• RÉSISTANCE - 1944-1945 :

    Les Combattants de l'ombre

    Publié le 23 juillet 2013 par Galaxien

    Illusions et désillusions de la Résistance, est un documentaire (0h48) de la série Les Combattants de l'ombre, qui retrace l'histoire des résistants lors de la Seconde Guerre mondiale en Europe, quelques mois avant la Libération, lorsque la Résistance oscille mais espère que la Libération provoquera une nouvelle donne politique et sociale, malgré l'implication des Alliés.  Episode 6 sur 6.

     

    Ce sixième et dernier épisode, Illusions et désillusions de la Résistance, se déroule en 1944-1945, et se résume ainsi : Durant les mois qui précèdent la Libération, les attentes sont immenses, mais entre conflits internes et unification, la Résistance oscille. Une majorité espère que la Libération provoquera une nouvelle donne politique et sociale. Une partie redoute le poids des communistes, mais par leurs décisions, les grands Alliés ont déjà réglé le sort de bien des pays...

    Cette série documentaire offre un nouveau regard sur la Seconde Guerre mondiale, construite autour de témoignages exceptionnels des derniers acteurs de l’époque, illustrée d’archives inédites et de scènes de reconstitution, vue cette fois du côté de la Résistance et dans une dimension pour la première fois européenne.


    En ce qui concerne la France, les résistants étaient des hommes et des femmes de tous âges mais souvent jeunes voire très jeunes. Moins nombreuses que les hommes, les femmes y étaient souvent cantonnées dans des rôles subalternes. Ils  étaient issus de toutes les couches sociales. Toutes les sensibilités politiques de gauche comme de droite, toutes les sensibilités philosophiques et religieuses étaient représentées au sein de la résistance.

    Des étrangers ont combattu aux côtés des résistants français : Antifascistes italiens, antinazis allemands et républicains espagnols réfugiés en France; immigrés polonais et arméniens; juifs apatrides.


    Volontaires engagés dans l'action clandestine, les résistants risquaient à tout moment d'être dénoncés, arrêtés, torturés, emprisonnés, exécutés ou déportés. Ils constituaient une toute petite minorité courageuse, qui a suscité à la fin de l'Occupation un mouvement social beaucoup plus vaste, entraînant l'adhésion de la majorité des français.


    L'engagement dans la résistance a été plus ou moins précoce, dès 1940-1941 ou au contraire plus tardif, en 1943-1944.

    Les motivations des résistants étaient le refus de la défaite et de l'occupation allemande, refus du régime de Vichy et de la collaboration, refus de la répression et des mesures antisémites, volonté de combattre pour libérer la France.

    La résistance a revêtu des formes multiples qui allaient de l'attentisme prudent ou l'écoute de la BBC, jusqu'à la l'action directe, attentats, sabotages, ou la lutte armée dans les maquis, en passant par les manifestations patriotiques, le renseignement, la diffusion de la presse clandestine, la participation à des réseaux d'évasion, le refus du STO, Service du travail obligatoire, mis en place à la fin de 1942 et au début de 1943.
    Les résistants étaient isolés. Ils ne pouvaient guère compter sur la population accablée par la défaite, soucieuse d'assurer d'abord sa survie et terrorisée par les menaces de représailles, ni sur l'aide des Alliés qui a tardé à venir et est restée limitée. Ils ont dû surmonter leurs propres divisions.


    Quatre facteurs extérieurs à la résistance l'ont favorisé : En juin 1941, l'attaque allemande contre l'Union soviétique a levé les équivoques qui pouvaient subsister chez certains militants communistes depuis le pacte germano-soviétique d'août 1939, et a renforcé la détermination des résistants communistes qui constituaient, depuis 1940, la cible privilégiée de la répression nazie et vichyste.

    En septembre 1942, l'établissement du STO a poussé les réfractaires à rejoindre les maquis.
    En novembre 1942,l'invasion de la zone Sud par la Wehrmacht a discrédité le régime de Vichy incapable de s'y opposer, anéanti le mythe d'un Vichy-bouclier, État indépendant et souverain jouant le double-jeu pour le plus grand intérêt de tous les français, et elle a uniformisé les conditions de la résistance dans les deux zones.

    En février 1943, la capitulation de la VIe Armée allemande à Stalingrad a fait s'effondrer le mythe de l'invincibilité de la Wehrmacht et de la victoire définitive du Reich hitlérien auquel le régime de Vichy avait adhéré.


    La France libre avait besoin de se faire reconnaître par la résistance intérieure et la résistance intérieure avait besoin de l'aide de la France libre. En janvier 1942, de Gaulle a envoyé Jean Moulin en France avec pour mission d'unifier la résistance intérieure. Au printemps 1943, les mouvements de la zone Sud ont fusionné dans les Mouvements Unis de Résistance MUR, et ceux de la zone Nord ont commencé à coordonner leur action.
    Présidé par Jean Moulin puis après son arrestation en juin 1943,

    par Georges Bidault, le Conseil National de la Résistance, CNR, a élaboré un programme qui a été adopté en mars 1944.

     

    Ce programme fixait les conditions de la lutte immédiate pour la libération du territoire français et les mesures à appliquer après la Libération pour rétablir la légalité républicaine et promouvoir de profondes réformes sur le plan économique et social. Au début de 1944, a été créé le Mouvement de Libération Nationale, le MLN, qui regroupait les MUR et plusieurs mouvements de la zone Nord.


    Lorsque s'achève la libération de la France au printemps 1945, avec la réduction des dernières poches tenues par les allemands, le bilan est lourd :  20.000 FFI ou FTP tués au combat, 30.000 fusillés, plus de 60.000 déportés, dont près de la moitié sont morts dans les camps.
    Cependant, le sacrifice des résistants n'a pas été inutile et l'action de la résistance, même si elle n'a été qu'une force d'appoint, a bien servi la France. Cette action a été reconnue par le commandant en chef des armées alliées en Europe, le général Eisenhower, et a contribué ainsi à épargner à la France d'être soumise à l'AMGOT, pour Allied Military Government for Occupied Territories, ou Administration militaire alliée des territoires occupés.

    (cndp.fr/crdp-reims)

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  •  

    Les Unes 
    de la presse nationale
    et parisienne
    Classement alphabétique 

     

     

     

    France-Soir, 8 mai 1945
    Journal qui a pris la suite, en novembre 1944, de Défense de la France,
    journal fondé dans la clandestinité à Paris en juillet 1941

     

    Franc-Tireur, 8 mai 1945

    Franc-Tireur, 9 mai 1945
    Journal fondé dans la clandestinité à Lyon en en décembre 1941

    Front National, 8 mai 1945
    Journal du " Front national de lutte pour l'indépendance de la France ",
    mouvement de Résistance créé en mai 1941
    dans la mouvance du Parti communiste

     

    La Croix, 9 mai 1945
    Journal catholique, replié en zone sud, a continué de paraître jusqu'en juin 1941
    et a été autorisé à reparaître à partir de février 1945

     

    L'Aube, 8 mai 1945

    L'Aube, 9 mai 1945
    Journal démocrate-chrétien, s'est sabordé en juin 1940, a reparu en juin 1944, est devenu l'organe du Mouvement Républicain Populaire, parti fondé
    à la Libération par des démocrates-chrétiens issus de la Résistance

     

    L'Aurore, 9 mai 1945
    Journal fondé dans la clandestinité en 1943

     

    Le Figaro, 8 mai 1945

    Le Figaro, 9 mai 1945
    Journal replié à Lyon en juin 1940 , s'est sabordé le 11 novembre 1942
    lorsque la zone sud a été envahie par la Wehrmacht
    a reparu en août 1944

     

    L'Époque, 8 mai 1945

    L'Époque, 9 mai 1945
    Quotidien du matin, s'est sabordé en juin 1940,
    a reparu le 3 mai 1945

     

    L'Express, 9 mai 1945
    Journal du soir

     

    L'Humanité, 8 mai 1945

    L'Humanité, 9 mai 1945
    Organe central du Parti communiste français,
    suspendu en août 1939, s'est maintenu dans la clandestinité,
    a reparu le 21 août 1944

     

    Le Monde, 9 mai 1945
    Quotidien du soir fondé en décembre 1944

     

    Le Parisien Libéré, 9 mai 1945
    Journal fondé le 22 août 1944

     

    Le Populaire, 8 mai 1945

    Le Populaire, 8 mai 1945
    Organe central du Parti socialiste
    Section française de l'Internationale ouvrière ( SFIO )
    s'est sabordé en juin 1940, 
    a reparu dans la clandestinité en 1942 en zone sud et en 1943 en zone nord

     

    Libération, 8 mai 1945
    Journal fondé dans la clandestinté à Clermont-Ferrant en juillet 1941

     

    Libération Soir, 9 mai 1945

     

    Libres, 9 mai 1945
    Journal fondé sous l'Occupation
    par le Mouvement national des prisonniers de guerre et déportés

     

    L'Ordre, 8 mai 1945

     

    Paris-Presse, 10 mai 1945

     

    Résistance - La Voix de Paris, 8 mai 1945

     

    Volontés, 9 mai 1945
    Hebdomadaire du mouvement " Ceux de la Résistance "

     

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  • Les Françaises dans la Résistance (1940-1945)

     

     

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    Les historiens de la Résistance, comme dans de nombreux autres domaines, ont longtemps occulté les femmes et leur engagement majeur dans la lutte contre l’occupant allemand durant la Seconde Guerre mondiale.

     

    Résistantes Bretonnes

     

    Pourtant, on écrit en masse sur la Résistance dès la Libération : les ouvrages sont nombreux, mais la majorité d’entre eux ne traite uniquement que de la résistance armée et du rôle, prédominant, des hommes sur ce terrain.

    Les femmes, quant à elles, ne récoltent que quelques allusions : leur participation, pourtant déterminante, est sous-estimée, voire éclipsée.

     

     

    Rochambelles de la 2è DB

     

    Seules quelques figures féminines emblématiques, comme celle de Bertie Albrecht ou Danielle Casanova, dont nous reparlerons, suscitent un intérêt.

     

     

     

     

    Ce dernier s’explique non pas parce qu’elles sont des femmes, mais par l’importance, pour la première, de son statut de premier ordre au sein du mouvement « Combat », pour la seconde, de son implication résistante au cœur du Parti communiste devenu clandestin et dans la lutte armée.

     

    Afficher l'image d'origine 

    Denise Vernay Soeur de Simone Veil
    © coll.particulière  

    Il faut attendre les années 1970 et ses mouvements féministes pour que les résistantes sortent de leur réserve et publient, nombreuses, leur biographie.

     

    Par ailleurs, avec l’accès progressif aux archives de la Seconde Guerre mondiale et la multiplication des témoignages, les historiens se penchent de plus en plus sérieusement sur l’action des femmes pendant l’Occupation et s’aperçoivent clairement qu’une résistance massive, en dehors des armes, cachée et plus discrète mais tout aussi essentielle et risquée, a eu lieu.

     

    Fourcade Marie Madeleine, résistante 

    Marie Madeleine Fourcade
    © coll. Pénélope Fraissinet - 

    CHEF du RESEAU ALLIANCE 

     

    Il est donc aujourd’hui possible de retracer (même si le travail dans ce domaine est loin d’être complet) à quoi ressemble l’engagement féminin au sein de la Résistance, quelle est sa nature et sa complexité dans un contexte politique d’occupation et de collaboration avec le régime nazi et quelles sont les répercussions  sur les femmes impliquées dans ce mouvement d’opposition.

     

     

     

    Le contexte dès 1940 : occupation allemande et collaboration

    du régime de Vichy

     Il est difficile d’expliquer un phénomène tel que celui de la Résistance sans avant tout poser le contexte, très particulier, de la défaite de 1940 entraînant l’occupation ennemie et la collaboration du gouvernement de Vichy avec le régime hitlérien. Il détermine en effet la prise de position de nombreux Français et Françaises, qu’elle soit contre ou en faveur de l’occupant et/ou de la politique de l’Etat français.

    Dès juin 1940, la France est vaincue : Paris est envahie, suite à l’armistice signée le 22 juin, par les troupes allemandes, et la zone occupée est définie :

     

    le Reich s’installe, en gros, au nord de la Loire et dans l’extrême sud-ouest de la France.

     

    Le gouvernement de Vichy conserve sa souveraineté sur l’ensemble du territoire, zone occupée comprise, mais se doit de tout mettre en œuvre pour que la réglementation et les droits du Reich, en tant que puissance occupante, soient facilités et respectés.

    Le 24 octobre 1940, le maréchal Pétain rencontre Hitler à Montoire.

     

    Même si l’entrevue jette les bases de la collaboration de manière assez floue entre les deux protagonistes, notamment sur le rôle de la France dans le projet de conquête européenne d’Hitler, il n’en demeure pas moins qu’à l’issue, le gouvernement de Vichy accentue la mise en place d’un régime autoritaire et répressif, répondant aux attentes de l’occupant :

     

    exclusions, censures, saisies, interdictions de toutes sortes…

    Les femmes ne sont pas épargnées : dès octobre 1940, celles qui sont mariées ne peuvent plus intégrer les administrations et les services publics, afin de les inciter à rester au foyer ; la loi du 2 avril 1941 rend le divorce plus compliqué à obtenir ;

     

    celle du 23 juillet 1942 condamne l’abandon de famille et celle du 23 décembre de la même année réprime l’adultère commis avec une femme de prisonnier.

    Il faut dire que la femme est un élément essentiel, un pilier même, de l’idéologie vichyste.

     

    Le projet de Pétain, la « Révolution Nationale » sous la bannière « Travail, Famille, Patrie », est de créer une société où l’individualisme, banni, laisse place à un esprit communautaire où chacun a une place bien déterminée et où les valeurs familiales et les structures traditionnelles basées sur le travail non intellectuel

    (de la terre surtout) sont prépondérantes.

     

     

    Encadré par les institutions étatiques, l’individu n’a plus aucune liberté d’opinion et se doit de se fondre dans un ensemble hiérarchisé et immuable.

    Les femmes, elles, sont considérées comme le centre du foyer, dont elles doivent s’occuper avec soin. Cela sous-entend bien évidemment le devoir, essentiel, de maternité, d’où une très sévère condamnation de l’avortement (de 1942 à 1944, pas moins de 4000 femmes sont punies chaque année, pour la majorité des « faiseuses d’ange », dont Marie-Louise Giraud, seule femme guillotinée pendant la guerre, en 1943).

     

    S’éloigner de cet idéal féminin revient à mettre en danger la patrie car celle-ci a un besoin absolu des futures générations pour réussir la « Révolution nationale ».

    Vichy se base donc sur la différence et la complémentarité des sexes : à la femme la sphère domestique ; à l’homme le travail mais aussi l’autorité familiale.

     

    Il est le paterfamilias.

     

     

    Les femmes ne sont cependant pas condamnées à rester cloîtrées chez elles : elles détiennent aussi, pour celles qui le désirent, une place dans l’espace public, notamment au niveau associatif.

     

    Elles évoluent, pour la majorité d’entre celles qui s’engagent, dans le milieu chrétien, où elles œuvrent charitablement ou, au contraire, pour assurer leur propre destin.

     

     

    En effet, ces associations scoutes, totalement féminines et qui se développent depuis les années 20, ont pour objectif de donner aux jeunes filles une éducation civique et sociale.

     

    On leur enseigne à devenir autonomes car, depuis la Première Guerre mondiale, avant tout dans les milieux bourgeois, les jeunes femmes doivent être en mesure de pouvoir travailler et s’assumer par elles-mêmes.

     

    Ne voyons néanmoins aucun féminisme dans cet objectif : le mariage demeure un modèle de vie à adopter et est donc vivement encouragé ; par ailleurs, on incite bien souvent les jeunes filles à ne pas faire d’études trop « intellectuelles ».

     

    Il est nécessaire d’ajouter que ces mouvements scouts sont généralement pétainistes, même s’il en existe quelques-uns que l’on peut qualifier de résistants.

    L’idéal de Vichy, fondé sur les valeurs de « Travail, Famille, Patrie », est-il cependant à la portée des Français et des Françaises qui vivent journellement l’Occupation (la zone libre est envahie par les Allemands dès le 11 novembre 1942) ?

    Bien évidemment, un certain nombre de personnes privilégiées ou aux convictions pétainistes affirmées trouvent dans le régime l’aspect salvateur que ce dernier tente à tout prix d’insuffler.

     

    Mais pour un très grand nombre de Français, soumis à la dureté du quotidien, il en est tout autrement.

    En effet, la vie de tous les jours est loin d’être une partie de plaisir. En plus de la présence pesante de l’occupant qui réquisitionne une partie des possessions et productions appartenant ou destinées aux Français, il faut faire face aux restrictions et pénuries de toutes sortes, surtout alimentaires et vestimentaires.

     

    La mise en place du système des tickets de rationnements, censés approvisionner en denrées de première nécessité telles que le pain, la viande ou le sucre, ne suffit pas à pallier les besoins des familles, surtout en milieu urbain.

     

    Les files d’attente devant les magasins sont longues, et bien souvent le résultat nul…

     

    Dans les campagnes, le manque, bien que réel, se fait tout de même moins sentir car depuis toujours, on vit pratiquement en autarcie : culture potagère, élevage de volailles et de lapins, cueillette, chasse, culture des céréales…

     

    La solidarité y est aussi plus forte du fait de la proximité villageoise : on ne se garde pas de venir en aide à son voisin ou aux membres de sa famille.

     

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    File d'attente devant les magasins...

    Les femmes, qu’elles résident en ville ou en milieu rural, sont au cœur de cette économie domestique puisque ce sont elles qui ont la gestion de tout ce qui a trait à la maison.

     

    Beaucoup ne peuvent par ailleurs compter que sur elles-mêmes, leur mari ayant été fait prisonnier et envoyé en Allemagne.

     

    Elles doivent développer toutes sortes de stratégies pour économiser, faire durer, créer du neuf avec de l’ancien et parfois recourir au marché gris ou au troc.

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    Parallèlement, heureusement pour certaines d’entre elles, face à l’absence masculine et au manque général de main-d’œuvre, la loi de 1940 interdisant le travail des femmes mariées est levée en septembre 1942.

    L’idéal vichyste, on le voit, est donc très éloigné des réalités quotidiennes de la majorité des Français, qui ont bien autre chose à penser que de répondre aux exigences idéologiques d’un régime qui, s’ils ne s’y opposent pas un minimum, ne ferait que les pousser à encore plus de restrictions.

     

     

    Et, en effet, les contestations ne tardent pas à apparaître. Ce sont les femmes qui, en premier, « montent au front » :

     

    elles sont très nombreuses, dès 1940 et dans la France entière, à manifester dans la rue à cause de la pénurie alimentaire.

     

    Elles n’hésitent pas à se rendre devant les mairies et les préfectures pour afficher ouvertement leur mécontentement et demander le déblocage des stocks de denrées.

     

    Au début, elles ont souvent gain de cause. Mais dès l’hiver 1941-1942, Vichy prend des mesures punitives : les arrestations et les internements se multiplient. Ces moyens mis en œuvre pour étouffer ces rassemblements ne sont pas anodins : derrière ces femmes se cache l’un des plus grands ennemis du régime de collaboration, le Parti Communiste.

     

    C’est en effet lui, par le biais de ses militantes les plus actives et un presse clandestine, qui organise ce que l’on appelle

    « les manifestations de ménagères ».

     

    Les communistes, dont le but est de donner naissance à un mécontentement populaire général et de grande ampleur contre l’Etat vichyssois, ont effectivement bien ciblé en s’adressant aux femmes : elles représentent un potentiel d’action non négligeable puisque, comme nous l’avons vu, elles sont les premières concernées par le manque.

     

    Ces cortèges de femmes défilant dans la rue ne dénoncent donc pas seulement les difficultés du quotidien, elles remettent fortement en question la collaboration avec l’Allemagne nazie.

    L’implication des femmes dans les manifestations de ménagères

     

    (qui est déjà un acte fort d’opposition en soi) va, pour certaines d’entre elles, représenter un véritable tremplin pour intégrer la Résistance.

     

    Il ne sera pas le seul, tant la Résistance féminine est diversifiée.

     

    Les femmes dans la Résistance

    Les femmes entrent tôt en Résistance, surtout dans le Nord, premier territoire touché par l’invasion allemande.

     

    Elles y sont même, au départ, majoritaires (en 1940, 23% des femmes du Nord-Pas-de-Calais sont résistantes, contre 13% des hommes).

     

    Cette région est en effet rattachée au commandement de Bruxelles et ce dernier est géré par un responsable possédant les pleins pouvoirs sur sa juridiction, Vichy n’intervenant pas dans cette partie du pays. La violence et la lourde présence de l’occupant incitent donc à un engagement très précoce.

    La répression y est, par conséquent, aussi très dure. Le 17 septembre 1940, Blanche Paugan est condamnée à mort pour avoir coupé les lignes téléphoniques allemandes.

     

    Même si la sentence n’est pas exécutée, elle montre la volonté de rigueur des Allemands.

    images.jpg                                      Avis de peine mort sur la personne de Blanche Paugan

     

    Les motivations incitant les femmes à intégrer la Résistance sont les mêmes que celles des hommes :

    refus de l’Occupation ; refus de l’armistice et donc de la défaite ; refus des mesures antisémites, restrictives et répressives.

     

    On agit aussi pour rendre service à un proche, une personne que l’on aime, un voisin, un collègue…

     

    Cependant, contrairement aux hommes, les femmes entrent rarement en Résistance par conviction politique

     

    (n’oublions pas qu’elles en sont exclues, puisqu’elles ne sont encore ni éligibles, ni électrices).

     

    Même au sein du Parti Communiste, pourtant véritable vivier de Résistantes, elles restent au final assez peu nombreuses.

     

    Il est important par ailleurs de rappeler ici que la Résistance est un mouvement évidemment illégal, donc clandestin, induisant de nombreux risques.

     

    Les femmes y sont tout autant confrontées que les hommes.

     

    Les motivations doivent donc être profondes, l’engagement ne jamais se faire à la légère.

    Comment intègrent-elles les différents réseaux ?

     

    La plupart des femmes s’enrôlent par l’intermédiaire de connaissances diverses, qu’elles soient issues de leur cercle familial, amical, associatif ou professionnel.

     

    Il est nécessaire de souligner dès à présent que l’engagement féminin au sein de la Résistance est avant tout une affaire de « quotidien ».

    En effet, comme nous l’avons évoqué, la Résistance est secrète.

     

    Elle doit se cacher, rester discrète. Et quel endroit est le plus opportun pour protéger et assurer cette clandestinité ? Le foyer.

     

    Le domicile familial, sphère privée, est effectivement un des points névralgiques de l’organisation.

     

    Or, la femme est le centre de ce monde domestique.

     

    Elle se retrouve par conséquent impliquée, voire en est parfois l’initiatrice, dans de nombreux actes d’opposition à l’ennemi.

     

    Elle héberge (donc nourrit, habille et cache) et peut faire passer des clandestins en zone libre, que ces derniers soient Résistants, Juifs ou encore des aviateurs alliés ; elle cache des documents au sein de sa maison ; elle ravitaille les maquis alentours…

     

    Cette facette de la Résistance féminine est prépondérante en milieu rural, où les types d’actions cités sont facilités, la présence allemande étant moins pesante que dans les villes et la campagne offrant de nombreux lieux abrités et plus de nourriture.

    Tous ces gestes résistants se font sous couvert d’une vie quotidienne banale.

     

    On fait passer tel enfant juif pour un neveu ou une nièce ; on cache tel document sous les couvertures du landau du bébé ; on profite d’un déplacement à pied ou en vélo pour aller porter un courrier important ou des vivres à un réseau caché dans les bois…

     

    Les femmes suscitent beaucoup moins la méfiance des Allemands que les hommes. Elles sont donc des maillons essentiels de la Résistance dite « de tous les jours ».

    C’est justement parce que la suspicion envers les femmes est très limitée que les sphères d’action féminines se multiplient et se diversifient.

     

    En plus de cacher, de ravitailler et d’héberger, elles peuvent aussi distribuer et participer à la rédaction de tracts et de journaux clandestins, fabriquer de faux-papiers…

     

    On trouve de nombreuses femmes, travaillant dans l’administration, qui utilisent leur fonction de secrétaire pour créer des documents factices (état civil, papiers d’identité etc.) ou fournir des tickets de rationnements injustifiés.

     

    Le domaine des communications n’est pas en reste non plus :

     

    Pendant toute l’Occupation, pas moins de 224 postières, téléphonistes et télégraphistes anonymes ont intercepté des messages allemands ainsi que des lettres de dénonciations de Juifs et de Résistants, sauvant ainsi des vies.

     

    Cette résistance du quotidien, anonyme et floue, difficilement quantifiable, est déterminante pour la Résistante dite, elle, « organisée et officielle », c’est-à-dire armée.

     

    Elle lui permet, au jour le jour, de survivre et de se concentrer sur ses projets de grande ampleur.

    D’autres femmes, par ailleurs, se retrouvent agents secrets, dans les réseaux de renseignements ou dans l’organisation de filières d’évasion, dont elles sont parfois à la tête.

     

    C’est le cas de Marie-Louise Dissard du réseau Françoise, situé à Toulouse. Au départ, l’action de cette résistante de la première heure se borne à cacher et transmettre des documents importants, comme de nombreuses femmes le font déjà.

     

    Puis, en 1942, elle intègre le réseau d’évasion Pat O’Leary, spécialisé dans le sauvetage des aviateurs anglais et américains tombés sur le sol français, pour lequel elle commande la région toulousaine. Sa mission est de les héberger et les aider à rejoindre l’Angleterre. En 1943, suite à l’arrestation d’Albert Guérisse, chef de la filière tous secteurs géographiques confondus, Marie-Louise Dissard le remplace. Elle renomme le réseau, qui devient le réseau Françoise, et ne sauvera pas moins, au total, de 700 aviateurs alliés.

    On le voit, certaines femmes parviennent à atteindre de hautes fonctions. Dans le domaine précis de l’opposition armée, elles sont très peu nombreuses. En effet, depuis toujours, la guerre est une affaire d’hommes. Même si la Résistance offre un domaine d’action inédit aux femmes, il n’en demeure pas moins que certaines portes leur restent fermées, ou durement accessibles. Les années 40 restent ancrées, malgré le contexte, dans un schéma culturel et social traditionnel : l’homme est le chef de famille travaillant à l’extérieur ; la femme, dépendante de ce dernier, reste au foyer et sans droit de vote.

    On trouve pourtant quelques figures féminines à la tête de mouvements armés ou qui leur sont liés. Ainsi Claude Gérard, responsable des maquis dans sept départements du Sud-Ouest de la France, ou encore Marie-Madeleine Fourcade, à la tête du réseau Alliance. En 1941, cette dernière succède à Georges Loustaunau-Lacau, qui vient d’être arrêté. Dépendant de l’Intelligence Service britannique,Alliance est avant tout un réseau de renseignements déterminant pour l’organisation armée basée à Londres. Il compte aussi plus de 25% de femmes sur les 3000 membres qui le composent.  

    En dehors des actions de grandes figures féminines telles que Bertie Albrecht  ou Danielle Casanova, respectivement co-fondatrice du mouvement Combat et militante communiste à l’origine de la création de divers comités féminins de résistance et soutenant la lutte armée, on trouve d’autres formes, plus rares et restreintes, de lutte contre l’occupant. Le cas de Rose Valland est, à ce propos, édifiant.

    rosvalcapt.jpg

    Rose Valland

    D’origine très modeste (son père est charron et sa mère est femme au foyer), Rose Valland doit à son intelligence et à son goût des arts une ascension professionnelle fulgurante. En 1940, elle est attachée de conservation au musée du Jeu de Paume, à Paris. Elle est alors témoin des spoliations des Allemands vis-à-vis des œuvres d’art des musées et des collections privées, notamment celles issues de grandes familles juives déportées ou ayant fui. Le musée du jeu de Paume étant le lieu de centralisation avant l’expédition en Allemagne, Rose Valland se donne alors pour mission de répertorier, en les notant sur des calepins, toutes les œuvres confisquées ainsi que leur destination exacte. Elle donne aussi des renseignements précieux, obtenus en écoutant les conversations des officiels allemands, aux Alliés pour éviter que ces derniers bombardent les lieux où sont cachées les œuvres. À la fin de la guerre, elle partira en Allemagne afin d’assurer le retour de ces dernières. Pour sauver ces nombreuses œuvres d’art, Rose Valland a fourni un travail long et minutieux. Elle a agi seule, discrètement.

    On le voit, la Résistance des femmes, qu’elle que soit sa forme d’engagement, est bien réelle. Tout comme les hommes, elles prennent des risques, s’impliquent, défendent leur patrie.

    Mais quelles sont les répercussions pour elles d’un tel engagement ?

     

    Les conséquences de l’engagement résistant

    Une chose est certaine : les femmes ont payé un lourd tribut pour leur volonté de lutte contre l’Occupation. Beaucoup d’entre elles y ont laissé leur vie : Bertie Albrecht est pendue le 31 mai 1943 ; Danielle Casanova meurt à Auschwitz le 9 mai de la même année. Et que dire de toutes ces anonymes, décédées en prison, fusillées, torturées ou mortes en déportation ? L’exemple, parmi de très nombreux autres, des employées des P.T.T. dont nous avons précédemment parlé est sur ce point révélateur : sur les 224 femmes ayant, d’une façon ou d’une autre, joué un rôle résistant, 98 furent déportées. 24 ne sont pas revenues, dont 6 juives qui furent gazées dès leur arrivée à Auschwitz.

    Nombreuses sont aussi celles déportées à Ravensbrück, un camp de concentration exclusivement réservé aux femmes. Parmi les plus célèbres, on peut citer Germaine Tillion, Marie-José Chombart de Lauwe, Geneviève de Gaulle… Mais, encore une fois, il ne faut pas occulter toutes ces anonymes, très nombreuses, ces résistantes de l’ombre, du « quotidien ».

    Une autre question peut par ailleurs être posée : le rôle des femmes dans la Résistance a-t-il changé un tant soit peu leur place dans la société à la Libération ?

    Au premier abord, on pourrait répondre favorablement à cette interrogation. En effet, le droit de vote leur est accordé en 1944. Par ailleurs, quelques femmes entrent dans la vie politique, féminisant ainsi les assemblées, comme le Parlement, et répondant aux besoins de mandats locaux. La grande majorité d’entre elles sont issues de la Résistance.

    Il est néanmoins important de tempérer ces nouveaux acquis. En effet, le droit de vote n’est pas une conséquence directe et spontanée de leur engagement, puisque la question sur leur statut à ce niveau était déjà posée avant (et même pendant) la guerre. Il est par contre évident que leur implication dans la Résistance y a joué un rôle déterminant, voire même a précipité la décision finale.

    Pour ce qui est de leur éligibilité et leur présence au sein des organisations politiques, l’engouement d’après-guerre s’éteint rapidement. En 1946, les sénatrices élues sont 22. En 1948, elles ne sont plus que 13, pour descendre au nombre de 9 en 1952. Par ailleurs, les domaines qui leur sont réservés restent très « féminins » : la santé, la famille, l’enfance, le logement.

    Autre fait notable : sur les 1036 Compagnons de la Libération ayant obtenu la Croix de la Libération, on ne compte que 6 femmes... On y retrouve Bertie Albrecht, mais aussi Laure Diebold (secrétaire de Jean Moulin et agent de liaison), Marie Hackin (qui organise le Corps féminin de la France Libre), Marcelle Henry (membre du réseau d'évasion VIC), Simone Michelle-Lévy (une des résistantes des P.T.T.) et Emilienne Moreau-Evrard (agent du réseau Brutus). La plupart d'entre elles ont obtenu la Croix de la Libération à titre posthume.  

    Comment expliquer cette sous-représentation des femmes, dans la société en général, et dans la politique en particulier ?

    Il est absolument nécessaire de le souligner : le problème vient avant tout des femmes elles-mêmes. L’immense majorité d’entre elles considèrent que la Résistance n’a été qu’une parenthèse, qu’elles ont fait leur devoir et qu’il est temps pour elles de retourner dans leur foyer. D’ailleurs, tout le monde souhaite ce retour « à la normale » et faire de la guerre un mauvais souvenir. Les femmes ne remettent donc pas en question leur place dans une société où, il faut bien le dire, le partage des rôles dans la vie quotidienne est encore bien loin d’être égalitaire.

    En effet, le monde dans lequel elles évoluent ne les aide pas non plus à s’émanciper. L’image de la mère de famille est encore écrasante. Cette norme va s’accentuer dans les années 50, avec le baby-boom : on fait beaucoup d’enfants, les femmes doivent donc demeurer plus que jamais au sein de leur maison. Il faudra attendre les années 70 pour que le tournant majeur des rapports sociaux de sexe ait lieu.

     

    Avant de clôturer cet article, je voudrais préciser que son objectif n’a pas été de sous-estimer le rôle des hommes dans la Résistance, tout aussi essentiel, mais de mettre en évidence celui des femmes, trop longtemps occulté, alors qu’elles ont pris les mêmes risques et y ont beaucoup laissé d’elles-mêmes. Certes, elles étaient moins nombreuses que les hommes, mais leur histoire mérite d’être (re)connue. L’histoire de la Résistance serait incomplète et malhonnête si les femmes en restaient exclues.

    Par ailleurs, cet article est loin d’être exhaustif tant le champ de la Résistance des femmes est large (et dépasse largement les frontières françaises), personnel (il n’y qu’à voir les différents témoignages et expériences de celles et ceux qui l’ont vécue) et encore relativement inexploré. Les historiens tentent, peu à peu, de combler ce vide.

    Sources :  

    - Colloque du Sénat  du 27 mai 2014 : Femmes Résistantes (revoir l'intégralité ici)

    - BERTIN Célia, Femmes sous l'Occupation, Stock, 1994.

    - COLLINS WEITZ Margaret, Combattantes de l'ombre, Histoire des Femmes dans la Résistance, Albin Michel, 1997.

    - THIBAULT Laurence (dir.), Les Femmes et la Résistance, La Documentation française/AERI 2006, collection

    "Cahiers de la Résistance".

     

     

    SOURCES

    Publié par Céline 

    http://www.histoire-des-femmes.com/article-les-fran-aises-dans-la-resistance-1940-1945-125189741.html

     

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     LES COLLABOS 
     
     

    Pictures of Collaborator Girls in World War II, Some are Shocking Ones!

     

    In 1942, Germany dominated most of Europe. Greater Germany had been enlarged at the expense of its neighbors. They were there, and, like soldiers of every army of every period of history, as soon as they got comfortable they started scouting around for women. And, as always in times of military occupation, there were women to be found.

    Collaborator
    Another collaborator, somewhere in France. Found on a German POW.
    German soldiers exchanging their clothes with their girlfriends. Those uniforms really fit those Frenchwomen pretty well!
    Nobody seems to know where this photo came from. It shows a young lady in an officer's (Untersturmführer) uniform. Women could not join SS units except as auxiliaries, and certainly did not wear SS officer uniforms.


    Off-duty Wehrmacht soldier spending a day at the pool with his girlfriend.
    French girl engaged to German soldier follows him into prison compound after his capture near Orleans by U.S. forces. This would have been around August 1944. She undoubtedly was safer in there with him than on the streets, subject to abuse by the partisans.
    This Frenchwoman does not look like she is suffering, nor the ones in the background.
    A French woman cavorting with members of Hitler's SS in bars and cabarets.
    Members of the Norwegian collaborationist Special Squad Lola (Sonderabteilung Lola) whose mission was to infiltrate the Norwegian resistance, are being tried after the war. Spirits seem to be high - indicating the level of callousness of these hardened war criminals. Lola worked under the orders of the SS/SD; several hundred Norwegians were tortured, and it is believed that Lola killed more than 80 people. Ten defendants, all men, were found guilty and shot. The rest (the women) received long prison sentences.



    There are thousands upon thousands of joyful pictures of the liberation of France in 1944. But among the cheering images there are also shocking ones. These show the fate of women accused of “collaboration horizontale”.

    Belgian women who had collaborated with the Germans are shaved, tarred and feathered and forced to give a Nazi salute.
    A Nazi “collaborator” - a French woman having her head shaved following liberation, as punishment for an on-going sexual relationship with a Nazi soldier during the occupation of France.
    Female French collaborator having her head shaved during Liberation of Marseilles. Some of the onlookers appear quite amused.
    Women who consorted with the Germans during the occupation are driven through the streets of Cherbourg by members of the French resistance. Their head were shaved in order to humiliate them. The perks of sleeping with SS men were extra rations or quality food, access to forbidden luxury goods such as perfume and stockings and freedom from certain restrictions. The downside as seen by their contemporaries who later shot or ostracized and humiliated them was complicity in - or perhaps even knowledge of - the hell and slaughter of the concentration camps.
    Going strictly by their attire and their, shall we say, defiant postures, these may have been working girls. Parading them around like this may seem a bit much to today’s audience, but at the time, this image would have evoked feelings of victory and just retribution. Some probably wanted them shot out of hand.
    A French woman collaborator and her baby, whose father is German, returns to her home followed by a throng of taunting townspeople after having her head shaven following the capture of Chartres by the Allies, August 1944. It appears that she is passing some women who suffered a similar fate. Photo by Robert Capa.
    In the streets of Brignoles, angry French citizens publicly rebuke a woman who is suspected of having collaborated with the Germans. Women often were the most upset with other women who collaborated.
    Members of the French resistance in Cherbourg shear the hair of women who collaborated with the Germans during the occupation.
    A woman with a shaven head, accused of collaborating with the Germans during the German occupation of France, is marched away by a member of the French Resistance in a street at Chartres after the city's liberation. August 1944.
    Accused collaborators photographed after being punished by the French resistance. Funnily enough, the resistance punished collaborators in the same manner that only years early the Nazi party had used on perpetrators who had been perpetrators of “race crimes” (i.e., having sex with the wrong people) in Germany and Austria.
    Members of the French resistance lead two women accused of being German sympathizers to the local prison, where their heads will be shaved as punishment for collaboration. Notice how they are touching their soon-to-be-shorn locks. August 29, 1944.
    A French woman accused of sleeping with Germans has her head shaved by neighbors in a village near Marseilles. Note the large crowd of partisans.
    In the Normandy village of Liesville, angry French patriots take hold of Juliette Audieve, thought to have been a collaborator with the Germans. It appears the two ladies standing casually by are also partisans.
    Moments later, the two French patriots try to cut off the hair of Juliette Audieuve as punishment for collaborating with the German forces occupying France during World War II, Liesville, France, 1944.
    There she goes under the scissors.

    A collaborator being humiliated, with the usual crowd of people above suspicion.

     

     

    http://www.vintag.es/2015/07/pictures-of-collaborator-girls-in-world.html

     

     

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  • Histoire cachée : "Lebensborn" en France

     
     
      
     
    Entre février et la Libération, en août, un manoir de l'Oise, près de Chantilly, a abrité l'unique Lebensborn créé par les nazis en France.
     
    Nous avons retrouvé plusieurs personnes nées dans ces maternités où une " race supérieure " devait voir le jour. Voici leur histoire. 

      
    Le carillon de la pendule tinte dans le salon : 14 heures. Assis devant une tasse de café, cheveux blancs mi-longs, le regard bleu un peu perdu, Erwin Grinski tire sur son cigarillo et se lance.
     
    Cette histoire, ce mécanicien à la retraite ne l'a jamais racontée. A personne. "Le peu que je sais, je le tiens de ma mère, prévient-il avec son accent chantant du Midi. Elle ne répondait pas à mes questions mais, deux ou trois fois, elle m'a lâché un détail." Elisabeth Grinski est décédée en 2007.
     
     
    Depuis, Erwin, 65 ans, divorcé, vit seul avec son secret, dans un appartement HLM un peu défraîchi, en Avignon.
     
    Ce secret, celui de sa naissance, renvoie à l'un des projets les plus effrayants entrepris par les nazis: des maternités, les Lebensborn ("source de vie" en vieil allemand), où devaient naître des enfants "parfaits", grands, blonds aux yeux bleus. La future élite du IIIe Reich. 
     
    Erwin a vu le jour le 21 mai 1944, à Lamorlaye (Oise), à 40 kilomètres au nord de Paris.
     
    Là, au manoir de Bois-Larris, caché dans la forêt de Chantilly,
    les SS avaient installé l'une de ces maternités.
     
     
     
    On y accueillait des femmes enceintes de SS ou de membres des services de police nazie. Les deux parents, soumis à une rigoureuse sélection, devaient correspondre aux critères raciaux "aryens" définis par le régime hitlérien. L'objectif était de créer une race "supérieure de Germains nordiques". 
     
    L'organisation Lebensborn a commencé à fonctionner à partir de 1935 en Allemagne. Puis, pendant la guerre, les nurseries SS ont essaimé en Norvège, en Autriche, en Pologne, au Luxembourg, en Belgique et... en France. Le foyer Westwald ("forêt de l'Ouest" - en fait la forêt de Chantilly), à Lamorlaye, fut ainsi l'unique pouponnière nazie ouverte sur le sol français. Son histoire reste malgré tout méconnue: seuls deux livres d'historiens, l'un publié en 1975, l'autre cette année, lui consacrent quelques pages.
     
     
    En 2004, l'Association Lamorlaye mémoire et accueil a organisé une conférence sur le sujet, mais sans pour autant apporter de nouveauté.

     
    L'Express est parti à la recherche des enfants français des Lebensborn, des hommes et des femmes aujourd'hui âgés d'au moins 65 ans.
     
    Retrouver leur trace n'est pas évident. Leurs noms de famille ont parfois été modifiés pour brouiller les pistes, quand ils furent emmenés à la hâte en Allemagne, à la fin de 1944.
     
    Certains, rapatriés après la guerre, ne connaissent même pas leurs véritables origines.
     
    Ou ne veulent pas les connaître. Un rapport établi en 1948 par les services français en Allemagne, que nous avons pu consulter, permet toutefois d'affirmer que "23 enfants sont nés" ou ont transité à Lamorlaye. "Le nombre de femmes y ayant séjourné n'a pas dépassé 21", précise le document. A cette époque, trois bébés étaient morts en bas âge.
     
     
    Parmi les 20 autres enfants, nous avons retrouvé sept noms :
     
    Ingrid, Helga, Edith, Gérard, Jean-Pierre...
     
    Deux sont décédés: Ingrid et Songard.
     
    Quatre autres n'ont pu être localisés.
     
    Le septième nous a reçus:
    Erwin Grinski. 
     
    Sa mère, Elisabeth, s'est retrouvée à Lamorlaye par un terrible enchaînement de circonstances.
     
    Née dans une famille de mineurs polonais venus s'installer dans le Gard en 1921, elle ne parlait qu'allemand, comme la plupart des habitants de Poméranie occidentale. En 1941 ou 1942, la jeune femme monte à Paris. Elle travaille d'abord dans un orphelinat avant, semble-t-il, de devenir interprète au service de l'occupant.
     
    C'est ainsi qu'elle aurait rencontré Erwin Schmidt, un officier originaire des Sudètes.
     
    Travaillait-il pour la Croix-Rouge allemande?
     
    C'est en tout cas ce qu'elle racontera, bien plus tard, à leur fils, également prénommé Erwin. L'unique trace de son séjour à Lamorlaye figure dans les registres d'état civil de la commune: Elisabeth Grinsky a reconnu l'enfant le 31 mars 1948. La date de naissance a été ajoutée au crayon à papier.

    Les Français? Un peuple abâtardi, racialement sans intérêt
     
    Le projet d'ouvrir une maternité SS en France avait germé dans l'esprit des nazis au printemps de 1942. "Jusqu'alors, ils considéraient les Français comme un peuple abâtardi, issu de sang mélangé et donc racialement sans intérêt", précise l'historien Fabrice Virgili, auteur de Naître ennemi (Payot, 2009), un livre consacré aux enfants franco-allemands conçus pendant la guerre.
     
     
    Leur position évolue en 1942, en raison de la multiplication des naissances. "A cette date, en France, 50 000 enfants étaient déjà nés de père allemand", indique Fabrice Virgili. Même le jugement sur les Français change: certaines femmes du Nord sont désormais considérées comme " aptes " à procréer des Aryens. Le 29 mai 1942, le secrétaire d'Etat à la Santé du Reich, Leonardo Conti, écrit au Reichsführer SS Heinrich Himmler:
     
     
    "Ces enfants ne sont pas mauvais [...]. Je propose que le Lebensborn [s'en] occupe énergiquement."

    Interdiction formelle d'approcher du manoir
     
    Reste à trouver un lieu adéquat : proche de Paris, mais suffisamment retiré, dans un cadre champêtre, bénéfique pour les petits "pensionnaires". Le choix se porte sur le manoir de Bois-Larris, une jolie demeure de style anglo-normand, avec écuries et dépendances. Cette propriété, réquisitionnée à la famille Menier (celle des chocolats), est occupée par la SS depuis 1942. 
     
     
     
    La suite de l'histoire oblige à se plonger dans les archives du Service international de recherches de la Croix Rouge (SIR).
     
     
    A Bad Arolsen, une petite ville de Hesse, le SIR conserve 50 millions de documents, concernant 17,5 millions de victimes du nazisme.
     
     
     
    Dans la salle de lecture, le visiteur est prié d'enfiler des gants de tissu blanc pour manipuler les feuillets jaunis, à en-tête du Lebensborn et de l'état-major SS. Une vingtaine de courriers et de télégrammes évoquent le foyer Westwald de Lamorlaye.
     
     
    Le 2 novembre 1943, l'Oberführer SS Gregor Ebner, médecin en chef des Lebensborn, spécialiste de la " sélection raciale " et ami personnel de Heinrich Himmler, écrit au commandant Fritze, tout juste nommé responsable de l'établissement :
     
    "Le lieu devra être aménagé à la manière du foyer de Steinhöring [la maison mère, en Bavière]. J'espère pouvoir venir à Paris au cours de l'hiver [1943-1944]." Faute de temps, Ebner ne pourra pas honorer ce rendez-vous. Finalement, Westwald sera inauguré le 6 février 1944. 
     
    La plupart des femmes accueillies ici sont françaises, comme la maman de la petite Edith de V., née le 11 avril 1944. Mais il y a aussi quelques étrangères. Ainsi, la mère de Helga M., née le 20 juin 1944, est une Flamande, enceinte d'un SS belge; celle d'Ingrid de F. (31 juillet 1944) est probablement néerlandaise. Par souci de discrétion, elles préfèrent accoucher dans un Lebensborn éloigné de leur région ou de leur pays d'origine.
     
    Afficher l'image d'origine 
    Toutes vivent en communauté dans cette maternité gardée en permanence.
     
    Il est formellement interdit d'approcher du manoir perché sur les coteaux.
     
    "Pourtant, à Chantilly, beaucoup de gens savaient qu'il y avait une nurserie nazie, là-haut, et que les Allemands recrutaient de grandes femmes blondes pour faire des enfants aryens",
     
    raconte Michel Bouchet, 83 ans, ex-journaliste hippique qui habite toujours dans les environs. 
     
    La vie quotidienne à Westwald, c'est l'Oberführer SS Gregor Ebner lui-même qui l'évoque dans un rapport de trois pages dactylographiées, après sa visite d'inspection du 24 avril 1944. Passant en revue les lieux et le personnel, il écrit: "Les chambres non attribuées ont été correctement reconverties et servent de salle d'accouchement, note-t-il. Une activité impressionnante règne au rez-de-chaussée, où se trouvent la salle de visite, les chambres des mères et le réfectoire." En revanche, le matériel laisse à désirer: les meubles sont de mauvaise qualité, les berceaux "sont fabriqués dans un matériau très sommaire, ce qui les rend dangereux ". 
     
    Autre problème: la maternité est mal gérée. Son responsable, le commandant Fritze, passe son temps à Paris et ne vient "qu'une ou deux fois par semaine". Surtout, une querelle oppose le sergent SS Grünwald et son épouse - qui veillent sur le domaine depuis l'hiver 1943 - au reste du personnel, le régisseur SS Engelien, l'infirmière en chef, Josefa Knoll, la sage-femme et les trois autres infirmières. Gregor Ebner termine cependant son rapport sur une note positive: "Les six mères présentes à Westwald font bonne impression sur le plan racial et pour ce qui concerne leur intégration. Les quelques enfants du foyer sont en bonne santé, seul un d'entre eux laisse apparaître une légère dégénérescence." Erwin Grinski, né en mai, ne restera pas longtemps à Lamorlaye. Quelques semaines plus tard, ses parents partent en effet avec lui vers Dortmund. "Nous avons passé les derniers mois de la guerre dans cette ville, terrés dans des abris souterrains, pour échapper aux bombardements alliés", raconte-t-il. 
     
    En ce printemps 1944, les Lebensborn, qui sont d'ordinaire bien approvisionnés, connaissent des pénuries. L'Oberführer SS Gregor Ebner s'en inquiète dans une note du 2 mai: "La plupart des foyers manquent de solution vitaminée [pour les enfants]. Ils manquent de produits alimentaires de toutes sortes, comme la semoule, le riz, les flocons d'avoine et le cacao." Le manoir de Lamorlaye est au plus mal, lui aussi. Surtout après le débarquement allié en Normandie, le 6 juin. Engelien, le régisseur, est si préoccupé qu'il alerte Ebner: Fanny M., la sage-femme, a "appris la nouvelle de l'invasion [le débarquement] et en a informé les mères". De plus, elle passe toute la journée dans sa chambre, vu "le peu d'accouchements qui se produisent". Quant au commandant Fritze, il est toujours aux abonnés absents. Autre souci: il devient de plus en plus difficile de nourrir correctement les 12 bébés encore présents. "Le jardin ne fournit pas assez de carottes et d'épinards", relève Ebner. A son tour, celui-ci informe son supérieur, le colonel SS Max Sollman, l'administrateur en chef des Lebensborn. Les jours de la maternité sont comptés... 
     
    7 août 1944. Le commandant Fritze sait qu'il est temps de filer. De Paris il envoie un télégramme de cinq lignes à l'état-major personnel de Heinrich Himmler, à Berlin: "Evacuation du foyer Westwald prévue le 10 août, sous la direction du sous-lieutenant SS Decker. Le mobilier sera transporté par train jusqu'à Munich [...]."

    Des bambins transbahutés d'une maternité nazie à l'autre
     
    C'est ainsi qu'une semaine avant la libération de Paris la maternité ferme en urgence. Ses pensionnaires - une dizaine d'enfants, dont Edith de V., Helga M., Gérard S., né le 28 juin ou Ingrid de F., âgée d'à peine 10 jours, ainsi que quelques mères volontaires - sont transférés au Lebensborn Taunus de Wiesbaden, près de Francfort. Début septembre, une dizaine d'autres bébés, évacués du Lebensborn Ardennen, de Wégimont (Belgique), les y rejoignent. Parmi ces derniers se trouvent Gisèle Niango et Walter Beausert. 
     
    Au fil de la débâcle, ces bambins sont transbahutés d'une maternité nazie à l'autre. Leur périple à travers le Reich s'achève le 3 avril 1945, à Steinhöring, près de Munich. C'est là, dans la maison mère, ouverte dix ans plus tôt, que des soldats américains découvrent, au début de mai 1945, environ 300 enfants et une poignée de mamans livrés à eux-mêmes. Les maîtres de l'organisation ont pris la fuite après avoir brûlé les archives. Pour identifier les gosses, il ne reste que des fiches très succinctes. Un prénom germanique, un patronyme, parfois modifié, une date de naissance, le nom de code du lieu où ils ont vu le jour : Westwald, Ardennen... Les petits, confiés à une équipe de secours des Nations unies (l'Unrra), sont regroupés et soignés dans un couvent désaffecté. Le 14 décembre 1945, le père Ludwig Koeppel, curé de Steinhöring, les baptise collectivement. Photographiés, reconnus, certains sont rendus à leur mère. D'autres sont rapatriés, un an plus tard, vers leur pays d'origine. Du moins le croit-on. Car plusieurs bébés belges et néerlandais, nés à Wégimont ou à Lamorlaye, sont envoyés par erreur en France. 
     
    Aux mois d'août et octobre 1946, deux trains affrétés par la Croix-Rouge, en provenance d'Allemagne, s'arrêtent ainsi à Bar-le-Duc (Meuse). Sur les 37 enfants confiés aux services locaux de l'Assistance publique, 17 sont encore bébés. Un an plus tard, la justice décide de les déclarer "nés à Bar-le-Duc". Les prénoms trop allemands sont francisés. Ingrid s'appellera Irène, Gizela sera Gisèle, Songard et Ute deviennent Dominique... Plusieurs d'entre eux sont accueillis par des familles de la région, certains sont adoptés. Tous gardent en mémoire les injures des autres gamins, voire de l'instituteur: "A l'école, on me traitait de 'sale boche'", raconte Gisèle Niango, 65 ans, de Nancy. Nous sommes déchirés entre le fait d'être des victimes innocentes et la honte d'avoir été conçus pour servir cette idéologie monstrueuse." 
     
    En 1946, Erwin a 2 ans à peine quand il est rapatrié en Avignon et récupéré - avec son nom inscrit sur un écriteau accroché autour du cou - par l'une de ses tantes. Sa mère les rejoint un an plus tard. Erwin n'a plus jamais revu son père. Il a découvert son nom par hasard, en 1987, en tombant sur son propre certificat de baptême, daté de 1945. Le document mentionnait ceci: "Père: Erwin Konstant Johannes Schmidt." "Ma mère me l'a arraché des mains avant de le déchirer et de le jeter au feu", poursuit Erwin.

    Jamais reconnus en tant que victimes
     
    A l'adolescence, il faisait le coup de poing quand on se moquait de son physique, mais personne n'a jamais eu connaissance de ses origines.
     
    "Ma mère m'avait fait jurer de ne jamais raconter que mon père était allemand.
     
    Elle ne voulait pas que j'apprenne cette langue", souffle-t-il.
     
    Je ne dois pas être tout seul dans ce cas. Souvent je me demande où sont passés les autres enfants...
     
    "Pour la première fois depuis le début de son récit, une larme coule sur son visage. Pourquoi être ainsi sorti du silence?
     
    "Peut-être que quelqu'un me reconnaîtra."
     
    Quelqu'un capable de le faire sentir moins seul avec son histoire.
     
    Quelqu'un capable de lui répéter que les bébés des Lebensborn - jamais reconnus en tant que victimes - ne sont coupables de rien. Nés d'un père SS ou non, ils n'étaient que des enfants.

    " Des géniteurs grands, blonds, aux yeux bleus "
     
    La procréation d'enfants de " pure race aryenne " dans les Lebensborn est au coeur même du fanatisme eugéniste des idéologues SS. L'historien allemand Georg Lilienthal, spécialiste du sujet, y voit le résultat d'une stratégie double : " D'un côté, éliminer les êtres considérés comme ?inférieurs?, ce qui a conduit à l'extermination des juifs et des Tsiganes ; de l'autre, renforcer une supposée élite raciale en sélectionnant des géniteurs grands, blonds, aux yeux bleus. " 
     
    En 1935, la première maternité de ce type est ouverte à Steinhöring (Bavière). Heinrich Himmler, qui rêve de fonder un Etat SS peuplé de 120 millions de Germains nordiques, place l'institution sous son autorité.
     
    La direction est confiée au colonel SS Max Sollman, administrateur en chef, et à l'Oberführer SS et médecin Gregor Ebner, chargé de la sélection.
     
    Le but est d'éviter 1million d'avortements annuels, en permettant à de futures filles-mères d'accoucher en secret.
     
    C'est l'un des aspects les plus mystérieux du programme : les naissances ne sont pas déclarées à l'état civil, l'identité du père est cachée. 
     
    Les maternités accueillent des femmes enceintes de membres de l'ordre noir SS, éventuellement de cadres de la Wehrmacht et du Parti nazi. Les SS, en particulier, se doivent d'avoir une nombreuse progéniture, y compris hors mariage. Ces enfants sont " offerts " à Hitler et confiés à des familles d'adoption. Plus tard, ils constitueront l'élite d'un IIIe Reich
    censé durer mille ans... 
     
    Objets de multiples fantasmes, " les Lebensborn n'étaient ni des haras humains ni des bordels, poursuit Georg Lilienthal.
     
    Ils prétendaient être des établissements modèles, exploitant du matériel génétique ".
     
    En 1940, on en compte 10 en Allemagne.
     
     
    D'autres sont créés durant la guerre : 9 en Norvège - sanctuaire supposé de la " race nordique " - 3 en Pologne, 2 en Autriche, 1 au Danemark, aux Pays-Bas, en Belgique, au Luxembourg et en France. Environ 9 000 SS-kinder (enfants SS) seraient nés en Norvège, presque autant en Allemagne, quelques centaines ailleurs. 
     
    Les responsables du Lebensborn, obsédés par le fait de récupérer le " sang aryen " disséminé en Europe, ont aussi kidnappé près de 200 000 enfants en Pologne.
     
    Ils furent placés dans des familles, envoyés au front ou contraints au travail forcé.
     
    En 1947-1948, Sollman, Ebner et leurs complices ont été jugés à Nuremberg, mais le tribunal allié n'a pas retenu le " caractère criminel " du Lebensborn : ils furent libérés à l'issue du procès.

     
    La quête sans fin d'une famille
     
    Pour les enfants des Lebensborn, la recherche de leurs origines est une quête vertigineuse. Certains d'entre eux, rendus à leur mère après guerre, ont obtenu ainsi des bribes d'informations sur leur père.
     
    D'autres, de parents inconnus, ont été confiés à l'assistance publique ou adoptés, et cherchent à " savoir ". C'est le cas de Walter Beausert et de Gisèle Niango. 
     
    Nés au Lebensborn de Wégimont (Belgique), ils sont français depuis 1947, après leur rapatriement - par erreur - en France. Tous deux ont appris l'existence de ces maternités en ouvrant leur dossier personnel à la Ddass (ex- Assistance publique). Depuis, ils ont sillonné la France, la Belgique, l'Allemagne, pour suivre des pistes, vérifier des hypothèses, souvent floues.
     
    " Beausert n'est peut-être même pas mon vrai nom et je pense être né en juin 1943 plutôt que le 1er janvier 1944 ", explique Walter, en regardant une photo prise en 1945, par les Américains, à Indersdorf (Allemagne). Sur le cliché, un blondinet blessé à l'oeil fixe le photographe. C'est lui. 
     
    En 1993, il retrouve en Belgique une femme nommée Rita P., qu'il pense être sa mère. " Elle ne me l'a jamais dit, mais elle m'a donné tant d'indices... " Walter connaît aussi l'identité de son père allemand, un certain Hugo Lunderstedt. Rita, elle, est décédée en 1998. 
     
    De son côté, Gisèle Niango - bébé, elle s'appelait Gizela Magula - a identifié une partie de sa famille maternelle, également en Belgique.
     
    Elle croyait avoir ainsi découvert le nom de sa mère jusqu'au moment où, en avril 2009, un nouveau document lui a démontré qu'il y avait erreur sur la personne.
     
    Gisèle a fini par trouver la véritable identité de sa mère en 2010.
     
     
    http://echelledejacob.blogspot.fr/2015/02/histoire-cachee-lebensborn-en-france.html
     
     
     
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