 2 reichsmarks et n'ont droit qu'au missionnaire. Les gardes vérifient et peuvent intervenir en cas de non respect des règles.

    Les clients des bordels des camps
    Les clients des bordels nazis dans les camps de concentration sont des prisonniers, mais certainement pas les juifs. Plutôt les Kapo, ces allemands qui ont fait des conneries ou s'opposaient au régime, et se retrouvent internés, avec des privilèges que les juifs et les russes n'ont pas. Soit moins de 5% des prisonniers. Ils doivent s'inscrire sur un calendrier et attendre que la demande soit validée, ou non. Selon qu'ils ont bien gardé leurs prisonniers, ou non. L'accès au bordel est une sorte de récompense, mais aussi un moyen de tenir les rangs. Les kapos ont accès aux filles, ce sont des privilégies, alors les prisonniers ne peuvent pas les saquer, et ainsi, ça évite des manigances entre les mecs de la hiérarchie et les prisonniers. Moins de tentatives de rebellions, moins de répression, plus de travail. Bin oui, tout est bien pensé.

    Autre chose, il existe des clients forcés. Oui oui. Ceux dits au triangle rose. En effet, les prisonniers homosexuels sont obligés de rendre visite à une fille et à coïter une fois par semaine. C'est pour Himmler un moyen efficace de les guérir. Ben voyons.

    Les prostituées, contraintes et forcées
    Évidemment, les filles ne sont pas juives non plus. On ne mélange pas les torchons et les serviettes, même au bordel.... Il s'agit de filles entre 15 et 30 ans, dites anti-sociales, comme pour les bordels militaires. Des prostituées, des lesbiennes, des meufs un peu rebelles déjà emprisonnées dans les camps. Certaines se portent volontaires pour se prostituer, en effet, les nazis leur font miroiter une libération au bout de 6 mois de loyaux services. Mais que nenni. Les prostituées sont aussi les mieux portantes, car elles ont droit à un peu plus de nourriture et d'hygiène, et enfin, elles sont habillées en civil. Alors, ça fait rêver un peu.

    Mais rapidement, après leurs journées de travail « classique » dans le camp, les filles se retrouvent épuisées dans les bordels. Un homme, puis deux, puis trois puis... A la fin de la soirée, les prostituées sont humiliées, fatiguées, et mises de coté par certains autres prisonniers. C'est vrai, elles se retrouvent complices en quelques sortes.... Et puis les filles qui ne sont pas choisies peuvent se montrer très violentes envers celles qui ont le privilège du quignon de pain en plus : passage à tabac, mutilation... Sans parler des essais de contraception, de stérilisations et des avortements forcés qui les mènent le plus souvent à la mort. Les maladies sexuelles sont aussi très présentes dans les bordels. Les prostituées sont généralement rapidement remplacées, car épuisées ou malades. Plus de 200 filles ont ainsi été des prostituées de bordels nazis dans les camps de concentration. Certaines ont sans doute connu la libération, mais aucune d'entre elles ne s'est manifestée. De honte sans doute. Honte d'avoir espéré une vie meilleure, honte d'avoir été trahies, et salies.

    A la libération, aucune des femmes victimes de prostitution dans les bordels nazis n'a pu être aidée, reconnue.

    Pour se rendre compte des atrocités -pour beaucoup inconnues- commises lors de la Seconde Guerre mondiale, je vous invite à lire l'article sur la famille Ovitz. Une famille composée de nains, juifs, ou encore celui sur Aktion T4, visant à l'élimination des handicapés et autres...
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