Il y a quelques mois, j’ai reçu le livre « Les guérir » d’Olivier Charneux, sur Carl Vaernet. Le mec est danois, père de famille et médecin. Spécialisé dans les hormones, il va devenir le copain d’Himmler et va tenter de guérir l’homosexualité àBuchenwald, le camps de concentration. Découvrez son histoire…
Carl Vaernet, le médecin danois
Carl Vaernet est issu d’une famille d’agriculteurs du Jutland. Au Danemark. Tous les fils se sont partagés les terres, mais Carl, lui, ça ne l’intéresse pas. Il veut faire des études. Il veut être médecin. Après de longues et périlleuses disputes avec son père et quelques années d’études, il y parvient. Il est brillant et installe son cabinet de consultation à Copenhague. Loin de sa famille, des chevaux et du purin. Ça pue le purin. Carl s’est créé un beau réseau à la fac, parmi ses meilleurs amis, on peut noter Frits Clausen, le mec va être à la tête du parti nazi danois. Ah bin c’est classe hein, y’a pas à dire.
Ça marche bien pour Carl, il a des copains, du boulot, du fric et de nombreux soutiens, mais aussi une famille : de sa première épouse, il va avoir trois enfants. Et de la seconde : deux garçons. Le problème, c’est que Gurli, sa deuxième épouse va devenir un peu alcoolique. Beaucoup en fait. Elle ne gère pas très bien la mondanité, le champagne, puis la faillite et le départ en Allemagne de toute la famille.
L’arrivée en Allemagne de Carl Vaernet
Eh oui, la famille va finir par s’exiler. Au Danemark, c’est assez moche, il y a les nazis et les résistants, et pour son business, Carl Vaernet a tout intêret à partir se mettre à l’abri du coté des nazis. Vu que personne ne pipe un mot d’allemand, la fille du premier mariage de Carl Vaernet, Aase, va les accompagner et va servir d’interprète durant quasiment tout le projet pour guérir les homosexuels.
A Berlin non plus la vie n’est pas douce, ça bombarde à tout va. Personne n’est à l’abri. Rapidement, le médecin, Gurli et les gosses sont envoyés à Prague.
Près de Buchenwald.
Soit disant la vie est pépouz là-bas. Lol.
Pendant que son épouse termine de devenir complètement ivrogne, Carl cherche des financements pour ses capsules d’hormones.
Personne ne veut investir. Faut dire que c’est pas courant, et pourtant, pour Carl Vaernet, c’est la seule possibilité.
Il faut implanter des capsules qui libèrent de la testostérone dans le corps des malades pour guérir les homosexuels. Ouais, bonne ambiance.
Il se trouve que ce projet plaît tout particulièrement à Himmler (depuis le début je dis que ce mec est grave cinglé), il veut faire entrer Carl Vaernet dans le milieu nazi, la Waffen-SS et dans les camps afin de faire quelques expériences sur les homosexuels emprisonnés.
C’est vrai, à les avoir sous la main, autant les torturer. Ça va être le cas à partir de juin 1944.
Les expériences à Buchenwald pour guérir l’homosexualité
Avant même l’arrivée de Carl Vaernet dans les camps, l’idée de guérir l’homosexualité fait partie des priorités de Himmler. C’est comme ça, il peut pas saquer les PD, ils vont à l’encontre de la prolifération aryenne alors ça l’emmerde. Il alterne entre : les tuer ou tenter de les soigner. Concrètement, rien de bon quoi. Plusieurs techniques ont déjà été mises en place, on peut parler de la lobotomie, de la stérilisation et plus radicalement : la castration. C’est sûr, les homosexuels sont homosexuels à cause de la bite. Tu la leur coupes et direct ils veulent se taper une gonzesse. Ça tombe sous le sens. Bref, ça leur permet au moins de se dire que ceux qui n’ont pas de bite ne pourront plus pénétrer d’autres hommes. Et c’est réconfortant. Ah ça oui. Avec l’arrivée du médecin danois, on passe aux capsules de testostérone implantées sous le bras. Merci qui ? Merci Carl Vaernet !
Il va opérer une quinzaine d’hommes avec différents dosages, afin de voir les différences. L’intervention dure une vingtaine de minutes, maximum. L’anesthésie se fait à l’éther.
Enfin, lorsqu’il y en a. Les cobayes ont entre 23 et 55 ans.
Ils sont homosexuels, fatigués, décharnés et affamés, mais ils sont malins. Trois semaines après l’intervention, ils doivent rendre des comptes au médecin Carl Vaernet.
Persuadés d’être libérés s’ils ne sont plus homosexuels, les cobayes ne signalent aucun effet négatif et au contraire, ils font croire qu’ils ne pensent plus aux hommes et ont des envies pour des femmes.
Certains affirment avoir eu des érections en pensant à des femmes. Carl Vaernet est fier comme un coq ! Son intervention fonctionne, il a trouvé comment guérir les homosexuels ! Malgré tout, deux des cobayes vont mourir d’infections.
Et évidemment, ça ne fonctionne pas, il ne parvient pas du tout à guérir l’homosexualité.
Bien qu’il soit couvert par ses supérieurs, Carl Vaernet perd de nombreux soutiens. Mais de toute façon, c’est le début de la fin pour lui mais aussi pour l’Allemagne
.
L’exil en Amérique du Sud
La capitulation de l’Allemagne le 8 mai 1945 signe l’arrestation de Carl Vaernet. Alors qu’il est parti se planquer chez son frère au Danemark, comme un bon lâche, un matin, quatre jeunes résistants viennent l’arrêter.
Finalement libéré en payant grassement la police danoise, il va réussir à s’enfuir avec une fausse identité vers le Brésil, puis le Paraguay et finalement l’Argentine.
Toute sa vie, il en sera certain : il n’a rien fait de mal, il a juste souhaité guérir l’homosexualité.
Marine GASC
http://www.racontemoilhistoire.com/2016/05/18/guerir-l-homosexualite/