• henry ford, hugo boss , louis renault  et adolf hitler
    Louis Renault aux côtés d'Hitler en 1939

     

    Louis renault
     
     

    Louis Renault fut accusé de collaboration avec l'ennemi  ???

     

    Environ quarante mille Français moururent des mains vengeresses de leurs compatriotes, dans les suites confuses de la libération à la fin de la seconde guerre mondiale.

     

    Renault était le parfait bouc émissaire, nécessaire à l'administration d'après-guerre afin de mieux afficher son orientation politique et sa résolution.

     

    Or certains ne l'ont jamais considéré comme un collaborateur, mais plutôt comme un héros, et estiment que sa fin fut un scandale national.

     

     

     

     Camion benne à vérin Renault type AGP 65 cv 3 tonnes - 1938 © Renault communication / PHOTOGRAPHE INCONNU (PHOTOGRAPHER UNKNOWN) DROITS RESERVES

    1938

     

    Car grâce à ses efforts, ses usines et ses ouvriers ne furent jamais déplacés en Allemagne.

     

     


    henry ford, hugo boss , louis renault  et adolf hitler


     

    Encore de nos jours, toute allusion à Louis Renault

    reste un sujet tabou,

    soigneusement occulté par la Régie Renault

    Quand la France fut envahie en 1940, Renault fut envoyé par le gouvernement

    de Paul Reynaud aux États-Unis pour y acheter des tanks.

     

    Il revint après la signature de l'armistice, pour trouver l'administration militaire allemande et les ingénieurs de « Daimler-Benz » à la porte de ses usines de Billancourt.

     

    Ils étaient venus saisir les équipements pour les déménager, avec la main d'œuvre, vers l'Allemagne.

     

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    Renault réussit à leur faire changer de projet en acceptant de construire

    des véhicules pour la Wehrmacht.

     

    On raconte qu'il dit à l'époque :

     

    « Donnons-leur le beurre ou ils prendront les vaches ».
     
    henry ford, hugo boss , louis renault  et adolf hitler
    Louis Renault aux côtés d'Hitler en 1939
     
     
    « Alors que les livraisons fournies par la société Renault à l'armée française s'étaient montrées notoirement insuffisantes pendant les années qui ont précédé la guerre, les prestations à l'armée allemande ont, durant l'occupation, été particulièrement importantes et ne se sont trouvées freinées que par les bombardements de l'aviation alliée des usines du Mans et de Billancourt.


    De même, Louis Renault fut le plus féroce organisateur de la répression anti-ouvrière.

     

    Dès l'avant-guerre il se distingua contre les « Renault », notamment

    à Billancourt après la grève de novembre 1938.

     

    Pendant l'occupation, il mit ses réseaux de mouchardage et de délation au service de la chasse policière aux résistants, aux militants politiques clandestins et aux syndicalistes.

     

    Traqués, dénoncés nommément par la direction de la SAUR à la police, arrêtés, torturés, livrés à la Gestapo, certains comptèrent parmi les fusillés du Mont Valérien, les autres furent internés et déportés.

     

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    Par son acharnement à fournir aux Nazis toujours plus d'armes en multipliant sa production,

     

    Louis Renault porte l'entière responsabilité dans les bombardements anglo-américains sur ses usines, bombardements

     

    qui firent à partir de mars 1942 de nombreuses victimes chez les travailleurs et leurs familles.
     


    sources

     http://omaha-2007.skyrock.com/3059813181-henry-ford-hugo-boss-louis-renault-et-adolf-hitler.html

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    Hugo Boss

     


     
    henry ford, hugo boss , louis renault  et adolf hitler
     

     

     

    Notre très cher Hugo Boss, dont nous apprécions tellement les parfums, fut le styliste des nazis. A l'automne 1932, Himmler commande un nouvel uniforme noir pour la SS.

    Le célèbre groupe Allemand de vêtements et accessoires de mode, Hugo Boss, est celui qui a fourni les uniformes au parti nazi durant la seconde guerre mondiale.

     

     

    Extrait de registre de résidence concernant un travailleur forcé polonais assigné à la société.

     

     

     

    En effet, le designer allemand Hugo Boss a équipé en vêtement la Wehrmacht, les SS et la jeunesse hitlérienne. Tout ça sur le compte de 140 travailleurs forcés et 40 prisonniers de guerre français.

     

     

     

     

    Les nouveaux uniformes furent réalisés et confectionnés par Hugo Boss, qui réalisa également l'uniforme des Jeunesses hitlériennes.

     

    Les fameuses jeunesses hitlériennes, dont fut membre le cardinal Ratzinger, alias Benoit XVI. Vu le lynchage médiatique dont il est l’objet, nous nous demandions si certains, ne sont pas en train de lui faire payer, cette erreur de jeunesse.

     

     

     

    Publicité de 1934 affirmant que la société fournit des

    uniformes nazis depuis 1924.

     

     

    Nous avons ci-dessous, l'explication du mystère de l'élégance des officiers nazis.

     

     

    En 1931, Hugo Ferdinand Boss adhère au NSDAP.

     

    De 1933 à En 1931, Hugo Ferdinand Boss adhère au NSDAP. De 1933 à la fin de la Seconde Guerre mondiale en 1945, la société Hugo Boss contribue à la confection des uniformes militaires du Troisième Reich, notamment ceux des SS, desJeunesses hitlériennes et de la Wehrmacht. Pour assurer sa production, elle a recours à de la main-d'œuvre de travailleurs forcés, français et polonais pour la plupart, ainsi qu'à des déportés en camps de concentration.

     

    L'entreprise de Hugo F. Boss compte 324 ouvriers en1944.

     

     

    Hugo Boss started his clothing company in 1924 in Metzingen. His company was supplier for Nazi uniforms since 1924. Hugo Boss was one of the firms contracted by the Nazis to design the black SS uniforms along with the brown SA shirts, and the Hitler Youth uniforms.:

     

    Hugo Boss started his clothing company in 1924 in Metzingen.

    His company was supplier for Nazi uniforms since 1924.

    Hugo Boss was one of the firms contracted by the Nazis to design the black SS uniforms along with the brown SA shirts, and the Hitler Youth uniforms.

     

     

     

     

    -------------------------------------- 

     Dès 1931, Hugo Ferdinand Boss adhère au Parti nazi et devient « Förderndes Mitglied der SS »7.

     

    De 1931 à la fin de laSeconde Guerre mondiale en 1945, Hugo Boss contribue à la production des uniformes militaires du Troisième Reich, tout d'abord pour la première milice d'Hitler les chemises brunes puis ceux des SS, des Jeunesses hitlériennes et de laWehrmacht.

     

    Bien qu'il ait affirmé dans une publicité des années trente avoir été fournisseur d'uniformes nazis depuis 1924, ces fournitures ne sont probables, selon Elisabeth Timm, qu'à partir de 1928/1929 et certaines qu'à compter de 1934, quand il en devient fournisseur officiel

     

     Ses ventes augmentent, entre 1932 et 1941, de 38 260 RM à plus de 3 300 000 RM, ses profits passant dans la même période de 5 000 RM à to 241 000 RM

     

     Pour faire face à la demande durant les dernières années de la guerre, Hugo Boss emploie 30 à 40 prisonniers de guerre et environ

    150 travailleurs forcés, en provenance des états baltes, de Belgique, de France, d'Italie, d'Autriche, de Pologne, de Tchécoslovaquie et d'URSS7

     

    Selon l'historien allemand Henning Kober, les dirigeants de la société étaient des « nazis déclarés », « les Boss étaient tous de grands admirateurs d'Adolf Hitler » et Hugo Boss lui-même avait dans son appartement en 1945 une photographie de lui-même avec Hitler prise dans la résidence d'Obersalzberg de ce dernier.

     

    L'entreprise de Hugo F. Boss compte 324 ouvriers en 1944.

     

     

    Après la guerre, Hugo Ferdinand Boss est déclaré « opportuniste du Troisième Reich », reçoit une « très lourde amende » de 100 000 marks et est privé de ses droits civique.

     

    À sa mort en 1948, la société passe aux mains de son gendre Eugen Holy.

     

     

     

     

     

    Après la guerre, Hugo Ferdinand Boss est déclaré « opportuniste du Troisième Reich », reçoit une lourde amende de 80 000 marks et est privé de ses droits civiques.

     

     

     

    Après la révélation du passé nazi du couturier par le Washington Post en 1997, le groupe a commandé à une historienne, Elisabeth Timm, une étude sur les activités de la firme à l'époque nazie.

     

    En 2000, la société Hugo Boss a accepté de verser

    une somme de 500 000 livres sterlings au Fonds d'indemnisation des anciens travailleurs forcés, en compensation du travail effectué pendant la Seconde guerre mondiale.

     

    Source : Wikipédia

     

     

     

     

    Pendant la seconde guerre mondiale, la société Hugo Boss a contribué à la confection des uniformes militaires allemand, notamment ceux des SS.

     

    Si ce n'est un secret pour personne, on a longtemps cru que

    c'était par obligation, que la société n'avait « pas le choix ».

     

    Or, un document, récemment publié par la marque, montre le contraire.

     

    Hugo Ferdinand Boss, le fondateur de la marque, n'aurait pas rejoint le NSDAP (le parti Nazi) par contrainte mais par choix, parce qu'il adhérait à son idéologie.

     

    Le fait que les Nazis lui aient commandé des uniformes n'aurait en rien changé ses choix politiques.

     

    Ce document met également en lumière l'exploitation par la société de nombreux ouvriers, principalement des

     

     

    femmes polonaises et certains prisonniers de guerre français, qui travaillaient de force, étaient sous alimentés et logés sur place dans des conditions d'hygiène et de confort déplorables.

     

     

     

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    L'usine, qui servait à fabriquer les uniformes, était gérée avec l'aide active de la Gestapo.

     


    Si Hugo Ferdinand Boss n'a pas été directement impliqué dans la maltraitance de ces ouvriers, la marque a reconnu qu'il n'avait rien fait pour l'empêcher.

     

     

    Après la guerre, Hugo Ferdinand Boss est déclaré « opportuniste du Troisième Reich », reçoit une lourde amende de 80 000 marks et est privé de ses droits civiques.

     

    À sa mort en 1948, la société passe aux mains de son gendre eugen holy.

     


    Après la révélation du passé nazi du couturier par le washington post en 1997, le groupe a commandé à une historienne, Elisabeth Timm, une étude

    sur les activités de la firme à l'époque nazie.

     

     

    En 2000, la société Hugo Boss a accepté de verser une somme de 500 000 livres sterlings au Fonds d'indemnisation des anciens travailleurs forcés, en compensation du travail effectué pendant la Seconde Guerre mondiale.

     

     

    sources

     http://omaha-2007.skyrock.com/3059813181-henry-ford-hugo-boss-louis-renault-et-adolf-hitler.html

     http://politicus.afrikblog.com/archives/2010/06/07/18174079.html

     

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    Dés 1921 le constructeur d'automobiles finance Hitler et le parti national socialiste allemand.
    Henry Ford est l'un des plus célèbres bailleurs de fonds étrangers d'Adolf Hitler

     

     

    Henry Ford Nazi Quotes

     

     

    Henry Ford receiving the Grand Cross of the German Eagle from Nazi officials. 1938

     

     

    Henry Ford receiving the Grand Cross of the German Eagle from Nazi officials. 1938



     
    Alors que Ford clame publiquement qu'il n'aime pas les gouvernements militaristes,

    il tire profit de la Seconde Guerre mondiale, en alimentant

    l'industrie de guerre des deux camps :

     

     

     

    henry ford, hugo boss , louis renault  et adolf hitler

     

    il produit, via ses filiales allemandes, des véhicules pour la Wehrmacht, mais aussi pour l'armée américaine. Il participe à l'effort de guerre allemand avec Opel,

    filiale de General Motor

     

    henry ford, hugo boss , louis renault  et adolf hitler

     

     

     

    En 1938, Hitler fait attribuer à Henry Ford la "grande croix de l'ordre suprême de l'aigle allemand" (une croix de Malte entourée de svastikas), distinction créée en 1937 pour honorer de grandes personnalités étrangères.

     



     

    Aerial view of the Auschwitz concentration camp

     

    Des succursales de Ford implantées en Allemagne demandent réparation pour les bombardements subis.

     

    Un million de dollars est réclamé aux Américains pour

    les dégâts provoqués dans l'usine de Cologne.

     

    Ford demande aussi des réparations au gouvernement français.

     

    38 millions de Francs sont versés après le bombardement de son usine de Poissy.
     

     

     

     

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    Les entreprises face aux secrets du passé
     
     
     
     
    - A la fin du mois de septembre, la famille Quandt, richissime propriétaire de BMW, a publié les travaux d'un historien indépendant, Joachim Scholtyseck, qui écornait sérieusement l'image du fondateur de cet empire industriel.
     
    Günther Quandt, affirmait-il, a exploité, parfois jusqu'à la mort,
    plus de 50 000 travailleurs forcés pour fabriquer des armes destinées au régime nazi.
     
    La volonté des entreprises de mener une politique de transparence sur les années sombres de l'Occupation ne va pas de soi.
     
    Cet exemple sera-t-il suivi ?
     
     
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    Le célèbre groupe Allemand de vêtements et accessoires de mode, Hugo Boss, est celui qui a fourni les uniformes au parti nazi durant la seconde guerre mondiale.
     
    En effet, le designer allemand Hugo Boss a équipé en vêtement la Wehrmacht, les SS et la jeunesse hitlérienne. Tout ça sur le compte de 140 travailleurs forcés et 40 prisonniers de guerre français.
     
    Une autre marque allemande, de prêt-à-porter, Hugo Boss, a fait appel à un historien qui vient de préciser le rôle de Hugo Ferdinand Boss considéré
     
    comme "le couturier préféré d'Hitler", selon la rumeur.
     
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    L'étude confirme qu'il a adhéré à la politique des nazis, sans être pour autant l'unique fournisseur d'uniformes du régime. L'entreprise a exprimé sur son site ses "profonds regrets" envers ceux qui ont souffert dans l'usine dirigée
    par Hugo Ferdinand Boss, sous le régime nazi.
     
     
     
    En France, cette démarche n'est pas courante.
     
     
     
    L'entreprise face à son histoire pendant l'Occupation a longtemps été un sujet tabou.
     
     
     
    D'autant que personne, pas même l'Etat, ne peut obliger les sociétés privées à rendre accessibles leurs archives.
     
     
     
    Seuls quelques documents, comme les procès-verbaux des conseils d'administration ou les statuts des entreprises doivent être conservés.
     
     
     
    Les dossiers de carrière des salariés, par exemple, sont détruits quatre-vingt-dix ans après la naissance des intéressés.
     
     
     
    Le passé trouble de Coco Chanel dans les années 1940 vient de resurgir avec la publication, fin août, d'une nouvelle biographie de la créatrice, signée par le journaliste américain Hal Vaughan,Sleeping With the Ennemy
     
     
     
    ("Au lit avec l'ennemi", Editions Alfred Knopf, 280 pages, 27,95 dollars, non traduit).
     
     
     
    La direction de Chanel esquive la difficulté en assurant que
    "la maison de couture a fermé en septembre 1939.
     
    Il n'existe donc pas d'archives sur cette période".
     
    L'entreprise a repris son activité après la guerre.
     
     
    Le magazine Géo Histoire (Prisma) s'est, lui, autocensuré en renonçant à publier, dans son numéro de septembre-octobre, un article sur le passé collaborationniste de certains dirigeants de Louis Vuitton.
     
     
     
     
     
    Par crainte de représailles d'un très gros annonceur publicitaire ?
     
     
     
    Pourtant, par le passé, une journaliste, Stéphanie Bonvicini, avait eu accès aux archives de la maison.
     
     
     
    Son ouvrage, Louis Vuitton, une saga française (Fayard, 2004), révélait que la maison de luxe avait été la seule à pouvoir rester dans l'Hôtel du parc, à Vichy, siège du gouvernement de Philippe Pétain en 1940.
     
     
     
    L'auteure affirmait qu'Henry Vuitton, décoré par les nazis en remerciement de sa loyauté, avait fondé, avec son frère Gaston, le dirigeant du groupe, une usine pour fabriquer des bustes du maréchal.
     
     
     
     
     
    La direction de Vuitton (LVMH) assure que ses archives sont ouvertes
     
    - sans occulter aucune période - aux travaux des historiens et des chercheurs.
     
    Un porte-parole précise qu'une partie de la famille Vuitton,
     
    oubliée dans cet ouvrage, était du côté de la Résistance.
     
     
     
    Comme Jean Ogliastro, un gendre de Gaston Vuitton, qui a combattu sous le nom de Servien dans le réseau de Jean Cavaillès, avant d'être déporté à Buchenwald,
    puis à Bergen Belsen, jusqu'à la libération du camp.
     
     
     
    Les historiens se sont battus pour forcer la porte des sociétés.
     
     
     
    Patrick Fridenson, directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), souligne que les premiers travaux sur l'histoire des entreprises, à la fin des années 1960, ont été réalisés avec des archives allemandes, anglaises et américaines.
     
     
     
    L'historien britannique Alan Milward, auteur de The New Order and the French Economy ("Le nouvel ordre et l'économie française", Oxford University Press, 1970, non traduit), a publié sur ces questions bien avant les Français.
     
     
     
    "Les entreprises hexagonales n'avaient aucune envie qu'on parle de l'Occupation, même si elles s'étaient bien conduites, et l'Etat français fermait à qui mieux mieux ses
    archives",
    explique Patrick Fridenson.
     
     
     
     
     
    En 1966, la direction de Renault lui refusait d'enquêter au-delà d'avril 1936.
     
     
     
    "Le Front populaire, les grèves et les occupations d'usines étaient considérés comme une période trop sensible", se souvient-il.
     
     
     
     
     
     
     
    C'est parce que Pierre Dreyfus, PDG de Renault en 1972, a voulu lever le voile sur le rôle de l'entreprise pendant la seconde guerre mondiale qu'il a pu consulter tout le fonds d'archives, enrichi quatre ans plus tard par les documents familiaux, légués par la veuve de Louis Renault.
     
     
     
    Mais c'est finalement dans des archives allemandes stockées à Moscou, qu'il a retrouvé les minutes des entrevues entre Louis Renault et Adolf Hitler.
     
     
     
    "Aujourd'hui, nous disposons de trois fois plus d'archives qu'en 1972 mais plus le temps passe, moins il existe de témoins du passé", déplore-t-il.
     
     
     
    Le rôle des associations juives a été fondamental, tout comme la volonté de l'Etat de faciliter, en 2002, l'accès aux archives publiques sur la seconde guerre mondiale.
     
     
     
    Un groupe de recherche (GDR) du CNRS sur les entreprises sous l'Occupation, le seul du genre, a permis, de 2002 à 2009, la publication de quatorze ouvrages.
     
     
     
    Une façon de rattraper le retard important pris par rapport aux Allemands et aux Suisses. Et de dénicher quelques histoires.
     
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    Pierre-Antoine Dessaux, doctorant en histoire, a découvert que le patron du fabricant de pâtes alimentaires Panzani se jouait du fisc sous l'Occupation en établissant trois comptabilités différentes :
     
    une, fort décevante, à destination des Allemands ; une autre, tout aussi navrante, à l'attention des banques ; et une troisième, fort enviable, destinée aux actionnaires familiaux...
     
    Hervé Joly, chargé de recherche au CNRS qui a piloté ce groupe de recherche, s'est parfois heurté au désintérêt des entreprises pour leur histoire.
     
    Un constat plus flagrant encore si, au fil du temps, elles ont été rachetées, ont fusionné ou ont changé de nom.
     
     
     
     
     
     
     
     
     
    La conservation de ces masses de documents coûte cher.
     
    Les archives sont parfois externalisées, stockées dans des zones industrielles, sans accès à la consultation.
     
     
     
    A chaque déménagement, des tonnes de documents sont vouées à la benne.
    Personne, dans les entreprises, n'était chargé de ces questions.
     
     
     
    Dominique Barjot, professeur d'histoire économique à La Sorbonne (Paris-IV), note un obstacle récent, "l'hyper-développement des services de communication, qui cherchent à façonner l'image des entreprises et n'admettent pas que des historiens fassent leur travail".
     
     
     
    L'accès aux informations est souvent plus simple au sein des entreprises qui ont rompu avec les familles fondatrices ou sont devenues publiques,
    comme Saint-Gobain ou Pechiney.
     
     
     
    A chaque entreprise, son histoire et sa façon d'y faire face.
     
     
     
    Chez Rhodia, une équipe de salariés motivés a pris l'initiative de
    classer les archives historiques.
     
     
     
    Chez Peugeot, la direction a mené un travail exemplaire de transparence.
     
     
     
    Aujourd'hui, les Archives de France, département du ministère de la culture, ne recensent toutefois que 28 fonds historiques d'entreprises
     
     
     
     
    (dont Air France, Allianz, ArcelorMittal, la Banque de France, BNP Paribas, EDF,
    France Télécom, Lafarge, La Poste, la RATP, Saint-Gobain, Sanofi-Aventis, la Société générale, la SNCF ou Total).
     
     
     
    Selon Dominique Barjot,
     
    "les entreprises ont du mal à ouvrir leurs archives
    quand elles étaient divisées sous l'Occupation".
     
     
     
    Dans le secteur du bâtiment, il a eu, pour ces raisons, "carte blanche de Vinci"
    mais plus de mal avec une filiale de Spie, Drouard .
     
     
     
    Le comportement des individus - et leurs affaires avec les occupants - choque toujours aujourd'hui, alors que "la collaboration de la part des entreprises
     
    est mieux admise qu'il y a vingt ans.
     
     
    Au prétexte qu'elles étaient forcées d'obtempérer", dit-il.
     
     
     
    Dans les groupes de chimie, aluminium, caoutchouc ou de charbonnages, les contrats de livraison aux Allemands ont pu être retrouvés dans les archives publiques, témoigne Michel Margairaz, professeur à Paris-VIII-Vincennes.
     
    Il a aussi travaillé sur plus de 120 entreprises spoliées pendant la guerre grâce aux archives du Commissariat aux questions juives.
     
     
     
    Le cas de L'Oréal est instructif.
     
     
     
    Les écrits antisémites d'une rare violence, signés par Eugène Schueller, son fondateur, sont connus de longue date, comme son soutien à la Cagoule,
    l'organisation d'extrême droite d'Eugène Deloncle.
     
     
     
    Seul l'historien Jacques Marseille a décortiqué les archives du géant des cosmétiques, pour son ouvrage sur le centenaire du groupe, paru en 2009 (L'Oréal 1909-2009, Perrin).
     
     
     
    Mais les archives des banques, celles de l'ancien département de la Seine ou de la Bibliothèque nationale de France (BNF) l'ont davantage éclairé sur ces sujets sensibles,
    que celles de L'Oréal.
     
     
     
    Le passé est parfois long à resurgir.
     
     
     
    Il a fallu attendre 1992 pour qu'un colloque sur la SNCF mette à mal l'image de grande résistante forgée par l'entreprise publique.
     
     
     
    Depuis, elle a été accusée d'avoir convoyé,
     
    dans 74 trains, 76 000 juifs, français ou étrangers vers des camps d'extermination.
     
     
     
    Fin 2010, un accord de partenariat a été signé avec le Mémorial de la Shoah pour développer des recherches historiques.
     
     
     
    Candidate à l'exploitation de futures lignes TVG en Californie et en Floride, la SNCF avait été mise en cause par les élus de ces Etats américains pour n'avoir jamais présenté ses excuses ni payé de réparations aux déportés et à leurs familles.
     
     
     
     
     
    Contrairement aux sociétés d'assurance, les banques ont ouvert leurs archives sous l'impulsion de Jean Mattéoli, gaulliste de gauche et ancien déporté qui avait engagé, en 2000, un travail de fond sur leur rôle pendant l'Occupation.
     
     
     
    Roger Nougaret, archiviste de formation passé du
     
     
     
    Crédit agricole à BNP Paribas, assure que
     
    "l'Occupation est une période assez bien connue dans les banques".
     
     
     
    Depuis 1951, des historiens étudient les spoliations des biens des juifs par les 106 établissements bancaires recensés en France pendant la guerre.
     
    Pourtant, les portes entrebâillées sont promptes à se refermer.
     
    Certaines entreprises affirment redouter des tentatives d'espionnage industriel et hésitent à ouvrir leurs archives à des étudiants étrangers, notamment chinois, souligne Dominique Barjot.
     
     
     
    L'exemple suisse est encore plus éloquent :
     
    une commission indépendante d'experts (CIE) a eu carte blanche - et obtenu la levée du secret bancaire - pour étudier, entre 1996 et 2001, les relations entre les entreprises suisses et l'économie allemande pendant la guerre.
     
     
     
    Pendant cet âge d'or, 25 études ont pu être réalisées.
     
     
     
    Mais la CIE a été dissoute fin 2001 et cette initiative n'est plus qu'un souvenir dans un pays toujours jaloux de ses secrets.
     
     
    Nicole Vulser
     
    En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/economie/article/2011/11/07/les-entreprises-face-aux-secrets-du-passe_1599955_3234.html#xok0eHLbzYEdPbAY.99
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  • Fascisme français

    et 200 familles dans les années 1930

     
     

     

    1) Les 200 familles, plus influentes que le gouvernement

    2) Patronat et organisations fascistes

    3) Patronat et armement des fascistes

    4) Les 200 familles, le fascisme et la maîtrise de la presse dans les années 1930

    5) Fascisme et grand capital en France dans les années 1930 : la Cagoule

    6) Eugène Schueller, coeur du fascisme patronal français

    7) Les agressions fascistes en 1935

    8) Fascisme et grand capital dans les années 1920 à 1940 (l’analyse pertinente de Daniel Guérin)

     

     

    De tous temps, les grands possédants ont voulu maintenir leurs hauts profits au détriment des salariés et de la population.

     

    Aussi, ils ont toujours maîtrisé en sous-main les institutions "républicaines".

    Ils ont aussi financé des bandes illégales aptes à des coups de main, aptes à quelques assassinats ciblés, puis, si nécessaire des organisations fascistes :

    * en cas de succès électoral de partis de gauche risquant de prendre des mesures sociales importantes.

     

    Ainsi, une grande partie du patronat français a financé les ligues fascistes durant le Front Populaire pour renverser la république, si nécessaire.

     

    Ainsi, dans le Chili de l’Unité Populaire comme dans toute l’Amérique latine, le patronat s’est payé de petits groupes d’assassins dans les années 1970 pour exterminer des syndicalistes et militants politiques anticapitalistes.

     

    Ainsi, le gouvernement légal du Honduras a été chassé du pouvoir en 2009 par une coalition dont le fer de lance était constitué de fascistes subventionnés par le patronat hondurien.

    * en cas de mouvement social important. Ainsi, les grands propriétaires italiens ont créé des bandes armées pour terroriser les petits paysans et ouvriers agricoles dans les années 1920.

     

    Ainsi, dans les années 1936, les dorgéristes français du Bassin parisien et du Nord, subventionnés par les grands propriétaires, ont réussi des expéditions punitives sans être inquiétés par la Justice.

     

     

    * en cas aussi de crise économique.

    En 1936, Daniel Guérin remarque que les grands possédants "recourent à la solution fasciste moins pour se protéger contre les troubles de la rue que contre les troubles de leur propre système économique."

     

     

    Depuis l’éclatement d’une nouvelle crise financière et économique du système capitaliste en 2008, concommitante d’une période d’assez forte combativité sociale, le patronat va-t-il se lancer à nouveau systématiquement dans un financement de groupes fascistes ? Pas encore. Pour le moment leurs biens (même obtenus illégalement) sont globalement mieux protégés par les partis de droite, le fonctionnement de la justice, le rôle de la police...

     

     

    Si Nicolas Sarkozy risquait de perdre en 2012, sans candidat de droite ou de gauche apte à protéger leurs immenses fortunes au détriment de l’intérêt public, là, la question se poserait sérieusement.

     

    Si le candidat PS pour 2012 risquait sérieusement de s’attaquer aux profits pantagruéliques, la question se poserait aussi pour une partie significative du Capital.

     

    De plus, le fascisme de masse apparaît plutôt en période de crise économique lorsque chaque patronat joue temporairement et partiellement la carte de l’autarcie économique qu’il justifie médiatiquement en faisant jouer à fond la fibre nationaliste.

     

     

    1) Les 200 familles, plus influentes que le gouvernement

     

     

    La France a connu une progression importante des organisations fascistes dans les années 1920 et surtout 1930.

     

    Qui leur fournit l’argent pour faire de la propagande, s’organiser, s’armer, s’entraîner, réussir quelques assassinats, expéditions punitives et provocations ?

     

    Les Puissances d’argent comme l’analyse alors le Comité de Vigilance Des Intellectuels Antifascistes qui voit en elles les véritables commanditaires de l’émeute et prémisse de coup d’Etat du 6 février 1934.

     

     

    Ces puissances d’argent sont alors caractérisées par le slogan des 200 familles.

    Ce nombre de 200 correspond à celui des membres de l’Assemblée générale de la Banque de France fixé depuis Napoléon par l’article 11 des statuts de cette institution « Les 200 actionnaires qui composeront l’Assemblée générale seront ceux qui seront constatés être, depuis six mois révolus, les plus forts propriétaires de ses actions. »

    Dans le Conseil de régence nommé par ces 200 plus gros actionnaires, se retrouvent par exemple un François de Wendel, parlementaire de droite lié à l’extrême droite et président du Comité des Forges.

    A juste titre, la gauche dénonce alors l’Etat dans l’Etat que représentent ces 200 familles.

    * « Deux cents familles sont maîtresses de l’économie française et, en fait, de la politique française. Ce sont des forces qu’un État démocratique ne devrait pas tolérer, que Richelieu n’eût pas tolérées dans le royaume de France. L’influence des deux cents familles pèse sur le système fiscal, sur les transports, sur le crédit. Les deux cents familles placent au pouvoir leurs délégués. Elles interviennent sur l’opinion publique, car elles contrôlent la presse. » (Édouard Daladier, président du Conseil, lors du Congrès radical de Nantes en 1934)

    * Léon Trotsky a parfaitement raison d’écrire « Dans le cadre du régime bourgeois, de ses lois, de sa mécanique, chacune des « deux cents familles » est incomparablement plus puissante que le gouvernement Blum » (Où va la France ? 1936).

    En effet, que dirigeait vraiment un gouvernement de la République à partir du moment où l’économie du pays était en fait contrôlée par les grands actionnaires privés de la Banque de France (émission de billets, traités bancaires...) ?

    En 1936, le gouvernement Blum réussit à faire voter par le Parlement une réforme de la Banque de France. Cela n’a pas impliqué qu’il devienne plus puissant que les 200 familles, loin de là. En effet, ces puissances d’argent sont propriétaires des journaux et peuvent, quand bon leur semble, lancer une campagne déstabilisant complétement un gouvernement. Tel est le cas par exemple lors d’un moment décisif pour le Front Populaire : le coup d’Etat des fascistes espagnols ; il suffit d’une vaste campagne de presse pour isoler Blum qui a décidé dans un premier temps de fournir des avions de combat au gouvernement légal du Frente Popular.

    2) Patronat et fascisme en France

    C’est le financier Pierre Taittinger (patron des Champagnes Taittinger par exemple) qui crée en 1924 le groupe fasciste des Jeunesses Patriotes.

    Le Faisceau français et ses "jeunesses fascistes" sont fondées le 11 novembre 1925 avec un fort financement d’hommes d’affaire dont Eugène Mathon (grand patron du textile dans le Nord), Serge André (administrateur de l’organisation et industriel du pétrole), François Coty... Plus tard, ces francistes coopèreront avec la gestapo.

    Qui peut nier la nature fasciste du groupe La Solidarité française créé début 1933 dont le financier principal se nomme François Coty, richissime patron de la parfumerie et dont le principal théoricien a pour nom Louis Mouilleseaux, industriel lorrain ?

    En septembre 1933, se crée le Francisme de Marcel Bucard. Dans son Histoire des forces politiques en France, Pierre Lévêque note "les francistes revêtent la chemise bleue et le baudrier de cuir, saluent à la romaine, multiplient les parades, les exercices de tir et pratiquent à l’occasion les expéditions punitives. Quant à la doctrine, elle a évolué en fonction des soutiens financiers obtenus par le parti. Lié au départ à des hommes d’affaires français très conservateurs... il se réclame du catholicisme..."

    Un grand industriel du textile comme Georges Laederich pousse ses ouvriers à adhérer aux Croix de Feu. En 1935, ceux-ci multiplient dans la rue leurs "concentrations" motorisées constituées de groupes de combat et de groupes de défense sur tout le Bassin parisien. En octobre de la même année, ils regroupent leurs troupes de choc des secteurs Nord de Paris dans une ferme de Villepinte, au coeur de la banlieue rouge.

    Un fasciste influent comme Pierre Pucheu, industriel, PDG de Japy, Croix de feu puis doriotiste (PPF) est aspiré en 1937 dans les sphères dirigeantes de la banque Worms.

    Même une organisation comme le PPF de Doriot, fallacieusement présentée par bien des livres d’histoire comme une scission communiste, représente en fait un mouvement de masse au service des grands possédants. Fernand Léger, délégué pour l’Algérie à la direction du parti, constate que son budget provenait essentiellement des "plus gros industriels, colons et commerçants". Dès 1937, un Pierre Pucheu (lié au grand patronat et apportant les fonds au PPF) et un Jean Le Can (entrepreneur bordelais en bâtiment) pèsent lourdement dans l’orientation du Bureau politique. Dieter Wolf a montré que Simon Sabiani, ancien maire de Marseille, est financé à partir de 1934 par "la riche bourgeoisie et les armateurs".

    Parmi les forces actives contre "la gueuse" (la république), il est important de signaler également la Ligue des contribuables dirigée par l’industriel Lemaigre-Dubreuil, gendre de Lesieur (huiles).

    La CAGOULE, le fascisme français qui a voulu renverser la République (L’Oréal, SCHUELLER, Bettencourt...)

    3) Patronat et armement des fascistes

    Durant l’été 1935, les organisations fascistes au service du patronat disposent d’un armement considérable.

    * Des mitrailleuses Hotchkiss sont trouvées dans plusieurs locaux appartenant à des Croix de Feu (au château de Gaillefontaine, appartenant au marquis des Roys, royaliste notoire ; dans la cave d’un PDG, boulevard des Batignolles). L’Humanité dénonce " les mitrailleuses Hotchkiss sortant d’une usine de Saint-Cloud - les pompes Guinard - soigneusement emballées dans des caisses de vermicelle".

    * "le prince Murat, habitant 102, rue de Miromesnil à Paris, détenait dans sa cave, il y a quelques mois, une vingtaine de caisses de balles explosives : chaque caisse contenait mille de ces cartouches... "

    Voici quelques citations de L’Humanité (été 1935) sur les armes découvertes ici et là, sans qu’aucune enquête ne soit diligentée :

    * le 20 août - et grâce aux renseignements fournis par des camarades du bâtiment - un véritable dépôts d’armes fut découvert en plein coeur de Paris. Un officier de réserve, le Croix de feu Bessureau, avait emmagasiné dans sa cave, rue Garancière un obusier Brandt et une centaine d’obus à ailettes. On sait que l’obusier Brandt, dont la courte trajectoire permet au projectile de passer par-dessus les maisons et de retomber dans une rue voisine, est une arme de guerre civile, une arme de combat de rues, par excellence.

    * Le 29 août, un douanier découvre une automitrailleuse maquillée arrivant dans le port du Havre. " La carrosserie de la voiture était blindée par des plaques de 4 millimètres d’épaisseur, plaques qui recouvraient tout l’intérieur de la carrosserie, du capot, etc. Et mieux que cela, à l’intérieur des affûts de mitrailleuses étaient disposés. Le douanier venait de découvrir la première voiture limousine, auto-mitrailleuse, importée en France. » En fraude naturellement. Et notre enquête nous permit d’établir que cette autro-mitrailleuse était arrivée au nom de M. Hermann du Pasquier, président de la Chambre de Commerce du Havre... Bien entendu, ce M. Hermann du Pasquier n’a pas été arrêté !

    4) Les 200 familles, le fascisme et la maîtrise de la presse dans les années 1930

    L’importance des Puissances d’argent dans le développement d’un courant politique fasciste et fascisant dans la France des années avant 1939 se note particulièrement dans le développement d’une presse sur cette orientation :

    * De 1930 à 1944, Je suis partout (Pierre Gaxotte, Robert Brasillach, Lucien Rebatet, Pierre-Antoine Cousteau, Claude Jeantet, Bernard de Vaulx, Maurice Bardèche, Alain Laubreaux, Claude Roy, Miguel Zamacoïs, Pierre Halévy, Pierre Drieu La Rochelle, Ralph Soupault...) soutient le fascisme italien, la Garde fer roumaine, le rexisme belge... Il diffuse chaque jour des idées antidémocratiques et antisémites. Durant la guerre, il sera le fer de lance de la collaboration avec les nazis. Or, dès 1930 1938, ce périodique bénéficie d’un soutien financier considérable de la part des "milieux d’affaires".

    * Gringoire prend parti pour l’Italie mussolinienne, pour le Portugal salazariste, pour les franquistes durant la guerre d’Espagne. C’est ce magazine qui titre "Chassez les métèques" et développe une grande campagne et antisémite et xénophobe.

    * Candide de Pierre Gaxotte (tirage à 465000 exemplaires) poursuit Léon Blum d’une haine tenace « Il incarne tout ce qui nous révulse le sang et nous donne la chair de poule. Il est le mal, il est la mort. »

    * Le Matin ( environ 320000 exemplaires) dont des articles préconisent de plus en plus souvent un rapprochement de l’Allemagne nazie

    * le Journal de Roland de Margerie (410 000 exemplaires en mars 1939) souhaite une alliance avec l’Italie mussolinienne

    4) Fascisme et grand capital en France dans les années 1930 : la Cagoule

    Le grand capital n’a pas besoin de fascistes d’opérette mais de forces aussi efficaces que discrètes, aussi capables d’assassiner que parader en service d’ordre de la droite classique, liées au fascisme international mais s’affirmant essentiellement nationaliste.

    Dans les années 1934 à 1938, la Cagoule va répondre à ces critères et être financée en conséquence. C’est elle qui assassinera des antifascistes italiens pour le compte de Mussolini. C’est elle qui détruira les avions de combat destinés à l’Espagne républicaine.

    Qui peut nier la nature fasciste de La Cagoule ? Parmi les grandes entreprises qui financent cette organisation terroriste, notons :

    * Michelin, très engagé dans l’action secrète elle-même. C’est son équipe des Enfants de Gergovie qui fait sauter à la bombe le siège de la Confédération Générale du Patronat Français et celui de l’Union des Industries Métallurgiques dans le but de faire accuser les communistes.

    * Renault,

    * Lafarge,

    * Lesieur

    * Cointreau,

    * Saint-Gobain,

    * Ripolin

    5) Eugène Schueller, coeur du fascisme patronal français

    Dans chaque pays, le lien du grand patronat avec les fascistes est surtout passé par tel ou tel chef d’entreprise : Toeplitz en Italie, Thyssen en Allemagne... En France, c’est surtout Eugène Schueller qui joue ce rôle. Fondateur de L’Oréal, il a créé un groupe capitalistique comprenant Monsavon, Valentine, Dop et divers magazines comme Votre beauté.

    Dès février 1934, Eugène Schueller comprend que le groupe fasciste le plus apte à perpétuer des assassinats ciblés, des provocations du type incendie du Reichstag, le plus apte aussi à préparer un coup d’Etat, c’est la Cagoule (PNR, OSARN, OSAR, CSAR, MSR...). Plusieurs dirigeants de ce groupe, dont son leader Eugène Deloncle, sont aux-mêmes des dirigeants patronaux. Les réunions de direction de cette association secrète se tiennent généralement dans le bureau du PDG. Après la tentative avortée de coup d’Etat en novembre 1937, les renseignements généraux et la police judiciaire enquêtent sur La Cagoule. Ils concluent que cette organisation subversive (liée à l’Allemagne hitlérienne, à l’Italie mussolinienne et à l’Espagne franquiste) était financée par les grandes entreprises françaises.

    Durant l’occupation allemande, le patronat français (L’Oréal et Schueller en particulier) multiplie son activité en lien avec le fascisme comme nous l’avons déjà montré dans l’article ci-dessous (cliquer sur le titre pour y accéder) :

    La CAGOULE, le fascisme français qui a voulu renverser la République (L’Oréal, SCHUELLER, Bettencourt...)

    Pour Eugène Schueller, le régime de Pétain apparaît comme une « délivrance ». Et avec tous ses amis cagoulards, Deloncle en tête, le patron de L’Oréal fonde le Mouvement social-révolutionnaire, dont il héberge le « comité technique » directement au siège de son entreprise, rue Royale à Paris. Il participe ensuite, en 1941, à la création du parti pro-nazi de Marcel Déat, le Rassemblement national populaire. Pendant la collaboration, Schueller a de grandes idées tant politiques qu’économiques, et il tient à les partager en publiant la Révolution de l’économie. Dans ce livre qui est le deuxième volume, juste après les discours d’Adolf Hitler, d’une collection de Denoël intitulée « La révolution mondiale », Eugène Schueller fustige le syndicalisme  : « Il constitue seulement un élément d’agitation, c’est-à-dire de démolition interne, mais de plus, si un jour, par suite de circonstances exceptionnelles, il arrive au pouvoir comme en 1936, il mènera à la catastrophe. Il réalisera ses promesses démagogiques, entraînant une vague de paresse et de révolte à travers toutes les entreprises. » Dans l’hebdomadaire pétainiste la Terre agricole, André Bettencourt écrira, lui, plus de 70 éditoriaux, au ton violemment antisémite, entre décembre 1940 et juillet 1942.

    6) Les agressions fascistes en 1935

    Avant que la mobilisation et la victoire électorale du Front populaire ne modifient le rapport de forces, les organisations fascistes s’engagent de plus en plus dans des agressions contre les syndicats ouvriers et partis de gauche

    " Dans la première semaine d’août, les J.P tirent sur la foule dans une assemblée populaire, à Paris, rue de la Réunion (20°).

    " A Oran, les Volontaires nationaux tirent des coups de feu sur les travailleurs. Deux jours après à Bry-sur-Marne, les fascistes blessent quatre ouvriers.

    " Le 14 août, à Ormesson, les provocateurs fascistes tentent un coup de main sur la mairie, siège d’une municipalité communiste. Surpris ils tirent. Précédemment ils avaient saccagé les préparatifs d’une fête populaire à Ormesson.

    " A Sainty (Seine-et-Oise), les fascistes viennent la nuit du 16 au 17 août et se livrent à des actes de vandalisme. Ils tentent d’arracher des oriflammes rouges.

    " Dans l’Ile d’Oléron, ils s’attaquent à la colonie de vacances de la municipalité communiste de Bagnolet.

    " Dans la nuit du 3 septembre, les fascistes s’enhardissent, s’attaquent à la Maison du Parti, 120, rue Lafayette, et enlèvent un drapeau rouge cravaté de crêpe, placé à l’occasion de la mort d’Henri Barbusse.

    " La nuit du 4 au 5 septembre, c’est le saccage de la Maison du Peuple d’Argenteuil et de la Maison des Syndicats de Levallois, cependant qu’à Valmondois (Seine-et-Oise), des Croix de feu tirent sur des travailleurs.

    " Le 14 septembre, c’est à Blanc-Mesnil que les fascistes saccagent les préparatifs d’une fête populaire... "

    (brochure du PCF : Les armements des ligues fascistes par LUCIEN SAMPAIX, octobre 1935)

    7) Fascisme et grand capital dans les années 1920 à 1940 (l’analyse pertinente de Daniel Guérin)

    Après avoir subi une guerre atroce de 1914 à 1918, les peuples européens veulent prendre en mains leurs affaires dès la fin de la guerre.

    Le grand patronat crée ausitôt des groupes mafieux paramilitaires pour préserver ses intérêts.

    Tel est le cas en Italie derrière Mussolini :

    "(…) non seulement l’industrie lourde, mais aussi la Banca Commerciale, poussent Mussolini vers le pouvoir : et c’est ensemble qu’en octobre 1922, les magnats de la "Confédération de l’Industrie" et Toeplitz (dirigeant de la BC) fournissent les millions nécessaires à la "Marche sur Rome". Le 28 octobre, à Milan, (…) des pourparlers actifs ont lieu entre Mussolini (…) et les chefs de la Confédération générale de l’Industrie, les députés A. Stefano Benni et Gino Olivetti. Les dirigeants de l’Association Bancaire, qui avaient versé vingt millions pour financer la "’Marche sur Rome", les dirigeants de la Confédération de l’Industrie (…), télégraphient à Rome pour donner (…) l’avis que la situation ne comporte pas d’autre issue qu’un gouvernement Mussolini". (1)

    Tel est le cas en Allemagne derrière Hitler :

    " Les magnats de l’industrie lourde, à la fois pour reconquérir les débouchés perdus, tourner l’obligation du désarmement qui les prive d’une source énorme de profits, se débarrasser du fardeau des réparations qui pèse sur leurs prix de revient, engagent l’Allemagne dans une politique extérieure agressive et nationaliste. Agissant par-dessus la tête du gouvernement du Reich, ils subventionnent des bandes armées, composées de démobilisés et d’aventuriers. (…) Le 25 septembre 1923, toutes ces « ligues de combat » sont fusionnées en une organisation unique, à la tête de laquelle est placé Adolf Hitler...

    De 1924 à 1929, les magnats de l’industrie lourde subventionnent juste assez les bandes fascistes pour qu’elles ne disparaissent pas. Ils n’en ont plus, en effet, un besoin immédiat et tiennent seulement à les conserver en réserve. C’est que, pendant ces années, ils s’engagent dans une gigantesque entreprise de réorganisation industrielle avec l’aide de capitaux étrangers. Cette entreprise exige – provisoirement – une politique de collaboration : collaboration à l’extérieur avec l’Entente, avec la finance anglo-saxonne ; collaboration à l’intérieur avec les organisations ouvrières. Quand le mark est définitivement stabilisé et que le plan Dawes entre en vigueur, les capitaux américains commencent à affluer en Allemagne. Jusqu’en 1931, le « plus énorme investissement de l’histoire financière » se poursuit. Il atteindra le chiffre de 30 milliards de marks-or. Mais cette audacieuse opération aboutit à une catastrophe économique, également sans précédent. Avec les dollars empruntés à des taux très élevés, l’industrie allemande a accru son potentiel de production d’un tiers. Elle s’est équipée pour pourvoir aux besoins du monde entier. Mais il ne lui manque qu’une seule chose : le consommateur. (…) Et brutalement, au moment où la mise en œuvre des moyens de production nouveaux est achevée, où les produits finis commencent à s’entasser dans les usines, l’acheteur étranger se dérobe ; la crise commence. (…) Les magnats de l’industrie lourde sont particulièrement frappés par ce désastre (…)

    Ils en sont arrivés au point où seul le secours de l’Etat peut ressusciter artificiellement leurs profits : à l’Etat de les aider à réduire les salaires ouvriers, relevés au temps de la prospérité apparente de la « rationalisation » ; mais, pour diminuer les salaires, il faut d’abord briser le système des contrats collectifs, lesquels s’appliquent en 1931 à 10 millions d’ouvriers et à peu près deux millions d’employés ; il faut réduire à l’impuissance, non seulement l’organisation syndicale mais son prolongement au sein de l’usine, le conseil d’entreprise. (…) Reste une solution : que les magnats de l’industrie lourde (…) remettent la direction de l’Etat à des hommes à poigne.

     

    C’est pourquoi ils tirent le national-socialisme de l’obscurité dans laquelle il avait végété depuis si longtemps, ils le lancent à la conquête du pouvoir. Fritz Thyssen, qui n’a jamais cessé d’appuyer son ami Hitler, le vieil Emil Kirdorf, maître du puissant consortium métallurgique Gelsenkirchen qui a été l’ « admirateur » de Hitler depuis 1927, d’autres encore élèvent le chiffre de leurs subventions. (…)

    A partir de l’été 1930, la plupart des magnats de l’industrie lourde – et des banquiers qui lui sont liés – subventionnent le parti national-socialiste. Ils lui fournissent les moyens matériels imposants qui lui permettent de remporter la victoire électorale de septembre 1930 et de conquérir 107 sièges au Reichstag.

     

    Beaucoup plus tard, évoquant dans un discours le souvenir de cette « étonnante campagne », Hitler invitera ses auditeurs à songer à « ce que cela signifie lorsque mille orateurs ont chacun une voiture automobile à leur disposition et peuvent tenir en une année cent mille réunions publiques ». En 1931 et en 1932, les subventions continuent de pleuvoir, toujours plus abondantes dans les caisses du « NSDAP ».

     

    (voir Heiden Konrad, Histoire du national-socialisme)...

     

     

    Le 4 janvier 1933, l’accession de Hitler au pouvoir est décidée au cours d’une entrevue entre Papen et Hitler, dans la maison d’un gros banquier de Cologne, von Schroeder, qui a des attaches avec l’industrie lourde rhéno-westphalienne. (rapporté par Benoist-Méchin dans son Histoire de l’armée allemande). Le 30 janvier, le chancelier Schleicher passe la main et c’est l’ensemble du capitalisme allemand qui tient sur les fonds baptismaux le Troisième Reich." (1)

    NOTES

    1) Fascisme et grand capital, par Daniel Guérin, François Maspéro, 1965

     

     

    dimanche 19 juin 2016.

     
    http://www.gauchemip.org/spip.php?article6764
     
     
     
     

     

     

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