•  

     

     

     

    Avec le One Two Two et le Chabannais, le Sphinx est l’une des maisons closes les plus luxueuses du Paris de l’Occupation.

    Tous les hauts gradés de l’armée allemande s’y retrouvent pour se détendre, boire, fumer ou écouter du jazz « dégénéré » en élégante compagnie.

     

    romain sardou fraulein france

     

    En cette période de pénurie où les files d’attente s’allongent devant les magasins, dans le prestigieux établissement, on fume des cigarettes anglaises, et le foie gras se déguste avec les vins et les champagnes les plus rares.

     

    Tout juste arrivée de Poitiers, la jeune et belle France est engagée auSphinx et devient très vite la plus célèbre courtisane de la capitale, sa beauté lui offrant le luxe de choisir ses « clients », uniquement les officiers les plus riches, les plus influents, et surtout les plus aryens.

     

    Couverte de cadeaux tous plus somptueux les uns que les autres, protégée par ses fréquentations, France attise les jalousies.

     

    Un matin, l’officier Bohm, aviateur et ami personnel de Göring, habitué des lieux glauques et sordides de la capitale, est retrouvé assassiné à son domicile parisien.

     

    La police se met aussitôt à la recherche de la femme qui aurait pu commettre ce meurtre tandis que Friedrich Grimm, un commandant éconduit par France et qui en a fait sa principale obsession, mène sa propre enquête.

    Et si la jeune femme n’était pas qui elle semble être ?

     

    Avec Mademoiselle France, Romain Sardou replonge le lecteur dans l’univers feutré et mythique des maisons closes, et plus particulièrement du Sphinx, ouvert en 1931 et jadis situé rue Edgar Quinet.

     

    Avec pour toile de fond chantage, enquête policière, rafle, spoliation, déplacement de fortunes vers l’Allemagne nazie, meurtre et vengeance, ce roman chargé de rebondissements est excellent, et parfaitement adaptable à l’écran.

     

     

    – Mademoiselle France, de Romain Sardou, aux éditions Pocket. 350 pages. 7,30€.

     

     

     

    Partager via Gmail DeliciousGoogle Bookmarks Blogmarks Pin It

    votre commentaire
  •  

     

    L'Aéro-Bank fut fondée à Paris le 2 octobre 1941, sous la forme d'une société anonyme française au

    capital de 200 millions de francs par

    la Bank der Deutschen Luftfarth.

     

    Celle-ci détenait 199.400.000 frs du capital qui fut

    porté à 300 millions en décembre 1943.

     

    Le siège social était 3, rue Scribe, Paris IX". 

     

     

    L'Aéro-Bank

     

     

    Le Conseil d'administration était composé comme suit :

     

    • Fritz Rudorf Président
    • Cari Schaefer Reichskommissar auprès de la Banque de France, vice-président
    • Walther Dûring Administrateur
    • Ernst-Robert Harcke Administrateur

     

    En vertu des statuts, le président Rudorf qui était aussi président du Conseil d'administration de la Bank der Deutschen Luftfahrt, à Berlin avait la responsabilité

     

    de la gestion de la Société.

     

    En fait il déléguait tous ses pouvoirs au directeur général Walther Winkler, assisté d'un directeur Georg Rogalski.

     

    Dûring et Harcke étaient également administrateurs de la Bank der Deutschen Luftfahrt, mais le premier demeurait constamment à Berlin cependant que le second assurait la liaison entre Berlin et Paris.

     

    Un sous-directeur, Johannès Winkler, prokurist de la Bank der Deutschen Luftfahrt fut adjoint à la direction de Paris en 1943. 

     

     

    Quatre mandataires se partageaient les diverses sections de la Banque : Engel (Suisse) la section lettres de crédit ; Obertufer (Suisse), la section Caisse, Dépôts, Effets ; Langer et Jûrg (Allemands), la section Crédit, que dirigeait plus particulièrement Rogalski.

     

     

    L'activité essentielle de l'Aero-Bank consistait :

     

    • A faire des avances aux entreprises françaises ou aux entreprises allemandes, ayant leur siège à Paris, sur production d'avis de versement de RM. au clearing franco-allemand par les entreprises allemandes ayant transféré des commandes ;
    • A octroyer des crédits aux entreprises allemandes ayant leur siège à Paris, sur ordres de crédit de la Bank der Deutschen Luftfahrt ou d'autres banques allemandes :

     

    • A octroyer des crédits normaux aux entreprises françaises d'aviation, comme S.E.C.M. (Amiot) et S.N.C.A. Sud-ouest ;

     

    • A faire des avances aux entreprises françaises travaillant avec des firmes allemandes sur le vu des factures françaises reconnues par le représentant à Paris des firmes allemandes ;
    • A faire des avances sur les engagements des services officiels allemands.

    Lorsque les délais de la poste ou du clearing n'amenaient pas un gonflement momnetané des crédits, leur importance était à peu près la suivante, aux termes d'une déclaration du directeur Rogalski.

     

    • Avances sur avis de versements au 50.000.000 clearing
    • Crédits sur ordre allemands 450.000.000
    • Crédits aux entreprises d'aviation et 500.000.000 avances en excédent de crédits
    • Avances sur factures certifiées 300.000.000
    • Avances sur engagements officiels 150.000.000

     

    Total 1.600.000.000

     

     

    La banque avait toujours de très importantes réserves liquides

    (341 millions au bilan du 31 décembre 1943) ou immédiatement mobilisables

    (2.190 millions de bons du trésor à la même date).

     

    Les dépôts qu'elle recevait n'était pas toujours volontaires, il est vrai.

     

    Le directeur Rogalski se souvient que le Dr Schaefer et le directeur général Winkler se firent livrer les avoirs des banques anglo-américaines (Feindbanken) malgré l'opposition du séquestre allemand de celles-ci, Câesar, qui dût céder à l'intervention du vice-président de la Reichsbank, Lange, également administrateur de la Bank der Deutschen Luftfahrt.

     

    Ces avoirs furent d'ailleurs restitués sur la demande de Caésar, lorque l'Aero-Bank réussit à se faire confier les 1.750 millions de francs de la Treuhand-und Revisionsstelle auparavant déposés auprès du Militârbefehlshaber in Frankreich.

     

    Là encore Berlin intervint et Rogalski note des discussions non amiables (erhebliche Kàmpfe) entre Berlin et le Militârbefehlshaber, qui dut finalement s'incliner.

     

    Selon Rogalski, ces précautions étaient assez inutiles étant donné le très court termes de la plupart des avances consenties par la Banque.

     

    De son côté l'ELBAG (Luftfahrt AG), la ROGES et le Rustungskontor entretenaient des comptes courants créditeurs importants, atteignant respectivement au 31 mars 1944, 63, 337 et 552 millions de francs.

     

    L'ELBAG avait en outre consenti un prêt à échéance fixe de 101,7 millions à la même date.

     

    En outre l'Aéro-Bank disposait d'un crédit courant de 400 à 600 millions de francs auprès de l'Office des changes.

     

    Ce dernier avançait en effet des fonds à l'Aéro-Bank sous la seule condition que les fonds soient remboursés si, dans les 14 jours ou dans les 4 semaines, celle-ci ne pouvait présenter les documents prouvant l'exportation.

     

     

    De son côté, l'Aéro-Bank créditait les bénéficiaires en comptes bloqués (Sperrkonten) s'il s'agissait de particuliers, ou en comptes réservés (Vorbehaltskonten) s'il s'agissait d'autres banques.

     

    Lorsqu'aux mois de juillet et d'août 1944 les perturbations du trafic postal et des virements par le clearing attinrent leur maximum, cependant que les sommes virées atteignaient elles aussi des montants très élevés, et que la tenue de la comptabilité de la banque était entravée par le manque de courant électrique, le montant des avances sur avis de versement au clearing devait approcher selon Rogalski 1.200 millions de francs.

     

     

    La banque avait à l'époque de 400 à 600 millions de francs de factures qui, après vérification par l'office des changes devaient libérer une somme correspkndante sur les comptes bloqués, de ses clients, car il s'agissait de clients bénéficiant tous soit de crédits, soit d'avances sur avis de versement au clearing.

     

    Les crédits documentaires, la banque avaient une moyenne constante de 300 lettres de crédit en portefeuille, n'étaient accordés, conformément aux prescriptions de l'Office des Changes, que lorsque l'Aéro-Bank avait la couverture nécessaire, ou sur confirmation du crédit par une autre banque allemande.

     

    Selon Rogalski, l'Aéro-Bank n'a jamais acheté ni vendu de valeurs mobilières.

     

     

    Elle a seulement pris en garde les valeurs des Juifs qui lui furent remises par les banques françaises sur les ordres de l'administrateur allemand des biens juifs auprès du Militârbefelshaber, Ferdinand Niedermeyer.

     

    La plus grande partie de ces valeurs fût emportée en juillet 1944 par deux officiers du Militârbefehlshaber, sur l'ordre de Niedermeyer, vraissemblablement pour être transférée en Allemagne.

     

    L'autre partie fût déposée à la Société Générale au nom de Niedermeyer pour être vendue. Les dirigeants de l'Aéro-Bank quittèrent Paris le 17 août 1944 pour Nancy où la banque fut inscrite au Registre du Commerce.

     

    La comptabilité ainsi qu'un certain nombre de caisses déposées dans la salle des coffres de l'Aéro-Bank par la ROGES au nom de Niedermeyer et contenant des objets en or furent laissés à Paris sous la garde des mandataires.

     

     

    Un avoir estimé à 1.300 millions de francs par Rogalski avait été laissé à la Banque de France et à la Société Générale pour le remboursement des sommes en comptes bloqués n'appartenant pas à l'Aero-Bank et pour le payement des lettres de crédit confirmé.

     

    Tous les créditeurs français avaient été priés de retirer leurs dépôts.

     

    Après le départ de la direction allemande les mandataires devaient rembourser par chèque sur la Banque de France les dépositaires qui ne s'étaient pas présentés à ses guichets. Il ne restera à la Libération que 25 millions de francs appartenant à des entreprises françaises sous séquestre allemand.

     

     

    La Reichskreditkasse Paris qui était partie de nuit avant l'Aero-Bank transporta à Nancy, puis à Berlin un avoir de 800 millions de francs appartenant à celle-ci.

     

    En outre Rogalski emporta 10 millions de francs pour couvrir les frais de repli.

     

     

    Après payement de ceux-ci, de divers traitements et quelques mouvements de comptes à Nancy, il lui restait au départ de la France 6,7 millions de francs qui furent remis à Berlin à la Bank der Deutschen Luftfahrt pour le compte de la Reichsbank fonctionnant comme office des devises (Devisenstelle).

     

     

    La Deutsche Treuhand und Revisionsgesellschaft devait vérifier les comptes de l'Aero-Bank à Nancy, mais n'a pas eu le temps de le faire.

     

    L'Aero-Bank n'a fait aucun trafic d'or, de devises ou de marchandises selon Rogalski ; elle n'a eu de rapports directs avec aucun trafiquant de marché noir.

     

    Les fonds qui passaient par l'Aero-Bank provenaient en majeurs partie du Clearing ; 25% du chiffre d'affaires de ce dernier semble être passés par l'Aero-Bank.

     

    Celle-ci a reçu en outre des chèques sur la Banque de France (au nom du Général-Luftzeugmeister et d'autres services officiels allemands notamment) et a bénéficié de virements de la Banque de France ou de la Reichskreditkasse.

     

    L'Aero-Bank investissait l'excédent de ses disponibilités en Bons du Trésor.

     

    Lorsque les temps devinrent incertains, et que le fonctionnement de la Reichskreditkasse présenta des défaillances, l'Aero-Bank déposa ses fonds à la Banque de France puis retourna à la Reichskreditkasse lorsque le danger s'accrût. Se Ion Rogalski, le Dr Schaefer avait alors décidé avec le Dr Schulte, directeur de la Reichskreditkasse, de créer un clearing Berlin-Nancy, et par suite l'encaisse en Francs de l'Aero-Bank fut laissé à la Reichskreditkasse qui devaît être l'élément française du clearing. Rogalski estime de la façon suivante le bilan de l'Aero-Bank à Nancy (en millions de francs) :

     

    Actif

    • Banque de France et Société Générale 1.300
    • Reichskreditkasse 800
    • Bons du Trésor Paris 400
    • Débiteurs 2.600

    Passif

    • Office des Changes 1.200
    • Créditeurs allemands 1.700
    • Treuhands und Revisionsstelle 1.800
    • Capital & réserves 400

     

     

    A leur arrivée à Berlin, le président Rudorf fit nommer le Dr Schaefer administrateur de l'Aero-Bank par le commissaire allemand aux biens ennemis, Rogalski lui fut adjoint, mais ne reçut qu'un simple pouvoir pour signer la correspondance, sans disposer du droit de conclure des contrats. Il procéda à diverses opérations de régularisation avec les débiteurs allemands de la banque, opérations qui conduisirent à la situation suivante (en millions de francs) :

    • Versements à la Deutsche Verrechnungskasse, non  parvenus à Paris 585
    • Versements destinés au clearing bloqués par la Bank der Deutschen Luftfahrt 144
    • Sommes bloquées par la Bank der Deutschen Luftfahrt et cédées à l'Aéro-Bank 37
    • Versement au compte de l'administrateur allemand de l'Aéro-Bank, auprès de la Bank der Deutschen Luftfahrt 16
    • Montants disponibles auprès de banques ou d'entreprises industrielles 541
    • Versement au compte créditeur 1775 de Paris, qui devait être soldé par le Ministère de l'Air du Reich 59
    • créances non douteuses sur des services officiels allemands 19
    • Créances sur des grosses entreprises comme Deutche Waffen, Bosch, BMW d'après les factures reconues 234

    Soit un total de 1629 millions

     

     

    A noter que le compte 1775 susvisé (Konto Nr 1775, General-Luftzeugmeister fur Frontreparaturen) était alimenté uniquement sur les frais d'occupation par virement de la Banque de France ou de la Reichskreditkasse (25 millions à chaque fois). Ce compte servait à payer les entreprises françaises effectuant des travaux de réparations pour la Luftwaffe. Le personnel dirigeant à disparu à l'exclusion de Georg Rogalski.

     

    Rudorf a été arrêté par les Russes, le directeur général Winkler, qui était officier de réserve de la Luftwaffe fut emprisonné par les Anglais ; le sous directeur Winkler est mort à Berlin avant la capitulation.

     

     

     

    SOURCES

    Publié dans Banques et Banquiers

     

     http://la-loupe.over-blog.net/tag/banques%20et%20banquiers/

     

    Partager via Gmail DeliciousGoogle Bookmarks Blogmarks Pin It

    votre commentaire
  • Des Français dans les maquis garibaldiens (Italie 1943/1945)

     

    Toutes guerres comportent des épisodes notoires, mais aussi des faits ignorés ou en tout cas très mal connus, c’est la raison pour laquelle je voulais écrire ce petit article, pensant, sans prétention "d’historien" intéresser les lecteurs de ce site, d'autant que ces aventures eurent pour cadre, en partie, notre département, mais aussi la proche Italie et surtout la Province de Cunéo.

    Dès juin 1942 le Service du travail obligatoire (STO) expédie des travailleurs français (volontaires ou non) travailler dans les entreprises allemandes. Nombreux sont les jeunes français, qui cherchant se soustraire à cette obligation, tentent par divers moyens de rejoindre, difficilement, grâce à des "filières" plus ou moins sures, les maquis en formation encore peu nombreux et mal structurés à cette époque.

    Du nord au sud, pratiquement tout le massif alpin, cache ici ou là des "maquis" pourchassés sans relâche, par l'armée d'occupation italienne. A chaque attaque meurent des réfractaires et des patriotes. Les survivants, prisonniers, sont en général, transférés à Breil sur Roya, où siège le tribunal de la 4ème armée d'occupation italienne. Tous sont condamnés à des peines diverses et déportés en Italie dans divers établissements pénitentiaires : la forteresse de Cunéo (aujourd'hui détruite) et surtout à la centrale de Fossano. Les conditions de détention laissaient les détenus confrontés à la faim, aux coups, à la vermine, à la promiscuité permanente, heureusement compensées par la camaraderie résistante et la mise en place de comités secrets, intérieurs et extérieurs.

    En juillet 1943, Mussolini est destitué, les troupes américaines ont pris Palerme, il s'ensuit un certain flottement parmi les gardiens, dont profitent, une poignée de français et de droits communs pour s'évader.

     

     

     

    La région des Langhe

    Au cours de ces longs mois de détention ; dans les Langhe (1) ; la résistance s'est organisée, de nombreux maquis italiens combattent le fascisme et l'occupation allemande, ils se sont structurés militairement en différentes formations, (de la division à la brigade et aux plus petits groupements) (2) :

     

    Garibaldiens, Justice et Liberté du Major Martini Mauri, Badogliens, groupuscules locaux autonomes, qu'il sera au début difficile de "fédérer" par les responsables italiens et alliés. Parmi eux, les précédents évadés français de Fossano, (dont Simon Samuel, fondateur du 1er Maquis du Vercors à la ferme d'Ambel).

     

    Un jour, ils apprennent que les résistants français incarcérés vont être, sur ordre des allemands, transférés dans un camp de concentration : Dachau, certainement ?

     

    Le 4 juillet 1944 les partisans attaquent la prison, et libèrent les prisonniers.

     

     

    Français et Italiens du groupe "Serville"

    Les fugitifs français, suivirent leurs libérateurs et s'intégrèrent sans problème dans les maquis italiens de la région et continuèrent la lutte à leurs côtés.

     

    Ils retrouvèrent les mêmes conditions de vie et les mêmes combats qu’en France, sabotages, attaques de convois, de casernes, harcèlement de l’ennemi soumis à une insécurité permanente, réceptions de parachutages d'armes et de matériels ;

     

    opérations souvent soldées par des morts et des blessés. Leurs activités guerrières ne cessèrent qu'à la capitulation du 3ème Reich, si bien que, Lyon étant libérée le 3 septembre 1944, bien des lyonnais, dont mon beau père (3), poursuivirent les troupes allemandes jusqu'à la veille du 8 mai 1945 ; et hommage bien mérité, participèrent au grand défilé de la Victoire qui suivi la libération de Turin.

     

     

    Les Français du détachement "Milan"

    En remerciement les autorités de la Province de Cunéo, inaugurèrent en 1973, sur la façade de la Centrale de Fossano, une plaque commémorative dédiée à ces partisans français.

     

    Le retour, après tant de pérégrinations et de souffrances, ne fût pas évident, oublier, essayer d'oublier ! difficile! Mais les ans, et c'est heureux, cicatrisent les douleurs et un jour l'envie vous prend de revoir "les copains".

     

    Certains avaient gardé des contacts et un petit noyau décida de créer une association, qui prit pour nom : "Amicale des Anciens Déportés et Maquisards Français en Italie" (AADMFI).

    Le 14 juin 1997, l'AADMFI inaugura à Breil sur Roya, sous la haute autorité de Pierre Pasquini Secrétaire d'Etat aux Anciens Combattants une stèle remémorant l'épisode de la condamnation de ces résistants franco……italiens.

     

     

    En ces lieux de juillet à septembre 1943
    cent huit Maquisards Français
    furent condamnés à la réclusion
    par le Tribunal Militaire Italien
    Participation à Bande armée
    Déportés en Italie, après évasion
    de la Centrale Piémontaise
    Cinquante six reprirent le combat
    dans la Résistance Italienne
    jusqu'à la Libération de Turin.
    Douze sont morts
    au cours de différentes actions.
    Deux reçurent
    la plus haute Distinction Italienne
    Médaille à la Valeur Militaire

    Pour la France
    Pour la Liberté

     

     

    Notes :

    (1) Les Langhe : région collinaire au sud-est de Turin, comprenant entre autre les communes d’Alba, Barolo, Serralunga, Mondovi, Bra, Dogliani, Monforte……....

    (2) Par exemple : 6ème division d'assaut 'Luigi Capriolo ", brigade "Perotti",détachement "Islafran" (italiens, yougoslaves, français)................

    (3) Aimé Planchon, démobilisé à Villefranche sur Mer au sein du 22ème BCA, GIG, il était titulaire de la Légion d'Honneur, de la Médaille Militaire et de plusieurs décorations françaises et italiennes.

     

    Partager via Gmail DeliciousGoogle Bookmarks Blogmarks Pin It

    votre commentaire
  • les femmes et la Seconde Guerre mondiale

    Les femmes dans la résistance italienne


    Image

    Pour t’aider : la Seconde Guerre Mondiale en Italie en quelques dates :

    • Quand commence la participation des femmes à la résistance, en Italie ?

    Depuis la guerre, les hommes sont des soldats ou des prisonniers et les femmes, livrées à elles-mêmes, doivent s’occuper du quotidien.

     

    Face à la difficulté de trouver des vivres pour leurs enfants et leur famille, le soutien des femmes au fascisme commence à s’effriter.

     

    A partir de 1941, des manifestations et des mouvements de protestation se multiplient face aux privations quotidiennes.

     

    Les femmes prennent l’assaut des magasins ou des institutions chaque fois que les rations alimentaires sont trop peu conséquentes.

     

    Mais, face aux manifestations sur les lieux de travail, dans les files d’attente ou lors de la fête du travail, la répression est très sévère.

     

     

    Le cas de Maria Zanotti illustre bien les risques que couraient les femmes en prenant position contre la guerre et contre leur régime :

    elle est tuée le 1er mai 1944 à Imola.

     

    Les premiers mouvements organisés par les femmes débutent le 8 septembre 1943 : elles veulent empêcher que leurs proches tombent aux mains des allemands. En effet, l’Italie a signé l’armistice avec les Alliés et le pays est désormais occupé par l’Allemagne. La résistance à proprement parlé va commencé à s’organiser.

     

    • « Les femmes en pantalons » :

    • l’entrée dans la guerre des estafettes

     

    Image

    De nombreuses femmes entrent dans la Résistance armée et deviennent des partisanes « combattantes ». Le rôle des estafettes est de porter des informations ou des vivres aux groupes de résistants qui vivent cachés.

     

    Ces femmes choisissaient d’adhérer à un mouvement clandestin ce qui les conduisaient à mener une double vie.

     

    A travers leur rôle maternel ou domestique, la séduction ou de fausses grossesses simulées, elles pouvaient plus facilement contourner les contrôles et éviter d’éveiller les soupçons. Une telle participation à la Résistance active à longtemps été ignorée ou laissée de côté tandis qu’était exaltée la figure de l’homme résistant.

     

    Néanmoins, les femmes ont aussi agi de manière autonome en s’organisant dans les groupes de défense des femmes et d’assistance aux combattants : Gruppi di Difesa della Donna e per l’assistenza ai Combattenti della Libertà (GdDD).

     

    Il s’agit d’une organisation politique qui n’appartient à aucun parti et qui fut fondée en novembre 1943. A la fin de la guerre, elle compte 70,000 inscrites.

    • Le drammatique bilan du rôle des femmes dans la guerre :

     

    Les données officielles concernant la participation des femmes à la Résistance font état de 46,000 femmes arrêtées, torturées et condamnées.

     

    2,750 furent déportées dans des camps allemands, 623 exécutées ou tuées aux combats et seulement 19, parmi les 35,000 femmes « combattantes », reçurent la médaille d’or de la défense nationale. Il est toutefois certains qu’elles furent bien plus nombreuses à prendre part, d’une façon ou d’une autre, à la lutte contre l’occupant allemand.

     

     

    SOURCES / 

    https://lesfemmesetlasecondeguerremondiale.wordpress.com/2014/04/26/les-femmes-dans-la-resistance-italienne/

     

     

     

    Partager via Gmail DeliciousGoogle Bookmarks Blogmarks Pin It

    votre commentaire
  • Afficher l'image d'origine

     

    55 enfants de moins de 5 ans

    147 enfants de 5 à 14 ans

    193 adultes masculins

    240 adultes féminins.

    Pas un seul enfant ne sortit vivant de l’église.

    Trois enfants seulement échappèrent au rassemblement de l’école.

    Une seule femme rescapée de l’église.

    Trois femmes échappèrent au rassemblement et

    sept hommes.

    Quant aux constructions, tout fut rasé :

    l’église, quatre écoles, la gare…

    328 bâtiments de tous ordres.

     

     

    Le groupe de reconnaissance qui commet, le 9 juin, le massacre de Tulle, et deux régiments de Panzergrenadier, investissent la région de Limoges pour préparer le positionnement de la division dans le secteur afin de réduire les maquis.

     

    Le 1er bataillon du 4e régiment Der Führer, sous les ordres du commandant Adolf Diekmann, est cantonné autour de Saint-Junien, à 12 km d'Oradour.

     

    D'après l'enquête menée par le commissaire Arnet en septembre 1944 , le 10 juin au matin, convoqués par le général Heinz Lammerding, le sous-chef de la Gestapo de Limoges, l'Oberscharführer Joachim Kleist et son interprète, Eugène Patry, quatre miliciens, sous la conduite de Pitrud, rencontrent leSturmbannführer Adolf Diekmann, à l'hôtel de la Gare à Saint-Junien  : 

     

    -----------------« C'est là, sur une banale table de café, dans la salle du rez-de-chaussée de ce petit hôtel […] que fut décidée et réglée la destruction d'Oradour, au cours d'une conversation qui dura plus d'une heure »----------------

     

     

    Vers treize heures trente, deux colonnes quittent Saint-Junien, la plus importante d'entre elles, qui comporte huit camions, deux blindés à chenilles et un motocycliste de liaison  prenant la direction d'Oradour-sur-Glane ;

    elle est commandée par le Sturmbannführer Adolf Diekmann, qui prend la tête du convoi à bord d'un blindé à chenille .

     

     

     

    Afficher l'image d'origine

    Trois sections de la 3ecompagnie, auxquelles il fait ajouter la section de commandement de la compagnie et celle du bataillon, soit un total d'environ deux cents hommes munis d'armes légères, grenades, mitrailleuses, fusils lance-fumigène et lance-grenade et une section de mitralleuses lourdes, se dirigent vers Oradour.

     

    Un kilomètre avant l'arrivée au village, la colonne s'arrête pour la distribution des ordres aux officiers et sous-officiers .

     

    Un premier groupe de cinq à huit véhicules entre dans le village par l'est, via le pont de la Glane, vers 13 h 45 : à ce moment, l'encerclement du village est déjà effectué  par 120 hommes environ.

     

    Massacre_d'Oradour-sur-Glane2

     

     

     

    Ce déploiement de forces ne suscite aucune panique, ni appréhension particulière : si le pharmacien et d'autres commerçants baissent leurs stores métalliques, le coiffeur va s'acheter du tabac pendant que son commis s'occupe d'un client. 

     

    Les habitants du bourg, qui n'avaient pratiquement jamais vu d'Allemands, regardaient arriver les SS sans plaisir, certes, mais avec plus de curiosité que de crainte.

     

    Le rassemblement : 

    Convoqué par le commandant Adolf Diekmann, le docteur Desourteaux, président de la délégation spéciale désigné par le régime de Vichy qui fait office de maire, fait appel au crieur public pour ordonner aux habitants et aux personnes de passage au bourg, particulièrement nombreuses en raison d'une distribution de viande et de tabac , de rejoindre le champ de foire ; la majorité de la population obéit aux ordres persuadée qu'il s'agit d'un contrôle de routine .

     

    L'inquiétude des habitants est encore mesurée pendant le rassemblement et avant la séparation des hommes et des femmes et des enfants.Les SS forcent les habitants de la périphérie à aller vers le centre en direction de la place du champ de foire.

     

    Des survivants témoignent. Marcel Darthout, âgé de vingt ans et marié depuis dix mois , tente de fuir par les jardins en direction de la Glane : 

     

    « arrivé au bout du jardin, je me suis aperçu que les Allemands déployés en tirailleurs cernaient le bourg, ce qui m'a obligé à revenir à la maison. Peu de temps après, un Allemand est venu faire irruption dans notre cuisine. Il tenait un fusil à la main et, avec son canon, il nous a poussés dehors, ma femme, ma mère et moi, sans ménagement »  ;

     

    Mathieu Borie, diffuseur des journaux clandestins du Mouvement de Libération Nationale , constate que « au fur et à mesure de leur avance, ils ont ramassé tous les habitants grands et petits, jeunes et vieux, d'Oradour pour les conduire place du Champ de Foire.

     

    Ils passaient dans chaque immeuble se trouvant dans le quartier de leur passage, défonçant portes et fenêtres si c'était nécessaire » .

     

    La rafle inclut également les quatre écoles de la commune, soit 191 enfants,

     2 instituteurs et 5 institutrices  :

    bien que l'on soit un samedi après-midi, les enfants sont rassemblés dans les écoles, en raison d'une visite médicale  ;

    elle concerne également les habitants des fermes et maisons situées à l'extérieur du bourg.  

     

    Les fuyards ou ceux qui ne peuvent se déplacer sont immédiatement abattus.  

     

    Le rassemblement a été violent, avec de la casse, bris de portes et fenêtres, avec des coups de feu et des morts.

     

    Tout le monde n'a pas obéi » et si certains habitants réussissent à passer au travers des mailles du filet, la majorité de la population est rassemblée sur le champ de foire.Le rassemblement des habitants achevé vers 14 h 45, un des Waffen-SS alsaciens traduit aux 200 à 250 hommes présents  les propos du commandant Diekmann : les SS ont entendu parler d'une cache d'armes et de munitions à Oradour et demandent à tous ceux qui possèdent une arme de faire un pas en avant. Il y a une absence de réaction. 

    Vers 15 heures, les femmes et les enfants sont conduits dans l'église après des scènes d'adieux déchirantes.

     

     L'interprète réitère la demande de dénonciation : 

     

    « nous allons opérer des perquisitions.

     

    Pendant ce temps, nous allons vous rassembler dans les granges.

    Si vous connaissez quelques-uns de ces dépôts, nous vous enjoignons de les faire connaître ».

     

    Hors il n'y en a aucun dans ce petit village tranquille. 

     

    Après une heure d'attente, les hommes sont conduits dans divers locaux repérés par les SS.

    Vers 15 h 40, une motrice de tramway en essai arrive de Limoges, avec trois employés à bord, et stoppe peu avant le pont sur la Glane. Une cale doit être placée afin de maintenir l'engin immobile. L'un d'eux descend au moment où passe un groupe d'hommes raflés dans les hameaux alentour, groupe encadré par quelques soldats. Cet employé qui est descendu est immédiatement abattu et son corps jeté dans la rivière. Les deux autres sont emmenés auprès d'un officier qui, après examen de leurs papiers, leur ordonne de rejoindre leur machine et de retourner à Limoges.

     

    Le massacre : 

    Les hommes devaient vider chacun de ces locaux de tous les objets qu'ils contenaient, un SS balayait soigneusement un large espace devant la porte, puis y installait une mitrailleuse et la mettait en batterie face au local. 

     

    Malgré cette situation inquiétante, chacun reprenait confiance, certain qu'il n'existait aucun dépôt d'armes dans le village.

     

    La fouille terminée, le malentendu serait dissipé et tout le monde serait relâché. Ce n'était après tout qu'une question de patience.

    Vers 16h, le tir des mitrailleuses en batterie devant les lieux de rétention des hommes se déclenche . Marcel Darthout témoigne : « nous avons perçu le bruit d'une détonation venant de l'extérieur, suivi d'une rafale d'arme automatique. Aussitôt, sur un commandement bref, les six Allemands déchargèrent leurs armes sur nous. En quelques secondes, j'ai été recouvert de cadavres tandis que les mitrailleuses lâchaient encore leurs rafales ; j'ai entendu les gémissements des blessés.

     

    Lorsque les rafales eurent cessé, les Allemands se sont approchés de nous pour exterminer à bout portant quelques-uns parmi nous » 

     

    Les corps sont ensuite recouverts de paille, de foin et de fagots auxquels les SS mettent le feu. 

     

    Le même scénario se répète dans tous les lieux où sont assassinés les hommes :

     

    le garage Potaraud, le chai Denis, le garage Desourteaux, et les granges Laudy, Milord et Bouchoule ; partout trois ordres se succèdent :

     

    le début des tirs, l'achèvement des blessés et le déclenchement de l'incendie .

     

    Dans la plupart des lieux d'exécution, le feu a été allumé sur des hommes encore vivants. 

     

    Les SS qui ne participent pas aux meurtres, soit quatre à cinq hommes de chaque peloton, parcourent le village en se livrant au pillage, emportant argent et bijoux, tissus et produits alimentaires, instruments de musique et bicyclettes, ainsi que les animaux. 

     

     Au fur et à mesure du pillage, les bâtiments sont systématiquement incendiés, ce qui nécessite de multiples départs de feu .

     

    Débusqués par les pillards ou chassés de leur cachette par les incendies, de nombreux habitants qui avaient échappé à la rafle sont massacrés isolément ou en petits groupes, hommes, femmes et enfants confondus.

     

    Dans le même l'apse de temps,les femmes et enfants ont été rassemblés dans l'église.Une de celle-ci raconte:

     

    "Entassés dans le lieu saint, nous attendîmes, de plus en plus inquiets, la fin des préparatifs auxquels nous assistions.

     

    Des soldats âgés d'une vingtaine d'années placèrent dans la nef, près du chœur, une sorte de caisse assez volumineuse de laquelle dépassaient des cordons qu'ils laissèrent traîner sur le sol.

     

    Ces cordons ayant été allumés, le feu fut communiqué à l'engin dans lequel une forte explosion se produisit et d'où une épaisse fumée noire et suffocante se dégagea.

     

    Les femmes et les enfants à demi asphyxiés et hurlant d'épouvante affluèrent vers les parties de l'église où l'air était encore respirable.

     

    C'est ainsi que la porte de la sacristie fut enfoncée sous la poussée irrésistible d'un groupe épouvanté. J'y pénétrai à la suite et, résignée, je m'assis sur une marche d'escalier.

     

    Ma fille vint m'y rejoindre.

     

    Les Allemands, s'étant aperçus que cette pièce était envahie, abattirent sauvagement ceux qui venaient y chercher refuge.

     

    Ma fille fut tuée près de moi d'un coup de feu tiré de l'extérieur.

    Je dus la vie à l'idée de fermer les yeux et de simuler la mort.

    Une fusillade éclata dans l'église.

     

    Puis de la paille, des fagots, des chaises furent jetés pêle-mêle sur les corps qui gisaient sur les dalles.

    Ayant échappé à la tuerie et n'ayant reçu aucune blessure, je profitai d'un nuage de fumée pour me glisser derrière le maître-autel. Il existe dans cette partie de l'église trois fenêtres.

     

    Je me dirigeai vers la plus grande qui est celle du milieu et, à l'aide d'un escabeau qui servait à allumer les cierges, je tentai de l'atteindre.

     

    Je ne sais alors comment j'ai fait, mais mes forces étaient décuplées.

     

    Je me suis hissée jusqu'à elle, comme j'ai pu.

     

    Le vitrail était brisé, je me suis précipitée par l'ouverture qui s'offrait à moi. J'ai fait un saut de plus de trois mètres, puis je me suis enfuie jusqu'au jardin du presbytère.

     

    Ayant levé les yeux, je me suis aperçue que j'avais été suivie dans mon escalade par une femme qui, du haut de la fenêtre, me tendait son bébé.

     

    Elle se laissa choir près de moi. Les Allemands alertés par les cris de l'enfant nous mitraillèrent.

     

    Ma compagne et le poupon furent tués.

     

    Je fus moi-même blessée en gagnant un jardin voisin"

     

     

     

    Après 18 heures, un ingénieur des chemins de fer, Jean Pallier, arrive en camion en vue du village. Il raconte : 

     

    « Au sommet d'une côte, nous avons pu apercevoir le bourg qui n'était plus qu'un immense brasier ».

     

    Il est arrêté avec ses compagnons de voyage à trois cents mètres de l'entrée du village et autorisé à rester sur place après une fouilleIl est ensuite rejoint par les passagers du tramway parti de Limoges habitant Oradour ou s'y rendant.

     

    En tentant de rejoindre le bourg à travers champs, J. Pallier constate que la localité est complètement cernée par un cordon de troupes en armes.

     

    Le groupe d'une quinzaine de personnes est arrêté vers 20 heures et, après plusieurs vérifications d'identité, relâché avec ordre de s'éloigner du village ;

     

    un sous-officier parlant correctement le français déclare aux membres de la petite troupe : 

    « Vous pouvez dire que vous avez de la chance ».

     

    Le massacre est terminé.

     

    À l'exception d'une section de garde, les SS quittent Oradour entre 21 heures et 22 h 30.

     

    Les SS passent la nuit dans la maison Dupic, dans laquelle seront retrouvées plusieurs centaines de bouteilles de vins vieux et de champagne récemment vidées.

     

     

     

     

     

     

     http://vudehaut.canalblog.com/pages/oradour-sur-glane/31034296.html

     

     

     

     

     

     

     

    Partager via Gmail DeliciousGoogle Bookmarks Blogmarks Pin It

    votre commentaire