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     Le déroulement de la tonte ... 

     

     

    A la libération, il va exister trois sortes de collaboration à sanctionner :

    • Politique : lorsque les nanas (ou des hommes) filent des infos politico-militaro-stratégiques, ou liées à la résistance.

    • Financière : lorsque les femmes ont accepté de travailler pour les occupants (les lingères, cuisinières…)

    • Personnelle ou Horizontale : lorsqu’il se crée de vrais liens avec les ennemis.

      La première des sanctions est la tonte. A peine les Allemands ont-il quitté le village que les premiers règlements de compte se mettent en place.

     
     

     



     

    Très variable, également, le déroulement même de la cérémonie, où se donne libre cours une troublante imagination populaire: à demi dévêtue, parfois nue, le front, les joues (les seins) couverts de croix gammées peintes au goudron, une pancarte autour du cou, hissée sur une estrade où elle subit une parodie de jugement, plongée dans une fontaine, affligée d'un bonnet d'âne ou d'un collier de chien, exposée, photographiée, astreinte à une « conduite de Grenoble » en tous les points stratégiques de la localité, parfois battue, voire lynchée, toujours cruellement moquée, la tondue fait l'objet d'un rite de dégradation, de ridiculisation aux variantes infinies   
        L'épuration la tonte des femmes



    Plus les recherches avancent plus les bouches s'ouvrent, plus les crampes mémorielles se dénouent, avec le temps, et mieux nous savons l'ampleur du phénomène des tontes à la Libération: des milliers de femmes, des dizaines de milliers peut-être, sont passées à la coupe zéro, au coin des rues des grandes villes comme sur les places des bourgades, dans les régions qui avaient fortement souffert de l'occupation allemande comme dans celles qui avaient été relativement épargnées,là où le maquis délogea la Wehrmacht au prix de durs combats comme là où la Libération intervint sans combats, des confins pyrénéens à ces marches de l'Est que l'on a longtemps cru, à tort, préservées, de par leur spécificité culturelle. 

    Le déroulement de la tonte ... 


    Très variable, également, le déroulement même de la cérémonie, où se donne libre cours une troublante imagination populaire: à demi dévêtue, parfois nue, le front, les joues (les seins) couverts de croix gammées peintes au goudron, une pancarte autour du cou, hissée sur une estrade où elle subit une parodie de jugement, plongée dans une fontaine, affligée d'un bonnet d'âne ou d'un collier de chien, exposée, photographiée, astreinte à une « conduite de Grenoble » en tous les points stratégiques de la localité, parfois battue, voire lynchée, toujours cruellement moquée, la tondue fait l'objet d'un rite de dégradation, de ridiculisation aux variantes infinies.


    Partout, les tontes se présentent comme une fête sauvage, une cérémonie, un carnaval ou un charivari destinés à canaliser et purger les passions populaires, à conjurer le spectre de la guerre civile franco-française et à hâter le rétablissement de l’ordre légitime.  
    51 CPA COMPERTRIX PRES CHALONS SUR MARNE CARTE PHOTO GUERRE 39/45 LIBERATION DEFILE FEMME NUE TONDUE RARE ROGIER ARTHUR

    Afficher l'image d'origine Aussi trouve-t-on dans la plupart des cas des éléments de scénographie qui les situent au carrefour des fêtes populaires et des grandes scènes de persécution d’antan : cortèges bruyants traversant ville ou village, travestissement de la tondue dont le front s’orne de croix gammées, inscriptions vengeresses inscrites au goudron ou à la peinture sur différentes parties du corps des pécheresses  ( a fait fusiller son mari, a couché avec les Boches, collabo…),  exécution de la sentence sur une estrade située devant un bâtiment public. Mélange inextricable de rires et de violence. 


    La tondue ... 


    Nous pouvons comprendre, bien sûr, la mécanique selon laquelle la tondue est élue dans le rôle du bouc émissaire: elle est, le plus souvent, une femme sans pouvoir ni prestige (une bonniche, pas une Arletty), désocialisée (une réfugiée, fréquemment), une humble, une sans voix, n'entendant rien à ces histoires-là (la politique) et ayant, comme la plupart, tâché de survivre durant les quatre années de privations.

    L'inépuisable diversité des tontes ...


    Les tontes se caractérisent à la fois par leur inépuisable diversité et par une homogénéité fondamentale.  On tond en effet des femmes de différentes conditions (des hommes, parfois, plus rarement) pour les raisons les plus disparates et dans les circonstances les plus diverses.  Ici, une jeune fille est simplement accusée d'avoir entretenu une peu patriotique liaison avec un militaire allemand, et là une femme mûre d'être une indicatrice de la Gestapo. 

    Ailleurs, on reproche à telle de s'être exhibée avec des notables de la collaboration ou des profiteurs du marché noir; en d'autres lieux, tout simplement, d'être épouse ou fille de milicien notoire, tenancière d'un café où l'on servait les occupants. De même, si la tonte est bien parfois, telle qu'on la décrit habituellement (et un peu facilement) le fait de la foule en délire, des résistants de la vingt-cinquième heure, voire l'heure des cons, il arrive aussi, plus troublant, qu'elle ne soit pas tout entière spontanéité et débordement   

     

    http://www.histoire-en-questions.fr/deuxieme%20guerre%20mondiale/Epuration%20tonte%20accueil.html

     

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  • Ces Français qui ont choisi Hitler

     

    ces_fran_ais

     

    genre: documentaire
    année: 2010
    durée: 1h50

    L'histoire: Cette enquête lève le voile sur les collaborateurs les plus zélés de l'occupant nazi en France.

    Les Français qui, par goût de l'argent ou par appétit du pouvoir, ont choisi de servir Hitler.

    La critique de Eelsoliver:

    L'émission Droit D'Inventaire, diffusée sur France 2, s'attaque à un sujet difficile: ces français qui ont choisi Hitler.

    Il s'agit évidemment des collaborateurs qui ont choisi le nazisme, soit par conviction ou soit par appât du gain et du pouvoir.

    Avant toute chose, il est nécessaire de rappeler le contexte.
     

    Nous sommes en juin 1940 et Pétain décide de signer un Armistice avec les allemands, déjà présents dans la ville de Paris.


    Le Maréchal Pétain dirige alors les débats et s'en prend aux communistes, aux résistants, aux gaullistes, mais surtout aux juifs.

     

    Peu à peu, la propagande se met en place et des dizaines de milliers de français y adhèrent.

     

    A partir de là, de nombreux mouvements d'extrêmes droite se forment, avec de nouveaux leaders et autant d'apprentis Führer.

     


    Darnand fonde alors sa propre armée, essentiellement composée des soldats les plus durs, et fiers de défendre le Maréchal Pétain et la cause nationale. 

    darnand

     

    Joseph Darnand

    De nombreux français vont décider de servir les nazis.

    La défaite de la France face à l'Allemagne d'Hitler est une aubaine pour certains truands.


    C'est le cas d'Henri Lafont, qui passe d'un escroc sans envergure à un parrain sans scrupule.

    Henri Lafont et ses sbires vont piller la capitale de la France.


    Toutefois, tous les français ne collaborent pas avec les nazis.

     

    La Résistance constitue peu à peu ses réseaux tandis que les nazis multiplient les arrestations.


    La chasse aux juifs devient un enjeu majeur de la collaboration franco-allemande en 1942.

    Henri Lafont organise alors la Gestapo française.


    Cela se traduira notamment par le démantèlement du Mouvement de Défense pour la France, un parti dans lequel se trouve la nièce du Général De Gaulle, déportée ensuite dans le camp de Ravensbrück.

    La Gestapo parisienne pratique la torture et emprisonne tous ceux qui apparaissent comme suspects. 


    Mais Henri Lafont aime aussi les jolies filles et invite de nombreuses comtesses et des starlettes du cinéma dans des réceptions.

     

    henri_lafont


    Henri Lafont

    Autre figure de la collaboration franco-allemande:
    Violette Morris, une ancienne championne sportive, qui se sent bafouée et trahie par la France.

    Elle devient une auxiliaire au service des renseignements SS.
     
    Elle met en place un réseau d'informateurs et d'indicateurs pour débusquer les résistants.

    En résumé, dès 1943, la Résitance doit affronter Lafont, Morris et la milice de Darnand.
     
    D'ailleurs, ce dernier est nommé lieutenant SS en été 1943.
    Autre figure:
     
    Pierre-Marie Paoli, qui devient sergent-chef SS
    et un collaborateur zélé.
     
    Paoli procède à de nombreuses arrestations, et qui plus est, dans son propre village.

    Il transforme Le Berry en un territoire de chasse contre les résistants et les juifs.
     
    Fin 1943, Darnand devient Secrétaire Général du maintien de l'ordre.

    Le but est de pratiquer une justice expéditive.
     
    Des cours martiales sont organisées et des condamnations à mort sont prononcées.

     

    Paoli_en_SS_84e57

    Pierre-Marie Paoli

    Darnand veut écraser les résistants qu'il décrit comme des terroristes.
     
    Darnand fait régner la terreur et il est aidé par Henri Lafont.
     
    Ce dernier forme alors la milice nord-africaine et commet de nombreux assassinats.
     
    Toutefois, la Résistance ne se décourage pas et décide de tuer Violette Morris, responsable de nombreuses arrestations.
     
    En 1944, la Résistance organise une véritable opération militaire.
    Violette Morris sera finalement fusillée dans sa voiture.

     

    Violette_Morris_1913__02_

     

    Violette Morris

    Le 25 août 1944, Paris est libéré.

    La Morris200

    Darnand se réfugie alors en Allemagne et

    fonde la Formation Charlemagne.

     

    Les chefs de la Gestapo française, Bony et Lafont, sont arrêtés et se retrouvent dans le box des accusés.

     

    Bony et Lafont sont condamnés à mort et fusillés fin décembre 1944.
     

    En avril 45, Hitler se suicide.

     

    Les membres de la Formation Charlemagne sont arrêtés et exécutés en mai 1945.

     

    Pierre-Marie Paoli est arrêté dans les mêmes temps.

     

    Il est livré en juin 1946 aux autorités françaises et exécuté en juillet.

     

    Le 25 juin, c'est au tour de Darnand d'être arrêté en Italie.
    Il est condamné à mort, puis fusillé en octobre 1945.
     

     

    Voilà les trajectoires de ces personnalités peu recommandables durant la Seconde Guerre Mondiale.

    Ils ont trahi, torturé, dénoncé et assassiné de nombreuses personnes.


    Un documentaire passionnant qui permet d'évoquer de bien tristes figures qui ont pactisé avec le "Diable".

     

     

    SOURCES : 

    Ces Français qui ont choisi Hitler

    Publié le 04 février 2011 par Eelsoliver


    En savoir plus sur http://www.paperblog.fr/4122645/ces-francais-qui-ont-choisi-hitler/#8suyCW25M7pY5MKB.99

     

     http://www.paperblog.fr/4122645/ces-francais-qui-ont-choisi-hitler/

     

     

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    Le siège de la Kommandantur, place de l’Opéra, 25 août 1944
    Photographie anonyme
    © Lapi/Roger-Viollet 

     

    À Paris, les Allemands réquisitionnent plus de mille immeubles.

     

    Pour installer leurs états-majors, ils investissent les beaux quartiers,

    les plus grands hôtels, le Ritz,

     

    le Crillon

     

    Hotel de Crillon, 10 Place de la Concorde, Paris:  

     

    le Meurice, le George V, le Majestic, le Lutetia… mais aussi les hôtels particuliers.

     

     

     

    Le Paris capitale allemande, siège de l'Administration militaire allemande, de la SS et de la Gestapo, s'étend ainsi de l'Opéra à l'avenue Foch, de la place Vendôme à l'avenue Henri-Martin. Mais les autres quartiers sont aussi occupés.

     Afficher l'image d'origine

    Dans l'Est parisien, ce sont surtout les équipements collectifs, écoles, casernes, stades, et les petites usines qui sont réquisitionnés.

     

    Accaparant l'espace, l'occupant tente de conquérir les esprits.

     

    Il interdit à la vente les ouvrages d'un millier d'auteurs, finance et dirige la presse parisienne, la fournit gracieusement en photographies faussement anodines, couvre les murs de ses affiches de propagande, colonisant la langue française. 

     

    Pillage

    Dès son arrivée, l'occupant pille les meubles et les œuvres d'art, s'acharnant d'abord sur les biens des Parisiens juifs.

     

     

    Les passants observent ces vols organisés, de même qu'ils constatent l'enlèvement des statues dont les Allemands récupèrent le métal.


    Rapporté au montant global du pillage économique et financier de la France, celui du pillage des biens des victimes de la persécution antisémite est minime.

     

    En revanche, il reste inoubliable pour ce qu'il signifie.

     

    En vertu de la « Möbel Aktion », près de 38 000 appartements de juifs déportés ou réfugiés en province sont vidés de leur contenu pour être envoyé en Allemagne.

     

    En 1943, les Allemands créent trois bagnes de juifs à Paris, chargés de trier le matériel volé.

     

    Environ 800 hommes et femmes sont passés par ces camps nommés d'après les lieux réquisitionnés à cette fin, « Bassano », « Austerlitz » et « Lévitan ».

     

    1

     

    Inventaire de la galerie Wildenstein, 57, rue la Boétie
    Photographie anonyme, avril 1941
    © Lapi/Roger-Viollet

     

    Le Paris des collaborations

    Capitale de la France allemande, Paris a perdu les lieux symboliques de la légitimité nationale.

    Le Palais de l'Élysée est fermé, la Chambre des députés est occupée par l'administration militaire allemande (MBF) et par la Kommandantur du Gross-Paris, et le Sénat, au Palais du Luxembourg, sert de quartier général à la Luftwaffe.


    Autour du pouvoir national-socialiste gravite un nouveau « Tout-Paris », société composite formée de Français de conviction nazie, d'opportunistes et d'hommes de main parfois libérés des prisons de la République par l'occupant.

     

    Des groupes et des partis rémunérés par les Allemands ont pignon sur rue, comme le Parti populaire français de Doriot ou le Rassemblement national populaire de Déat.

     

    Ils s'appellent eux-mêmes les collaborationnistes.


    Le gouvernement siégeant à Vichy, il lui faut ouvrir une ambassade à Paris.

    C'est le rôle de la Délégation générale du Gouvernement français dans les Territoires occupés (DGTO), qui occupe le ministère de l'Intérieur, place Beauvau.

    Ceux des ministères qui n'ont pas été réquisitionnés par l'occupant conservent leurs locaux et les ministres font la navette entre Vichy et Paris.

     

     


    Le ministère de l'Information finance une partie de la propagande.

    Le Paris des collaborations

    À regarder ses affiches, la souveraineté du gouvernement de Vichy semble réduite à l'action familiale et sociale.

    1

    Livraison de rouleaux de papier pour La France au Travail

    Quotidien collaborationniste publié de juin 1940 à novembre 1941
    Photographie anonyme, avril 1941
    © Lapi/Roger-Viollet

     

    Les moyens de la Propaganda Abteilung sont autrement plus amples.

    Ils assurent le financement de campagnes d'affiches mais aussi d'expositions imposantes, conçues dans l'esprit et le style nazis.

     

     

     

     

     

     

     

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     Pour apprécier certaines vidéos, vous pouvez supprimer le fond musical de ce blog,

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    Claude Pommereau,

    Les arts sous l'occupation, chronique de années noires

     

    Afficher l'image d'origine 

    Picasso recevant pendant l’Occupation rue des Grands-Augustins © Estate Brassaï

     

     

     

    (…)

     

    Certains artistes et intellectuels, tel Jean Paulhan furent actifs dans la Résistance, mais, dans sa grande majorité, l’élite culturelle n’apporta pas tat de contribution particulière.

     

    Certains s'enrichirent plutôt.

    Était-on en droit d’en attendre davantage?

    Si l'histoire de Paris occupé nous a appris quelque chose, ce n'est pas que l'utopisme est mort, mais l'illusion que les écrivains et les artistes, même les meilleurs parfois, puissent avoir des prétentions particulières au courage, à la vertu, ou à la moralité.

    En ce sens, il ne sont ni meilleurs ni pires que l'homme fabriquant

    un char dans les usines Renault.  

    surtout RENAULT sous l'occup !

     

     

    Véritable éphéméride, cet ouvrage raconte jour après jour la vie,

    les réalisations des créateurs, pris dans le maelström

    de la Seconde Guerre mondiale.

     


    Malgré ce drame collectif, malgré la censure, malgré les restrictions,

     

    la qualité de la création française de cette époque est stupéfiante :

     

     

    Afficher l'image d'origine 

     

    Matisse, Braque, Clouzot, Guitry, Claudel, Camus…
     

     

     

    Un récit passionnant avec, en filigrane, l’éternelle

    question de la "posture des artistes"  face à l’occupant.

     

    Afficher l'image d'origine 


    Devaient-ils se taire ?

     

    Ce livre, neutre, essaie d'en finir avec les simplifications et

    les raccourcis historiques.

    "Il n'y a plus d'histoire quand on ne cherche plus à comprendre,

    mais seulement à juger ou à stigmatiser."

     

    (Pierre Laborie, historien)

     

     

    Frankreich, Milizionär bewacht Widerstandskämpfer

     

    Selon Pierre Laborie, « le rôle de l’historien n’est pas seulement de distinguer la mémoire de l’histoire, de séparer le vrai du faux, mais de faire de cette mémoire un objet d’histoire, de s’interroger sur l’usage du faux comme du vrai et sur le sens que les acteurs veulent ainsi donner au passé et leur passé (…) La proximité de nécessité ou de sympathie, aussi forte soit-elle, ne peut en aucune façon servir à confondre les terrains et à escamoter les distances. Il ne s’agit pas de légitimer ce qui est maintenant, mais de pouvoir témoigner de ce qui a été, et de la façon dont cela était. Conservateur de mémoire, l’historien se trouve chargé de préserver ce qu’il doit par ailleurs décaper et démythifier. Il est et doit être, tout à la fois, un sauve-mémoire et un trouble-mémoire…«  

     

    (Pierre Laborie, « Historiens sous haute surveillance », 1994,  Esprit, n° 198, 48)

    http://sms.hypotheses.org/1651

     



    - Jean Debucourt (au conservatoire),

     

    Roderick Usher (Jean Debucourt) 

     

    Germaine Lubin cu Herbert von Karajan la Paris în 1941 (foto: Bundesarchive)

     

    Germaine Lubin et Herbert von Karajan la Paris în 1941

    (foto: Bundesarchive) 

     

     

    Soprana Germaine Lubin cu Hitler la Bayreuth 

    Germaine Lubin

     

    (après la guerre, a été violée, a subi des horreurs...)

     

    Alfred Greven (au centre) 


    - Alfred Greven


    - Otto Abetz, ambassadeur d'All. en France.

     

    Afficher l'image d'origine 

     

    La "liste Otto"

     

    169 écrivains (juifs ou "dévoyés"),

    des centaines de livres interdits.

     

    Afficher l'image d'origine 


    - Jacques Becker,

     

    révélé pendant la guerre.

     

     


    - M Carné et J Prévert :

     

    Afficher l'image d'origine 

     

     

     

    les Visiteurs du soir, Les Enfants du paradis, chef d’œuvre

     

    parmi les chef d’œuvre.
     

     

    - Jean Anouilh :

     

    Antigone (1944), ni résistant ni collabo, a toujours été complètement neutre

     


    - Rebatet, Cousteau, Lebreau :

     

    critiques cultivés, acerbes (dans 'Je suis partout').

     


    - Drieu la Rochelle

     

     


    - Aragon

     

    a continué à publier pendant la guerre.

     

    Fut pourtant un épurateur forcené à la Lib.

     

    Afficher l'image d'origine 

     

     

     

    - Céline 

     

    Les beaux draps. Il a toujours gardé son franc-parler,

    anarchiste.

    Invité à l'ambassade d'All.,

    il délire imitant et caricaturant Hitler, disant que les All.

    vont perdre la guerre !!!

     

    Afficher l'image d'origine
    - Cocteau 

     

    ami de certains All., il faisait cependant un art dégénéré

    qui pouvait faire peur aux autorités all.

     


    Arno Breker (sculpteur all.),

     

    Abel Bonnard

    (ministre de l’Éducation nationale de février 1942 au 20/08/1944),

    Jean Cocteau, Sacha Guitry, Jean Marais.
    Cocteau est ami de Max Jacob,

    qu'il a essayé de sauver, avec Arletty, mais en vain.

    L'éternel retour.

     


    'La machine à écrire' lui a bien servi :

     

    critiquée par Lebeau, lui a donc servi à se défendre par la suite.
     

     

    - Éluard

     


    - Picasso: en 1940, il s'est installé à Paris

     

    et a vendu aux All.
    - Sartre :

     

    "nous n'avons jamais été aussi libres que sous l'Occupation".

     

    Il a donné ses pièces dans d'excellentes conditions.

     

    Il a pris la place d'un professeur Juif à la Sorbonne qui avait été licencié !
    Des concerts tous les soirs, avec les compositeurs fr et all.

     


    - Pierre Blanchard

    grand épurateur après guerre,

    alors qu'il a tourné dans des films pendant l'Occupation...
    - Qqs sculpteurs partis en All 

     

    Les ARTS sous l'OCCUPATION

    Guerre 1939-1945. Départ d'artistes français pour un voyage en Allemagne organisé par Arno Breker et Otto Abetz. Despiau, Othon Friesz, Dunoyer de Segonzac, Vlaminck, Van Dongen et Derain, de gauche à droite.

    Paris, gare de l'Est, octobre 1941. 

    © LAPI / Roger-Viollet 

    de Vlaminck, Despiau, van Dongen, Belmondo, Derain.

    A la Lib.,

     

     

    certains ont eu de gros problèmes :
    - Arletty, amoureuse d'un colonel de l'aviation all. (Cering),

    ne l'a jamais renié ("J'ai été la femme la plus invitée,

    je suis maintenant la plus évitée.")
     

     

    En 1944, on lu a dit que ça aller se passer très très mal pour elle.

    Elle a été arrêtée, et elle a fait 6 mois de tôle, dans des conditions épouvantables (à la sortie, on lui a demandé

    comment elle se sentait, elle a répondu :

     

     

    "pas très résistante...")
    "Mon cœur est Français, mais mon cul est international".

     

    "Tuez-moi, je ne verrai plus vos sales gueules".

     

    Sa carrière a été brisée, foutue après la guerre...

     


    - Sacha Guitry a été arrêté le jour même de la Lib.,

    a fait 6 semaines de prison, procès, non-lieu

    mais interdiction de travailler pendant 3ans...

     Il s'est avéré après enquête !!!

    que SACHA GUITRY n'a jamais COLLABORE !

    ( propos diffamatoires ! )

     

    Un drame de sa vie, puisqu'il ne s'en est finalement jamais remis.

     

    Il n'a recommencé à travailler qu'en 1947!... Il avait du succès :

     

     

    "Que voulez-vous, ce n'est pas moi qui ai fait entrer les All. à Paris,

    je ne vais pas leur interdire l'accès à mon théâtre..."

     


    - Charles Trenet :

    la grande vedette de l'époque, d'avant et d'après la guerre,

    tous les music-hall se l'arrachaient.

    Il était toujours avec une bande d'amis. Il était très intelligent.
     

     

    Avec Édith Piaf, il a donné un concert en All. pour les prisonniers de guerre.

     

    Mais la 2e fois qu'on a voulu l'emmener en All.,

     

    Edith Piaf raconte qu'on a essayé de le trainer vers la gare de l'Est, il est monté dans le train et est sorti par la porte de derrière et s'est sauvé !!!
     

     

    A la sortie du film 'La romance de Paris',

    Pathé (compromis avec les All.), avait organisé

    une petite fête avec les All. (PropagandaStaffel) :

     

    tous les acteurs étaient là, mais Charles Trenet lui s'est porté absent...

     

     

    Grand ami à cette époque de Corinne Luchaire, de Cocteau, de Barillet.
     

     

    - Corinne Luchaire : cervelle d'oiseau,

    elle n'a rien compris à rien de ce qui se passait.

     

    Après guerre, tuberculeuse, son père fusillé, la maladie l'a emportée,

    elle est morte 4ans après (1949).

     

     

     

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  •  "L'Armée du crime", le film

     
      .


    du film de Robert Guédiguian
    "L'Armée du crime"
     
    en association avec l'IMAJ
    Institut de la Mémoire Audiovisuelle Juive

    C'est le monde à l'envers sur ce blog. S'y suivent sans évidemment se ressembler de tristes caravanes de films dont seul un accident imprévu pourrait par extraordinaire les dévier des circuits commerciaux pour leur offrir quelques détours par nos coins ignorés.
    Or voici un film dont les projections ne débuteront en France que le 16 ou le 19 septembre (selon des sources contradictoires). Mais avec une avant-première dans l'agglomération bruxelloise. Pas trop loin d'ici, en Ardennes de France, où nous rions néanmoins sans avoir l'accent ni subir les mesquineries linguistiques de là-bas. Mais ça change des temples et des marchands de l'industrie cinématographique qui confondent la France avec le nombril du monde. Et ce nombril avec Paris et uniquement quelques villes d'en haut. 
    Inutile de préciser que les échos ce long métrage sont actuellement limités à ceux du dernier Festival de Cannes (où ce film fut présenté hors compétition). 
    Reste le sujet qui nous tient à coeur : le groupe FTP-MOI (1) de Missak Manouchian. Et pour cette histoire, une seule page de ce blog ne représentera jamais que le minimum minimorum.
     
    Synopsis :

    - "Dans Paris occupé par les allemands, l'ouvrier poète Missak Manouchian prend la tête d'un groupe de très jeunes juifs, Hongrois, Polonais, Roumains, Espagnols, Italiens, Arméniens, déterminés à combattre pour libérer la France qu'ils aiment, celle des Droits de l'Homme. Dans la clandestinité, au péril de leur vie, ils deviennent des héros. Les attentats de ces partisans étrangers vont harceler les nazis et les collaborateurs. 

    Alors, la police française va se déchaîner, multiplier ses effectifs, utiliser filatures, dénonciations, chantages, tortures... Vingt-deux hommes et une femme seront condamnés à mort en février 1944.
    Dans une ultime opération de propagande, ils seront présentés comme une "Armée du crime", leurs visages en médaillon sur un fond rouge placardés sur les murs de toutes les villes du pays. Ces immigrés, morts pour la France, entrent dans la légende. C'est cette belle et tragique histoire que raconte le film."
     
     Photo du film avec l'acteur Simon Abkarian. En médaillon : authentique cliché d'identification judiciaire de Missak Manouchian (Mont. JEA / DR). (2)
     
    A propos de ce 16e film, Robert Guédiguian : 
     
    - "L'Arménien Manouchian, l'occupation allemande (ma mère est née en Allemagne), et le communisme, ces trois éléments réunis me touchaient sans doute de trop près. 
    Depuis que je suis né, j'ai toujours entendu parler de Manouchian. Il fait partie du Panthéon des grands héros résistants communistes. Je me souviens en particulier d'avoir lu quand j'étais gamin la lettre qu'il a écrite avant de mourir. Que Manouchian y dise "Je meurs sans haine pour le peuple allemand" me réconfortait sur mes deux origines et sur l'humanité en général. 
    Donc, parce que tout cela m'était trop proche, ce n'est pas de moi qu'est venue l'idée de faire ce film, mais de Serge Le Péron (3)."

     

    Interview du réalisateur par Le Figaro lors du Festival de Cannes.

    Jean-Luc Drouin :
     

    - Avec L'Armée du crime, présenté hors compétition à Cannes, Robert Guédiguian a fait un choix périlleux : la reconstitution d'une page mi-douloureuse, mi-glorieuse de la seconde guerre mondiale.
    A Paris, pendant l'occupation allemande, le poète arménien Missak Manouchian est chargé par l'Internationale communiste de constituer un groupe de combattants pour participer à la libération de la France. Autour de lui militent clandestinement de jeunes étrangers, Hongrois, Polonais, Roumains, Espagnols, Italiens. Après la distribution de tracts "contre les salopards", ils passent aux attentats contre les nazis...
    (Le Monde, 18 mai 2009).


    Photo du film. En médaillon, quelques membres du groupe Manouchian sortis dans une cour de la prison de Fresnes pour des portraits en prévision de l'affiche rouge (Mont. JEA / DR).
     
    Latribune.fr :

    - "C'est l'histoire de cette "armée du crime", comme l'appelait Vichy, que raconte avec force Robert Guédiguian dans un film projeté hier hors compétition. Le réalisateur revient sur le courage de ces hommes et de ces femmes qui étaient prêts à mourir pour un pays qui n'était pas le leur mais qui avait su les accueillir. Le cinéaste souligne également l'implication de la police française chaleureusement félicitée par les nazis pour avoir menée seule la rafle du Vel D'hiv et l'arrestation du réseau Manouchian.
    Guédiguian s'attache plus particulièrement à la figure de ce dernier, préférant brosser le portrait d'un homme plus que celui d'un héros. Ce qui donne lieu à des scènes magnifiques comme celle où Manouchian revient sur le lieu de son premier attentat et pleure à l'idée qu'il est passé dans le camp des combattants, conscient qu'il ne pourra plus jamais en ressortir. 

    C'est peut-être ici l'une des œuvres les plus personnelles de Robert Guédiguian dont le père était communiste et arménien. L'une des plus ambitieuses aussi. L'une des plus classiques assurément, ce qui sied parfaitement au sujet."
    (17 mai 2009).

     
    Christophe Kantcheff :

    - "Pas facile de faire un film à la hauteur d’un si grand sujet. Si Robert Guédiguian y parvient, c’est précisément parce qu’il ne le traite pas comme un objet patrimonial et solennel. Tout en refusant les analogies explicites et les raccourcis faciles, et en respectant scrupuleusement le sens de l’histoire et les spécificités de la période de l’Occupation, le cinéaste montre ses personnages – Missak Manouchian (Simon Abkarian) et sa femme (Virginie Ledoyen), Thomas Elek (Grégoire Leprince-Ringuet), Marcel Rayman (Robinson Stévenin), et tous les autres –, avec une familiarité qui nous les rend proches. 

    On les voit chez eux avec leurs parents, dans le quartier de Paris où ils vivent, on éprouve en même temps qu’eux leur indignation, leur colère face aux discriminations et aux crimes perpétrés par les occupants et leurs complices français, et l’inéluctabilité de leur engagement dans la lutte armée. 
     

    Bref, le temps du film, le spectateur entre en résonance avec l’énergie passionnée de justice fraternelle des personnages, par la grâce d’un cinéaste qui n’aime rien tant que la fluidité et le sentiment d’évidence.
    (Politis, 17 mai 2009).

     Titres de la presse parisienne. Avec ses thèmes privilégiés : dénoncer les étrangers, les avilir ("cette tourbe internationale"), traiter des résistants en "terroristes" mercenaires (Mont. JEA / DR).

    Virgile Dumez :

    - "1944, les services de propagande franco-allemands éditent à plus de 15 000 exemplaires l’ « affiche rouge » qui présente à la population française des terroristes juifs et immigrés menés par le terrible chef de gang Manouchian. 

    Derrière cette vaste opération de communication se cache en réalité une volonté de lutte contre les mouvements de résistance qui gagnent peu à peu du terrain dans cette France occupée. En tournant le scénario original de Serge Le Péron (réalisateur de J’ai vu tuer Ben Barka), le cinéaste Robert Guédiguian s’attaque pour la première fois à un sujet historique nécessitant une reconstitution de grande ampleur. 
    Le résultat, très classique dans sa forme, tient toutefois ses promesses grâce à une description nuancée de l’Occupation."
    (avoir-alire, 2 août 2008).


    Pour compléter cette page, deux documents d'archives.
    A commencer par la dernière lettre de Missak Manouchian :


    21 février 1944, Fresne

    Ma chère Méline, ma petite orpheline bien aimée. Dans quelques heures je ne serai plus de ce monde. On va être fusillé cet après midi à 15 heures. Cela m’arrive comme un accident dans ma vie, j’y ne crois pas, mais pourtant, je sais que je ne te verrai plus jamais.

    Que puis-je técrire, tout est confus en moi et bien claire en même temps. Je m’étais engagé dans l’armée de Libération en soldat volontaire et je meurs à deux doigts de la victoire et de but. Bonheur ! à ceux qui vont nous survivre et goutter la douceur de la Liberté et de la Paix de demain. J’en suis sûre que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoir dignement. Au moment de mourir je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit. Chacun aura ce qu’il meritera comme chatiment et comme recompense. Le peuple Allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité

    après la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur ! à tous ! — J’ai un regret profond de ne t’avoir pas rendu heureuse, j’aurais bien voulu avoir un enfant de toi comme tu le voulais toujours. Je te prie donc de te marier après la guerre sans faute et avoir un enfant pour mon honneur et pour accomplir ma dernière volonté. Marie-toi avec quelqu’un qui puisse te rendre heureuse. Tous mes biens et toutes mes affaires je lègue à toi et à ta sœur et pour mes neveux. Après la guerre tu pourra faire valoir ton droit de pension de guerre en temps que ma femme, car je meurs en soldat regulier de l’Armee française de la Libération. Avec l’aide des amis qui voudront bien m’honorer tu feras éditer mes poèmes et mes ecris qui valent d’être lus. Tu apportera mes souvenirs si possibles, à mes parents en Arménie. Je mourrais avec mes 23 camarades toute à l’heure avec courage et serénité d’un homme qui a la conscience bien tranquille, car personnellment, je nai fais mal à personne et si je lai fais, je l’ai fais sans haine. Aujourd’hui il y a du soleil. C’est en regardant au soleil et à la belle nature que jai tant aimé que je dirai Adieu ! à la vie et à vous tous ma bien chère femme et mes bien chers amis. Je pardonne à tous ceux qui m’ont fait du mal où qui ont voulu me faire du mal sauf à celui qui nous à trahis pour racheter sa peau et ceux qui nous ont vendu. Je t’embrasse bien fort ainsi que ta sœur et tous les amis qui me connaisse de loin ou de près, je vous serre tous sur mon cœur. Adieu. Ton ami Ton camarade Ton mari Manouchian Michel.

    P.S. J’ai quinze mille francs dans la valise de la Rue de Plaisance.
    Si tu peus les prendre rends mes dettes et donne le reste à Armène. M.M. (4)

    Le registre allemand avec la transcription des 23 noms de condamnés à mort du groupe Manouchian :
     

     

    Leurs noms et leurs origines :
     
    Célestino ALFONSO (Espagnol),
    Olga BANCIC (Roumaine),
    Joseph BOCZOV (Roumain),
    Georges CLOAREC (Français),
    Rino DELLA NEGRA (Italien),
    Thomas ELEK (Hongrois),
    Maurice FINGERCWAJG (Polonais),
    Spartaco FONTANO (Italien),
    Jonas GEDULDIG (Polonais),
    Emeric GLASZ (Hongrois),
    Léon GOLDBERG (Polonais),
    Szlama GRZYWACZ (Polonais),
    Stanislas KUBACKI (Polonais),
    Arpen LAVITIAN (Arménien),
    Césare LUCCARINI (Italien),
    Missak MANOUCHIAN (Arménien),
    Marcel RAYMAN (Polonais),
    Roger ROUXEL (Français),
    Antoine SALVADORI (Italien),
    Willy SZAPIRO (Polonais),
    Amédeo USSEGLIO (Italien),
    Wolf WAJSBROT (Polonais),
    Robert WITCHITZ (Français).
     
    Tous ont été fusillés au Mont Valérien le 21 février 1944 à l'exception de la seule femme du groupe, Olga Bancic. Cette résistante fut transférée à Stuttgart pour y être décapitée à la hache, le 10 mai 1944, jour de son 32e anniversaire.

    Objet d'un kolossal effort de propagande des occupants et de Vichy : l'affiche rouge censée stigmatiser "l'Armée du crime". Des "libérateurs" ? Oui. Et des "morts pour la France" :

    Louis Aragon, Strophes pour se souvenir :

    Vous n'avez réclamé ni gloire ni les larmes

    Ni l'orgue ni la prière aux agonisants
    Onze ans déjà que cela passe vite onze ans
    Vous vous étiez servis simplement de vos armes
    La mort n'éblouit pas les yeux des Partisans

    Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
    Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
    L'affiche qui semblait une tache de sang
    Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles
    Y cherchait un effet de peur sur les passants
     
    Nul ne semblait vous voir Français de préférence
    Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
    Mais à l'heure du couvre-feu des doigts errants
    Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
     
    Et les mornes matins en étaient différents
    Tout avait la couleur uniforme du givre
    A la fin février pour vos derniers moments
    Et c'est alors que l'un de vous dit calmement
    Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre
    Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand
     
    Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses
    Adieu la vie adieu la lumière et le vent
    Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
    Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses
    Quand tout sera fini plus tard en Erivan
     
    Un grand soleil d'hiver éclaire la colline
    Que la nature est belle et que le coeur me fend
    La justice viendra sur nos pas triomphants
    Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
    Et je te dis de vivre et d'avoir un enfant
     
    Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
    Vingt et trois qui donnaient le coeur avant le temps
    Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
    Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
    Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant. (5)

     
    NOTES :

    (1) Francs-Tireurs et Partisans de la Main d'Oeuvre Immigrée. Outre le groupe parisien, se sont distingués la compagnie Marat à Marseille, la 35 brigade du Toulousain, le groupe Carmagnole et Liberté à Lyon ainsi qu'à Grenoble.
     
    (2) A propos des montages photos déjà publiés ici, une joyeux blogueur s'exclame sur son site : "un stalinien à sa façon, qui n'hésite pas à truquer les photos". Sans citer un seul exemple précis et forcément sans apporter l'ombre d'une preuve. Voilà un procès d'intention si pas un procès... stalinien !
     
    (3) Réalisateur de :
    Laisse béton, 1984 ;
    L'Affaire Marcorelle, 2000 ;
    J'ai vu tuer Ben Barka, 2005 ;
    Françoise Dolto, le désir de vivre, 2008.

    (4) L'orthographe de l'original a été respectée. Même si d'aucuns préfèrent une correction de cette lettre avant sa publication (cf Seghers).

    (5) Louis Aragon, le Roman inachevé, 1956.

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