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    Par avidité ou par conviction, parce qu'ils étaient des ratés ou des racistes, certains Français ont commis pour le compte du IIIe Reich

    des crimes immondes.Portraits noirs.

     

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    Les profils des Français qui s'engagèrent dans la Collaboration

    sont aussi divers que leurs motivations.

    réactionnaires ou révolutionnaires, ils soutinrent les nazis par

    les armes ou furent ce que l'historien Pascal Ory a appelé,

    dans sa somme de 1979

    «Les Collaborateurs», des «assassins de plume».

     

     

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    Parmi eux, on trouvait des Rastignac n'envisageant que l'aubaine, des écrivains et des scientifiques méconnus en quête de reconnaissance, de grands bourgeois mus par l'appât du gain, des voyous propulsés chefs de police auxiliaires et quelques masochistes pour lesquels l'engagement tint lieu de suicide.

     

    Mais la France enfanta aussi d'authentiques fascistes et nationaux-socialistes.

    Dans cette cohorte de soldats fervents, l'anglophobe côtoyait

    l'anticommuniste et l'antisémite.

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    La plupart de ces damnés furent tués à la fin de la guerre

    ou exécutés à la Libération.

    D'autres en réchappèrent, graciés ou morts en exil.

    Et certains remirent après guerre le couvert de leur ignominie.

    Voici la monstrueuse parade des pro-nazis français.

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    MARCEL BUCARD [1895-1946]

    Les camps ? «Des endroits rêvés», disait-il

     

    Séminariste, il s'engagea comme volontaire en 1914.

     

    revenu des tranchées couvert de blessures et de médailles,

    Marcel Bucard fit ensuite le tour des mouvements d'extrême droite

    qui pullulaient dans les années 1920 - 

    l'Action française royaliste de Charles Maurras au Faisceau de Georges Valois, premier parti fasciste de France avant de fonder, en 1933, son propre mouvement.

     

    Anticommuniste, anti-franc-maçon et antijuif, le parti franciste se réclamait explicitement de Mussolini, dont il recevait des subsides. Membre de l'internationale fasciste aux côtés du Belge Léon Degrelle et de

     

    l'Espagnol Miguel Primo de rivera, Bucard aspirait à une «deuxième révolution française», instaurant une société hiérarchique où l'ordre primerait la liberté, et le corps national, l'individu.

     

    sous l'Occupation, ce proche du Maréchal milita pour la Collaboration, confondant la Légion des volontaires français (LVF) et vantant les camps de concentration,

    «endroits rêvés pour apprendre aux juifs à travailler pour les autres».

     

    La plupart des francistes s'enrôlèrent dans la Franc-Garde qui traquait les résistants. réfugié à Sigmaringen avec les derniers irréductibles de la Collaboration, Bucard fut arrêté en juin 1945, condamné à mort et fusillé en mars 1946, au fort de Châtillon.

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    PAUL CHACK [1876-1945]

    Ce militaire présidait le Cercle aryen

     

    Frais émoulu de l'Ecole navale, Paul Chack sillonna les océans avant de livrer une trentaine de romans, gorgés de patriotisme et d'anglophobie, célébrant l'épopée maritime nationale.

     

    Glissant de l'Action française au fascisme, il intégra en 1937 le bureau politique du parti populaire français, futur soutien du régime de Vichy.

     

    Pétainiste et anticommuniste, il lança sous l'Occupation des appels à la dénonciation dans la presse collaborationniste et au micro de radio Paris.

    Présidant à la fois le Cercle aryen et le Comité d'action antibolchevique, c'est encore lui qui organisa la grande exposition parisienne de 1942:

    «Le bolchevisme contre l'Europe».

    En février 1943, il rallia le Front révolutionnaire national, regroupant les militants de plusieurs partis (RNP, MSR, parti franciste...) qui finirent par intégrer les rangs de la Milice. Arrêté en août 1944, il fut jugé, condamné à mort pour intelligence avec l'ennemi et exécuté début 1945.

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    ALAIN LAUBREAUX [1899-1968]

    Il dénonçait des juifs dans son journal

     

    Natif de Nouméa, il devint, en 1936, critique théâtral du journal de politique internationale «Je suis partout», dans lequel il prôna dès avant guerre l'entente avec l'Allemagne.

     

    Puis, dans le Paris occupé, Laubreaux exerça sa redoutable influence bien au-delà du monde du spectacle.

    Enivré de sa puissance, il en joua sans retenue, rédigeant, entre deux critiques dramatiques fielleuses, les dénonciations antisémites anonymes de la page 3 de son hebdomadaire, et réclamant sur les ondes de radio Paris que l'on fusille

    le poète Robert Desnos (qui allait mourir en déportation) .

     

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    Ayant fui en 1944, il fut condamné à mort par contumace

    et s'éteignit en exil à Madrid en 1968.

    Dans son film «Le Dernier Métro», François Truffaut l'a représenté en lui donnant le nom de Daxiat, pseudonyme sous lequel Laubreaux signa la grande pièce antisémite de l'Occupation, «Les Pirates du ciel».

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    HENRY COSTON [1910-2001]

    Il est l'auteur d'une apologie des camps nazis

     

    Cet homme a consacré sa longue existence à dénoncer le

    «complot judéo-maçonnique».

    Militant de l'Action française, il fonda, à la fin des années 1920, les Jeunesses antijuives, au programme prémonitoire:

    exclusion des juifs de la communauté française et spoliation de leurs biens.

     

    Ayant repris «La Libre Parole», le journal antisémite d'Edouard Drumont, Coston organisa un éphémère Front national ouvrier-paysan, avant de rallier le parti populaire français, en tant que chargé du renseignement.

     

    Après l'avènement d'Hitler, il se rendit en Allemagne où, considéré comme un authentique idéaliste national-socialiste, il fut subventionné pour rééditer le célèbre livre antisémite «Les Protocoles des sages de Sion».

     

    En 1940, il rejoignit le minuscule parti national- socialiste français. sous l'Occupation, il coprésida l'association des journalistes antijuifs et multiplia livres et articles de presse.

     

    Chargé par Pétain, qui lui remit la francisque en 1943, de travailler sur la franc-maçonnerie, il anima le Centre d'action et de documentation, éditant deux bulletins «d'information antimaçonnique» et «d'information sur la question juive». il signa, dans la brochure «Je vous hais», une apologie des camps nazis.

     

    Arrêté en Autriche en 1946 et condamné aux travaux forcés à perpétuité, il bénéficia rapidement d'une grâce médicale, et lança en 1957 «Lectures françaises», une revue où signait, entre autres, Paul Rassinier, l'un des pères du négationnisme.

    Ayant fini sa carrière de haine comme chroniqueur à «Présent» et à «National hebdo», Coston mourut paisiblement

    en France à l'âge de 91 ans.

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    EDGAR PUAUD [1889-1945]

    Ancien poilu, il devient colonel chez les SS

     

    Passé par les tranchées de 14-18, puis par la Légion étrangère, Edgar Puaud s'engagea en juillet 1942 dans la Légion tricolore, prélude à la Légion des volontaires français (LVF) contre le bolchevisme que Laval souhaitait déployer sur le front de l'Est en renfort de la Wehrmacht.

     

    soutenue par Déat, Doriot et Deloncle, chefs des principaux partis collaborationnistes, qui y voyaient aussi une armée de partisans pour «nettoyer» la France, la LVF ouvrit ses rangs aux mercenaires, aventuriers et repris de justice.

     

    Fin 1943, au Vél'd'hiv de Paris, 6500 légionnaires prêtèrent serment à Hitler.

     

    Puaud, promu colonel de la Wehrmacht,

     

    prit la tête de trois bataillons rassemblés en Biélorussie.

     

    A l'été 1944, la LVF ayant subi d'énormes pertes, Himmler ordonna son démantèlement. La plupart des 1200 rescapés furent alors affectés à la 33e Division SS Charlemagne, commandée par l'Oberführer SS Puaud, et regroupant tous les Français combattant pour l'Allemagne.

     

    Début 1945, ses 10000 hommes furent décimés en Poméranie,

    lui-même y trouvant la mort.

    Les rescapés furent les ultimes défenseurs du bunker de Hitler à Berlin.

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    MAURICE SACHS [1906-1945]

    Cet escroc fut un indic pour la Gestapo

     

    Escroc, pédéraste», tel qu'il se présentait lui-même, et aussi collaborateur bien que d'origine juive, Sachs chercha dans l'expérience de l'infamie la matière d'une œuvre littéraire.

    Après une enfance très dure, il fut un temps le secrétaire de Jean Cocteau.

    Max Jacob l'encouragea à écrire.

    Après l'exode, il vendit tous les biens de sa grand-mère en exil et se fit trafiquant d'or.

     

    Epicentre du marché noir, son appartement rue de Rivoli devint le rendez-vous des escrocs et des gigolos.

    réfugié un temps en Normandie avec l'écrivaine Violette Leduc et un enfant juif recueilli qu'il abandonnera sans remords,

    il s'engagea ensuite pour le STO.

    A Hambourg, la Gestapo le recruta pour espionner ses compatriotes, tâche dont il s'acquitta avant que ses trafics ne le fassent interner au camp de concentration de Fuhlsbüttel. il fut abattu par un SS en 1945.

     

    La guerre avait empêché la publication de son grand œuvre, «Le sabbat»,

    qui parut en 1946.

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    MAYOL DE LUPÉ [1873-1955]

    Aumônier, il mit Dieu au service du Führer

     

    Né quatre-vingts ans jour pour jour après la décapitation de Louis XVI, cet aristocrate demeura toujours allergique à la république.

     

    Aumônier militaire pendant la Première Guerre, Mayol de Lupé suivit ensuite les troupes françaises en Bessarabie.

    Dans les années 1930, il effectua des voyages en Allemagne, s'y faisant un carnet d'adresses qui lui valut de nombreuses sollicitations.

     

    Hitler ayant lancé ses troupes sur l'Union soviétique en 1941, il bénit cette «croisade anti-bolchevique» en devenant l'aumônier de la Légion des volontaires français. servir sous l'uniforme allemand ne lui plaisait guère, mais face à l'antéchrist, qu'importait que la croix fut gammée.

     

    L'écusson bleu, blanc, rouge sur sa manche le tourmenta bien plus:

    «il n'y a qu'un seul drapeau, jugeait-il, le blanc fleurdelisé du comte de Chambord.»

     

    En 1943, il fit, avec sa Croix de guerre, la une du magazine allemand «signal». Célébrant la messe de Noël 1944 de la Division Charlemagne, il dédia son homélie à «Notre très saint-père le pape et à notre Führer Adolf Hitler».

     

    Mayol de Lupé fut arrêté en 1946 en Bavière, et condamné à 15 ans de réclusion.

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    HENRI LAFONT [1902-1944]

    Ce malfrat faisait parler les résistants

     

    Orphelin à 11 ans, Henri Lafont connut une enfance miséreuse, survivant de petits larcins qui le menèrent vite en colonie pénitentiaire.

     

    En 1940, son casier comptait une dizaine de condamnations.

     

    A la faveur du chaos de juin 1940, il s'évada d'un camp du Loiret en compagnie de deux Allemands.

     

    Ces agents de l'Abwehr le conduisirent à Hermann Brandl, alias «Otto», pour le compte duquel il ouvrit à Paris un «bureau d'achats».

     

    Ces officines avaient été mises en place par l'occupant pour rafler directement chez les particuliers les marchandises réquisitionnées par le Reich.

     

    Les affaires prospérant, Henri s'installa ensuite au 93, rue Lauriston, à l'ombre de la place de l'Etoile.

     

    sa bande - constituée de truands recrutés notamment à la prison de Fresnes - compta jusqu'à cent permanents, sur lesquels il régnait avec son bras droit,

     

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    l'ancien policier Pierre Bonny Dotés par les Allemands d'Ausweis et de cartes de police officielles, ses hommes écumaient la capitale, menaçant, dépouillant, assassinant.

     

    Ayant reçu la nationalité allemande et le grade de capitaine de la SS,

     

    «Monsieur Henri» roulait en Bentley s'entourait d'orchidées et invitait aux soirées du «93» le tout-Paris

    qu'il compromettait par ses faveurs.

     

     

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    son officine se mua alors en annexe de la Gestapo, traquant les résistants

    pour lesquels la rue Lauriston figurait la porte des Enfers.

     

     

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    Début 1944, Lafont créa une Légion nord- africaine qui multiplia les atrocités en Limousin et en Dordogne,

     

    puis il se cacha avec Bonny dans une ferme.

    Les deux hommes furent jugés et fusillés.

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    GEORGES MONTANDON

    [1879-1944] Il a osé l'expression «ethnie putain»

     

    Etabli à Paris en 1925, ce suisse, qui avait étudié la médecine et l'anthropologie, se fit spécialiste des «races» et spécialement de celle

    qu'il qualifia d'«ethnie putain», les juifs.

    Mais Georges Montandon resta aux portes de l'université.

     

    L'Occupation donna à ce correspondant de Céline - dont l'œuvre «Bagatelles pour un massacre» l'avait enthousiasmé - l'opportunité de faire triompher ses vues.

     

    investi dans toutes les instances antisémites de la Collaboration, il dirigea notamment «L'Ethnie française», revue financée par l'institut allemand de Paris, et publia un manuel intitulé «Comment reconnaître le Juif?».

     

    Membre du parti populaire français, il fut nommé en 1942 expert auprès du Commissariat général aux questions juives, délivrant, moyennant finances, des «certificats de non appartenance à la race juive».

     

    il trouva encore le temps de traduire le «Manuel d'eugénique et d'hérédité humaine» du nazi Otmar von Verschuer, avant de cosigner avec henry Coston (voir page 59) la brochure «Je vous hais», publication la plus violemment antisémite de la période.

     

    Cible d'un attentat des FFi, Montandon mourut dans un hôpital allemand.

     

    VIOLETTE MORRIS [1893-1944]

    On l'appelait «La hyène de la Gestapo»

     

    Fille d'un baron qui l' éleva comme un garçon, Violette Morris fut ambulancière en 1914-1918 avant de devenir célèbre dans les années 1920 en se forgeant un palmarès sportif d'exception:

    recordwoman du monde des lancers du poids et du disque, elle était aussi footballeuse, boxeuse, pilote automobile (vainqueur du Bol d'or 1927)...

     

    Bisexuelle affichée, Violette fit scandale en se faisant

    enlever les seins pour être plus à son aise au volant.

     

     

     

     

    Ce qui lui valut d'être privée des JO de 1928, les premiers ouverts aux femmes, par la Fédération française d'athlétisme qui l'accusait d'atteinte

    aux bonnes mœurs. Une injustice qu'elle crut laver en devenant espionne pour l'Allemagne.

     

    En 1940, Helmut Knochen, chef de la SS à Paris, la recruta.

     

    Elle rejoignit ensuite la rue Lauriston (voir Henri Lafont) , s'y taillant une réputation de tortionnaire émérite, avant d'être abattue en avril 1944 par des FFI sur une

    route de campagne normande.

     

    C'est l'écrivain Auguste Le Breton, qui l'avait connue en 1941, qui la surnommera pour la postérité «La hyène de la Gestapo».

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    JEAN FILLIOL [1909-?]

    Il tua pour Mussolini et pour Franco

     

    Il fut l'âme damnée d'Eugène Deloncle, le fondateur de la Cagoule. son épopée sanglante débuta le 6 février 1934.

    A la tête d'une section parisienne des Camelots du roi, Jean Filliol conduisit l'assaut manqué contre la Chambre des députés.

     

    Ayant outrepassé les consignes, il fut exclu de l'Action française.

     

    Avec Deloncle, autre dissident du mouvement royaliste, il fonda alors le Parti national révolutionnaire. inquiétés par les policiers, les deux hommes optèrent ensuite pour la clandestinité au sein du Comité secret d'action révolutionnaire (CSAR).

     

    Vite rebaptisée la «Cagoule», cette organisation structurée cherchait à entraîner l'armée dans un putsch militaire contre la république, en multipliant attentats et assassinats.

     

    En échange de mitraillettes Beretta, Filliol tua pour le compte de Mussolini deux antifascistes réfugiés en Normandie, puis il œuvra pour l'Espagne franquiste, où il se mit un temps au vert.

     

    rentré en France, il intégra le Mouvement social révolutionnaire que Deloncle venait de créer. Accusé par Vichy d'avoir fomenté une tentative d'assassinat contre Pierre Laval et Marcel Déat, il fut arrêté, puis interné près de Limoges.

     

    C'est Darnand, secrétaire d'Etat au maintien de l'ordre, qui le fit libérer début 1944 pour l'affecter à la Milice engagée en Limousin contre le maquis de Georges Guingouin. Filliol aurait alors indiqué aux SS de la division Das Reich le village d'Oradour-sur-Glane comme hébergeant un maquis.

    Condamné à mort en France, il avait fui en Espagne, où il y travailla pour L'Oréal, multinationale dont le fondateur Eugène Schueller était proche des Cagoulards. Puis on perdit sa trace.

    ----------------------
    ==> Article tiré du magazine GEO Histoire n°16,

    "La France sous l'Occupation" (sept. 2011) 

     

     

     


    En savoir plus sur http://www.geo.fr/photos/reportages-geo/seconde-guerre-mondiale-collaboration-ils-ont-pactise-avec-le-diable-127071#A8iRdOgHB4X4K3px.99

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    L’homme du mystère

     

    1963.

    Un proche de confiance d’André Malraux, André Malraux (1901 – 1976, romancier français et homme politique étonnant), alors ministre des Affaires Culturelles, aurait instruit une demande d’informations concernant des documents historiques et archives à propos du secteur de Rouen et alentours.

     

    Connu sous la référence de ‘Lazare’, ce dossier semblait tenir à cœur monsieur Malraux qui aurait souhaité la plus grande discrétion dans cette affaire.

     

    Ainsi auraient été rassemblés des écrits importants sur certains aspects du passé historique de Rouen, de ses lointaines origines jusqu’au 17e S.

     

     

    L’énigme du dossier Lazare :

     

    Le dossier ‘Lazare’ aurait fait pour la circonstance, et c’est une innovation en la matière, partiellement appel à des archives et collections privées (Maurin, Bautre, Perchaud-Vattoux, Joceran Urachet et Cobourg).

     

    Le 24 mars 1965 l’étude documentaire fut déclarée close et le dossier ‘Lazare’ classé ‘sans suite’ brutalement sans la moindre explication… Tout aurait dû, et pu, en rester à ce constat d’archiviste. Et pourtant! Pourtant le dossier ‘Lazare’ ne sera jamais officiellement répertorié.

     

    De plus, l’identité de ce ‘proche collaborateur de confiance’ de Monsieur Malraux ne sera jamais connue. Mais plus insolite encore :

     

    les responsables chargés de constituer et instruire ce dossier fantôme, messieurs Henri Cabanaret et Christian Eylauth, semblaient être inconnus des registres du personnel des Affaires Culturelles, ni même inscrits aux intervenants extérieurs ou ponctuels.

     

    On ne retrouvera jamais leur trace…

     

    si tant est que ces identités soient réelles et bien à eux. Mais la surprise continue : le dossier ‘Lazare’ ne sera jamais retrouvé ou… accessible.

     

    ‘On’ le prétendra égaré jusqu’en 1976, puis dès le début 1977 il sera affirmé froidement que cette référence n’a jamais existé et qu’il s’agit d’une erreur d’écriture ou d’une fausse information.

     


    Observons qu’André Malraux décède à l’hôpital de Créteil le 23 novembre 1976. De fait plus personne, dès cette date, ne peut donc justifier les motifs troublants du dossier ‘Lazare’… et nous n’aurions, en toute logique, jamais dû, ou pu, avoir connaissance de cette histoire pour le moins curieuse.

     

    Pourtant, fort heureusement, un chercheur journaliste (D. REJU) semblait, à cette époque, avoir d’excellentes raisons de suivre toute cette affaire au plus près possible.

     

    Depuis ce qui reste de ses notes nous aborderons les aspects recherchés par A. Malraux dans l’Histoire de Rouen et faits insolites de son passé pouvant être liés au pourquoi de l’étrange dossier ‘Lazare’.

     

    Réju aurait réussi à retrouver l’intitulé d’un des documents ‘perdu’ et quelques passages recopiés en leurs temps:

     

    le fameux ‘Leg Martel’ dont nous retrouverons effectivement les références au long de ce travail.

     

    Mais alors... que cherchait donc monsieur le ministre André Malraux?

     

     

    Que pouvait-il y avoir de si important qui nécessite ce luxe de précautions pour le moins insolites, alors que sa fonction même lui permettait ouvertement d’aborder le sujet?

     

    Rouen

    L’occupation des rives de la Seine dans ce secteur remonte aux origines de l’Homme.

     

    Rotomagos, pour les Véliocasses, deviendra sous l’empire romains capitale d’une circonscription administrative connue sous le nom de ‘Seconde Lyonnaise’.

     

    Deuxième ville de France au 13e S., son Histoire plonge ses racines dans un passé tourmenté, violent, émaillé de personnages et d’événements tous plus insolites et énigmatiques les uns que les autres.

     

    Peut-être est-ce passé étrange que souhaitait étudié Monsieur Malraux?


    Mais plus intéressant encore:

    C’est à Rouen que Chilpéric 1er célébrait ses noces, en 560, avec Galwinte.

     

    A cette occasion il en aurait profité, selon la chronique de Dom Quarin (720), pour dissimuler des biens de grande valeur dans une abbaye locale.

     

    Ce même texte affirme que l’évêque Prétextat savait l’emplacement du royal dépôt.

     

    On peut alors se demander si Frédégonde le fera exécuter, dans sa cathédrale, pour être la seule à connaître la cache fabuleuse ou, comme le prétendent les historiens, pour avoir célébré le mariage de Sigebert et Brunehaut en 566.

     

    Détail bien sûr, mais qui pourrait avoir son importance dans d’autres affaires où Sigebert prend une place prépondérante...dans l’énigme des rois mérovingiens par exemple.


    Puis Rouen sera le théâtre de combats incessants. D’abord contre les Normands (841-876), puis sous l’autorité des Ducs de Normandie jusqu’à ce que Philippe Auguste l’enlève aux Anglais en 1204… rien n’épargnera la cité sur les murs de laquelle une multitude de noms et faits historiques s’inscriront en lettres de sang :

    Alain Blanchard (1419), Jeanne d’Arc (1431), Charles VII (1449), Antoine de Bourbon, Montgomery, François de Guise (1562), Henry III (1588)… et ainsi jusqu’aux redoutables bombardements de 1940. La ville se relèvera toujours avec force et courage de ces dévastations.

     

    Mais Rouen retint-il l’attention d’André Malraux pour ces seules raisons?

     

    Probablement pas.

     

    Observons, à présent, l’aspect ‘trésoraire’ de cette cité.

     

    Vers 1970, des ouvriers, à Fécamp, découvrent un vase contenant pas moins de trois mille pièces d’or.

     

    Ils viennent de mettre à jour le trésor des ducs de Normandie.

     

     

    Les experts supposèrent qu’il s’agissait d’un des plus importants trésors mis à jour.

     

     

    De la source Gaalor aux Nazis...

    Le donjon restera le seul vestige sous le nom de ‘Tour Jeanne d’Arc’ par analogie avec la tour (détruite) où elle était captive.

     

    On sait que le donjon contenait un puits très profond alimenté par la source Gaalor. Durant la dernière guerre la Gestapo s’installe en ces lieux et fait creuser une galerie au bas du puits… pour le raccorder aux égouts médiévaux.

     

    Cet intérêt pour les travaux d’égouts de la part des Nazis est une chose assez inhabituelle pour que l’on en cherche la véritable raison.

     

     

    Une réflexion simple serait à faire et qui pourrait bien apporter de nouvelles pistes à cette énigme : Superposer le vieux tracé de Château-Bouvreuil avec le cadastre actuel. Le report se trouverait dans un secteur délimité par les rues Jeanne d’Arc, Philippe-Auguste, rue du Donjon et Morand.

     

    Selon toute logique le butin huguenot pourrait se situer dans ce périmètre. Les fouilles archéologiques de 1907 mirent à jour les fondations de la ‘Tour de la Pucelle’… que l’on peut toujours voir dans la cour du 102 rue Jeanne d’Arc.

     


    Plus près de nous, vers 1967, des travaux de terrassement dégagèrent une galerie souterraine vers la rue du donjon.

     

    Deux ouvriers y descendront et auront le temps de remonter 2 pierres plates sur lesquelles figure la gravure de deux plantigrades tirant sur une sorte d’ovale rayonnant (Retain) ; un amateur y descendra aussi et y réalisera plusieurs clichés photographiques.

     

    Si l’on en croit le vieux texte ‘Leg Martel’, la superposition des tracés, et les découvertes fortuites dans certaines autres caves “ ly cavave ou imanse et moult thrésor pose ” pourrait se situer dans le secteur défini par la rue du Donjon et rue Philippe Auguste à une profondeur relativement accessible, et dans la direction des fameux égouts dégagés par les Nazis…

     

     

    Le savoir de Frédégonde

    A ce trésor s’en rajouterait un autre. Il serait question, en résumé, à nouveau de la cache utilisée par Chilpéric. Il est clairement précisé que ce prince usa d’une sorte de tombe royale (notons cependant qu’aucun roi ne fut enseveli officiellement à Rouen à cette époque) où se trouverait la ‘coiffe’ (ou couronne) du mythique roi ‘Artus’ (sans h).

     

    Si l ‘on considère qu’il y a analogie entre Arthus (celui des romans) et le symbole de l’Ours (plantigrade), les pierres gravées de la galerie rue du Donjon prennent ici toute leur valeur! Si la déduction est séduisante et simple, il faut pourtant reconnaître qu’aucune tradition, ou textes, ne font mention de la ‘coiffe’ d’Artus, et encore moins de Rouen dans les romans arthuriens… à moins bien sûr que cette chevaleresque relique puisse avoir un rapport avec le légendaire dépôt de Chilpéric (lien avec l’Ariège ?) dont le secret aurait été scellé par le silence de Prétextat imposé par le crime de Frédégonde?

     

    Si tel était le cas il serait possible que monsieur Malraux en ait eu connaissance par sa fonction, et qu’il ait également pu concevoir une suite sous... Gisors comme nous le verrons plus loin?

     

    Des souterrains ésotériques de Rouen à l’église templière de Montsaunès?

     

    Le tout rejoindrait-il une étrange tradition oubliée, ou occultée, liée à la ville de Rouen et qui se résumant à ceci : au début était la pierre et Mitra. Le fer des dieux traça la première église et mit sous terre la pierre mithraïque sans la détruire par l’intervention de St Marty.

     

    Puis le fer devint l’articulation d’ouverture sur la clarté divine grâce au passage obligé sous l’égide de St Christophe-Loup.

     

    Ce dernier animal totémique se superposa à l’Ours d’Artus et à sa couronne rayonnante. Avec un tel canevas rien d’étonnant si les dépôts, et la crypte de Notre-Dame, se placent sous le signe du sacré et divin. Rien d’étonnant, non plus, à ce que Chilpéric I choisisse ce lieu pour y entreposer ‘certains biens’ qui deviennent alors des ‘biens certains’; ni non plus à ce que le silence, seul, protège et recouvre ce secret à jamais enseveli… Enfin encore un petit détail :

     

    c’est le 22 mai 1814 qu’au cours de travaux, rue St Romain, fut mis à jour une sorte d’oratoire souterrain de petite dimension. Le propriétaire des lieux ne s’en émut pas outre mesure car la cavité ne contenait que peu de choses.

     

    C’est un de ses amis, E. Coudan, qui en fera un croquis complet et relèvera sur la paroi Ouest un bas-relief dont il laissera un ‘frotté’ bien lisible représentant une pesée des âmes sous la directive d’une créature à tête de chacal (avec les oreilles pointues et dressées). En France, à notre connaissance, ce serait le deuxième site religieux, avec l’église

    templière de Montsaunès, où cette représentation fut réalisée.

     

     

    Volonté d’illustrer une ‘Eglise d’Orient’, une déviation de la tradition, une fantaisie ponctuelle… ou une mémorisation d’un détail essentiel d’une connaissance gênante ou occultée ?...

    recherché par André Malraux!

     

     

    Le Saint Objet N° 431

    Mais ceci est une autre histoire.

     

    Une autre histoire de Rouen - recherchée pour le dossier Lazare- ayant pour dernier témoin la fameuse ‘Capsule Reliquaire’ ne contenant pas moins que les reliques : du Mont Calvaire, du Sépulcre, de la table de la cène, de la pierre du Mont Calvaire, de l’éponge, et, en rajout, de l’Irlandais St Eude !

     

    On croit rêver devant ce reliquaire formidable d’inspiration byzantine, donc orientale, et, ajoute une autre tradition, sous l’impulsion de l’Ordre du temple.

     

    La retouche de la Capsule daterait de 1312 (Répertoire manuscrit- A. Deville – 1842) Le saint objet était toujours déposé au Musée Départemental des Antiquités en 1842 sous le n° 431. Mais à bien y réfléchir… les reliques ‘du Mont Calvaire’, ‘du Sépulcre’, ‘de la Table de la Cène’, de la Pierre du Mont Calvaire et d’un saint irlandais… ne nous font elles pas songer irrésistiblement à certains détails du passé de Périllos ?

     

    La veille du 13 octobre 1307

    A ce propos revenons à la veille du 13 octobre 1307. Les dignitaires de l’ordre ‘savaient’ l’arrestation massive prévue pour ce jour fatidique.

     

    Il leur fallait mettre à l’abri les documents et valeurs tenues dans l’enclos du Temple de Paris. Donc, le 12 octobre 1307, trois chariots escortés solidement de ‘cinquante chevaux’ quittent Paris en direction de la côte.

     

    Ce sont les archives et les coffres contenant le trésor du Grand Visiteur de France qui fuient vers… ‘18 navires’ de l’Ordre.

     

    Ce récit est authentifié par la déposition de Jean de Chalon du Temple de Nemours, faite devant le pape fin juin 1308. Cette déposition (archives du Vatican), porterait la cote “Register AVEN, N°48 Benedicti XII, Tome I, folio 448-45”. Si un tel sauvetage était prévu, la seule et plus rapide route vers la côte, passe par Rouen pour atteindre le Tréport.

     

    L’ordre utilisa t’il cette voie malgré les risques d’une surveillance accrue des hommes de Nogaret ?

     

    Au point où ils en étaient les Templiers pouvaient courir ce risque.

     

    Mais voilà… les chariots se volatiliseront, et nul ne saura ce qu’ils sont devenus. Deux solutions seulement, dans ce cas, peuvent être retenues.

     

    D’abord un passage en force et l’embarquement au Tréport (canton d’Eu et... retour au fameux cabochon reliquaire?) en utilisant la route templière de Rouen.

     

    Ensuite un arrêt plus sûr, et inattendu, dans le secteur de Rouen : la tradition, et

    Gérard de Sède, opteront pour le dépôt du trésor à Gisors, c’est à dire à peu de distance de Rouen.

     

     

    Où il est maintenant question de Gisors !

    Maintenant restons à notre époque et sur une autre action du ministre A. Malraux. Arrivé à Gisors, en 1929, un certain Roger Lhomoy y conduira des recherches, certain de savoir que le formidable secret dort sous le donjon de Gisors.

     

    Ici encore les Nazis sont déjà passés et ont cherché quelque chose…

     

    En 1946 Lhomoy déclare en mairie avoir découvert une crypte contenant 30 coffres. L’homme sera renvoyé et sommé de ne plus poursuivre ses ‘délires’…

     

    Mais ce chercheur obstiné poursuit ses travaux, jugés par tous comme l’œuvre d’un déséquilibré, qu’il abandonnera définitivement un peu plus tard..

     

    Pourtant, en 1962, les Affaires Culturelles, sur ordre de son ministre André Malraux, fait poser les scellés sur le donjon de Gisors.

     

     

    L’étrange intervention de ‘la grande muette’

    Puis fin septembre ce Ministère ordonne à un régiment du Génie d’entreprendre des fouilles pour retrouver et “mettre à jour les vestiges d’une ancienne civilisation inconnue”. Cette définition à de quoi laisser perplexe car d’une part on peut se demander ce qu’est cette dite civilisation... ensuite pourquoi, et sur quelle information, elle est qualifiée d’inconnue...

     

    car si on semble tout ignorer d’elle, comment André Malraux en sait-il l’existence???? !

     

    La suite est remarquable et Monsieur A. Malraux suivra l’affaire avec le plus vif intérêt: les journalistes seront tenus à l’écart de certains détails et la télévision ne sera jamais autorisée à filmer les fouilles.

     

    Quant à la Franc-Maçonnerie, qui curieusement s’intéressera de très près à cette affaire, ses responsables déclareront que cette énigme ne “regarde pas le grand public” !

     

    Sur quels critères ces dignitaires pouvaient-ils s’appuyer pour affirmer une telle chose?

     


    Quoiqu’il en soit le 10 février 1964 le 12e Régiment du Génie entame les fouilles du donjon et monsieur Malraux, le 12 mars, annoncera le résultat négatif des recherches.

     

    On note, dans les rapports de fouilles, que nulle part on ne retrouvera le terme ‘civilisation inconnue’.

     

    Pire encore, les résultat seront rendus de manière laconique en affirmant plus simplement ‘qu’il n’y a rien sous la motte féodale de Gisors’... On ne peut que souligner dans ces comptes rendus un nombre important d’oublis, de changement d’opinion, d’incohérences et un volonté farouche à vouloir minimiser à l’extrême ce qui aurait été découvert par ce régiment du Génie.

     

    Nous pouvons sur ce registre souligner qu’habituellement les fouilles archéologiques sont confiées à des archéologues patentés ayant obligation de rendre publique des rapports complets sur leurs travaux.

     

    Or dans ce cas on ne peut qu’être surpris que ces travaux soient réalisés par des militaires, même si ceux-ci (régiment du génie) s’en acquittent correctement sur un plan technique. Cependant la démarche prendrait tout son sens si A. Malraux veut occulter ces recherches.

     

    En effet dès l’instant où nous avons à faire à l’armée et il est évident que les officiers durant toute cette mission ne laisseront rien filtrer de ce que découvre leurs hommes... et surtout les militaires sont tenus au ‘devoir de réserve’... et les rapports seront uniquement remis à l’autorité ministérielle concernée, donc jamais divulgué aux médias!

     

    On peut affirmer qu’il y a dans cette démarche d’André Malraux une volonté implacable de conserver les découvertes pour le seul usage de l’Etat... et on ne peut que supposer des raisons très graves ou capitales pour justifier un tel luxe de sécurité!


    Dans la chronologie de son passé, et de son présent, Gisors semble bien avoir suivi les mêmes constats que certains sites de Rouen, des bijoux mérovingiens aux recherches de 1950…

     

    et c’est sans doute ce que pensera Monsieur le Ministre des Affaires Culturelles en étant très ‘bienveillant’ à propos de l’énigmatique dossier ‘Lazare’ qui concernera Rouen.

     

     

    De Gisors à Salses via Rouen ?

    Mais ce n’est pas tout... Dans la foulée monsieur Malraux, après s’être intéressé à Rouen et Gisors, s’oriente tout à coup et sans explications vers la région du Languedoc.

     

    Son intérêt se porte particulièrement sur le secteur roussillonnais et la région de Salse. Il serait allé droit au but en réclamant, sans préambule, les plan les plus anciens du château de Salse, l’un des plus remarquables ouvrage d’art militaire en matière de forteresse défensive liée à l’artillerie.
    Visiblement, les documents qu’il obtient de ses services ne semblent pas le satisfaire.

     

    Il réitère sa demande en la précisant encore plus: il souhaite les tracés souterrains des arrivées d’eau du fort. Mais ces plans n’existent plus ou restent introuvables ou très incomplets.

     

    A l’évidence monsieur le Ministre ne devrait pas avoir de difficultés en réclamant rapidement des relevés réalisés sur sa demande.

     

    Pourtant il ne pourrait s’agir, même avec la plus grande minutie, que d’un relevé ‘d’état des lieux actuels’, et visiblement ce n’est pas ce qu’il cherche. Les services compétents s’aperçoivent alors que ces archives ne furent jamais en leur possession, sans doute conservées par les autorités catalanes ou espagnoles au moment du rattachement du Roussillon à la France (17ème siècle).

     

    Aussi notre ministre en place se serait-il adressé, tout naturellement à son homologue espagnol. Mais si cette démarche semble curieuse (seul intérêt pour les arrivée souterraines d’eaux sous le château) la réponse l’est encore plus! Certes sous une forme diplomatique et courtoise, le sens général de la décision du ministère espagnol peut laisser perplexe... la réponse se résumerait à l’impossibilité de donner satisfaction en raison du fait que ces informations seraient classées ‘confidentiel défense’!

     

    Jamais monsieur Malraux n’aura ses renseignements... du moins officiellement!

     

    Cet échange est tout aussi intriguant dans le sens de la demande que de la réponse.

     

    En effet ces infos sont du seul ressort de l’archéologie et il n’y a là, du moins en apparence, rien de bien mystérieux... de plus il n’y avait plus à cette époque le moindre risque de guerre sur les lieux entre l’Espagne et la France. L’énigme resterait entière...

     

    si on ne savait pas que les adductions d’eau du fort de Salse prennent leurs sources sur le secteur d’Opoul et Périllos!.. et qu’une gigantesque résurgence, toujours près de Salse, proviendrait d’un véritable fleuve souterrain dont les sources se situeraient sous Bugarach !

     

     

    Du secret détenus par quelques personnes

    Gageons que le ministère devait avoir de sérieuses raisons de s’investir dans cette affaire... raisons qui resteront sans doute à jamais sans réponses décisives.


    On sait les expériences actuelles (le satellite KEO et l’opération CHRONODROME) près du plateau de Périllos concernant un incroyable (engagé par des scientifiques) voyage dans le temps aboutissant à un rendez-vous fixé pour 50 ans le 1er mai de chaque année... ainsi que la possible existence de plusieurs sites lié à un fabuleux secret pour lequel quelques services fonctionnaires semblent avoir une certaine attention (radar météo? transformateurs d’énergies électriques parsemés discrètement? accidents d’avions?

     

    dispersion de documents administratifs anciens? surveillance étroite?).

     

    De ces constats d’actualité peut-on supposer que ces mêmes services fonctionnaires puissent être à l’affût d’informations sur le sujet depuis de longues décennies?

     

    Ou, pourquoi pas, que depuis de longs siècles un savoir ait été protégé sur ce sujet... puis qu’il se soit partiellement perdu... pour ressurgir à notre époque?...

     

    Ou encore que quelques personnages, soigneusement sélectionnés, aient été mandatés afin de poursuivre, engager ou enquêter sur ces affaires? Que ces personnages aient pu, selon leurs fonctions, disposer d’un savoir d’anticipation leur permettant de distancer, certains autres chercheurs, toujours d’une bonne longueur d’avance?.. et qu’il soit maintenant l’heure pour eux de rassembler les éléments épars de ce SAVOIR en d’anciennes caches comme... Rouen, Gisors, Falaise et enfin Salse et le secteur d’Opoul-Périllos via Rouen et Toulouse... oui, pourquoi pas?

     

     

    A Lazare des hasards de monsieur André Malraux

    Mais faute de réponses précises revenons sur quelques autres détails insolites de la vie d’André Malraux, et plus particulièrement dans ses ouvrages littéraires.


    En 1933 dans son extraordinaire ‘La Condition humaine’ (Prix Goncourt) son héros à pour nom KYO. On retiendra déjà l’étrange similitude entre ce nom et celui de l’expérience... KEO. Evidemment ce pourrait être là le seul fruit du hasard et il ne saurait être question de mystère sur un seul fait. Pourtant nous irons plus loin dans notre perplexité en lisant, dans ce livre, que la première compagne de KYO s’appelle MAY (le rendez-vous du voyage dans le temps est fixé au 1er mai!)

     

     

    Et surtout que son père a pour nom… GISORS! Ajoutons que 70 ans sépare cet ouvrage de l’affaire de Périllos et 30 ans d’intervalle avec celle de Gisors dans laquelle A. Malraux ministre en place, impliquera pour son ministère, et sans justification, l’action de l’armée... De plus ce roman essentiellement politique se déroule à Chang-hai en 1927.

     

    Or si Kyo peut, à la rigueur, être pris pour un prénom asiatique il n’en ait rien pour May et pire encore pour Gisors qui est très loin d’être un prénom commun en extrême orient! Prémonition? Savoir d’initié?… Le hasard?… ou… ‘Lazare’ et son symbole de résurrection?

     

    Autre surprise: sur ce registre nous ajouterons qu’en 1974 André Malraux signera un ouvrage intitulé LAZARE…

     

    Un critique dira à ce sujet que « la réussite du roman d’A. Malraux tient à un jeu subtil entre l’illusion réaliste et les références symboliques ».

     

     

    Des trésors et une énigmes oubliés

    Toujours est-il que ce ministre des Affaires Culturelles s’intéressa principalement, et bien curieusement, à l’archéologie et à l’Histoire de nos trois sites : Gisors, Rouen et Salses.

     

    Une rumeur persistante relate que lors des fouilles sous le château de Gisors, contrairement à l’affirmation du ministère en fonction, les militaires aient découvert quatre coffres dont le contenu aurait servi, alors, au Général de Gaulle pour s’acquitter d’une dette vis-à-vis des Etats-Unis...

     

    Selon Réju et Hutin, André Malraux aurait été appréhendé depuis longtemps par une poignée de ‘dirigeants discrets’, puis nommé ministre afin d’être lancé sur les traces d’un fabuleux ensemble comprenant un colossal trésor monétaire agrémenté d’un savoir inexprimable et d’un secret capable de déstabiliser l’ordre du monde...

     

    Si le trésor monétaire de Gisors pouvait être celui du Temple, qu’en était-il de celui de Rouen et enfin de celui de Salses et Opoul-Périllos? Ce dernier contiendrait-il un mortel secret lié à la religion ?...

     


    Tout porte à penser que monsieur Malraux eut accès, par sa fonction et ses pouvoirs, à d’exceptionnelles informations.

     

    Rouen ne pouvait qu’être le prolongement logique de l’affaire de Gisors.

     

    Mais cette fois il semblerait que ‘certaines personnes’ l’aient précédé et mis en sécurité (hélas hors d’atteinte des chercheurs) des éléments pouvant déboucher sur des découvertes ‘trésoraires’ et historiques hors paire ou très gênantes.

     

    Peut-être ces éléments d’archives pouvaient permettre la découverte du trésor des huguenots, celui de Chilpéric I, de la couronne d’Arthus, du secret des épées de Jeanne d’Arc, de celui des Gouliards, de celui de l’Ordre du Temple... ou d’un autre savoir les dépassant tous. Avec sans doute, ce que nous ne saurons jamais sur ces mystères, Rouen et Gisors se refermèrent sur ses formidables énigmes.


    Il restera enfin à souligner cet étrange détail concernant d’autres écrits d’André Malraux.

     

    En effet on peut se demander ce qu’il voulait sous entendre dans ses ‘Antimémoires’

    et ‘La corde et les Souris’ lorsqu’il fait dire, par le récit d’un vieux moine,

    que le ‘Christ-Jésus’ (et non Jésus-Christ!!!) aurait voulu naître en Espagne...

     

    et d’ajouter qu’au dessus des victimes de l’injustice en cette région envié par Jésus s’élèverait une étoile jusque là jamais vue.

     

    De quelle métaphore, ou de quelle étoile André Malraux voulait faire état dans cet écrit???

     

     

    Le lecteur, s’il engage des recherches, aura la surprise d’éprouver de grandes difficultés à retrouver les informations ayant servi à ce présent travail.

     

    De toute évidence bien des personnes supposaient suffisante la clôture du dossier ‘Lazare’ en 1965, et l’effacement de toutes ses traces dès 1977. C’était sans compter sur les travaux de Daniel Réju et surtout Serge Hutin.

     

    De plus ce dernier avait des raisons majeures de s’intéresser à cette action.

     

     

    C’est par ces deux personnes que nous obtenions les copies des documents qui resteront bizarrement ‘mal aiguillés’ tout au cours de l’instruction fantôme de ce curieux dossier.

     

    D’autre part, il reste des informations, non effacées, sur l’intérêt de Monsieur A. Malraux, en son temps ministre des Affaires culturelles, à propos de Salses.

     

    C’est depuis ce dernier dossier qu’actuellement se prépare un travail qui pourrait prochainement éclairer l’énigme de Rouen sous un jour nouveau, cette fois sans aucun risque d’effacement ou d’égarement. Nous saurons, alors, les raisons finales du dossier ‘Lazare’ et ses diverses ramifications dans plusieurs domaines de plus en plus d’actualité…
    Enfin, au moment de conclure il reste à donner une dernière information qui peut prendre toute son importance ici.

     

    Rouen fut le berceau de Maurice Leblanc (1864-1941) auteur des célèbres romans

    ‘d’Arsène Lupin’; il engagea une correspondance avec deux personnes de Rivesaltes S. Baso et M. Pounet) et demanda de nombreux détails historiques et archéologiques sur le Roussillon et Salses! M. Leblanc disposait-il d’informations

    sur le sujet Lazare-Rouen-Roussillon ?

     

    Tout porterait à le croire, de plus il semble que personne ne songea à en effacer les détails ni les correspondances. Car pour une fois il est possible que… ce ne soit pas une autre histoire mais celle que l’on tente de nous dissimuler depuis de nombreux siècles.
    Mais au fait… que cherchait monsieur André Malraux près d’une certaine madame veuve Kikoff, à Rennes-le-Château

     

    qui savait une importante partie du secret de Marie Denarnaud contenu, à l’époque de Bérenger Saunière, paraît-il dans une partie du faux-plafond de la chambre de l’abbé ???

     

    Une histoire de l’Histoire ?

    André Douzet

    2007

     

    Sources / 

    http://www.societe-perillos.com/malraux.html

     

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    Maurice Papon et  son avocat Me Jean-Marc Varaut

     

    Maurice Papon (né à Gretz-Armainvilliers le 3 septembre 1910 – mort à Pontault-Combault le 17 février 2007) est un homme politique et haut-fonctionnaire français, condamné en 1998 pour complicité de crimes contre l'humanité pour des actes commis alors qu'il était secrétaire général de la préfecture de Gironde entre 1942 et 1944, sous l'occupation allemande.

     Papon Maurice

     

    Papon Maurice
    Cette affaire judiciaire avait commencé en 1981, après que Maurice Papon eut été ministre du Budget dans le gouvernement Barre. Préfet de police de Paris à partir de mars 1958, il a également été impliqué dans la répression sanglante de la manifestation du 17 octobre 1961 organisée par le FLN, et dans celle du 8 février 1962, organisée par le PCF pour protester contre l'OAS, connue sous le nom de l'affaire de la station de métro Charonne. Fils de notable, Maurice Papon passe une partie de sa jeunesse à Gretz-Armainvilliers, dans la maison familiale où il est né. Son père, Arthur Papon, premier clerc à l'étude de Me Aulagnier, fonde la Société française des verreries champenoises et sa mère se consacre à son éducation. Maurice Papon a 9 ans lorsque son père, de centre-gauche, devient maire de Gretz, poste qu'il conserve jusqu'en 1937 et qu'il complète par celui de conseiller général du canton de Tournan-en-Brie et de président de ce même conseil en 1937.
    Après des études secondaires à Paris, au lycée Montaigne et au lycée Louis-le-Grand, Maurice Papon fait des études de droit et de lettres, milite à la Ligue d'action universitaire républicaine et socialiste aux côtés de Pierre Mendès France. Il est introduit par son père auprès d'amis politiques députés, très influents dans le Parti radical : il est ainsi membre du cabinet de Jacques-Louis Dumesnil, ministre de l'Air dans les trois gouvernements Laval de 1931 à 1932. En 1932-1933, il effectue son service militaire : 6 mois de formation au peloton des élèves officiers de réserve de Saint-Cyr, puis officier au 2e régiment d'infanterie coloniale, à la caserne des Tourelles à Paris, dans la compagnie d'instruction.
    Il prépare le concours de l'Inspection générale des finances mais échoue. Marié, père d'une petite fille, il se présente au concours de rédacteur au ministère de l'Intérieur en 1935 pour subvenir au besoin de sa famille. Admis bien placé, il choisit Paris et il est affecté à l'Administration départementale et communale, où il fait la connaissance de Maurice Sabatier, alors directeur adjoint. Il est rapidement détaché auprès de François de Tessan, secrétaire d’État dans les deux gouvernements Léon Blum et les deux gouvernements Camille Chautemps. Puis il réintègre l'Administration départementale et communale. Il publie des articles dans Le peuple de la Brie, dont le directeur politique est François de Tessan. Ce dernier lui avait confié l'examen des questions marocaines. En 1938 et 1939, il écrit aussi dans Le Jacobin, journal bimensuel des jeunes radicaux dont le rédacteur en chef est Jacques Mitterrand. Il écrit aussi dans le Journal de la démocratie et dans La République de Seine-et-Marne, organe du parti républicain radical.
    Mobilisé en septembre 1939 au 2e régiment d'infanterie coloniale à Brest, il s'occupe d'intendance et s'ennuie. Il se porte alors volontaire pour le Proche-Orient, où opère le 2e R.I.C.. Il est envoyé à Tripoli, puis, pour les services de renseignement, il commande en mars 1940 le poste de Ras el Aïn, où il étudie l'Islam. Après l'Armistice, Maurice Sabatier qui, après avoir été préfet en province, est devenu directeur de l'Administration départementale et communale qui s'est repliée à Vichy, réclame sa présence. Il est rapatrié en France pour raisons de santé en octobre 1940 et rejoint son corps d'affectation en tant que sous-préfet de 1re classe. Quand Maurice Sabatier est nommé secrétaire général pour l'Administration en février 1941, il entraine Maurice Papon qui devient son directeur de cabinet.
    Maurice Papon est nommé le 1er juin 1942 secrétaire général de la préfecture de la Gironde. En janvier 1942, à la Conférence de Wannsee, les nazis avaient mis au point les grandes lignes des déportations massives des Juifs d'Europe occidentale vers les camps d'extermination. Le premier convoi de déportés quitta la France en mars 1942 mais l'intensification des déportations fut consécutive à un voyage de Reinhard Heydrich en France en mai 1942 et aux accords Bousquet, Secrétaire général de la police du régime de Vichy et Oberg, chef supérieur des SS et de la police allemande en France, pour la collaboration de la police française à la déportation des Juifs étrangers. En région parisienne, la rafle du Vel d'Hiv débuta le 16 juillet 1942. En dehors de la région parisienne, la principale concentration de Juifs était en Gironde, avec 1 884 Juifs recensés et 3 000 avec les départements limitrophes. Les préparatifs s'effectuèrent à partir du 2 juillet 1942 sous la direction du nouveau secrétaire général à la préfecture, du chef de service des questions juives, Pierre Garat et du capitaine SS Doberschutz. Les rafles de Bordeaux débutent le 15 juillet 1942 et durent deux jours ; 171 personnes font partie du premier convoi de Bordeaux vers Drancy.
    L'un des enjeux du procès Papon, en 1997, a été de déterminer les responsabilités exactes des différents intervenants et en particulier celles de l'accusé. Maurice Sabatier a le titre de préfet régional. Maurice Papon est directement placé sous ses ordres et chapeaute cinq divisions de la préfecture et un Service des questions juives, pour lequel il a la délégation de signature. Ce service, dirigé par Pierre Garat, est chargé d'assurer la partie administrative des décisions de la délégation régionale du Commissariat général aux questions juives, dont celles de son SEC, Service d'Enquête et de Contrôle, c'est-à-dire la gestion du fichier juif. Il ne dépend pas du CGQJ, ni du SEC, il est chargé de les contrôler pour le compte du préfet. On ne trouve pas trace d'un tel service dans aucun autre département. De juillet 1942 à juin 1944, 12 convois transportent de Bordeaux à Drancy, près de 1 600 Juifs qui sont ensuite acheminés vers Auschwitz. Parmi les 1 600 déportés, un certain nombre a été arrêté en tentant de franchir la Ligne de démarcation, alors que d'autres, établis en Gironde et dans les départements limitrophes avaient été répertoriés par le service des questions juives.
    À partir de 1943 et surtout en 1944, Papon est en contact avec des réseaux de résistance appartenant à la famille que l'historien Jean-Pierre Azéma qualifie de vichysto-résistants, c'est-à-dire de « Français qui ont dans un premier temps, cru en la Révolution nationale, ont souvent servi le régime, mais sont ensuite entrés en résistance sans esprit de retour ». Le degré d'implication de Maurice Papon dans la Résistance a été une question accessoirement débattue au procès de 1997. Il est incontestable que Maurice Papon a hébergé à plusieurs reprises Roger-Samuel Bloch, un fonctionnaire juif radié et membre du réseau Marco-Kléber, lié aux services de renseignement de l'armée de terre. Il a également rendu des services au réseau Jade-Amicol, qui travaillait pour le compte de Intelligence service. Début juin 1944, c'est Roger-Samuel Bloch qui conseille à Gaston Cusin, nommé par de Gaulle Commissaire de la République, mais encore clandestin, à faire appel aux services de Papon qui aide Cusin pendant les trois mois précédant la libération de Bordeaux. Sorti de la clandestinité, Cusin demande à Papon d'être son directeur de cabinet.
    Maurice Papon avait été porté au plus haut grade de sous-préfet : hors classe, le 1er février 1942 et, étant à Bordeaux, avait refusé du gouvernement Laval trois promotions qui lui auraient valu le rang de préfet : adjoint au secrétaire général de la Police en zone Sud en mai 1943, préfet du Lot en novembre 1943 et préfet des Landes en janvier 1944. Le 23 août 1944, Gaston Cusin le nomme préfet des Landes pour prendre rang de préfet, puis le nomme son directeur de cabinet, auquel il veut déléguer son autorité sur les préfets de la région de Bordeaux. Maurice Papon est directeur de cabinet des trois commissaires régionaux de la République successifs : Gaston Cusin, Jacques Soustelle et Maurice Bourgès-Maunoury. Ces nominations furent contestées par le Comité de Libération (CDL) de Bordeaux. Maurice Papon, ayant été mis en expectative comme tous les fonctionnaires ayant servi sous Vichy, le Comité d'épuration du corps préfectoral, sous la présidence de Jean-Jean, confirme ces nominations le 6 décembre 1944, jugeant les contestations du CDL de Bordeaux non légitimes.
    Il quitte Bordeaux pour raisons médicales. Remis sur pied, il est intégré aux services centraux du ministère de l'Intérieur. Chargé de la sous-direction de l’Algérie le 26 octobre 1945. Sous l'autorité de Hass-Picard, directeur des Affaires générales du ministère, il doit renseigner le ministre Adrien Tixier sur la répression qui sévit en Algérie à la suite des soulèvements de Sétif et Guelma, et qui scandalise le ministre. Maurice Papon est nommé chef de cabinet du secrétaire d'État à l'Intérieur Jean Biondi le 26 janvier 1946. Sous l'autorité d'Adrien Tixier, d'André Le Troquer et de Jean Biondi, Maurice Papon est chargé de la rédaction du projet de loi d'amnistie qui sera votée le 9 mars 1946. Nommé préfet de Corse le 8 janvier 1946, il est confronté à une très forte insécurité due au surarmement des Corses. Il s'implique dans le développement économique de la Corse et facilite, sous l'autorité de Jules Moch devenu ministre, le transit par la Corse du trafic aérien clandestin d'armes qui permet au jeune État d'Israël de survivre.
    Nommé par Jules Moch préfet de Constantine le 17 septembre 1949, il contribue à calmer les esprits et à combler le fossé entre les communautés européenne et musulmane, fossé creusé par les évènements de Sétif et Guelma. Entre décembre 1951 et 1954, Papon est promu au poste de secrétaire général de la Préfecture de police, alors dirigée par Jean Baylot. On assiste durant cette période à un gonflement de l'immigration algérienne en France, qui atteint 210 000 personnes en 1954. Les nationalistes du MTLD sont très actifs parmi cette population. Le 14 juillet 1951, avant l'arrivée de Papon, 10 000 manifestants algériens marchent à travers Paris en brandissant le portrait de Messali Hadj. Le contrôle et la répression de l'agitation messaliste fait partie du travail de la préfecture de police. Les incidents violents sont nombreux, comme le 14 juillet 1953, où la police tire sur un cortège d'Algériens qui défile aux côtés de la gauche mais dans un cortège séparé. Il y a 7 morts.
    Le 2 juillet 1954, Maurice Papon est nommé par Pierre Mendès-France secrétaire général du protectorat du Maroc. Sous l'autorité du résident général Francis Lacoste, nommé par le gouvernement précédent, le Maroc vit une période troublée qui mènera à l'indépendance. Papon continue à correspondre avec René Mayer qui votera plus tard la chute du gouvernement Pierre Mendès France à cause de leur désaccord sur la CED. Gilbert Grandval, nommé par le gouvernement Edgar Faure, arrive au Maroc avec une équipe complète formée en France, et Maurice Papon se retrouve sans affectation. Maurice Papon obtient, grâce à René Mayer, un entretien avec Edgar Faure qui le recase au secrétariat d'État aux Affaires algériennes, à compter du 2 février 1956. Malgré tous ses efforts pour être muté à la CECA, il accepte de retourner en 1956 à Constantine en constatant : « puisque personne ne veut aller en Algérie, j'y retournerai Inch Allah ! » Alors que la guerre d'Algérie sévit depuis un an et demie, Maurice Papon « a joué un grand rôle dans l'Est algérien de 1956 à 1958 », selon l'historien Jean-Luc Einaudi. Il est nommé inspecteur général de l'administration en mission extraordinaire (IGAME), c'est-à-dire préfet régional pour l'est de l'Algérie, le département de Constantine venant d'être découpé en quatre départements : Constantine, Bone, Sétif et Batna.
    En mars 1957, il crée la Section administrative urbaine (SAU), constituée d'agents arabophones ou berbérophones, chargés de nouer des liens avec les habitants des bidonvilles. Les agents de la SAU montent des programmes de relogement, fournissent des papiers d'identité et recueillent des informations visant à identifier les réseaux du FLN. Papon crée le « Centre de renseignements et d'action » (CRA) chargé d'opérations policières, qui intègre dans une structure unifiée différents organismes de l'armée, de la gendarmerie, de la SAU et de la police civile. L'objectif est de centraliser les informations, puis d'étudier les actions à mettre en œuvre et d'envoyer des commandos spéciaux formés de harkis, de CRS ou de gendarmes pour procéder aux arrestations. Le CRA sera généralisé dans toute l'Algérie. Papon l'adaptera aussi à Paris, à partir de 1958, sous la forme du « Service de coordination des affaires algériennes ».
    Partisan d'une approche psychologique de l'action contre le FLN, il se plaint du changement continuel de général commandant la division de Constantine et juge que les camps de regroupement sont trop loin des terres cultivées. Il reçoit la croix de la Valeur Militaire des mains du ministre Robert Lacoste, crée une assemblée régionale de l'Est algérien, fait accepter que le maire de Constantine, où les musulmans sont majoritaires, soit musulman, et créé une Cour d'appel à Constantine alors qu'il n'y avait avant qu'une seule cour d'appel, à Alger, pour neuf millions d'habitants. Il prend comme sous-préfet Mahdi Belhaddad, qui lui a parlé de la Ferme d'Améziane, où sévit la torture. Pour lutter contre les attaques terroristes, Papon met en œuvre les mêmes techniques que celles utilisées à Alger : déploiement des « détachements opérationnels de protection » (DOP) spécialisés dans les interrogatoires, c'est-à-dire la torture.
    En mars 1958, Maurice Papon est nommé préfet de police de Paris sur la recommandation de Maurice Bourgès-Maunoury, alors ministre de la Défense nationale, qui avait été Commissaire régional de la République à Bordeaux en 1945. Quand il descend de l'avion qui le ramène de Constantine, il passe pour un homme qui connait particulièrement bien le problème de l'Algérie et sur lequel on peut compter pour faire face à une crise qui menacerait la République. A la chute du gouvernement Félix Gaillard, il refuse à Pierre Pflimlin le ministère de l'Algérie, refus jugé inquiétant par la classe politique. Ce refus, mais plus encore le soutien de Jules Moch, ministre de l'Intérieur juste avant l'arrivée au pouvoir du général de Gaulle, lui valurent son maintien en fonction par la Ve République. En juillet 1961, il reçoit des mains de Charles de Gaulle la croix de commandeur de la Légion d'honneur. Lorsqu'en 1967, Maurice Grimaud remplace Papon à la préfecture de police, le général de Gaulle dit à Grimaud : « Vous avez là un poste très important et exposé. Il y faut beaucoup de sang-froid et d'autorité. Vous succédez à un homme qui l'a occupé de façon considérable. »
    À l'origine du remplacement du préfet André Lahillonne par Papon, il y avait eu la manifestation du 13 mars où, pour protester contre l'incapacité de l'administration à verser des primes de risque, quelque 2 000 policiers s'étaient dirigés vers l'Assemblée nationale aux cris de « Dides au pouvoir ! », « Fellagas assassins ! ». La principale mission confiée au nouveau préfet de police est d'imprimer un nouvel élan à la lutte contre le FLN dans la capitale. Ses diverses affectations depuis 1945 l'avaient particulièrement bien préparé à cette tâche.
    En 1959, un recensement de la préfecture dénombra 131 819 Algériens dans le département de la Seine. Ils sont 152 000 en 1961 dont 8 000 femmes et 29 000 enfants. En août 1958, la Fédération de France du F.L.N. veut ouvrir un « second front » en France en vue de paralyser les forces militaires françaises en attaquant la police et des cibles stratégiques, mais depuis le début de la guerre, l'objectif constant de la Fédération de France du FLN n'est pas seulement la constitution d'un réseau clandestin de militants dévoués et efficaces, mais aussi d'exercer un contrôle absolu sur la population. Ce contrôle lui permet d'apparaître comme le seul interlocuteur valable pour représenter le peuple algérien, et il lui faut pour cela éliminer son rival, le MNA, organisation politico-militaire dirigée par Messali Hadj qui a remplacé le MTLD en 1954. Il permet également de collecter un maximum de fonds au moyen d'un impôt auquel sont assujettis tous les travailleurs algériens et qui peut représenter environ 8 % de leurs salaires.
    Le MNA est pratiquement éliminé à Paris en 1960 à l'issue d'une guerre intestine sanglante. À Paris, le poids politique du FLN est exceptionnel grâce aux contacts avec les syndicats et les partis politiques dont peuvent disposer les immigrés travaillant dans les secteurs industriels avancés, grâce aussi au groupe d'étudiants et d'intellectuels d'une grande maturité politique qui peuvent nouer des contacts utiles avec les intellectuels, hommes politiques et les journalistes de gauche. Les deux wilayas de la région parisienne sont structurées en cellules locales, groupes, sections, secteurs, régions, zones et superzones. Une Organisation politico-administrative (OPA) est chargée d'exercer un contrôle sur la vie quotidienne et peut infliger des amendes pour les fautes légères, et en cas de fautes plus graves, les coupables sont exécutés par les groupes armés (GA) et une Organisation spéciale (OS). À partir de 1958, des comités de justice locaux imposent la loi islamique et réglementent le mariage, le divorce et les conflits commerciaux.
    Le niveau d'autarcie politique, sociale et culturelle que le FLN avait pu établir permettait d'éviter que les émigrés n'aient de contact avec la société française et l'État français. Pour faire face à cette situation, Papon doit mettre en place une organisation lui permettant pénétrer un milieu a priori hostile, de débusquer l'ennemi et de lui ravir le contrôle de la population. Le préfet de police de Paris dépend directement des ministres de l'Intérieur qui se succèdent entre 1958 et 1962 : Jules Moch, Émile Pelletier, Jean Berthoin, Pierre Chatenet puis, à partir de mai 1961, Roger Frey. Michel Debré sera Premier ministre de janvier 1959 à avril 1962. De Gaulle est Président du Conseil à partir du 1er juin 1958, puis président de la République à partir de janvier 1959.
    Le 9 juillet, de Gaulle crée un groupe de travail composés de représentants de différents ministère pour émettre des recommandations sur les formes les plus efficaces d'action psychologique et de propagande en vue de dégager la masse des musulmans de leur soumission au FLN. Le groupe de travail espère alors qu'à l'exemple des groupes d'auto-défense mis en place en Algérie, des petits groupes antifrontistes et fidèles à la France puissent tenir tête au FLN. Le groupe de travail souligne aussi que la législation et le droit pénal qui ne sont pas adaptés à la guerre révolutionnaire sont un réel obstacle à l'action. Le 1er août 1958, Papon remet au groupe de travail un document : « Notes sur la répression du terrorisme nord-africain ». Ce document est également envoyé à la réunion du 23 août du Comité de coordination et d'action psychologique (CCAP) qui chapeaute le groupe de travail et qui regroupe les ministres de l'Intérieur, de la Justice et des forces armées. Le document de Papon recommande au gouvernement de prendre d'urgence trois mesures :
    bannir de métropole tous les suspects terroristes, laissant les autorités militaires leur réserver un « régime répressif approprié »
    donner davantage de pouvoir aux tribunaux militaires
    autoriser l'assignation à résidence d'individus suspects d'activité FLN contre lesquels les preuves ne sont pas suffisantes pour lancer une procédure judiciaire
    Par l'ordonnance du 7 octobre 1958, le gouvernement suit, en gros, les recommandations de Papon, autorisant notamment la détention d'Algériens arrêtés pendant deux semaines, ce qui donne le temps à la police et à l'armée de les interroger. Parallèlement à la mise en place d'une réglementation répressive, Papon participe à la mise en place de structures sociales, conformément au schéma de guerre révolutionnaire qu'il avait déjà contribué à mettre en place lorsqu'il était en poste à Constantine. Il s'agit de prendre en charge le nouvel immigré dès son arrivée dans les gares parisiennes ou à l'aéroport d'Orly, de l'aider dans ses démarches administratives tout en accumulant les informations dans un fichier de renseignements. Le Service de coordination des affaires algériennes (SCAA) est au centre de cet appareil répressif et social. Basé à la préfecture de police, il centralise toutes les informations sur le FLN à Paris. Le SCAA peut recourir, si besoin aux divers services de police, tant les gardiens de la paix et la police judiciaire, les unités anti-émeutes que sont les CRS et les gardes mobiles que des unités spécialisées, les Brigades des agressions et violences (BAV créées par le préfet Baylot.
    Le SCAA est également en relation avec le Service d'assistance technique aux Français musulmans d'Algérie (SAT-FMA) conçu par des officiers supérieurs issus des SAS et venus d'Algérie en août 1958. L'objectif du SAT-FMA est de « gagner la bataille des âmes ». Selon les termes de Roger Cunibile, l'un des créateurs du service, l'aide sociale constitue « un moyen d'action, non un but ». Le Sat est organisé en six secteurs qui correspondent aux divisions policières. Chaque secteur dispose d'un bureau de renseignement spécialisé (BRS). Conseils en matière d'emploi, d'allocations familiales, de logement, délivrance de cartes d'identité et amélioration des conditions de vie se mêlent à des opérations de propagande et de collecte de renseignements.
    Lorsque les bastions frontistes sont identifiés, des opérations de commandos dispersent les habitants des quartiers suspects vers des lieux éloignés. C'est l'opération « Osmose » menée à partir du 8 juillet 1959. Les récalcitrants peuvent être internés pendant un temps plus ou moins long au Centre d'identification de Vincennes (CIV). Au début de 1959, les agents du SAT préconisent à Papon de préférer le refoulement en Algérie plutôt que l'internement dans des camps français qui sont de véritables écoles de cadres du FLN. Papon transmet cette suggestion au gouvernement appuyant la demande par l'argument que « la hantise du renvoi en Algérie conduirait les immigrés à se rallier à la France ». Le délégué général en Algérie refusera que cette mesure concerne les militants « dangereux ».
    À partir de la fin de 1960, le dispositif de lutte contre le FLN est complété par la création de la Force de police auxiliaire (FPA) composée de musulmans algériens volontaires et qui sera commandée par le capitaine Raymond Montaner. L'objectif des FPA est de disloquer l'organisation du FLN en arrêtant les responsables et en empêchant le prélèvement des cotisations. Ils parviennent à rallier les Algériens menacés de mort par le FLN et à recruter des indicateurs parmi les commerçants. La méthode utilisée par les hommes de Montagner est invariable: occupation d'hôtels habités par les travailleurs algériens, infiltration et recueil de renseignements, violences policières, tortures.
    La première compagnie de FPA implantée dans un quartier du XIIIe arrondissement parvient à disloquer l'organisation frontiste dans cet arrondissement. Ce succès amène le préfet de police à implanter une deuxième compagnie dans le quartier de la Goutte d'Or. Dès lors, les patrouilles en file indienne de ces hommes en calots bleus, mitraillette à la ceinture, fait partie du paysage des XIIIe et XVIIIe arrondissements. Dans la lutte que mène la préfecture de police de Pairs contre le FLN, les FPA sont en première ligne. L'efficacité de la FPA, conclut Jean-Paul Brunet, a eu pour contrepartie l'emploi de moyens illégaux et moralement condamnables comme les arrestations et détentions arbitraires et la pratique systématique de la torture. Ces méthodes sont dénoncées dans la presse de gauche, et ce sont peut-être ces protestations, mais aussi l'ouverture des premiers pourparlers d'Évian entre le gouvernement français et le GPRA à la fin du mois de juin 1961, qui aboutisent au regroupement des compagnies de FPA au fort de Noisy à Romainville.
    Toutefois, la préfecture de police mettra en avant que pour contrer la FPA, le FLN a également recours, « à une campagne diffamatoire » dont le but serait d'émouvoir l'opinion publique et d'obtenir la dissolution de l'unité. Des informateurs du 6e secteur SAT (Service d'assistance technique) signalent l'ébauche d'une telle campagne. Ainsi, « Des responsables frontistes et des militants bien choisis du foyer de Vitry - 45, rue Rondenay - ont reçu les consignes de déclarer dans les cafés et lieux publics qu'ils ont subi des exactions, ont été spoliés d'un portefeuille, d'une montre [...] et ont été l'objet de violences de la part de la "police algérienne" ». À ce sujet, le colonel Pierre Le Goyet rapporte une note diffusée en septembre 1959 par la Fédération de France du FLN : « Pour ceux de nos frères qui seront arrêtés, il convient de préciser l’attitude qu’ils devront adopter. Quelle que soit la façon dont le patriote algérien sera traité par la police, il devra en toute circonstance, quand il sera présenté devant le juge d’instruction dire qu’il a été battu et torturé... Il ne devra jamais hésiter à accuser la police de tortures et de coups. Ceci a une très grande influence sur le juge et les tribunaux.»
    En 1961, alors que s'engage une phase de négociations entre le gouvernement français et le gouvernement provisoire algérien (GPRA), on assiste à une recrudescence des attentats du FLN contre des policiers français. Ces attentats cessent à la fin du mois de juillet, au moment des pourparlers de Lugrin, mais reprennent avec plus de vigueur à partir du 29 août, sans que l'on sache si l'initiative en revient à la Fédération de France du FLN ou à un échelon inférieur. Les attentats dont ils sont victimes engendrent chez les policiers une véritable psychose. Il apparait que le corps des policiers, excédé par les attentats, est prêt à se faire justice lui-même. De fait, au début du mois d'octobre, un certain nombre d'assassinats d'Algériens est à imputer à des policiers ou à des groupes parapoliciers.
    Le 5 octobre, Papon instaure un couvre-feu pour les Nord-Africains. « Il est conseillé de la façon la plus pressante aux travailleurs algériens de s'abstenir de circuler la nuit dans les rues de Paris et de la banlieue parisienne, et plus particulièrement entre 20h30 et 5h30 du matin. » Officiellement, il s'agissait « de mettre un terme sans délai aux agissements criminels des terroristes algériens ». En fait, il s'agit pour Papon de riposter au FLN pour prendre un avantage définitif dans la « Bataille de Paris » qui oppose depuis 1958 le FLN qui entend contrôler toute la population algérienne vivant dans la région parisienne à la police parisienne dirigée par Papon. Le couvre-feu est effectivement une gêne considérable pour les activités du FLN dont les activités étaient vespérales et nocturnes. Pour riposter au couvre-feu, le FLN décide d'organiser une manifestation de masse, pacifique, mais qui revêt un caractère obligatoire pour les populations, le 17 octobre.
    Le 17 octobre au soir, entre 20 000 et 30 000 Algériens, hommes, femmes et enfants, vêtus de l'habit du dimanche pour témoigner de leur volonté de dignité, se dirigent vers les points de regroupements prévus par la Fédération de France du FLN. Les forces de police placées sous l'autorité de Papon répriment très brutalement la manifestation pacifique interdite. Plusieurs dizaines de civils algériens trouvent la mort. Des milliers de manifestants restent internés plusieurs jours dans des centres de détention où de graves sévices leur sont infligés. Le 3 octobre, lors des obsèques d'un policier victime d'un attentat, Maurice Papon avait déclaré : « Pour un coup donné, nous en porterons dix. ». Dans la même journée, il était passé dans plusieurs commissariats, autorisant verbalement ses hommes à tirer dès qu'ils se sentent menacés. Il avait donné sa parole qu'ils seront couverts. Par ailleurs, il n'avait cessé de donner des consignes tendant au respect de la légalité. « Gradés et gardiens, écrit-il, se doivent de toujours garder leur sang-froid et d'éviter les brimades qui engendrent le ressentiment et la haine et qui font finalement de jeu de l'adversaire ». Dans un rapport au ministre de l'intérieur daté du 9 octobre, il avait attiré l'attention sur le « malaise profond décelé au sein des services... qu'il n'est pas possible de laisser s'aggraver ... sans courir les plus grands risques ».
    Constatant que Maurice Papon n'avait nul besoin d'exciter la police qui apparaissait comme une marmite sous pression, prête à exploser, l'historien Jean-Paul Brunet s'interroge « Qu'aurait fait un Maurice Grimaud, à sa place ? » estimant que ce dernier n'aurait pas absous par avance les exactions de la police comme Papon l'a fait le 6 octobre. On crédite en fait Maurice Grimaud, successeur de Papon, d'une répression modérée des manifestations de Mai 68. Répondant à Brunet, Maurice Grimaud insiste sur le caractère autoritaire dont Papon a fait preuve dans tous ses postes et souligne qu'il s'identifie pleinement à l'équipe gouvernementale du moment, c'est-à-dire de Gaulle, Debré, Frey. Il ajoute ensuite : « Aurais-je mieux maîtrisé les évènements ? Comme vous, j'en doute. Non seulement, les appels à la modération ne sont plus perceptibles au-delà d'un certain degré de passion, mais aussi parce que les policiers engagés se sentaient en phase avec une bonne partie de la classe politique et de la société civile. Et pas seulement avec l'OAS »
    À partir de la fin de 1961, Paris est confronté à une vague d'attentats organisée par l'OAS. Le 7 février, dix charges plastiques explosent au domicile de diverses personnalités : un de ces attentats qui vise André Malraux défigure une fillette de 4 ans, Delphine Renard. Les organisations syndicales CGT, CFTC, FEN et UNEF appellent à une manifestation le lendemain même. Le PCF, le PSU et le Mouvement de la paix se sont associés à l'appel. Mais les manifestations sont interdites depuis le Putsch des Généraux en avril 1961. Papon rencontre le 8 février au matin une délégation syndicale. Il reste debout et, glacial, signifie que le décret du 23 avril 1961 reste valable et interdit les manifestations sur la voie publique. Les délégués informent qu'ils maintiendront la manifestation pacifique. Il n'était pourtant pas exclu que la manifestation puisse être autorisée, puisqu'il s'agissait d'un « rassemblement statique » et que d'autres rassemblements statiques avaient déjà été tolérés.
    Dans ses mémoires, Papon a écrit qu'il avait suggéré au ministre de l'intérieur Roger Frey de tolérer également la manifestation du 8 février, que ce dernier en aurait référé au président Charles de Gaulle qui aurait répliqué « Qu'est-ce qui prend à Papon ? ». Jean-Paul Brunet estime plausible cette version des faits, mettant en avant que Frey et Debré, aussi fervents gaullistes que Papon, n'avaient rien démenti au moment de la parution du livre. La manifestation du 8 février 1962 contre l'OAS, est violemment réprimée. Huit manifestants sont tués à la suite des coups reçus ou périssent étouffés en fuyant l'extrême brutalité de la police, dans la bouche de métro Charonne. Un neuvième meurt peu après des suites de ses blessures. Les historiens Jean-Paul Brunet et Alain Dewerpe estiment qu'une responsabilité collective, des forces de police au chef de l’État, le général de Gaulle, en passant par le préfet Papon, s'établit. Pour Dewerpe, qui qualifie l'événement de « massacre d'État »: « L'équation finale se résumerait à ceci : le massacre contre le putsch. ».
    Le 12 février 1962, le Premier ministre Michel Debré se rend dans les locaux de la police parisienne, pour « apporter le témoignage de sa confiance et de son admiration » ; puis, le 13 avril de la même année, il écrit une lettre à Maurice Papon, rendant « un particulier hommage à [ses] qualités de chef et d’organisateur, ainsi qu’à la façon dont [il a] su exécuter une mission souvent délicate et difficile ». En janvier 1967, Maurice Papon quitte la préfecture de police de Paris. Il est nommé président de Sud-Aviation, ancêtre de l'Aérospatiale. En 1968 il est élu député UDR du Cher. À l'automne de la même année, il devient trésorier de l'UDR, appuyé par le chef de l'État, le général de Gaulle. Jacques Foccart rapporte ce dialogue du 11 octobre 1968 dans son Journal de l'Élysée : « Jacques Foccart : [Le trésorier de l'UDR Robert] Poujade a l’intention de proposer Papon pour le remplacer, mais il veut connaître votre avis avant. Charles de Gaulle : Oui, Papon, c’est tout à fait convenable, c’est sérieux. En effet, c’est une bonne idée. »
    Maurice Papon et son avocat Me Jean-Marc Varaut
    Maurice Papon et son avocat Me Jean-Marc Varaut
    Il est élu maire de Saint-Amand-Montrond (Cher) en mars 1971. Il le restera jusqu'en 1983. Il posera, en outre, la première pierre du lycée Jean Moulin. En 1972 il devient président de la commission des finances de l'Assemblée nationale. Il est réélu député en 1973 et 1978. Cette année-là, il obtient 51,47 % des suffrages exprimés au second tour, face au communiste Laurent Bilbeau. De 1978 à 1981, il est ministre du Budget dans le troisième gouvernement de Raymond Barre. En 1980, le Canard enchaîné publie un article sur les importantes remises fiscales accordées à deux gendres de Maurice Papon, alors ministre du Budget, et demande des explications ; Maurice Papon rétorque : « Vos questions n’appellent aucune sorte de réponse. » Moins d’un an plus tard, l’hebdomadaire satirique fait l’objet d’un contrôle fiscal approfondi.

    Le 6 mai 1981, entre les deux tours de l'élection présidentielle qui devait conduire à la victoire de François Mitterrand, le journal « riposte », sur le mode de l'arroseur arrosé, en publiant un article de Nicolas Brimo révélant le rôle de Maurice Papon dans la déportation des Juifs bordelais. On y trouve deux documents datés l'un de février 1943, l'autre de mars 1944, et signés de la main de Maurice Papon, alors secrétaire général de la préfecture de Gironde. Ces pièces, montraient la participation du secrétaire de préfecture à la déportation des juifs vers l'Allemagne. Ces documents avaient été découverts dans les archives départementales de la Gironde par Michel Bergès, un jeune universitaire qui effectuait des recherches sur la collaboration économique. Bergès avait aussi découvert un procès-verbal de la police relatant l'arrestation de l'un de ses amis, Michel Slitinsky, dont la famille avait été déportée à Auschwitz. Bergès avait donné des copies à Slitinsky qui les avait lui-même communiqué au Canard enchaîné. Une autre note datée de novembre 1942, signée par Maurice Papon et produite pendant le procès, prouvera que celui-ci avait demandé au Commandant de la Direction de la Police de Sécurité allemande à Bordeaux la libération d'Alice Slitinsky, arrêtée le 19 octobre 1942 et relâchée le 5 décembre 1942.

    En juin 1981, Papon demande la constitution d'un « jury d'honneur ». Le 15 décembre 1981, un jury d'honneur composé de cinq anciens résistants Marie-Madeleine Fourcade, Jean Pierre-Bloch, Daniel Mayer, le père Riquet et Charles Verny « donne acte à M. Papon de ce qu'il fut bien affilié aux Forces françaises combattantes à compter du 1er janvier 1943 et attributaire de la carte du combattant volontaire de la Résistance ». Il ajoute cependant qu'en restant en fonctions à la préfecture de Gironde, Maurice Papon fut mêlé de ce fait « à des actes contraires à l'honneur », et estime que ce dernier aurait dû démissionner en 1942.

    Le 8 décembre 1981, Maurice-David Matisson, Jean-Marie Matisson, Jacqueline Matisson et Esther Fogiel déposent plainte pour "crimes contre l'humanité". Bien que l'affaire ait été déclenchée quatre jours avant le scrutin présidentiel, et touche un ancien préfet, député RPR du Cher, ministre du Budget du gouvernement de Raymond Barre, aucun élément n'est venu étayer un lien de cause à effet entre l'élection et les révélations du Canard enchaîné. Michel Slitinsky, revenant sur le déclenchement de l'affaire en 1998, soulignera au contraire l'arrière-plan politique de l'entre deux tours de l'élection présidentielle qui verra lancer ce scoop.

     

    Le journaliste du Le Canard enchaîné Nicolas Brimo avait consulté le candidat socialiste François Mitterrand pour choisir de concert la date du 6 mai 1981. Le titre de l'article était évocateur:

    « Quand un ministre de Giscard faisait déporter les Juifs ».

     

    Selon Eric Conan, la manœuvre politique aurait visé à faire basculer 200.000 voix juives dans le camp socialiste.

    Papon est inculpé en 1983 de crimes contre l'humanité. En France, les crimes contre l'humanité sont imprescriptibles depuis 1964. Avant le procès de Maurice Papon, ceux de Paul Touvier et Klaus Barbie avaient été concernés par l'imprescribilité. Mais ce n'est qu'en 1997 que débute le procès, après dix-sept années de batailles juridiques. Il avait été renvoyé, le 18 septembre 1996, devant la cour d'assises de la Gironde par la chambre d'accusation de la cour d'appel de Bordeaux. Parmi les plaignants, on compte 34 membres de la famille de juifs déportés et 14 associations qui se sont constituées parties civiles. Papon est accusé d'avoir fait déporter, entre juillet 1942 et mai 1944, près de 1600 juifs de Bordeaux vers Drancy. Le renvoi devant les assises de la Gironde ne concerne que soixante-douze victimes déportées entre 1942 et 1944 et parentes des plaignants. Maurice Papon est défendu par l'avocat Jean-Marc Varaut. Bernard Vaugon lui apporte son soutien. C'est le procès le plus long en France depuis la Seconde Guerre mondiale.

    Maurice Papon est condamné le 2 avril 1998 à une peine de dix ans de réclusion criminelle, d'interdiction des droits civiques, civils et de famille pour complicité de crimes contre l'humanité par la cour d'assises. Seules ont été retenues, pour quatre convois sur huit, des complicités d'arrestation et de séquestration. La cour d'assises a estimé qu'il n'était pas prouvé que Maurice Papon avait connaissance de l'extermination des juifs. En conséquence, il est acquitté pour toutes les charges de « complicité d'assassinat » et des « tentatives de complicité d'assassinat ».

    Le procès Papon a été porteur de significations différentes pour les Français ; pour certains, il représentait une dernière chance de confrontation du peuple français avec son passé collaborationniste, pour d'autres il symbolisait le ravivement inutile de blessures anciennes et de facteurs de divisions. Une des questions principales du procès était de déterminer dans quelle mesure un individu doit être tenu seul responsable lorsqu'il est un maillon dans une chaîne de responsabilités. Le procureur général requiert une peine de vingt ans de réclusion criminelle, alors que la réclusion criminelle à perpétuité, réclamée par les parties civiles, était encourue. La peine finalement prononcée a été dénoncée par les avocats du condamné comme une peine de « compromis ».

    Mis en liberté au début de son procès, avec l'aide d'Hubert de Beaufort, Maurice Papon s'enfuit en Suisse en octobre 1999 à la veille de l'examen de son pourvoi en cassation ; ne s'étant pas mis en état (c'est-à-dire constitué prisonnier avant l'examen de son pourvoi), il est déchu de son pourvoi. Arrêté au bout de quarante-huit heures dans un hôtel helvétique, et aussitôt expulsé du territoire en vertu de l'article 70 de la Constitution, Maurice Papon est finalement emprisonné à la prison de Fresnes, puis à celle de la Santé, dont il sort le 18 septembre 2002, après trois années de détention,

    sur la base d'un avis médical concluant à

    l'incompatibilité de son état de santé avec la détention et de la « loi Kouchner »,

    nouvellement votée. Il est alors assigné à résidence dans sa maison familiale de Gretz-Armainvilliers en Seine-et-Marne.

    Cette remise en liberté a été très critiquée. Le rapport médical décrivant Maurice Papon comme « impotent et grabataire » parut démenti spectaculairement quand l'ancien prisonnier quitta à pied la prison de la Santé. La libération de Papon a été rendue possible par la loi « Kouchner » du 4 mars 2002 qui prévoit que les prisonniers peuvent être libérés s'ils souffrent d'une maladie incurable ou si leur incarcération met en danger leur santé. Papon est le deuxième Français à bénéficier de cette loi, alors que vingt-sept octogénaires français sont entrés en prison en 2001. La libération de Maurice Papon a été approuvée par l'ancien garde des Sceaux et ancien président du Conseil constitutionnel Robert Badinter.

     

    Elle avait été aussi demandée par des personnalités aussi peu suspectes de complaisance que l'ancienne résistante Germaine Tillion, cofondatrice du réseau du musée de l'Homme.

    Dans un arrêt du 12 avril 2002, le Conseil d'État, considérant que les faits pour lesquels Maurice Papon a été condamné résultent à la fois d'une faute personnelle et d'une faute de service, c'est-à-dire de l'administration, considérant notamment que l'ordonnance du 9 août 1944 relative au rétablissement de la légalité républicaine n'impliquait pas l'irresponsabilité de l'État82, a condamné l'État à payer la moitié des dommages que la Cour d'assises de la Gironde avait attribués aux parties civiles. Mais, de son côté, Papon a organisé son « insolvabilité ». Le 25 juillet 2002, sur requête de M. Papon, la Cour européenne des droits de l'homme, suivant sa jurisprudence antérieure, a jugé contraire aux principes du procès équitable l'obligation de se constituer prisonnier avant l'examen d'un pourvoi en cassation, qui faisait alors partie du code de procédure pénale.

     

    À la suite de cet arrêt, la commission de réexamen des condamnations pénales a ordonné le réexamen du pourvoi en cassation de Papon, pourvoi qui a été rejeté le 11 juin 2004 par l'assemblée plénière de la Cour de cassation.

    Par un arrêt du 4 juillet 2003, le Conseil d'État a annulé la suspension du versement de la pension de retraite de Papon : la suspension avait été décidée en application d'une disposition concernant la condamnation à une peine afflictive ou infamante, alors que cette catégorie de peines ne figure plus dans le nouveau code pénal. Par un arrêt du même jour, il s'est déclaré incompétent pour examiner la requête visant à obtenir le versement de sa pension d'ancien député, dont le versement avait été suspendu pour la même raison que sa pension d'ancien préfet.

    Maurice Papon a eu de nouveau affaire à la justice en 2004-2005, pour avoir arboré illégalement la Légion d'honneur en public, alors que ses décorations lui avaient été retirées à la suite de sa condamnation. Il est condamné le 2 mars 2005 à 2 500 euros d'amende.

     

    Après sa libération pour raison de santé le 4 septembre 2002, Maurice Papon vend la maison familiale qu'il possède à Gretz-Armainvilliers et s'installe dans un petit pavillon moderne au 44 de la rue Arthur Papon (du nom de son père, maire de 1919 à 1937), où il est assigné à résidence. Hospitalisé le 8 février 2007 à La Francilienne, clinique de Pontault-Combault en Seine-et-Marne, à la suite de problèmes cardiaques et pour une intervention sur son pacemaker, il y meurt le 17 février 2007 à l'âge de quatre-vingt-seize ans. Sa mort a suscité peu de réactions spontanées des milieux politiques et associatifs.

    L'avocat de Maurice Papon, Francis Vuillemin, a déclaré que son client serait enterré avec la légion d'honneur, affirmant dans un communiqué :

     

    « Je veillerai personnellement à ce que l'accompagne dans son tombeau la croix de Commandeur de la Légion d'honneur que Charles de Gaulle lui a remise de ses propres mains, pour l'éternité. » « Le délit de port illégal de décoration ne se conçoit que dans un lieu public. Le cercueil est le lieu le plus privé qui puisse être et un cadavre n'est plus un sujet de droit, il n'y a donc pas d'infraction », a déclaré l'avocat à Reuters. Finalement le défunt a été enterré avec sa légion d'honneur, les autorités ayant décidé de ne pas intervenir pour la retirer, à l'image de la déclaration de Michèle Alliot-Marie :

     

    « La République a fait ce qu'elle devait faire, il y a eu procès, il y a eu décision de justice, à la suite de la décision de justice la République a décidé de retirer la croix de commandeur de la légion d'honneur à Maurice Papon, il n'est plus commandeur de la légion d'honneur, c'est tout. Ensuite ouvrir les cercueils, c'est quelque chose qui me déplaît ».

    Juridiquement, le fait de placer la légion d'honneur sur un cadavre n'est pas condamnable ; premièrement parce que seule une personne vivante peut commettre un délit de port illégal de décoration, alors qu'il n'est pas illégal d'en poser une sur un objet.

     

    Ensuite, parce que le port n'est pas public puisque masqué par le cercueil. Le fait que le placement de la légion d'honneur dans le cercueil ait été accepté ne contredit donc pas l'exclusion de l'ordre. Mais même si juridiquement il est impossible d'interdire ce port, plusieurs représentants de la classe politique ont indiqué qu'ils voyaient là une provocation. Son enterrement a été célébré conformément au rite de l'Église catholique par le père Michel Lelong, un prêtre connu pour son dialogue avec l'islam.

     

    Une quarantaine de personnes, autant de journalistes et de policiers, ont assisté à l'oraison funèbre. Maurice Papon a été inhumé le 21 février 2007 dans le cimetière de Gretz-Armainvilliers aux côtés de ses parents et de sa femme, Paulette, née Asso, morte en mars 1998, deux jours avant la fin du procès et mère d'Aline Vigne, la mère de Patricia Vigne, Alain Papon et Muriel Tatischeff mariée à Alexis Tatischeff.

     

    sources

    http://la-loupe.over-blog.net/article-papon-maurice-55303510.html?utm_source=_ob_share&utm_medium=_ob_facebook&utm_campaign=_ob_sharebar

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  • LA LIGNE DE DÉMARCATION

    La ligne de démarcation

    Lors de la Seconde Guerre mondiale, pendant la période du régime de Vichy, la ligne de démarcation était la limite entre la zone libre (zone Sud à partir de novembre 1942) et la zone occupée par l’Armée allemande. Elle a été fixée par l’armistice du 22 juin 1940.

     

    En allemand c’est la Demarkationslinie, parfois contracté en Dema-Linie voire en Dema. Cette ligne de démarcation a aussi été appelée ligne verte car elle apparaissait sous la forme d’un trait de cette couleur dans la carte jointe à la convention d’armistice.

    LA LIGNE DE DÉMARCATION dans RÉSISTANCE HISTORIQUE artfichier_729028_1828744_201303011751143

    La France coupée en quatre: zone libre (appelée zone sud à partir de nov. 1942) ; zone occupée (appelée zone nord à partir de nov. 1942) ; Est de la France, départements annexés par le Reich ; Deux départements du Nord de la France, sous administration militaire allemande. La ligne de démarcation sépare la zone libre et la zone occupée.

    Art. 2. — Pour assurer les intérêts du Reich allemand, le territoire français situé au nord et à l’ouest de la ligne tracée sur la carte ci-annexée sera occupé par les troupes allemandes. Les territoires qui ne sont pas encore aux mains des troupes allemandes seront immédiatement occupés après la conclusion de la présente convention.

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    Pancarte sur le poste de contrôle : Avis aux Juifs il est défendu aux juifs de franchir la ligne de démarcation pour se rendre dans la zone occupée de la France.

    But de la ligne

    Le but de la ligne de démarcation, selon un officier allemand, est de rendre docile le gouvernement français : les trois quarts du blé et du charbon français sont produits en zone occupée, ainsi que presque tout l’acier, le textile, le sucre. La zone libre est ainsi très dépendante de l’Allemagne.

    Il n’était possible de la franchir légalement qu’en obtenant un Ausweis (carte d’identité) ou un Passierschein (laissez-passer) auprès des autorités d’occupation après maintes formalités.

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    Passierschein (laissez-passer)

    La fin de la ligne de démarcation

    À la suite du débarquement allié en Afrique du Nord, l’armée allemande envahit tout le territoire le 11 novembre 1942. La ligne fut supprimée le 1er mars 1943. Cela entraîna la dissolution de l’Armée de Vichy, le sabordage de la flotte française, notamment à Toulon, l’extension de la zone d’occupation italienne en France puis la mise sous contrôle du gouvernement de Vichy. Cependant, quatorze points de contrôle principaux subsistent.

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    La ligne de démarcation à Descartes

    Anecdotes

    Les Cartes Michelin avaient édité après-guerre une carte avec le tracé exact de la ligne. En 1940 existait une telle édition avec la limite de la zone de démarcation au 4 juillet 1940, en deux cartes au millionième. Le tracé de ligne mena à quelques aberrations. En effet, en Indre-et-Loire, celle-ci longeait le cours du Cher et coupait ainsi en deux le château de Chenonceau bâti sur le lit de la rivière : l’entrée principale se trouvait en zone occupée, tandis que le parc s’ouvrant au sud de la galerie était en zone libre.

    L’occupation allemande. Les Territoires occupés Les troupes allemandes occupent donc une partie de la France. Conformément aux clauses de l’Armistice du 22 juin 1940. C’est la zone occupée ou zone nord. Les autorités françaises représentées par les gouvernants d’un nouveau régime qui s’installe sous la houlette du maréchal Pétain exercent (théoriquement) leur entière souveraineté sur tout le territoire national et plus particulièrement sur une zone libre ou zone sud qui représente à peu près un tiers du territoire et qui, elle, n’est pas envahie. La zone occupée correspond à la partie la plus industrielle et urbanisée du pays alors que la zone libre est à dominante rurale. En zone libre, les gouvernements du régime qualifié de régime de Vichy ou dénommé par Pétain lui-même l’État Français, gouvernent comme bon leur semble (ce ne sera pas vraiment le cas, on est toujours tributaire d’un environnement.

    La France après juin 1940

    Et le régime de Vichy, plus que tout autre doit aussi faire avec les différents belligérants puisque l’Europe est toujours en conflit, et la France, elle non plus, n’est pas encore en paix, contrairement à ses désirs). La zone occupée est officiellement une zone de guerre qui sert de base avancée aux troupes hitlériennes pour l’invasion de la Grande Bretagne. La zone occupée est à la charge du gouvernement français qui doit s’acquitter de 400 millions de francs par jour comme frais d‘occupation. Donc, en zone occupée, comme son nom l’indique, ce sont les autorités d’occupation qui imposent leurs règles. Même si l’État Français conserve la direction de l’administration française qui doit souscrire aux ordres et règlements édictés par ce dernier. Mais c’est toujours après le consentement des autorités occupantes.

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    La ligne de démarcation à Chalon. La ligne connaît des Matérialisations diverses, de la guérite.

    Ainsi donc, selon les conventions d’armistice, la France est coupée en deux. Mais les autorités occupantes vont faire quelques entorses aux accords passés en morcelant leur zone occupée de diverses zones interdites ou purement annexées. Le 15 juillet, le gouvernement français apprend que les Allemands ont purement et simplement rattaché l’Alsace et la Moselle à leur nation. Pétain proteste mais les autorités hitlériennes sont chez elles. C’est ainsi qu’un Gauleiter sorte de gouverneur qui règne à la fois sur l’administration civile et celle du parti est nommée. A charge pour lui de nazifier la nouvelle province ou plus exactement l’ancienne province de retour dans le giron allemand. Le réveil doit être sérieusement rude pour la majorité des Mosellans et Alsaciens (expulsions d’environ 120 000 personnes déclarées « indésirables, endoctrinement forcené pour les autres, service du travail obligatoire en 1941, incorporation de force dans les forces militaires allemandes des hommes en âge de combattre en août 1942.) Dans le même temps, ou presque, le Nord et le Pas-de-Calais sont rattachés à l’administration militaire de Bruxelles et non pas à celles du haut commandement militaire en France (Militärbefehlshaber in Frankreich ou MBH).

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    Deux femmes qui vont passer sous la guérite de la ligne de démarcation

    Ensuite ce sont les territoires du Nord-Est qui sont déclarés Zone interdite aux réfugiés qui auraient souhaité y retourner et aux autorités françaises; les fermes abandonnées pendant les combats furent réparties entre les agriculteurs allemands, par les soins de l’Osland rattaché au ministère de l’Agriculture. Cette zone interdite comprend une partie de la Somme et l’Aisne (dénommée zone interdite du Nord) et Ardennes, Meuse, Meurthe-et- Moselle, Vosges, Haute-Marne, Doubs, Jura, totalement ou partiellement (dénommés zone réservée mais dont le statut est le même que celui de la zone interdite du Nord). Revenons à l’Ostland renommée Reichsland en 1942, et qui a été chargée dès septembre 1940 d’assurer une

    véritable colonisation agraire. Au total,170 000 hectares sont soustraits en 1940 t 1941, à leur exploitants ligitimes, surtout dans les Ardenne (64% de la superficie). La Meuse (15%), L’Aisne (10%) et la Meuthe-e-Moselle (6%). Les meilleurs terres sont mises sous séquestre et remembrées pour former de vastes exploitations dirigées par un chef de culture allemand, maître absolu sur son territoire. le travail est assuré par des agriculteurs français rentrés d’exode et employés comme salariés, par des prisonniers de guerre et par des Polonais transférés par des milliers de leurs pays.

    En fait, il semble que la colonisation allemande qui devait pallier au départ de quelque 650 000 réfugiés partis durant l’exode fut loin d’être ce que l’on avait escompté. L’invasion de l’URSS en juin 1941 marque la fin de cette entreprise de colonisation par des Allemands qui jettent plutôt leur dévolu sur les immenses territoires de l’Est. C’est pourquoi les autorités allemandes ferment les yeux sur le retour de certains réfugiés surtout quand ce sont des travailleurs manuels, ouvriers et paysans (en six mois, 120 000 réfugiés rentrent en fraude, car elles ont besoin d’eux pour faire tourner la machine économique et fournir à l’Allemagne des denrées qui lui sont précieuses (céréales et oléagineux). Ce sont surtout les anciens dirigeants économiques, administratifs, politiques ou religieux qui sont toujours frappés par cette interdiction. Puisque les Allemands ne veulent pas s’installer dans cette zone réservée pour eux, l’Ostland doit requérir à l’emploi du travail forcé, des travailleurs étrangers comme les Polonais, ou des prisonniers de guerre coloniaux (prisonniers Nord-Africains, Sénégalais, Indochinois, Antillais.) Dès l’armistice, contrairement aux prisonniers de guerre français, les soldats coloniaux demeurent en France et sont internés dans les Fronts stalags au nombre de 18 en one occpée. En mars 1943, un contingent de 5 000 prisonniers coloniaux quittent les fronts stalags pour des activités allemandes dans le Nord-Est de la France occupée, raisemblablement pour le compte de l’Ostland, entreprise allemande d’exploitation agricole. Des travailleurs juifs détenus dans des camps pour le compte de l’Ostland auraient aussi fait partie de ces travailleurs forcés.

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    Poste de contrôle de la ligne de démarcation. La ligne de démarcation à Moulins. À partir du 1er mars 1943, le laissez-passer n’est plus nécessaire au franchissement de la ligne.

    Pour terminer avec le découpage de la zone occupée en zones annexées ou zones interdites, les autorités d’occupation imposent tout le long du littoral une zone côtière interdite (octobre 1941) d’une profondeur de 15 kms selon certaines sources, de 30 kms selon d’autres. Il y aurait même eu, après l’occupation de la zone libre en novembre 1942, la création d’une zone interdite le long de la frontière avec l’Espagne.

    La ligne de démarcation

    Véritable frontière entre la zone nord (zone occupée) et la zone sud (zone non occupée jusqu’en novembre 1942) traverse les départements de l’Ain, du Jura, de la Saône-et-Loire, de l’Allier, du Cher, du Loir-et-Cher, de l’Indre-et-Loire, de la Vienne, de la Charente, de la Dordogne, de la Gironde, des Landes et des Pyrénées-Atlantiques. Son franchissement (marchandises et personnes) y est sévèrement réglementé et seulement aux postes de contrôle et munis des autorisations requises. Du côté allemands, ce sont les hommes du Service de surveillance des frontières qui en assurent le contrôle, et du côté français les Gardes mobiles de réserve (GMR). Même les riverains, ceux qui la franchissent quotidiennement, doivent se munir d’un Ausweis (laissez-passer) dit de proximité, valable dans un rayon de 5 kms et seulement pour trois mois. Les autres personnes doivent se munir d’un Ausweis valable pour un seul voyage, dirigeants de Vichy y compris. Le courrier est tout autant soumis à restriction, seules les fameuses cartes pré imprimées de formule standard sont autorisées. La ligne de démarcation, après l’occupation de la zone libre en novembre 1942 par l’armée allemande, n’est pas supprimée. Administrativement, elle existe toujours, bien que les postes de douane soient abandonnés à partir du printemps 1943. La circulation des marchandises se fait plus facilement, mais elle est toujours restreinte aux seuls points de passage autorisés. Celle des personnes connaît le même adoucissement, mais une pièce d’identité (la carte) est obligatoire pour qui veut la franchir. Le courrier, quand il n’est pas censuré, se diffuse de nouveau entre les deux zones.

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    Réfugiés passant la ligne de démarcation à Vierzon.

    Les conditions d’occupation C’est une commission d’armistice allemande logée à Wiesbaden qui est chargée d’imposer l’application des conventions de l’Armistice à une délégation française. La commission allemande est dirigée jusqu’en février 1941 par Karl Heinrich von Stülpnagel puis par le général Vogl, tandis que la délégation française est commandée par le général Huntziger (1880-1941) jusqu’en septembre 1940 où il sera remplacé par le général Doyen. Des sous-commissions spécialisées sont créées afin de régler les problèmes secteur par secteur: armée, marine, aviation, prisonniers de guerre, industries de guerre, etc., mais la sous-commission qui va prendre le plus d’importance est celle qui est chargée de l’exécution des modalités économiques et financières de la Convention; elle devait s’occuper plus particulièrement du règlement des frais d’occupation et de l’adaptation de l’économie française dans son ensemble aux besoins allemands.  L’action de cet organisme dont les Français ne comprirent pas tout de suite l’importance, devait très vite devenir décisive à Wiesbaden. Le Dr Hans Richard Hemmen, diplomate (il avait rang de ministre) et spécialiste fort rompu aux problèmes économiques puisqu’il avait négocié d’innombrables traités commerciaux pour le compte du ministère des Affaires étrangères, consacra toute ses capacités à extorquer le maximum de l’économie française. La commission d’armistice perdra progressivement son utilité, d’abord avec le retour de Laval au pouvoir en avril 1942 car les négociations se feront désormais essentiellement au niveau gouvernemental, puis avec l’invasion de la zone sud par les Allemands en novembre 1942.

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    L’arrestation de maquisars par les Allemands

    Passagers clandestins arrêtés dans la région de Pleumartin. La France doit donc verser une indemnité de guerre: 400 millions [de francs] par jour en 1940. 300 millions à partir de 1941 mais portée à 500 millions après l’invasion par les Allemands de la zone sud en novembre 1942 puis à 700 millions à partir du débarquement des alliés en Normandie le 6 juin1944. La ponction économique est, elle aussi, énorme. « Entre 12 et 15 % de la production agricole française ont été envoyé en Allemagne (céréales, viande, produits laitiers.) Les Allemands prélèvent charbon, électricité, minerai et produits industriels. Le bâtiment, l’automobile, la chaux, le ciment travaillent à 75 % pour l’Allemagne, la peinture et le caoutchouc à 60 %, le textile à 55 %. La ponction de la main d’œuvre n’est pas mal non plus. A l’été 1944, quand Vichy s’écroule, l’économie française est toute entière sous la dépendance du Reich. Aux 700 000 travailleurs français employés dans les usines allemandes au titre du STO (Service du travail obligatoire) s’ajoutent 1,9 millions des usines-Speer (usines et personnels sous la protection des services de Speer et qui fabriquent sur le sol français des produits exclusivement destinés à l’Allemagne) autant dans des usines produisant des matériels militaires, 500 000 employés de l’organisation Todt (qui construit des fortifications du Mur de l’Atlantique et en Méditerranée) et 1,3 millions qui travaillent indirectement pour l’Allemagne. Au total, plus de 6 millions de travailleurs français sont employés directement ou indirectement au service de l’Allemagne (soit près d’un actif sur trois), sans compter plus d’un million de prisonniers dont un grand nombre sont employés dans diverses activités.

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    La question du ravitaillement devient un sujet de préoccupation quotidien alors que les Allemands prélèvent à leur profit 40 % et plus de la production. Papillon anti. Allemand. Et, pour confirmer cette subordination de l’économie française au service de l’Allemagne. Au printemps de 1942, 170 000 Français travaillaient sur place dans les services de la Wehrmacht, ses ateliers, etc., 275 000 à la construction du mur de l’Atlantique, 400 000 enfin à la fabrication d’armements, toujours pour l’Allemagne. Des commandes atteignant une valeur de 4,5 milliards de marks avaient été passées. Les usines de locomotives françaises, par exemple, produisaient exclusivement pour l’Allemagne, celles des machines-outils à 95%. Les chantiers navals étaient à la disposition de la marine allemande. Depuis l’Armistice, la France avait livré pour plus de 1,27 milliards R.M.(reichsmark) de marchandises, dont de l’acier, du mobylène (provenant du Maroc), des denrées alimentaires et des chevaux, plus de 21% de son parc de locomotives d’avant guerre, 27% de ses wagons pour voyageurs et 38% de ses wagons de marchandises. Il ne faut pas oublier non plus qu’en 1942, plus d’un million de français étaient toujours prisonniers de guerre en Allemagne, où la majorité d’entre eux avait été embauchée dans l’agriculture ou l’industrie des armements. Enfin à la date du 31 mai 1942 [la relève n'est pas encore en vigueur], près de 185 000 volontaires travaillaient dans le Reich. Avec l’instauration de la relève en juin 1942 (trois travailleurs français en Allemagne contre le retour d’un prisonnier de guerre), ce sont, fin 1942, 240 000 travailleurs volontaires qui viennent s’y ajouter.

    Toute cette razzia va entraîner la pénurie et nombre de Français vont connaître la faim. Le gouvernement de Vichy va rendre le rationnement obligatoire car les produits alimentaires et de premières nécessités deviennent rares. Les tickets de rationnement distribués à la population ne garantissaient pas l’approvisionnement; ils donnaient simplement le droit, après inscription dans un magasin déterminé, d’acquérir des produits à la condition qu’ils restent disponibles  En tout état de cause, les tickets de rationnement n’assuraient que la moitié des besoins alimentaires journaliers  Durant la guerre, la plupart des Français consacrèrent la majeure partie de leur énergie et de leur temps à assurer leur subsistance et celle de leur famille. Les carburants, le charbon, les tissus sont tout aussi rares ou alors (comme les produits alimentaires) ils sont vendus à des prix prohibitifs au marché noir. Inaccessibles à la majorité des Français.

    Administration en zone occupée. Le haut commandement militaire en France (Militärbefehlshaber in Frankreich ou MBH) prend ses quartiers à l’Hôtel Majestic, Av Kléber. Son chef est Otto von Stülpnagel (1848-1978) qui a succédé dès la fin octobre 1940 au général Alfred Streccius. Il sera lui-même remplacé par son cousin Karl-Heinrich von Stülpnagel (1886-1944) en février 1942. Le MBH se divise en deux branches: l’état-major militaire commandé par le général Speidel puis par Karl-Richard Kossmann en avril 1942 jusqu’en juin 1944 (chargé des affaires purement militaires), et l’administration militaire chargée des affaires civiles commandée par le Dr Schmidt. Le Dr Werner Best, juriste chevronné, y dirige les affaires administratives dont la police (il supervise aussi la police française), alors que le Dr Elmar Michel, lui, y dirige les questions économiques où il est assisté entre autres de Reinhardt plus spécialisé dans les questions agricoles, ou du Dr Medicus (Franz Albrecht Medicus né en 1890, selon un internaute) dans les questions juridiques. Le gouvernement militaire divise la zone occupée en 4 régions (Bezirk) avec 4 capitales qui sont Paris pour le Gross Paris, Dijon pour le Nord-Est, St Germain en Laye pour le Nord-Ouest et Angers pour le Sud-Ouest. Les districts sont sous la direction d’une Oberfeldkommandantur. Chaque chef-lieu de département a pour siège une Feldkommandantur dirigée par un colonel qui gère les opérations militaires de son territoire et qui parallèlement tient sous ses ordres tout un service administratif que commandent des conseillers militaires. Ils étaient tous dans le civil spécialisés dans le domaine qui est le leur (juridique, économique, administratif, etc.). Les préfectures françaises de la zone occupée sont sous la coupe des Feldkommandanturen. Les circulaires françaises sont envoyées en 3 exemplaires à la Feldkommandantur. Tous les services français (ponts et chaussée, ravitaillement, trésorerie générale, contribution directes et indirectes, médecins, agriculture, vétérinaires du service d’hygiène.) sont ainsi sous la coupe de leur homologues de la Feldkommandantur. A chaque arrondissement de département correspond la Kreis kommandantur tandis que les villes qui ne sont pas chef-lieu d’arrondissement mais où sont implantées au moins une garnison sont dirigées par une Ortskommandantur. A leur niveau départemental, les Feldkommandanturen diffusent lesordonnances du commandant militaire, délivrent les ausweis, controlent l’économie locale, réquisitionnent les biens et la main-d’oeuvre et organisent la propagande. Une propgande Staffel chargée de la censure et du contrôle de la presse locale est rattachée à chacune d’elle.

    Puisqu’il est question de propagande, il faut signaler l’action d’Otto Abetz, sous les ordres de Von Ribbentrop. Bon connaisseur du pays puisque par l’intermédiaire de la DFG (Deutsch-Franzöchiche Gesellschaft ou Société franco-allemande) qui était sous son contrôle, il avait coudoyé tous les milieux dirigeants du Paris de l’avant-guerre, afin de mettre sur pied un réseau pro-allemand qui toche tous les millieux de l’opinion (au moins parisienne), de l’aristocratie au syndicalsme en passant par la classe politique, l’intelligentsia, groupe très divers mais de plus en plus convaincus que contre la menace bolchevique, le reich hitlérien est un rampart indspensable.  Il entre dans Paris en même temps que la Wehrmacht, le 14 juin 1940, car il est le représentant officiel de la Wilhelmstrasse (le ministère des Affaires étrangères) auprès du MBH qui se met en place dans la capitale. Il est officiellement nommé ambassadeur le 8 août, avec pour principale tâche, le contrôle de la presse et la propagande. Abetz renoue contact avec des personnalités comme Fernand de Brinon qui sont appelés à devenir les ultras de la collaboration, peu à peu, un service diplomatique indépendant se constitua dans la capitale, à l’écart des militaires pls pragmatiques de Paris ou de Wiesbaden. C’est par ses services que les différents gouvernements de Vichy passeront pour se mettre directement en liaison avec les autorités de Berlin, quand ils en sentiront la nécessité. Ses services servent aussi de relais entre le gouvernement de Vichy et les diverses autorités allemandes qui régissent la France occupée.

    L’organisation des pouvoirs de police allemands Les généraux de l’OKW (Oberkommando der Wehrmacht, commandement suprême des forces armées), suite à l’invasion de la Pologne où les agents du RSHA (Office central de sécurité du Reich) dont les hommes du SD extérieur (Police de sûreté, qui est un organisme du Parti Nazi) et ceux de la Gestapo (qui est un organisme d’État) se sont livrés aux pires exactions, ont obtenu pour la France et les autres territoires de l’Europe de l’Ouest occupée que les pouvoirs de police soient confiés aux seules autorités militaires (Ce ne sera plus le cas quand ils s`attaqueront à l`URSS). Ce sont la Geheime Feld Polizei (Police secrète de campagne ou GFP) et la Feldgendarmerie, qui en assurent la fonction et elles dépendent directement de l’État-major.

    Mais Himmler (1940-1945), le chef de la SS et dirigeant des forces de polices allemandes n’entendent pas perdre ainsi ce qu’il estime être ses prérogatives. Il charge Helmut Knochen ancien universitaire désargenté et membre du SD, de former un Commando autonome à mission spéciale, de s’installer à Paris (72, av Foch notamment) avec pour principale activité, celle de saper progressivement l’autorité des militaires. Deux autres Commandos vont venir renforcer la première équipe. Knochen charge l’un des membres de son commando, Hagen, lui aussi du SD, de former une antenne à Bordeaux afin de surveiller la côte atlantique. Au début Knochen, puisqu’il ne dispose officiellement d’aucun pouvoir, se contente de récolter des renseignements sur les francs-maçons, les immigrés, les communistes et les juifs. Car même la recherche du renseignement militaire et les questions de sécurité dépendent des autorités militaires puisque que l’Abwehr, le service d’espionnage et de contre-espionnage de la Wehrmacht (installé à l’Hôtel Lutétia sous le commandement du lieutenant-colonel Rudolph), en a seul la charge.

    Mais Himmler (1940-1945), le chef de la SS et dirigeant des forces de polices allemandes n’entendent pas perdre ainsi ce qu’il estime être ses prérogatives. Il charge Helmut Knochen ancien universitaire désargenté et membre du SD, de former un Commando autonome à mission spéciale, de s’installer à Paris (72, av Foch notamment) avec pour principale activité, celle de saper progressivement l’autorité des militaires. Deux autres Commandos vont venir renforcer la première équipe. Knochen charge l’un des membres de son commando, Hagen, lui aussi du SD, de former une antenne à Bordeaux afin de surveiller la côte atlantique. Au début Knochen, puisqu’il ne dispose officiellement d’aucun pouvoir, se contente de récolter des renseignements sur les francs-maçons, les immigrés, les communistes et les juifs. Car même la recherche du renseignement militaire et les questions de sécurité dépendent des autorités militaires puisque que l’Abwehr, le service d’espionnage et de contre-espionnage de la Wehrmacht (installé à l’Hôtel Lutétia sous le commandement du lieutenant-colonel Rudolph), en a seul la charge.

    En juin 1941, Hitler entre en guerre contre l’URSS. Les communistes français jusqu’ici étrangement amorphes (hormis quelques exceptions comme Charles Tillon (1897-1993) ou Georges Guingouin (1917-le plus tard possible, je le lui souhaite) commencent à semer la pagaille. La GFP débordée concède dans un premier temps à Knochen le droit de perquisitionner, puis peu de temps après celui de procéder à des arrestations. Très vite les services de Knochen surclassent la GFP et l’Abwehr. Et en avril 1942, Himmler obtient d’Hitler de transférer les pouvoirs de police à ses services. Le représentant d’Himmler à Paris le général SS Karl Oberg (1897-1965) arrive le 5 mai. Il réorganise donc tous les services de police, la section de l’administration militaire chargée de la surveillance de la police en France entrent dans ses service, La GFP disparaît ou presque. Il divise ses services en deux: l’Orpo (police d’Ordre) et le SIPO-SD (Police de Sûreté) dont l’organisation est calquée sur celle du RSHA. Le SIPO-SD est placé sous les ordres de Knochen qui l’essaime en 11 directions régionales: Dijon, Rouen, Bordeaux, Angers, Châlons-sur-Marne, Nancy, Orléans, Poitiers, Rennes, Saint-Quentin et Paris. Le SIPO-SD, et son principal service la Gestapo, est devenu tout puissant en ce qui concerne les pouvoirs de police.

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    Ordonnance allemande du 4 octobre 1940 contre le franchissement illicite de la ligne de démarcation publiée dans L’Oeuvre du 18 octobre 1940.

    Occupation allemande de la zone sud En novembre 1942, les Allemands vont envahir la zone libre. Les Italiens de leurs côté s’emparent de huit départements. Les services du SIPO-SD vont donc s’installer dans la nouvelle zone d’occupation avec, dans un premier temps, la volonté d’éviter le refuge des gens qu’ils traquent et, principalement les juifs, en zone italienne où on leur accorde un certain droit d’asile. Les Italiens, en tous cas, s’opposent à leurs extraditions. Au niveau militaire, un commandant de la région militaire France-sud, le général Niehoff s’installe à Lyon. Il sert sous les ordres du maréchal von Rundstedt, commandant en chef du front Ouest au 1er mars 1942 et dont dépendent les troupes allemandes stationnées en France, et non sous les ordres du haut commandement militaire en France. Le général Niehoff

    devait entrer directement en contact avec les autorités françaises pour toutes les affaires courantes. Aussi installa-t-il auprès des six préfets régionaux de sa zone à Limoges, Clermont-ferrand, Lyon, Toulouse, Montpellier et marseille, un état-major de liaison principale et auprès de vingt-six autres préfets un état-majorde liaison. Au niveau gouvernemental. le temps des surveillants allemands était désormais et diffinitivement. On laissait subsister le gouvernement de Vichy parce qu’il pouvait épargner beaucoup de travail aux services allemands,mais on lui tenait la bride très serrée. C’est donc le temps des Hemmen devenu

    délégué du gouvernement du Reich pour les questions économiques et financières auprès du gouvernement français, des Sauckel, des Oberg qui imposent leurs conditions aux Français: augmentation des frais d’occupation pour l’un, réquisition de main d’œuvre pour le second, nominations aux postes importants de l’État Français comme celle des préfets ou celle de Joseph Darnand (1897-1945), en janvier 1944, à la tête des policiers français en remplacement de René Bousquet, pour le troisième.

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    Monument Courage-Liberté à la mémoire des passeurs clandestins en zone libre, Thénioux.

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    Un panneau qui se passe de commentaire. D’un côté, la France dite (libre)  administrée par le Gouvernement de Vichy. De l’autre, la France occupée par les troupes allemandes. La ligne de démarcation va être une véritable frontière entre Français jusqu’au 11 novembre 1942, date à laquelle l’occupant décide d’y mettre un terme en envahissant tout le pays. (En réalité, la Ligne  subsistera jusqu’au 1er mars 1943).

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    Tracée de la ligne de démarcation

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    Un contrôle à la ligne de démarcation

    Dès sa naissance, la ligne de démarcation possède une partie symbolique considérable. Elle est matérialisée par des poteaux, guérites, cabanes pour salles de fouille et bureaux, herses, barrières en fil de fer barbelé et, même, des mines. Toute cette matérialisation gène les habitants limitrophes, en particulier les cultivateurs d’autant que, souvent, la ligne épouse, dès la fin d’une agglomération, les obstacles naturels : rivières, crêtes, plateaux la rendant plus facile à contrôler.

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    Poste de contrôle

    Aux privations quotidiennes, à la présence pesante de l’occupant une riposte clandestine naît. Le village de Chamblay, 1er village en zone libre est devenu une terre d’accueil pour les fugitifs de zone interdite, de zone occupée ou d’Allemagne. Même situation pour Champagnole, Montbarrey, Parcey, Pupillin en zone occupée, Buvilly, Poligny en zone libre. Le passage clandestin devient acte humanitaire, acte d’entraide. Difficile d’en écrire l’histoire. Deux grandes familles de passeurs : ceux qui travaillent seuls, occasionnellement ou non, et ceux des filières.

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    Fouille et contrôle d’un camion à la ligne de démarcation. Les gardes allemands  recherchent des armes, des personnes ou tout de sortes de marchandises passées en contrebande

    La dynamique spontanée d’entraide et de liens noués entre fugitifs et frontaliers est parsemée de drames comme de petites histoires de la vie quotidiennes. Si, pour les Français, le phénomène du passage est souvent un acte de refus individuel ou collectif, c’est, pour les allemands, un délit, un défi à l’occupation. Passeurs et passagers, acteurs du passage clandestin, acquièrent donc une signification historique. Les passeurs ont-ils été d’obscurs sans grade ? Des passeurs résistants ? Un demi-clandestin ou un clandestin ? Sont-ils l’interface entre la Résistance de la zone occupée et celle de la zone libre ?

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    La ligne de démarcation à l’entrée du village de Mijoux dans l’Ain

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  • Dans l’Allemagne nazie, la propagande est mise au service de l'idéologie nazie. Création du ministère de l'information et de la propagande en 1933.

     

    Il est dirigé par Joseph Goebbels. Tous les moyens sont utilisés pour manipuler les gens :

     

    l’image, les cérémonies, les discours, le cinéma et les Arts...

     

    C’est le contrôle de la culture, de la vie intellectuelle, de l’éducation. L’art constitue un moyen d’endoctrinement des esprits

     

    1. La présentation de l’œuvre En Allemagne certains artistes fuient le régime nazi, d’autres se mettent au service de ce régime, leurs carrières d'artistes sont facilitées par l'adhésion au régime et par l'acceptation plus ou moins contrainte de ses commandes ex : Leni Riefenstahl, Arno Breker …

     

    Artistes qui ont fui : Bertolt Brecht (auteur de théâtre) Max Ernst est né en Allemagne en 1891. C'est l'un des artistes majeurs du Dadaïsme et du Surréalisme.

     

    Max Ernst et Hans Bellmer furent internés au camp des Milles par les Français en 1939, comme beaucoup de peintres, musiciens ou écrivains qui avaient fui l'Allemagne nazie et étaient considérés comme ennemis potentiels.

     

    De nombreuses figures de la gauche littéraire et scientifiques s'exilent, comme Thomas Mann, Bertolt Brecht et Albert Einstein dès le 28 février 1933.

     

    D'autres sont jetées en prison…Les nazis condamnent l'« art dégénéré » et les « sciences juives », et détruisent ou dispersent de nombreuses œuvres des avant-gardes artistiques.

     

    A/ L’artiste / Le commanditaire L’artiste Arno Breker, 1900/ 1991, est le fils d'un sculpteur.

     

    Il étudie les beaux-arts dans sa ville natale d'Elberfeld (Rhé- nanie du Nord) puis à Düsseldorf.

    Il se tourne progressivement vers les représentations classiques –grecques.

     

    Passe plusieurs années à Paris … fréquente Jean Cocteau, Foujita, Brancusi et d’autres …

    Il est rapidement reconnu dans toute l'Europe.

     

     

    Il retourne en Allemagne. Professeur à l’École Supérieure des Beaux-arts de Berlin, il est remarqué par le ministère de la Propagande du Reich qui lui passe plusieurs commandes.

     

    Dans sa jeunesse, Breker a étudié la sculpture antique en France puis à Rome, et a forgé son goût pour le néoclassicisme.

     

    Arno Breker devient le sculpteur officiel du régime nazi à partir de 1934.

     

    Et il bénéficie de moyens exceptionnels pour mener de gigantesques travaux de décoration à Berlin.

     

    Le commanditaire de l'œuvre : le ministère de la propagande du Reich L'art tenait une place importante durant le IIIème Reich car il devait servir de propagande afin de faciliter l'embrigadement de la population allemande au nazisme.

     

    Dès septembre 1933, Joseph Goebbels, le Ministre du Reich à l’Éducation du peuple et à la Propagande, a créé le Reichskulturkammer - Chambre de Culture du Reich. Tous les artistes devaient y appartenir s'ils voulaient obtenir l'autorisation de produire.

     

    Trois grands ateliers de sculpture sont mis à sa disposition par les nazis. ..

     

    Il y produit quantités de sculptures à la gloire de l'idéologie du régime : l’homme nouveau, le surhomme voulu par Hitler. Ses sculptures sont des exemples parfaits de « l’Aryen idéal ». Des hommes grands, blancs, avec un corps musclé.

     

    Ses sculptures rappellent les hommes de la Grèce ancienne, or Hitler considère les aryens comme des descendants des grecs.

     

    Pendant la guerre des travailleurs forcés français et italiens, demandés par Breker, travailleront dans ces ateliers.

     

    Les conditions de travail dans ces ateliers sont très dures en grande partie à cause de la brutalité de Walter Hoffmann, le chef des ateliers et nazi convaincu.

     

     

    En parallèle il travaille avec Albert Speer sur le projet voulu par Hitler, le projet Germania, qui consiste au réaménagement de Berlin.

     

    B/ L’œuvre Bas-relief géant d’Arno Breker intitulé : « le Protecteur » ou également « le garde ». Réalisation 1940 Cette œuvre faisait partie du grand projet « Germania », la nouvelle capitale du Reich désirée par Hitler et pensée par Albert Speer. Projet conçu par A. Speer afin de transformer l’urbanisme et l’architecture de Berlin et d’en faire une capitale mondiale. C’est une œuvre de commande, le bas-relief géant devait orner cette nouvelle capitale et prendre place sur l'axe Nord-Sud du nouveau Berlin.

     

    Mais il ne fut jamais monté sur l'axe.

     

    Pour réaliser cette œuvre : utilisation d'un moulage rempli de plâtre.

     

    Style du néoclassicisme nazi, inspiré des sculptures antiques grecques ou de la Renaissance.

     

    C/ Le contexte Hitler est au pouvoir depuis janvier 1933.

     

    En 1 an, Hitler installe tous les fondements de l’Etat totalitaire et en 1934, il devient Reichführer. Il concentre tous les pouvoirs, a mis en place un État totalitaire basé sur une idéologie raciste, antisémite et nationaliste ..

     

    La société est embrigadée, contrôlée et la propagande joue un rôle essentiel dans la manipulation des esprits. L’objectif pour Hitler est de former un Homme nouveau, exaltation de la race germanique et en particulier de la race aryenne, la « race des seigneurs et des guerriers ». Il faut forger les générations à venir pour un « Reich pour mille ans ». Rappel Discours d’Hitler vu en extrait vidéo L'art est au service de l'idéologie, il faut montrer la grandeur du régime, promouvoir et exalter l'homme nouveau. L’Allemagne et la race germanique doivent dominer l’Europe et le monde. Avant le projet Germania, Berlin commença à se transformer dès 1933 ; la Reichsbank, commandée par Hitler en 1933, fut le premier bâtiment d’envergure du régime nazi à Berlin. « Mû par un désir inébranlable, j’ai décidé de doter Berlin d’une voirie, d’édifices et de places publiques qui lui conféreront éternellement la dignité indispensable à la capitale de l’empire allemand. »

     

    Discours d’Hitler novembre 1937 1936-1937 :

     

    le projet démesuré d’un nouveau Berlin : le projet Germania Albert Speer fait des études d'architecture.

     

     

    Après avoir entendu et vu Hitler, il adhère au Parti national-socialiste en 1931. Il se fait rapidement remarquer par ses dons d’architecte et Hitler l’accueille au nombre de ses confidents.

     

    De 1933 à 1945, Speer est tour à tour l’architecte de Berlin, l’intime d’Hitler et ministre de l'Armement.

     

    Condamné par le Tribunal militaire international de Nuremberg à vingt années de détention, il est libéré en 1966 et se consacre à l'écriture. Le 23 juin 1940, Arno Breker accompagne Hitler dans sa visite de Paris… (photographie). Le projet Germania visait à faire de Berlin le centre de gravité des peuples germaniques et du monde. Germania est un projet conçu par Albert Speer sur ordre d’Hitler pour transformer l’urbanisme et l’architecture de Berlin. Germania qu’Hitler voulait faire construire après la guerre. Page 3 sur 4 2. La description Cette œuvre illustre les principes aryens développés par Hitler : esthétique du corps sain de l’homme nouveau qui s’inspire de l’héritage grec antique. 3. Quelle est la signification de l’œuvre ?

     

    Quel message l’affiche veut-elle faire passer ?

     

    Quelles sont les impressions ressenties ?

     

    Des œuvres au service de l'idéologie : promouvoir et exalter l'homme nouveau Cette œuvre traite du thème « Repenser le monde » car elle représente l'Homme nouveau selon Hitler, c'est-à- dire l'aryen dont descend le peuple allemand, ici représenté comme un « surhomme » avec un corps d'acier prêt au combat et triomphant comme un héros, un modèle à suivre.

     

    Les nazis apprécient une forme d'art traditionnelle, qui se rapproche de l'art gréco-romain. Cette sculpture illustre les principes aryens développés par Hitler. Recours aux canons de la statuaire antique: perfection plastique, proportions idéales des corps …. Le personnage représenté est un homme nu, armé, en train de dégainer son épée. Il représente la force, la dé- termination et le combat guerrier.

     

    Il est représenté comme un « surhomme » avec un corps d'acier prêt au combat et triomphant comme un héros, un modèle à suivre.

     

    Esthétique du corps sain de l’homme nouveau voulu par Hitler qui s’inspire de l’héritage gréco-romain antique….

     

    Exaltation de la force et de la particularité de la race supérieure, les aryens, au détriment des autres races considérées comme inférieures

     

    On retrouve aussi l'aspect guerrier, expansionniste dans cette œuvre : terme de « protecteur » qui renvoie à la notion d'espace vital. Le personnage représente un homme grand, musclé et nu, très athlétique portant seulement une cape autour du cou. Il est en mouvement vers la droite, gravissant des marches Il tient une épée qu'il extrait d'un fourreau et à ses pieds, repose un bouclier. Il a une attitude déterminé. Il arbore tous les signes de la virilité guerrière nazie : musculature surdé- veloppée, port de l’arme, visage implacable de détermination au combat.

     

     

    Sûr de sa puissance, il est prêt à se battre. Œuvre qui s’inspire des sculptures antiques à la fois grecques et romaines. Page 4 sur 4 En Conclusion: le regard critique Hitler mena avec son projet Germania une guerre à la fois culturelle et symbolique contre les projets urbains staliniens. Rien ne devait être plus grand que son « Grand Dôme », car il devait symboliser la domination nazie sur le monde. À cet art officiel qui répond aux principes aryens d’Hitler s’oppose l’art dit « dégénéré » (rappel Otto Dix) Le nouveau Berlin devait être achevé en 1950.

     

     

    Mais la défaite du IIIème Reich marqua l’arrêt du projet Germania, déjà fortement ralenti du fait des bombardements alliés sur Berlin à partir de 1943.

     

     

    En 1945, les trois ateliers d’Arno Breker sont détruits avec les œuvres qui s'y trouvent, surtout des plâtres pour les futures sculptures des projets urbanistiques d'Hitler. Arno Breker n’a jamais regretté d’avoir sculpté dans la pierre le fantasme hitlérien du surhomme. Il ne fut jamais poursuivi pour avoir honoré les commandes passées par le régime nazi. De son vivant, il a systématiquement récusé tout reproche d’avoir pris part au national-socialisme.

     

     

    Rappel exposition universelle de 1937.

     

    Les deux pavillons nazi et soviétique qui se font face et s’affrontent …

     

     

     

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