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    « Toute la France admire les gars du maquis et le monde entier rend hommage à ses français admirables ».

     

    Cette déclaration du 17 aout 1944 de Jean Oberlé, au micro de la BBC, est le point de départ de cette étude historique menée par Fabrice Grenard. Agrégé et docteur en histoire, l'auteur enseigne en tant que maître de conférence à Sciences Po Paris. Il a notamment publié La France du marché noir en 2008.

     

    Cet ouvrage possède un double objectif : il s’agit à la fois d’étudier un sujet peu abordé tout en déconstruisant la légende noire d’une Résistance qui n’aurait pas pris en compte ses dérives internes.

     

    La Résistance utilise officiellement le terme de « maquis noirs » pour dénoncer certains maquis qui ne se sont pas ralliés à ses instances ou à ses directives. Cette expression illustre le caractère particulièrement incontrôlable de ces mouvements armés qui utilisent le label de "maquis" pour éventuellement couvrir leurs exactions. L’idée de « faux maquis » est l’expression choisie par les historiens pour aborder scientifiquement cette question épineuse.

    Le raisonnement de l’auteur part d’un constat : la désintégration de l’Etat Français à partir de 1943.

     

    La dissolution de la "légitimité" du régime de Vichy laisse alors des espaces de pouvoirs dont se saisissent les mouvements armés résistants ou non en mettant localement sur pied une administration parallèle, parfois guidée par ses propres lois. Les maquis évoluent en effet dans des situations juridiques particulières, et cet état de fait est aggravé en cas de non affiliation aux instances officielles de la Résistance.

     

    Pour survivre les maquis doivent imaginer et développer une relation propre avec la population, qui consent assez régulièrement à coopérer tant que leur poids sur la vie du pays n’est pas trop lourd.

     

    Le ravitaillement de groupes, parfois nombreux, passe même en dernier recours par une forme de banditisme lorsqu'il devient indispensable de trouver de quoi survivre. Ces actes visent tout particulièrement les administrations ou les représentants officiels, mais ses actions illégales peuvent aussi être menées contre des particuliers considérés comme collaborateurs. Si la tradition des bandes de pillards n’est pas récente elle va ressurgir pendant cette période. Des "faux maquis" peuvent être en plus ou moins grande partie composés de criminels de droits communs, de services de renseignements qui visent à décrédibiliser la résistance ou encore de jeunes exaltés qui voient dans ce moment de l’histoire une opportunité pour s’enrichir. Ces actions vont parfois mettre en péril le support populaire -tel le maquis Lecoz- et vont pousser la Résistance à prendre des mesures, jusqu'à mener de véritables opérations militaires pour mettre ces faux maquis hors d’état de nuire, voire même à coopérer ponctuellement avec l’administration du régime de Vichy pour les détruire. Dans un contexte troublé, la concurrence entre mouvements résistants communistes et non communistes contribue à entretenir le flou et à rendre certains mouvements difficiles à catégoriser. Le retour à l’ordre implique une mise au pas des maquis non affiliés et l’étude de leurs actions. Ces procédures vont conduire à la reconnaissance officielle de leur action, ou au jugement de leurs responsables par des cours de justice plus ou moins appropriées.

    Le phénomène maquisard est un phénomène encore plus complexe qu'on ne le pense généralement, et cette étude historique permet une bonne première approche de cette compléxité. La démonstration est appuyée par des exemples précis et bien référencés. L’apport de cette étude peut aussi constituer son point faible majeur : en effet, l’auteur montre le flou juridique qui régit les actions de certains maquis, mais cette frontière entre légalité et illégalité ne conditionne pourtant pas toujours leur légitimité, Le critère déterminant est en fait le rapport entretenu à la population. Cette « zone grise », si elle est une clé importante, n’est pas suffisante pour dresser une typologie des maquis ou faux maquis. La distinction entre les deux types doit être encore précisée et formalisée. A raison, l’auteur présente d'ailleurs ce domaine d’étude comme un champ à approfondir.

    Les lecteurs intéressés par la Résistance trouveront dans cet ouvrage une source importante de documentation et surtout un regard neuf sur ce moment si particulier de notre histoire.

    Thibault Laurin.

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    Histoire de remettre..... l’histoire sur les rails....
     
    et les pendules à l’heure...
    SUR LA RESISTANCE....
     
    et le comportement d’une grande majorité de FRANCAIS dès JUIN 1940....
    Sans vouloir créer de polémique, et pour rendre au contraire tous les honneurs à ceux qui se sont engagés dans la résistance,
     
    il conviendrait quand même de préciser qu'ils furent très minoritaires au sein de la population française.
     
     
     
    La grande majorité est restée silencieuse, et les collaborateurs des nazis étaient bien plus nombreux que les résistants, tout au moins jusqu'à l'été 1943.
     
     
     
     
    Dès 1940, la population a choisi son camp, un grand nombre de Français
    vénèrait leur MARECHAL PETAIN.. il faut le dire !
     
     
     
     
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    lors de l’arrivée en JUIN 1940 de l’OCCUPANT, les rues n’étaient pas vides, surtout aux Champs Elysée....
     
    les RARES Français qui se sont engagés dans la résistance dès 1940 l'ont fait à titre individuel ou au sein de petits groupes isolés, agissant de façon spontanée, sans mots d'ordre, sans liens entre eux.
     
     
    Quatre facteurs extérieurs à la résistance ont favorisé son développement :
     
    • En juin 1941, l'attaque allemande contre l'Union soviétique a levé les équivoques qui pouvaient subsister chez certains militants communistes depuis le pacte germano-soviétique d'août 1939, et a renforcé la détermination des résistants communistes qui constituaient, depuis 1940,
    • la cible privilégiée de la répression nazie et vichyste.
    • En septembre 1942, l'établissement du Service du travail obligatoire ( STO ) a poussé les réfractaires à rejoindre les maquis.

     

     

    • En novembre 1942,l'invasion de la zone Sud par la Wehrmacht a discrédité le régime de Vichy incapable de s'y opposer, anéanti le mythe d'un « Vichy-bouclier », État indépendant et souverain jouant le double-jeu pour le plus grand intérêt de tous les Français, et elle a uniformisé les conditions de la résistance dans les deux zones.

     

     

     

    • En février 1943, la capitulation de la VIe Armée allemande à Stalingrad a fait s'effondrer le mythe de l'invincibilité de la Wehrmacht et de la victoire définitive du Reich hitlérien auquel le régime de Vichy avait adhéré.

     

     

    Les maquis se sont particulièrement étoffés à ce moment-là, notamment du fait que beaucoup d'hommes ont choisi la clandestinité plutôt que d'être réquisitionnés pour le STO.
    Et parmi ceux-là, même pas la moitié ont pris les armes contre l'occupant...!!
     
     
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    CE QUI ME FAIT SOURIRE...
     
    lorsque l'on parle de résistance Française, votre interlocuteur nous narre la tête haute,
     
    “mais mon Père, mon Grand Père "ont fait de la résistance " pendant la guerre...
    il était Chef de Maquis.... “
    dont, une femme je me souviens...
     
    je lui demande ..
     
    quel âge a-t-il ?
     
    Mon Père est né en 1943 !!
     
    Super ! il cachait déjà les biberons ? !!
     
    LE PLUS JEUNE RESISTANT de FRANCE ??!!
     
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    C'est donc une infime partie du peuple français qui a "sauvé" l'honneur.
     
    Les RESISTANTS de la dernière heure..
     
     
    qui peu de temps avant fricotait avec les verts de gris...
    connaissaient le chemin des KOMMANDANTUR pour aller baver sur leurs voisins, où la voisine qui n’a jamais voulu partager son lit...
     
     
     
    Ces ORDURES ont fait emprisonner des pauvres gens !
     
    certains ont été déportés ! massacrés !
     
     
     
    et après tout celà !!! ont eu l'audace de glorifier le TRICOLORE !! et même certains ont touché des pensions ... après la guerre d'anciens combattants !!!
     
     
     
     
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    Mais je suis sûre qu'à l'heure actuelle, avec la régression des consciences qui caractérise
    "l'esprit du temps" si tant est que nous puissions parler d'esprit,
     
     
    on trouverait encore infiniment plus de "collabos",
     
     
    et beaucoup moins de résistants... beaucoup moins !
     
     
     
     les plus vaillants ?!!
     
    ZERO !!!
     
     
     
     
     
     
     
     
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  • goering

     

     

    Bonhomie en raison de son physique, était, en fait un dangereux toxicomane, s'adonnant régulièrement à la morphine, à la cocaïne et à la codéine.

    Un ministre qui a longtemps travaillé avec lui a déclaré :

    Etre immoral et criminel, son comportement était si théâtral qu'on ne pouvait le comparer qu'à Néron. Mais, une fois désintoxiqué par les médecins américains lors du procès de Nuremberg, Goering apparut comme un redoutable debater, brillant par son intelligence et ses dons d'orateur !

     

    En fin de compte, Goering frappe par son infantilisme, son égocentrisme, son besoin de paraître, son désir de puissance, autant de symptômes signant une immaturité affective manifeste, expliquant des besoins affectifs de substitution.

     
    goering

    Goering le toxicomane
    L'histoire de l'intoxication de Goering est tout à fait celle des intoxiqués accidentels qui formaient à cette époque la majeure partie des morphinomanes.
    Goering fut blessé une première fois en 1916 puis une seconde fois au niveau de l'aine droite lors d'une fusillade à Munich à l'occasion d'une tentative de prise du pouvoir. Il reçoit ses premières injections de morphine car il souffre beaucoup ; en moyenne deux piqûres par jour. Goering continuera à s'adonner à la morphine en prétextant des douleurs intolérables provenant de ses blessures. Dans certaines circonstances, il sait qu'il peut compter sur la morphine pour être plus joyeux et plus exubérant.


    En 1925, Goering retourne en Suède où vivent ses beaux-parents et il accepte une cure de désintoxication pendant trois semaines. On avait alors sous-estimé les doses de morphine qu'il s'administrait et les médecins suédois crurent pouvoir ordonner un sevrage brutal. Il y eut quelques difficultés, des moments de manque et de délires. Les médecins suédois, convaincus d'avoir affaire à un simulateur ou à un petit malade mental, utilisèrent une méthode de sevrage lent. On possède les documents cliniques indiquant les types de produits de substitution et les calmants utilisés pour combattre les effets de la privation de morphine. Goering rechute assez rapidement, de telle sorte qu'on peut admettre que Goering n'a jamais abandonné ni la morphine ni la cocaïne et qu'il dut à plusieurs reprises, longtemps plus tard, se soumettre à des cures énergiques, la dernière ayant été ordonnée par les médecins américains après son arresta tion.

     


    Outre sa toxicomanie, Goering était un bon vivant, succombant périodiquement à des crises de boulimie.

     

    En 1933, lors de la prise du pouvoir par Hitler, il pèse 127 kg.

     

    En 1939, Goering contracta une nouvelle toxicomanie vis-à-vis de la paracodéine, extraite de l'opium, qui est un calmant efficace, plus couramment employé sous forme de sirop contre la toux ; il en prenait dix comprimés par jour tout en se piquant avec des injections de morphine.

     

    Lors de l'offensive contre l'Angleterre, Goering absorbait trente comprimés de paracodéine par jour.

     

     


    Lors de son arrestation Goering avait avec lui deux valises pleines de pilules de codéine et ressemblait à un démarcheur en produits pharmaceutiques; il fut immédiatement confié aux soins de deux psychiatres.

     

    Lorsqu'il fut transféré à la prison de Nuremberg, en septembre 1945, Goering avait perdu 36 kg et ne pesait plus que 91 kg.

     

    Il est intéressant de noter que Goering n'accepta une cure d'amaigrissement que lorsqu'il sut qu'il comparaîtrait devant un tribunal international.

     

     

    goering et hitler
    Personnalité de Goering

    Généreux pour certains, sentimental pour d'autres, il fut avant tout un être cynique sans foi ni loi comme en témoignent de nombreuses reparties qu'il fit au procès de Nuremberg lors de ses interrogatoires successifs par les procureurs des pays alliés.
     
    Le plus bel exemple de cynisme de cet homme est représenté par ses propres paroles au sujet de la projection des films tournés dans les camps de concentration : « Jusqu'à ce qu'ils passent ces films, c'était un bon après-midi, on lisait mes conversations téléphoniques à propos de l'affaire autrichienne et tout le monde riait avec moi et puis ils ont passé ces films épouvantables et cela a tout gâché. »
    Il en va de même pour ses commentaires au sujet des films russes : « N'importe qui peut fabriquer un film d'atrocités. Il suffit de déterrer les cadavres et de montrer un tracteur qui les enterre à nouveau. »
     
    Il a constamment nié sa participation, malgré les preuves établies, à différents crimes et assassinats et sa responsabilité dans le déclenchement et la conduite de la guerre. C'est le même cynisme qu'il affiche dans la conversation qu'il a avec le psychiatre américain au sujet de Röhm.
     
    Constatant qu'avant de devenir rivaux ils avaient été des amis sincères, le psychiatre Kelley l'interrompit pour lui demander comment il avait pu faire une chose pareille à un ami. « Goering s'arrêta de parler et me regarda avec surprise, comme si j'étais un demeuré.
     
    Ensuite il haussa ses larges épaules et me dit lentement en appuyant sur chaque syllabe :
     
    "Parce qu'il me gênait ! " »
     

    Pendant les années de son intoxication certains traits de la personnalité de Goering sont exaltés à la limite de la caricature : sa colère devient violence comme on pourra s'en rendre compte lors du procès de l'incendie du Reichstag en septembre 1933.
     
    Pendant la guerre, accablé par les revers de l'invasion allemande, Goering en vient à insulter les pilotes allemands, leur reprochant leur inefficacité ou les accusant d'avoir gagné leurs décorations par le mensonge.
     
     
    goering

    Bouffi et arrogant
    Ciano, l'ancien ministre des Affaires étrangères de Mussolini, notait dans ses carnets :

    « Goering est le plus humain des chefs allemands, mais c'est un émotif et un violent qui pourrait devenir dangereux. »

     


    Il est méticuleux pour les soins de sa personne et se poudre après le rasage ; d'autre part, il possède une garde-robe très importante tant d'habits civils que d'uniformes dans lesquels il aime à se pavaner. Il est très exigeant quant à leur coupe. Il dessinera lui-même celui de Grand Veneur, un de ses nombreux titres ronflants, et celui de la Luftwaffe.
    Conscient de son importance, il se dote d'une police personnelle ; d'autre part, il se fit établir un arbre généa logique fictif reliant directement sa famille à Frédéric de Prusse et à Charlemagne ; il s'efforça de faire admettre ces fables aux psychiatres chargés de l'examiner lors du procès de Nuremberg.

     

     

    Toutes les cérémonies familiales étaient l'occasion de déploiements grandioses et pompeux.

     

    C'est ce même goût de l'apparat allié à celui du luxe qui le fit multiplier ses lieux de résidence et les embellir constamment : il disposait de plusieurs palais résidentiels, de deux châteaux et d'un ancien rendez-vous de chasse royal. Goering embellira ses demeures de toutes les oeuvres d'art qu'il aura pillées en Europe sur les traces des soldats allemands.

     

    A propos de ce goût pour l'art, qui était très classique, il lui arrivera de s'appeler le dernier homme de la Renaissance.

     


    Sa vantardise devient fanfaronnade.

     

    Ciano le dépeint bouffi et arrogant ; il se pavanait béatement devant les officiers italiens qui l'accueillaient.

     

    Le célèbre aviateur Milch confirme : Je n'étais pas dupe de ses accès de vantardise. J'avais déjà été confronté à sa grande vanité et à son égoïsme et je savais que quiconque le blessait dans son orgueil vivrait pour le regretter.

     

     
    Son dégoût pour le travail intellectuel ne fait que s'accroître. Goering déteste les papiers et ne lit plus les rapports qu'il signe. Il ne comble pas ses lacunes en matière d'aéronautique.

     

    Il essaie de dissimuler son ignorance et ne tente jamais d'y remédier. Il manque totalement de professionnalisme dans les divers secteurs que Hitler lui confie.

    Il ne prépare pas ses discours mais se contente de slogans démagogiques.

     

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    Sa tendance à la mégalomanie s'accroît considérablement.

     

    Quand il se lève, son valet met le disque de la marche des héros du Crépuscule des dieux ; Goering était un fervent lecteur des aventures de Gengis Khan car il avait conçu une véritable passion pour tout ce qui concernait ce conquérant sanguinaire.

     

    Sa bibliothèque privée contenait tous les ouvrages publiés sur cet homme de guerre asiatique.

     


    Certains caractères nouveaux apparaissent avec l'intoxication par la morphine. Le jeune officier svelte et fringant est devenu obèse, atteignant le poids de 127 kilos en 1938. Il est devenu sujet à des crises de dépression et à des brusques changements d'humeur. Il a des accès de rage imprévisibles et il fait quelques allusions à des possibilités de suicide.

     

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    On sait qu'à Nuremberg il se suicidera, sans doute par volonté d'affirmer son rang parmi les autres accusés jusque dans la mort, mais aussi peut-être par peur d'affronter le supplice, c'est-à-dire la mort par pendaison.

     

    The gold-plated pistol Nazi Hermann Goering handed over to the allies when he surrendered at the end of the Second World War has been revealed in public for the first time 


    Goering fait preuve d'un infantilisme invraisemblable : il était un dangereux chauffard qui s'obstinait à rouler à gauche en klaxonnant sans trêve pour signaler son approche.

     


    Dans sa villa préférée, il s'est fait installer pour lui tout seul un train électrique et il avait imaginé une escadrille de petits bombardiers qui lâchaient leurs bombes sur les trains.

     


    Lors d'une contrariété, il prend l'habitude de se calmer en manipulant des pierres précieuses.

     

    Ciano raconte dans son journal :

     

    « Comme il manifestait pendant le voyage une certaine nervosité, son aide de camp lui apporta un petit vase plein de diamants. Il les mit sur la table et commença à les compter, les aligner, puis à les mélanger de nouveau ; cela lui permit de retrouver sa bonne humeur. »

     

    Son goût pour les médailles et les uniformes fut à l'origine d'une plaisanterie : on disait que le paladin de Hitler avait commandé une série de médailles en caoutchouc de façon qu'il puisse les porter dans sa baignoire.

     

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    Un Néron moderne


    En conclusion de cette analyse détaillée de la personnalité de Goering, il faut citer le célèbre portrait que l'ancien ministre Schacht avait fait de lui et qui fut lu par le juge Jackson au tribunal de Nuremberg :

     

    « J'ai décrit Hitler comme un personnage amoral, mais je ne puis considérer Goering que comme un être immoral et criminel.

    Doué d'une certaine bonhomie naturelle qu'il sut utiliser pour se rendre populaire, c'était l'individu le plus égocentrique que l'on pouvait imaginer.

    Le pouvoir politique n'était pour lui qu'un moyen de s'enrichir personnellement et d'avoir une vie personnelle agréable.

    Le succès des autres le remplissait d'envie.

    Sa cupidité ne connaissait point de limites.

    Sa prédilection pour les pierres précieuses, l'or, les bijoux, était inimaginable. Il ignorait la camaraderie.

    Ce n'était que dans la mesure où quelqu'un lui était utile qu'il le traitait en ami, mais cela restait superficiel.

     

     


    Son comportement était si théâtral qu'on ne pouvait le comparer qu'à Néron. Une personne qui prit le thé avec sa seconde femme rapporta qu'il était apparu vêtu d'une sorte de toge romaine avec des sandales ornées de joyaux, les doigts couverts d'innombrables bagues et ruisselant de pierreries de la tête aux pieds.

     

    Son visage était maquillé et il avait du rouge à lèvres ".

     

     


    Un portrait accablant, on le voit, comparant Goering à Néron et permettant de souligner la personnalité monstrueuse du paladin de Hitler.


    Lorsqu'on reprend les récits des différents psychiatres suédois et américains qui ont analysé le caractère de Goering, on note une grande forfanterie qui pouvait passer pour de la bravoure car Goering aimait à défier les événements :

    mais c'est surtout le désir de paraître, de faire de l'effet qui perçait à travers tous ces récits, les traits hystériques sont des éléments importants dans le portrait de Goering.

     

    En bref, les observations concordent pour mettre en évidence une personnalité immature, ce qui permet, selon les psychiatres, de soutenir la notion d'une personnalité psychopathique prémorbide chez Goering.

     

     

    http://www.histoire-en-questions.fr/curiosites/goering.html

     

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    LE PASSÉ COLLABO DE LA MAISON VUITTON
     
     
     

     
     
    Vichy, la ville où Madame de Sévigné, la célèbre épistolière, venait déjà prendre les eaux au XVIIe siècle, vit s’ouvrir, en 1926, une boutique Vuitton.
     
     
    En pleines Années folles, quand la cité thermale était à la pointe de la mode et du luxe.
     
     
    Pas n’importe où, au pied du palace le plus en vue de la ville :
    l’hôtel du Parc.
     
     
    Celui-là même que, quatorze ans plus tard, le gouvernement du maréchal Pétain devenu chef de l’Etat français viendra occuper pendant toute la durée de la Collaboration.
     
    Des quelques boutiques qui occupent alors le rez-de-chaussée, une seule
    aura l’autorisation de rester, Vuitton.
     
     
     
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    Les Saada et Lévy qui y possédaient un commerce de tapis seront chassés,
     
    comme les joailliers Van Cleef & Arpels
    et le magasin de nouveautés Barclay.
     
     
    A leur place, on installera le bureau de Documentation et de Propagande du nouveau régime. Alors pourquoi la boutique Vuitton a-t-elle été la seule épargnée ?
     
    Le patron de la Maison, Gaston-Louis, petit-fils du fondateur, est un « bon français », acquis aux idées du Maréchal,
    rapporte-t-on au Dr Ménétrel, son secrétaire particulier.
     
     
    Par ailleurs, le savoir-faire Vuitton, basé sur l’artisanat et le travail manuel, rejoint une certaine idée du travail promue par la Révolution nationale.
     
    Henry Vuitton, le fils, gérant de cette boutique, est donc le bienvenu.
     
    Ainsi, assez étrangement, le nom Louis Vuitton inscrit en lettres noires sur les vitrines extérieures du rez-de-chaussée du palace fera partie du décor
    sinistre de Vichy durant quatre ans.
     


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    De ce rare « privilège », Gaston-Louis flaire l’opportunité commerciale à même de faire survivre l’entreprise tout en partageant l’idéologie pétainiste, comme nombre de grands patrons trouvant là leur revanche sur les événements de 1936.
     
     
    L’usine d’Asnières est réquisitionnée par les Allemands et « produit pour l’Occupant » quand la boutique de Londres l’est par les autorités britanniques.
     
     
     
     
    La famille est repliée à Nice où elle possède une autre boutique.
     
     
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    Le Maréchal Pétain devant l'Hôtel du Parc.

    Magasin Louis Vuitton. 1943

     
     
     
    Le commerce du luxe est globalement sinistré.
     
    Mais, par de bienveillantes entremises, la Maison Vuitton se retrouve à produire en série des objets artistiques à la gloire de Pétain dont les bustes officiels, sur commande du bureau de Documentation et de Propagande qui gère l’image du Maréchal.
     
     
     
     et participe officiellement au déplacement du Chef de l’Etat le 1er mai suivant à l’occasion de la fête du Travail. Gaston lui-même est reçu quelques jours plus tard à l’hôtel du Parc pour parler affaires avec la garde rapprochée du Maréchal.

    En avril 1943, Gaston réinstalle sa famille à Paris, divisée comme beaucoup en France avec ses deux plus jeunes fils, Claude (futur père de Patrick-Louis) et Jacques qui penchent eux du côté du général de Gaulle, ce qui crée de vives tensions avec leur frère aîné Henry.
     
    Claude finira par s’engager aux côtés de la 2e DB tandis que leur futur beau-frère Jean Ogliastro, membre actif de la Résistance, survivra à la déportation.
     
    Le magasin des Champs-Elysées et l’usine d’Asnières toujours sous contrôle allemand mais produisant semble-t-il toujours des malles Vuitton reçoivent le même mois la visite bienveillante du colonel Bonhomme.
     
    A chaque fois qu’il remonte à la capitale, celui-ci ne manque jamais de passer une soirée avec Henry qui lui rend la pareil quand il redescend à Vichy.
     
     
     
     
    En janvier 1944, le colonel meurt dans un accident de voiture dénoncé comme attentat.
     
    Ensuite, alors que le régime de Vichy se délite, les activités des Vuitton demeurent sans trace.
     
     
    Et les archives de l’entreprise inaccessibles.

     
     
    A la Libération, étonnement, Gaston et Henry ne sont pas inquiétés
    et échappent à toute épuration.
    Claude reçoit la médaille de la Bravoure et de Discipline.
     
    La famille Vuitton panse ses plaies, ses divergences entre soi et les affaires reprennent, Henry à la direction commerciale, Jacques à la direction administrative et financière, Claude à la direction de l’usine.
     
     
     
     
     
     
     
    Dans les années 50, la Maison Vuitton, comme si la guerre n’avait pas existé, reçoit une commande de l’Elysée pour un voyage officiel du président Auriol aux Etats-Unis. Henry, dans les années 80, publiera ses mémoires, en occultant délibérément la période de la Collaboration, sans pour autant renier semble-t-il ses idéaux 
     


    D’après « Louis Vuitton, une saga française » par Stéphanie Bonvicini, éd. Fayard, 2004
     
     
     
    http://www.louvrepourtous.fr/Scandale-Vuitton-au-musee,619.html#1
     
     
    SOURCES  LIEN
     
     
    https://histoiredesvancleefetdesarpels.blogspot.fr/2012/12/van-cleef-s-et-j-arpels-vichy-en-1917.html
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  • Le marché noir en coulisses, la suspicion généralisée et, surtout, ce « dernier métro » après lequel courent spectateurs et acteurs de peur de traverser Paris à pied à l'heure du couvre-feu 

     

     

    Le Dernier Métro,célébrissime film de François Truffaut (1980), donne une vision assez juste du quotidien du théâtre sous l'Occupation.

     

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    « Les salles étaient pleines, se souvient Michel Bouquet, 17 ans en 1943, l'année où il entre au Conservatoire. C'était le seul recours pour trouver un peu d'espoir et, surtout, pour entendre la langue française, ne plus avoir dans les oreilles ce bourdonnement permanent de l'allemand... »

     

    Pendant l'Occupation, les grands metteurs en scène des années 1930 (Charles Dullin, André Barsacq, qui lui succède à l'Atelier, Gaston Baty...) ne chôment pas.

     

    Du côté du boulevard, Sacha Guitry (inquiété à la Libération) triomphe avecN'écoutez pas, Mesdames, tandis que Marcel Achard est joué sans relâche.

     

     

     

    Jean Cocteau crée La Machine à écrire en 1941, malgré l'opposition préalable de la censure française, contredite par l'occupant. Jean Marais est de tous ses spectacles, et quand l'acteur s'en va gifler Alain Laubreaux,

     

    le critique redouté de Je suis partout, l'organe de la collaboration qui avait éreinté La Machine à écrire, il devient l'incarnation d'une forme de résistance - l'anecdote est reprise dans Le Dernier Métro.

     

    A l'avant-garde du théâtre parisien, Jean-Paul Sartre monte Les Mouches, en juin 1943, au Théâtre de la Cité (ex-Théâtre Sarah-Bernhardt rebaptisé par les forces d'occupation) : succès mitigé, accueil incendiaire de la presse collaborationniste.

     

     

     

    Albert Camus crée Le Malentendu en juin 1944 au Théâtre des Mathurins, avec Maria Casarès. Mais Antigone, de Jean Anouilh, qui avait décidé de relire Sophocle« avec la résonance de la tragédie que nous vivions », reste le spectacle emblématique de l'époque.

    La logique de désobéissance de l'héroïne, face à l'autorité de Créon, enflamme les spectateurs.

     

    Même la Comédie-Française s'autorise des créations majeures : La Reine morte, de Montherlant, en décembre 1942. La version de cinq heures du Soulier de satin, de Claudel - pourtant réputé gaulliste -, est montée en novembre 1943 par Jean-Louis Barrault.

     

     

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    Ces deux spectacles, Gisèle Casadesus s'en souvient aujourd'hui avec émotion et précision. Quelques mois après la première de La Reine morte, elle a remplacé dans la pièce Renée Faure, appelée à tourner L'Assassinat du Père Noël.

     

     

     

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    Elle se rappelle avoir répété devant Montherlant, qui l'avait félicitée : « Une émotion terrible, j'avais appris le texte très rapidement, c'était un rôle important, dans lequel Renée Faure était très bien. »

    Le personnage d'une pièce de Labiche,
    prénommé Adolphe, devient Alfred...

     

     

    Gisèle Casadesus avait été engagée au Français en 1934, à l'âge de 20 ans (elle en aura bientôt 96) pour jouer « les ingénues, les soubrettes légères et les jeunes premières », selon la notion d'« emploi » qui prévaut à l'époque.

     

    D'abord pensionnaire, elle est nommée sociétaire dès 1939, ce qui est exceptionnel de précocité. Il faut dire que le dramaturge Edouard Bourdet (Les Temps difficiles),mis à la tête de l'institution par le gouvernement du Front populaire, a entrepris de rénover la maison : il empêche les « chefs d'emploi » de jouer les rôles d'ingénues à 60 ans passés, encourage la création de textes contemporains.

    Au point de susciter des polémiques qui évoquent curieusement celles d'aujourd'hui : « jeunes contre vieux », réflexions sur la vocation du Théâtre-Français...

     

     

    Bourdet est victime d'un accident de la circulation peu avant l'armistice de 1940. Jacques Copeau lui succède pour un intérim de dix mois.

     

    « J'ai joué juste avant l'exode, se souvient Gisèle Casadesus, puis le théâtre a fermé. Très vite, Copeau nous a dit que l'occupant souhaitait qu'il rouvre : on a rejoué en septembre 1940, avec notre répertoire habituel. Rien ne paraissait changé mais tout était différent dehors, avec cette grande question qui n'était pas poétique : comment va-t-on manger ? C'était nos conversations, au théâtre ou ailleurs ! »

     

     

    On ne cédera pas à la tentation de faire de la Comédie-Française un microcosme de la société, mais la vie s'y organise, « dans un drôle de climat de silence et de méfiance », poursuit la comédienne. « On faisait tous très attention à ce que l'on disait, l'appréhension était permanente. » Il y a les exigences de l'occupant.

    Par exemple, en février 1941, deux représentations, en allemand, d'Intrigue et amour, de Schiller.

     

    Gisèle Casadesus préfère ne pas y assister :

     

    « C'était au-dessus de mes forces, je n'en veux pas à ceux ou celles qui y sont allés, obligés par leur position... »

     

     

    La propagande veille, parfois de manière cocasse : le personnage d'une pièce de Labiche, prénommé Adolphe, devient Alfred : la réplique « l'ignoble Adolphe », qui a suscité des applaudissements, ne passe décidément pas... Mais les bonheurs artistiques sont là. Gisèle Casadesus, distribuée dans une vingtaine de pièces sur la période, se souvient des Fausses Confidences, jouées aux côtés de son amie Madeleine Renaud, ou de l'arrivée dans la troupe en 1944 - pour deux spectacles seulement, deux Molière - du grand Raimu.

     

    "Aucune liberté n'était permise et le danger
    était permanent. Le sentiment général
    était qu'une catastrophe pouvait surgir à
    n'importe quel moment,"
    (Michel Bouquet)

     

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    Michel Bouquet a des accents plus graves pour décrire une

     

    « époque éteignoir, où aucune liberté n'était permise et où le danger était permanent. Le sentiment général était qu'une catastrophe pouvait surgir à n'importe quel moment, surtout quand les Allemands, à l'approche de leur défaite, sont devenus plus durs encore ». En 1943, après un rendez-vous avec Maurice Escande, de la Comédie-Française, qui a convaincu sa mère de la pertinence de sa vocation, le jeune Michel Bouquet passe le concours du Conservatoire : dans la cour de l'école d'art dramatique, alors sise rue de Madrid, il reconnaît un jeune acteur vu quelques semaines plus tôt dans Sodome et Gomorrhe, de Jean Giraudoux : c'est Gérard Philipe, tout juste 20 ans. « Sur scène, dans son costume signé Christian Bérard, il était magnifique, avec une présence singulière. Je l'ai vu, à côté de moi, son pardessus sur les épaules, j'ai pensé : c'est Gary Cooper qui vient passer son concours d'entrée ! Ils ne prenaient que sept élèves : Gérard a fini sixième, moi septième. »

     

     

     

    Michel Bouquet travaille d'emblée :

    dans Première Etape, de Paul Géraldy, puis dans Danton, de Romain Rolland, où il joue Robespierre. Puis, toujours avec Gérard Philipe, il passe prématurément le concours de sortie du Conservatoire, qui lui vaudra un premier accessit. « Je donnais la réplique à Gérard dans sa scène de Fantasio. A la sortie, nous avons rencontré Camus, qui cherchait des comédiens. Je ne savais pas qui c'était, je n'avais pas lu L'Etranger. » Les deux amis joueront ensemble Caligula en septembre 1945. Autre rencontre majeure, alors que la guerre s'achève : celle de Jean Anouilh, l'auteur dramatique du moment, dont Michel Bouquet créera six pièces.

     

    « L'Occupation a été une période dure, du point de vue du froid, des restrictions en tout genre. J'ai vécu avec l'angoisse de partir au STO, ce que j'aurais dû faire fin 1944 si les Alliés n'avaient pas libéré Paris. Et j'ai continué à craindre que les Allemands ne reviennent, surtout au moment de la contre-offensive des Ardennes. Ce sentiment de terreur et d'humiliation ne m'a jamais quitté. »

    Pourtant, le spectacle a continué... .

     

     

     

     

    A lire
    La Comédie-Française sous l'Occupation, de Marie-Agnès Joubert, éd. Tallandier.

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