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    France HAMELIN, Résistante

     

     

    Histoire 

    Juste avant le déclenchement de la guerre, France Haberer, 23 ans, jeune parisienne, part poursuivre ses études supérieures d’art et de philosophie à Bordeaux, où, disciple du philosophe Alain, elle se mobilise contre le conflit.

    Très vite, France ne tient plus en place et revient à Paris où elle assiste, bouleversée, à la rafle du Vél’d’Hiv, en juillet 1942.

    Durant l’été, elle fréquente le mouvement des Auberges de la jeunesse (AJ, centres d’accueil hébergeant les moins de 30 ans) et y rencontre des résistants.

     

    "La suite de mon engagement est simple, livre-t-elle dans un sourire. Je suis tombée amoureuse de l’un d’eux, Lucien Hamelin."

     

    Pendant quelques mois, France se contente de donner un coup de main, jusqu’au jour où elle se décide à franchir le pas.

     

    "Il n’était plus temps d’avoir la frousse ! J’ai réalisé que je pouvais supporter qu’on me fasse du mal, mais pas qu’on en fasse aux juifs ou aux enfants." Introduite et guidée par Lucien, France distribue des tracts, héberge des amis ajistes ou des juifs pourchassés.

    Galvanisée par l’action, elle semble en oublier la peur. "En réalité, nous ne la sentions même plus tant nous vivions avec elle", nuance-t-elle aujourd’hui.

    France et Lucien, résistants FTPF, sont arrêtés en août 1943 à Paris. Bientôt Lucien est déporté à Buchenwald tandis que France est internée, enceinte, à la Petite Roquette puis aux Tourelles.

    Elle accouche d'un fils, Michel, le 15 avril 1944 à l'hôpital Tenon. Grâce à un abcès, son séjour est prolongé et elle peut organiser son évasion qui aurait été impossible sans l'aide de ses camarades, en particulier Marcel, 19 ans, dont les parents sont déjà déportés. Elle parvient à s'évader avec son fils âgé d'un mois et la grande solidarité lui permet de réussir et de plonger dans la clandestinité.

     

     

    En avril 1945, de retour à Paris, France retrouve Lucien, rescapé de l’enfer de Buchenwald. Les années qui suivent sont très dures. Mère de cinq enfants, elle enseigne, renoue avec la peinture et, infatigable, se mobilise contre la guerre du Vietnam et celle d’Algérie.

     

    "Après tout ce que nous avions enduré, il m’était parfaitement intolérable d’imaginer mon pays continuer à faire la guerre", commente-t-elle les dents serrées.

     

    Elle retrouve aussi ses amies de la Résistance et ses compagnes de prison, mais c’est surtout à la mort de Lucien, en 1964, qu’elle reprend son œuvre de témoignage.

     

    "Le monde d’aujourd’hui ne ressemble pas à ce dont nous rêvions, avoue-t-elle. Mais l’extraordinaire fraternité que j’ai éprouvée durant la guerre me donne aujourd’hui encore la force d’espérer."

    07/08/2012

     

     SOURCES : http://www.ajpn.org/auteur-France-Hamelin-4598.html

     

    https://www.reseau-canope.fr/cnrd/selection/nojs/7021

     

     

     

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  • Quatre camps annexes, dont trois furent utilisés à l'origine pour entreposer les biens confisqués des Juifs, étaient dispersés dans Paris :

    au 43 quai de la Gare (près de la gare d'Austerlitz),

    au 2 rue de Bassano

    (dans l'hôtel particulier confisqué de la famille Cahen d'Anvers),

    dans le magasin de meubles Levitan (rue du Faubourg Saint-Martin) et à l'hôpital Rothschild (considéré aussi comme une annexe de Drancy car les malades du camp y était envoyés).

     

    L’ancien magasin « Aux Classes Laborieuses », devenu le magasin de meubles Lévitan, sert d’annexe au camp de Drancy de 1943 à 1944.

     

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    LE CAMP LÉVITAN

    L’invasion allemande va stopper net la saga Lévitan.

    Avec l’aryanisation de l’économie, les juifs ne sont plus autorisés à administrer des entreprises : les magasins Lévitan sont confisqués et l’entreprise liquidée en juillet 1941.

    Réquisitionné par les Allemands, le magasin Lévitan devient à partir de 1943 une annexe du camp de Drancy.

    Entre juillet 1943 et août 1944, près de 120 personnes, à majorité juives, sont internées dans le magasin et affectées à une tâche sordide :

    ils assurent la réception, le tri, le nettoyage, la réparation, l’emballage et l’expédition des meubles et objets pillés dans les appartements occupés par les juifs. Ils sont encadrés par les forces allemandes.

     

    ( A LIRE ! Faire mettre en caisse par des juifs, dans un immeuble pris à un juif, des objets venus d’appartements abandonnés par des juifs partis pour la plupart en camps d’extermination, faire ainsi disparaître toute trace de leur existence et en tirer profit au passage en envoyant ces objets en Allemagne : le lieu jouait son rôle dans la mise en œuvre d’un projet vaste, précis, à la logique implacable.! )

    La société Lévitan rouvre en 1946. Concurrencée par les grandes surfaces de meuble en province, elle vend la marque, les usines puis les magasins au milieu des années 1970.

     

     

     
     
     
    MAGASIN LEVITAN
    85/87 rue du Faubourg Saint-Martin 75010 Paris
     
    A la déclaration de guerre, le 85/87 rue du Faubourg Saint-Martin abrite l’un des magasins de meubles de la marque Lévitan dont le propriétaire, Wolf Lévitan, est juif.
     
    A la fin de 1941, le pillage de l’ensemble des propriétés juives.
     
    Baptisée "Möbel Aktion" (opération meuble), consiste à vider les appartements que les Juifs n’habitent plus du fait de leur déportation ou de leur entrée dans la clandestinité1
     
    . Un nouveau service est créé sous le nom de "Dienststelle Westen" (service ouest). Mis en place au printemps 1942, dirigée par Kurt Von Behr, cette organisation identifie les logements dont les occupants juifs sont absents. Des entreprises FRANCAISES de déménagements, réquisitionnées pour l’occasion, en vident ensuite le contenu.

     

     


    La Dienststelle Westen ne dispose pas d’effectifs suffisants pour trier meubles et objets et les acheminer aux populations civiles allemandes dans les nouveaux territoires de l’Est conquis par l’Allemagne ou aux officiers et personnalités pour les plus belles pièces.

    Durant l'été 1943, la Dienststelle Westen réquisitionne l’immeuble du 85/87 rue du Faubourg Saint-Martin alors qu'il est soumis à une procédure d’aryanisation.
    Le magasin Lévitan devient ainsi le Lager-Ost (camp est).

     

    Détenus juifs arrivant au camp de transit de Drancy. France, 1942.

     

     

    Détenus juifs arrivant au camp de transit de Drancy. France, 1942.

    — Federation Nationale des Deportes et Internes Resistants et Patriots



    A Drancy, plusieurs catégories de détenus sont temporairement exclues de la déportation. Les femmes de prisonniers de guerre sont en principe protégées par la convention de la Haye et peuvent servir d’otages dans d'éventuelles négociations diplomatiques. Le sort des Juifs classés comme "conjoints d’aryens", "demi" ou "quart" de juif n’a lui pas encore été décidé. Les internés qui composent ces trois groupes peuvent donc être loués à la Dienststelle Westen.


    120 internés du camp de Drancy sont transférés au Lager-Ost Lévitan le 18 juillet 1943.

    La journée, les détenus travaillent dans les étages au tri des objets qui arrivent quotidiennement et en grand nombre. Ils vident les caisses, nettoient leur contenu et rangent méthodiquement l’ensemble du butin provenant des biens juifs spoliés. Certains voient passer les biens de leurs familles ou de proches.

     

    Le soir, ils dorment et mangent au dernier étage. Parfois ils sont autorisés à se rendre sur la terrasse, seule possibilité pour eux de prendre l’air et de voir la lumière.

    L'enfermement des détenus dans l’immeuble a fait l’objet d’une organisation très discrète et les habitants du quartier n'ont pratiquement pas eu connaissance de ce qui se passait à l'intérieur du camp.

    Le 12 août 1944, les juifs qui n’ont pas été déportés et demeurent encore au Lager-Ost sont évacués en autobus pour Drancy.

     

    Certains détenus s’évadent durant le transport. Les autres seront finalement libérés le 18 août 1944.

    12/04/2011

    [Compléter l'article] 


    http://www.passagedudesir.com/evenement.php?idp=4&lg=FR

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    LOUIS VUITTON, UN SILENCE ORDINAIRE

     

    Louis Vuitton, c'est une histoire ordinaire.  

     

    Faite de lâcheté, de travail acharné, de sacrifices, de silence, de mépris, de haine.

    Haine entre un fils et son père, haine entre les Vuitton et Bernard Arnault qui prit le contrôle de l'entreprise en 1989 "en y entrant avec l'air d'un premier communiant", comme le dira avec amertume Henri Racamier (alors propriétaire de LVMH).

     



    Je croyais tout savoir de Vuitton jusqu'à la lecture de "Louis Vuitton, une saga française".  

     

    L'auteur, Stéphanie Bonvicini, est journaliste.

     

    Elle a rassemblé une somme incroyable de témoignages, compulsé les archives de la Maison, fouillé dans  les bibliothèques municipales et les registres des mairies, remontant le fil de la famille Vuitton depuis 1821 jusqu'à son rachat par Bernard Arnault.

     

    En 1989, celui-ci en fit la pierre angulaire du géant LVMH que l'on connaît tous.


    Louis Vuitton
     

     

     

    Ce livre raconte d'abord Louis Vuitton. L'exposition De Louis Vuitton à Marc Jacobs présentée aux Arts Décoratifs mettait en avant les évolutions de la toile et les innovations du fondateur mais pas du tout sa personnalité.

     

    Ici l'auteur parle de l'homme, de ses enfants, de la façon dont une famille ordinaire s'est inscrite dans l'histoire de son pays jusqu'à en devenir un symbole.

     

     

    Qui est Louis Vuitton ? Un travailleur acharné, parti de rien. Arrivé à Paris à l'âge de 16 ans, après avoir parcouru des centaines de kilomètres à pied, Louis Vuitton se place comme apprenti chez Monsieur Maréchal, layetier-emballeur.

     

    Au XIX° siècle, ces artisans confectionnent des caisses en bois blanc sur mesure, dans lesquelles les élégantes emmènent leur garde-robe, voire leur maison! Manteaux, brosses, chapeaux, robes à tournures, carafe de parfum, chaque objet a son écrin pour voyager de Paris à Deauville, de Lyon à Moscou. Soigneux, discret, Vuitton devient l'emballeur favori de l'impératrice Eugénie.

     


    En 1854, encouragé par sa femme Emilie, il monte sa propre maison.

    Auréolé du prestigieux titre "d'emballeur impérial", Louis Vuitton a la confiance d'une clientèle choisie.

     

    Son idée de génie est de passer de la caisse à la malle et de transformer un objet laid et jetable (une caisse de bois) en objet durable, pratique et élégant.

     

    Jamais il n'a sacrifié la technique ou l'esthétique. Il voulait allier les deux.


    Sa formation de menuisier lui a permis de trouver des bois plus légers, des structures plus résistantes aux intempéries et aux chocs. 

     

     

    La plus grande partie de l'ouvrage remet en perspective avec l'époque les perfectionnements apportés par Louis Vuitton aux malles et bagages : de 1850 à 1900, la vision du fondateur est inspirée par l'énergie économique du Second Empire, l'avènement du tourisme, le changement des modes de consommation (l'arrivée des grands magasins) et les nouveaux moyens de locomotion : automobiles, transatlantiques, trains express.

     

    Chaque modèle est adapté à un besoin émergeant : les dessus plats permettent d'entasser les malles, les sacs souples de transporter le linge sale ou les affaires de nuit, etc.


    L'auteur relie aussi le destin de Louis Vuitton à celui de Worth et Goyard. Louis Vuitton seul n'aurait pas été grand chose. C'est grâce au soutien de Worth et à l'émulation avec d'autres concurrents qu'il a pu se démarquer en innovant constamment. Dès qu'un autre maletier proposait un nouveau modèle, Vuitton renchérissait. On peut dire qu'il a placé la Recherche et le Développement au coeur de l'entreprise.

    Malheureusement, Louis Vuitton pense toute sa vie vers un but qui devient presque obsessionnel : assoir sa suprématie ou plus exactement, celle de son nom, puisque lorsqu'il vend (sic!) son entreprise à son fils, il exige que celui-ci garde comme nom commercial "Louis Vuitton". Pas Vuitton, ni Vuitton et Fils, mais Louis Vuitton.

     

     



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    Et là, l'histoire devient triste.

     

    Obnubilé par son objectif, Louis Vuitton n'a vu ses enfants qu'à travers l'entreprise.

     

    Son fils Georges mènera toute sa vie une guerre larvée pour exister, lui aussi, et partager sa vision personnelle.

     

    Les générations suivantes conserveront cette ambition du nom au-dessus de tout.

    L'omniprésence du logo chez Vuitton n'est pas dicté que par le marketing : il découle aussi de cette propension à vouloir exister.

     

    Ils ont le souci extrême de satisfaire leurs clients mais pas par empathie : 

    par fierté, pour qu'on ne disent pas qu'ils ont manqué.

    C'est ce terrible manque d'amour qui m'est resté dans la bouche quand j'ai refermé le livre.

     

    L'écriture de Stéphanie n'y est pour rien :

    à aucun moment, elle ne prend parti et on la sent plutôt admirative de cette saga industrielle.

     

     

    Même lorsqu'elle évoque le Vuitton des années noires,

    elle reste extrêmement neutre.

     

     

    Et nous voilà face au vilain petit secret de la maison.

     

    J'ai toujours été intriguée par le silence sur les années

    1935 à 1945 chez Vuitton :

     

    jamais la Maison ne parle des années 40 ni ne présente

    aucun modèle de cette époque.

     

    Etonnant trou noir, pour une entreprise qui vante son indéfectible innovation.

     

    Elle aurait donc stagné pendant 10 ans ?



    Au contraire, elle s'est diversifiée.

     

    S'installant à Vichy, les Vuitton travaillent pour Pétain.

     

    Toujours accrochés à leur nom, ils sont prêts à tout pour garder le haut du pavé pendant la Guerre.

     

    Ils y parviennent si bien que Henry Vuitton est décoré de la francisque en 1942.  

    L'histoire pourrait s'arrêter là car les entreprises ayant collaboré de près ou de loin avec le régime de Vichy et / ou les Nazis ne se comptent plus, mais peu d'entre elles mettent autant d'énergie à le cacher.

     


    En 2011, Médiapart et Arrêt sur Image dévoilent que LVMH a fait pression via la régie publicitaire du groupe Prisma sur les journalistes de ... Géo Histoire

    pour censurer un dossier de 5 pages  consacré à la collaboration économique.

     

    Extrait :

    "Lorsque Philippe Pétain installe son gouvernement dans les murs de l'hôtel du parc, à Vichy, toutes les enseignes de luxe qui, comme les joailliers Van Cleef & Arpels, y tiennent boutique, en sont chassées.
    Toutes, sauf une : le bagagiste Vuitton.
    La maison, fondée en 1854 par Louis Vuitton et mise à la mode par l'impératrice Eugénie (l'épouse de Napoléon III), est, en 1940, dirigée son petit-fils Gaston. Ce dernier demande à son frère aîné Henry d'afficher de façon claire sa fidélité au nouveau régime afin d'assurer la pérennité de la marque. La maison Vuitton va ainsi fabriquer, dans des ateliers expressément constitués à cette fin, des objets à la gloire du maréchal Pétain et notamment 2500 bustes officiels. Henry Vuitton entretient par ailleurs de fortes amitiés avec les officiers de la Gestapo. Il est même l'un des rares industriels à être décoré par les nazis, en remerciement de sa loyauté. Une cérémonie durant laquelle les officiers de la SS et de la Wehrmacht arborent des uniformes dessinés par un tailleur de Metzingen, un certain Hugo Boss, et confectionnés par des déportés et des travailleurs du STO".

     

    OK. Ca fait un peu désordre.

     


    Dans une interview à The Guardian, Stéphanie Bonicini explique qu'elle a d'abord reçu la pleine coopération de la firme quand elle leur a présenté le projet de son livre, LVMH lui proposant même de la soutenir pour une diffusion en anglais et en japonais. 

     

    Mais lorsqu'elle approche des activités durant la guerre, le ton change ; 

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    on lui dit que les documents de la société pour les années 1930 à 1945

    ont été TOUS détruits dans un incendie.

     


    Louis Vuitton a établi une véritable chape de plomb sur son histoire. 

     

    Publié par Fayard en 2004,Louis Vuitton une saga française a subi en France

    un boycott total de la presse (excepté le Canard Enchaîné).

     

    L'auto-censure est telle que Michel Zaoui, alors porte-parole du CRIF,

    n'apprend l'existence de l'ouvrage que par la presse étrangère.

     

    Avec un peu d'amertume, il dit que ce qui le choque le plus, ce ne sont pas les faits rapportés mais le silence des médias hexagonaux.

     

    Et conclut, désabusé : "que voulez-vous, c'est la presse française".

     


    Bien qu'il soit certainement l'un des plus exhaustifs sur l'histoire de Vuitton (et sans doute à cause de cette exhaustivité), le livre de Stéphanie a également été censuré en 2010 de la

    librairie du Musée Carnavalet lors de l'exposition "Voyage en Capitale", organisée entièrement par Vuitton, ne présentant que des objets Vuitton... 

    La chose a fait grincer certaines dents, l'utilisation d'un musée public à des fins de communication gênant un peu les puristes.

     

     

     

     


    Comme le précisent avec beaucoup de bon sens Stéphanie et Michel Zaoui, le passé de Vuitton n'a plus aucun rapport avec la maison actuelle.

     

    Personne ne pense à organiser un boycott et le craindre, c'est faire peu de cas de l'intelligence des clients

     

    c'est même douter du pouvoir d'attraction de ses produits.

     

    Personne ne boycotte Chanel, Hugo Boss, Renault ou Wolkswagen. 

    L'attitude de LVMH manque cruellement d'élégance.

    Si Louis Vuitton a des choses à se reprocher, il serait plus sain d'assumer son passé et de s'en excuser en créant, par exemple, une fondation pour les victimes du nazisme.



    Bizarrement, cette histoire n'est pas remontée à la surface lors du scandale Galliano mais elle explique peut-être certaines choses.

    Les journalistes s'étaient alors fait un plaisir de racler les fonds de tiroirs pour ressortir tous les collabos de service :

     

    de la nièce de Christian Dior (aucun rapport avec la choucroute, Christian Dior n'étant pas sa nièce) à Hugo Boss en passant par Coco Chanel (dont la Maison Chanel ne nie pas l'antisémitisme viscéral, puisque les propriétaires en ont été les premières victimes).

     

    Mais de Gaston et Henry Vuitton, collaborateur actifs et décorés, nenni.

     

    Ou comment on gratte le fond des tiroirs pour éviter d'ouvrir les placards...

     



    Sources :
    Censure dans la presse - Arrêt sur Image
    The Guardian
    Scandale Vuitton au musée Carnavalet Louvre pour Tous

    Louis Vuitton, une saga française - de Stéphanie Bonvicini. 364 pages, 22,30 € - 

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    Le 25 août 1944, le petit village de Maillé, en Indre-et-Loire, à la frontière entre la Touraine et le Poitou, a subi un sort funeste.

     

    Le quart de la population a été massacré et les quatre cinquièmes des maisons détruites

    (quatre-vingts obus tombèrent sur le bourg).


     



    La position géographique du village, à la ligne de démarcation entre la zone occupée et la zone libre jusqu’en novembre 1942, a fait que de nombreuses troupes allemandes stationnaient aux alentours, attisant de nombreux actes de résistance de la part de la population locale (en février 1944, l’abbé Henri Péan, curé de Maillé, fut même arrêté car il était chef d’un réseau).

     

     

     

     

    En représailles à un fait de résistance

    (faut-il parler d’attentat dans ces circonstances ?)

     

    ce 25 août 1944, soixante à quatre-vingts soldats nazis sous la direction du sous-lieutenant Gustav Schlüter, membre du parti nazi depuis 1931 et condamné à mort par contumace par le tribunal militaire de Bordeaux en 1952, tuèrent toute la matinée tous les habitants visibles au fur et à mesure qu’ils avancèrent dans le village.

     


    124 habitants (de 3 mois à 89 ans) de Maillé, sur les 627 au total, périrent, dont de nombreuses femmes et enfants

     

    (49 enfants de moins de 14 ans, même plusieurs bébés de quelques mois).

     

    Certains n’eurent la vie sauve que parce qu’ils avaient su se cacher à temps ou qu’ils simulèrent leur propre mort au milieu d’autres corps.

     



    Grâce au curé du village, l’abbé André Payon, qui savait parler allemand et qui, absent ce jour-là, revenait d’un autre village, la fin du carnage fut négociée en fin d’après-midi.

     

     

    Les survivants ont enterré leurs morts et le village s’est vite reconstruit.

     

    On n’oublia pas, mais on n’insista pas non plus.

     

    « La mémoire collective s’était construite autour d’Oradour-sur-Glane (…). Après la guerre, il fallait évacuer le passé pour reconstruire et se reconstruire. » constate aujourd’hui l’historien Christophe Prime du Mémorial de Caen.

    Si bien qu’il semblerait bien difficile de savoir aujourd’hui la raison exacte de ce carnage (seulement deux billets mal écrits laissés pour dire :

     

    « C’est la punission des terroristes et leurs assistents. », voir illustration en fin d’article).

     

    Ou de savoir s’il s’agissait des soldats de la Wehrmacht ou des SS.

    Renforçant un certain ‘oubli national’, la date elle-même, le 25 août 1944, la même que la Libération de Paris, ce qui fait que les personnalités nationales se devaient d’être présentes à la commémoration parisienne chaque 25 août.

    L’historien Sébastien Chevereau, chargé de la Maison du souvenir de Maillé inaugurée en 2006, explique : « On s’est rendu compte qu’il y avait un vide considérable dans la connaissance des faits. ».

    Quelques archives ont commencé à apparaître seulement en 1995 pour le cinquantenaire du massacre. Le 15 juillet 2007, le procureur général de Dortmund (en Allemagne), Ulrich Maas, a fait le déplacement après avoir demandé l’autorisation des autorités françaises : depuis 2004, le procureur allemand instruit une enquête judiciaire après avoir été alerté par un historien de Stuttgart.

    La vraie inconnue reste sur la nature des troupes allemandes : pour Christophe Prime, « les Allemands s’interrogent sur des crimes qu’on pourrait imputer à la Wehrmacht, l’armée régulière, et non plus uniquement aux SS, l’armée politique. ».


    Oradour-sur-Glane

    Le massacre de Maillé vient se greffer sur un fond de mémoire collective d’Oradour-sur-Glane.

    À Oradour-sur-Glane le 10 juin 1944, 642 de ses habitants (dont 247 enfants) furent abattus ou brûlés vif par des SS (seulement 52 corps ont pu être identifiés). L’idée deconserver les ruines en l’état a tout de suite été adoptée par les élus locaux après la guerre.

    Dès le 5 mars 1945, le Général De Gaulle se rendit sur place pour reconnaître ce sinistre symbole : « Ce qui est arrivé à Oradour-sur-Glane nous enseigne aussi autre chose. C’est que, pour réparer et pour conserver le souvenir, il faut rester ensemble comme nous le sommes maintenant. (…) Jamais plus, même une fois, il ne faut qu’une chose pareille puisse arriver à quelques points que ce soit de la France. Et pour cela n’arrive plus (…), il y a des dispositions à prendre, des dispositions qui ne sont pas seulement des formules, des dispositions qui ne consistent pas simplement à faire confiance aux autres, même quand ces autres ont la meilleure volonté du monde. Il faut se faire confiance à soi-même, et s’assurer sa sécurité soi-même. ».

    Le film ‘Le Fusil’ (1975) avec Philippe Noiret a donné également un écho particulier à la tragédie d’Oradour-sur-Glane (à ceci près que les nazis ne possédaient pas de lance-flammes à Oradour-sur-Glane).

    Les sentences prononcées par le tribunal militaire de Bordeaux le 12 février 1953 ont été vivement contestées (trop sévères pour les Malgré-Nous alsaciens qui avaient participé au massacre, pas assez selon les survivants) et la loi d’amnistie du 19 février 1953 (qu’ont voté entre autres François Mitterrand, Jean Lecanuet, Pierre Pflimlin, député de Strasbourg, et la plupart des gaullistes, afin d’assurer l’unité du pays) a profondément outragé les rescapés qui renvoyèrent toutes les décorations et refusèrent toute présence de représentants de l’État à l’exception de De Gaulle en 1962. L’un des bourreaux d’Oradour-sur-Glane, Heinz Barth, fut retrouvé et condamné en Allemagne en 1981, et mourut libre à 86 ans en 2007.

    300 000 personnes par an visitent chaque année le mémorial. L’endroit et son silence sont impressionnants.


    Une très longue liste, hélas…

    Pourtant, les massacres d’Oradour-sur-Glane et de Maillé ne furent pas hélas isolés au printemps et été 1944.

    Beaucoup d’actes de résistance eurent pour conséquence le massacre aveugle de civils des villages environnants, réaction d’autant plus atroce et gratuite que les nazis étaient en pleine déroute.

     

     




    À Brantôme les 26 et 27 mars 1944, les SS tuèrent 40 civils parfois originaires de Strasbourg.

    À Sainte-Marie-de-Chignac le 27 mars 1944, les SS massacrèrent 25 habitants.

    À Rouffignac le 31 mars 1944, le village fut entièrement détruit (145 immeubles furent rasés) et il fut honoré par le Général De Gaulle le 5 mars 1945. Des civils et des gendarmes furent déportés en Allemagne.

    À Ascq les 1er et 2 avril 1944 (le jour des Rameaux), 86 habitants périrent fusillés par les SS à la suite d’un acte de résistance contre un train. Dans la nuit, des commandos SS rassemblèrent les hommes de 15 à 50 ans, parfois encore en pyjama, pieds nus ou en pantoufles, et les massacrèrent à la mitrailleuses, les achevant parfois au revolver. Le 5 avril 1944, près de vingt mille personnes assistèrent aux obsèques et dès le 15 avril 1944, Maurice Schumann, la voix de De Gaulle, relata la tragédie à Radio Londres. Le 7 juin 1944, 6 résistants furent fusillés pour l’explosion du train d’Ascq.

    À Montpezat-de-Quercy le 2 mai 1944, les SS tuèrent 5 personnes, en déportèrent 15 autres et pillèrent et incendièrent le village.

    Autour de Figeac les 11 et 12 mai 1944, les SS s’en prirent à la population civile par des rafles, tortures, massacres, déportations, pillages et destructions de maisons faisant plusieurs centaines de victimes (à Lauzès, Orniac, Blars, Grèzes, Latronquière, Sousceyrac, Cardaillac, Gorses, Molières, Le Bourg, Lacapelle-Marival, Terrou, Saint-Céré, Figeac, Lunan et Saint-Félix).

    À Frayssinet-le-Gélat le 21 mai 1944, 14 villageois périrent : 3 femmes furent pendues et 11 hommes fusillés par les SS, dont un instituteur qui s’était proposé d’être pris en otage en échange des autres (il a seulement été rajouté aux autres).

    À Limogne-en-Quercy, à Cadrieu et à Frontenac le 1er juin 1944, 9 civils furent tués par les SS.

    À Linac, à Viazac et à Bagnac-sur-Célé le 3 juin 1944, 19 habitants furent fusillés par les SS.

    À Ugine le 5 juin 1944, les SS massacrèrent 28 habitants au quartier des Fontaines et à la place de la gare.

    À Caen le 6 juin 1944, 87 prisonniers de la maison d’arrêt (dont au moins une femme, la plupart étaient des résistants) furent exécutés d’une courte rafale dans la nuques. La tuerie dura toute la journée avec une pause à midi pour le déjeuner. Ils auraient dû être déportés à Compiègne puis en Allemagne, mais l’arrivée des troupes américaines sur les plages, à douze kilomètres de la prison, précipita les événements.

     

    La Gestapo de Rouen a tout fait pour cacher ce massacre, brûlant les archives pour ne pas identifier les victimes et faisant disparaître les corps. Selon certains, les corps n’ont jamais été retrouvés, mais d’autres ont évoqué la découverte de certains corps le 30 juin 1944 dans la prison elle-même.

    À Issendolus le 8 juin 1944, 44 personnes furent massacrées par les SS et 70 autres déportées.

    À Saint-Floxel le 8 juin 1944, un soldat tua sans la moindre raison 8 femmes et enfants cachés derrière un abreuvoir.

    À Rouffilac et Carsac-Aillax le 8 juin 1944, 29 habitants (dont des femmes et des enfants) furent massacrés par les SS.

    À Tulle le 9 juin 1944, 5 000 hommes furent raflés par les SS. 3 500 furent libérés par le choix des autorités françaises et 120 furent condamnés à la pendaison. 99 finalement furent pendus (parfois après torture) et 149 furent déportés le 2 juillet 1944 dans le camp d’extermination de Dachau (101 y moururent).

     

    Au total, 218 furent tués à Tulle jusqu'à 16 août 1944, quand les troupes allemandes en Corrèze se rendirent.

     

    Un procès déboucha à Bordeaux le 5 juillet 1951 sur la condamnation de cinq acteurs seulement de ces odieuses pendaisons.

    À Argenton-sur-Creuse le 9 juin 1944, 67 habitants (dont des femmes et des enfants, et aussi des membres des FFI) furent massacrés dans les rue en fin d’après-midi par des SS (parmi les 67, 11 furent fusillés le lendemain). Trois autres furent blessés. Le député-maire du village, l’ancien ministre socialiste Michel Sapin, écrivait dans une plaquette commémorative : « Le 9 juin 1944 fut un jour de sang et de fureur animale qui blessa profondément la population d’Argenton-sur-Creuse ».

    À Issoudun le 10 juin 1944, un convoi nazi attaqua un rassemblement se déroulant sur le place des Marchés et tuèrent 11 personnes.

    À Marsoulas et Mazères-sur-Salat le 10 juin 1944, 32 civils (dont 6 femmes et 12 enfants, notamment deux jumeaux de 5 ans) furent tués par les SS après les avoir fait sortir des maisons. Le massacre de Marsoulas fut jugé au cours du procès de Nuremberg.

    À Bagnères-de-Bigorre, Pouzac et Trébons du 10 au 12 juin 1944, 57 habitants (dont des femmes et des enfants) furent massacrés par les SS.

    Au Mont-Mouchet, en Auvergne les 10 et 11 juin 1944, environ 100 civils et 238 résistants furent tués pas les troupes nazies.

    À Mussidan le 11 juin 1944, à la suite d’une attaque de train blindé, les SS fusillèrent 52 habitants et pillèrent la ville.

    À Orville le 11 juin 1944, 10 habitants furent fusillés.

    À Valréas le 12 juin 1944, la Wehrmacht tua 26 civils et 27 résistants.

     

    Emil Bauer, un des soldats allemands présents, témoigna : « Pendant leur trajet, les gars me racontèrent leurs derniers combats. Ils pouvaient exécuter les prisonniers, qu’ils soient coupables ou non coupables, ou bien piller et incendier les maisons. C’est pourquoi lors de ce trajet, je ne présageais rien de bon. Pendant ce temps, les hommes de troupe avaient commis un acte abominable. Les occupants furent criblés de balles par les soldats, ensuite ils s’approchèrent du véhicule, mirent le canon de carabine chargée d’explosifs russes dans la bouche des blessés graves et appuyèrent sur la détente. Les morts restèrent là, comme une splendide illustration de la culture nazie ! À Valréas, ils avaient rassemblé des jeunes et des moins jeunes. Ils étaient debout, le visage contre le mur et ils furent fusillés par le 1er bataillon. Nous étions une foule débauchée. Nous ne faisions jamais de prisonniers, tout le monde était fusillé. Nos expéditions ressemblaient à des expéditions du diable. ».

    À Jeu-les-Bois le 12 juin 1944, 17 hommes furent tués.

    À Mouleydier le 21 juin 1944, le village, en insurrection depuis le 7 juin 1944, en position stratégique avec son pont sur le Dordogne, fut pillé et entièrement incendié par les SS. 22 maquisards furent fusillés.

    À Thauvenay le 25 juin 1944, 16 civils (dont 6 jeunes et un enfant de sept ans) furent abattus et vingt-trois habitations incendiées.

    À Dun-les-Places le 26 juin 1944, après l’attaque du camp de résistance de Vermot, 27 civils (dont le maire) furent rassemblés puis tués par les SS au fusil-mitrailleur et à la grenade. Les maisons furent ensuite pillées et incendiées les 27 et 28 juin 1944. Comme élu local (député de la Nièvre) puis comme Président de la République,

     

    François Mitterrand a assisté régulièrement aux commémorations du 26 juin 1944 à Dun-les-Places.

    Au Cheylard le 7 juillet 1944, la Wehrmacht tua entre30 et 50 civils lors d’uneopération contre un centre de résistance.

    À Portes-lès-Valence le 8 juillet 1944, 32 personnes furent fusillées par les nazis alors qu’à Magnac-Laval, 19 personnes furent massacrées par des miliciens (le milicien responsable fut jugé puis fusillé par Vichy le 22 juillet 1944).

    À Bélâbre le 10 juillet 1944, 46 hommes (dont plusieurs maquisards de Chauvigny) furent massacrés.

    À Dompierre-sur-Mont le 11 juillet 1944, 22 habitants sur un total de 171 furent fusillés par les nazis.

    À Dortan du 12 au 22 juillet 1944, 25 habitants de Dortan et d’Oyonnax (dont le curé de Dortan, une femme et un adolescent de quinze ans) furent torturés et tués dans des conditions abominables, des femmes violées et leur village incendié par la Wehrmacht. Une cité provisoire fut construite pour reloger les survivants et fut inaugurée après la guerre par le Président de la République Vincent Auriol.

    À Vassieux-en-Vercors le 21 juillet 1944, 82 habitants (dont des femmes, des enfants et des vieillards) ainsi que 120 combattants des FFI furent massacrés par les SS et le village fut complètement détruit (à 97%).

    À la Valchevrière les 22 et 23 juillet 1944, les nazis détruisirent complètement ce hameau habité seulement par quelques agriculteurs pendant l’été mais devenu un camp stratégique pour les maquisards du Vercors. Les résistants sous le commandement du lieutenant Chabal se sacrifièrent pour défendre ce passage. Pour y m’être rendu plusieurs fois, j’ai pu observer que de nombreux Allemands viennent encore aujourd’hui se recueillir dans cet endroit fantôme, resté tel quel.

    À Guerry le 24 juillet 1944, 36 Juifs de Saint-Amand-Montrond (dont 8 femmes) furentjetés vivants (ou parfois tués par balles) dans un puits de 35 mètres de profondeurs par la Gestapo. Au cours d’une rafle le 22 juillet 1944, tous les Juifs de Saint-Amand-Montrond (soit 70 civils) avaient été arrêtés et emmenés dans une prison de Bourges par des miliciens.

    À Saint-Germain-du-Salembre le 27 juillet 1944, 29 maquisards et la quasi-totalité des habitants du hameau furent massacrés par les nazis informés par un traître (Français) qui fut jugé, condamné à mort et fusillé dès le soir même.

    Dans la grotte de la Luire le 27 juillet 1944, les SS torturèrent et massacrèrent 25 blessés du Vercors alors qu’ils étaient allongés sur leur lit d’hôpital. Beaucoup de civils furent tués également à La Chapelle-en-Vercors et Saint-Nizier-du-Moucherotte. Les auteurs de ce massacre ne furent pas beaucoup inquiétés après la guerre (voir ce premier lien et ce second lien).

    À Lyon place Bellecour le 27 juillet 1944, à cause de l’explosion, la nuit précédente, d’un café très fréquenté par les nazis, la Gestapo fusilla 5 résistants qui avaient été pourtant arrêtés bien avant cet acte de résistance (et donc innocents).

    Au Vigeant le 4 août 1944, 12 jeunes résistants de Millac furent fusillés par des nazis et des miliciens.

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    À Saint-Pol-de-Léon le 4 août 1944, 25 hommes (dont le maire et un adolescent de 17 ans) furent massacrés par la Wehrmacht. Lors de la commémoration de 2008, particulièrement émouvante, la maire de Morlaix, Agnès Le Brun, a affirmé :

     

    « C’est notre devoir [de nous souvenir], car de tels actes sont révélateurs de la fragilité de la paix et de la démocratie que tous doivent s’efforcer de construire, pour les générations futures, mais aussi en mémoire de tous ceux qui sont tombés pour elles. ».

    À Gourvily le 5 août 1944, les nazis incendièrent un commerce et fusillèrent les 5 personnes qui tentèrent de s’y échapper, en représailles d’actes de résistance.

    À Gouesnou le 7 août 1944, des troupes de l’armée allemande massacrèrent 42 habitants dont des femmes et des enfants au moment même où les premières troupes blindées américaines arrivèrent à Brest. En effet, des parachutistes français arrivaient dans la commune en début d’après-midi, et les nazis, pris de panique, commencèrent par assassiner les quatre habitants de la ferme Philep de Penguerec puis raflèrent et mitraillèrent toutes les personnes qu’ils croisèrent.

    À Saint-Julien-de-Crempse le 9 août 1944, 17 civils (de 18 à 80 ans) ainsi que 11 maquisards furent sauvagement massacrés par les SS.

    À Longny-au-Perche le 12 août 1944, 5 otages pris au hasard dans le village furent fusillés à la suite de la mort suspecte d’un nazi.

    À Tourouvre le 13 août 1944, 18 habitants furent massacrés et une cinquantaine de maisons furent détruites par des SS.

     



    À Grenoble le 14 août 1944, 20 maquisards du Vercors furent fusillés par les nazis à l’angle de la rue Ampère et du cours Berriat, quelques jours avant la libération de Grenoble. Une commémoration se tient tous les 14 août au square des Fusillés (sur les lieux du massacre).

    À Longeville le 15 août 1944, les troupes allemandes tuèrent 6 maquisards au combat et ils achevèrent et brûlèrent 7 autres maquisards.

     

    L’Indre (du côté de La Châtre) connut une terrible répression nazie en été 1944 : le 27 juillet 1944 à Dampierre-Gargilesse ; le 16 août 1944 à Valençay ; le 30 août 1944 à Sainte-Gemme.

     



    À Sainte-Radegonde (près de Rodez) le 17 août 1944, 30 personnes furent fusillées par les nazis.

    À Saint-Michel-de-Livet le 18 août 1944, une famille de 7 personnes fut décimée à coups de grenades et de mitraillette par des SS pour avoir accueilli avec sympathie une avant-garde de l’armée britannique.

    À Nérondes le 18 août 1944, une douzaine d’habitants furent massacrés et plus d’une trentaine de maisons furent brûlées.

    À Saint-Genis-Laval le 20 août 1944, 110 Juifs furent assassinés par les nazis.

    À Bron le 21 août 1944, 109 Juifs furent massacrés par les nazis.

    À Buchères le 24 août 1944, 68 civils (dont 35 femmes, 10 enfants de moins de 10 ans, des bébés de 6 à 18 mois, 5 vieillards de plus de 70 ans) furent fusillés par les SS et tout le village fut incendié.

    À Châtillon-sur-Indre le 25 août 1944, des maquisards et des civils furent fusillés à la Riperie par les troupes nazies qui remontaient vers l’Est.

    À Terre-Noire (au Col du Petit Saint-Bernard, à 1 971 mètres d’altitude dans le Val d’Aoste) le 27 août 1944, 28 jeunes hommes des villages de la Tarentaise furent fusillés par la Wehrmacht s’enfuyant vers l’Italie (les circonstances de ce massacre restent encore inconnues, notamment sur le statut des victimes : civils, résistants, maquisards).

    À la ferme de Franclieu (dans la commune de Bengy-sur-Craon) le 29 août 1944, 8 personnes qu’un convoi allemand croisa furent fusillées sommairement, puis des fermes furent incendiées.

    À Couvonges et dans les villages environnants (Robert-Espagne, Beurey-sur-Saulx, Mognéville) le 29 août 1944, 86 hommes (dont 26 sur les 44 que comptait Couvonges, âgés de 17 à 85 ans) furent froidement tués par la Wehrmacht.

    54 des 60 maisons de Couvonges furent détruites.

     

    À la demande notamment de la ville de Bar-le-Duc, le Général De Gaulle vint s’y recueillir le 28 juillet 1946.

    À Tavaux le 30 août 1944, 20 habitants furent massacrés par les SS.

    À Plomion le 31 août 1944, 14 habitants (de 16 à 72 ans) furent fusillés par les SS.

    À Basse-sur-le-Rupt (près de La Bresse dans les Vosges) les 20 et 21 septembre 1944, 86 maquisards furent fusillés par les nazis.

    À Étobon le 27 septembre 1944, 39 habitants furent fusillés par les SS contre l’église protestante de Chenebier et 27 autres furent emmenés puis, pour 9 d’entre eux, fusillés près de Belfort, et les 18 autres, déportés dans un camp d’extermination.

    Par ailleurs, à Nîmes de nombreuses exécutions sommaires par pendaison furent décidées par la Gestapo pendant l’occupation de la ville entre 1942 et 1944 (Nîmes fut libéré le 27 août 1944).

     

     


    Ne pas oublier

     



    Cette longue liste n’est sans doute pas exhaustive et ne concerne que les cas de massacres gratuits et aveugles perpétrés contre une population civile (parfois contre des bébés et des vieillards) dans des villages français au moment de la déroute des troupes nazis. Elle inclut parfois l’assassinat sommaire de résistants mais exclut ceux tués au cours des combats, nombreux en été 1944 pour libérer les territoires occupés.

    En lisant cette énumération, on ne peut avoir que la nausée, les larmes aux yeux et la terreur à l'esprit en imaginant les scènes réelles.

     

    Le nombre de victimes n’est qu’une donnée qui ne fournit aucune indication sur le degré d’horreur : une seule mort gratuite suffit à me scandaliser et à m’écœurer.

     

     


    Il faut aussi tenter de prendre en compte (sinon comprendre) que la plupart des troupes SS ou de la Wehrmacht étaient composées de jeunes d’une vingtaine d’années souvent immatures, parfois des adolescents de 17 ans, et étaient commandées par des jeunes de 25 à 30 ans. La plupart venaient du Luxembourg et de l’Alsace-Lorraine germanisée mais certains revenaient aussi du front russe qui connut encore beaucoup plus d’atrocités et de massacres aveugles de populations civiles qu’en France. Revenir de l’Est était un gage de courage et de force pour ceux qui dirigeaient les troupes.

    Dans ces villages (ou villes parfois), chaque année est célébrée cette mémoire. Des monuments, des stèles, des croix jonchent nos nombreuses routes de campagne. Parfois dans la plus grande indifférence.

    Alors, oui, se souvenir, ne pas oublier que cette détestable horreur humaine, elle a eu lieu il y a seulement soixante-quatre ans et surtout, qu’elle a recommencé déjà à de nombreuses reprises hors de France

     

    (je ne peux même pas dire hors d’Europe) et qu’elle peut recommencer à tout moment, même ici.

     




     

     

     

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  • Le rôle des intellectuels pendant l’occupation et l’épuration




         Le rôle des intellectuels dans la société est d'analyser une situation donnée et d'y répondre selon des principes philosophiques et moraux, soit par des mots soit par des actions.

     

    Leur réflexions amènent quelques uns à une participation active, et d’autres à une observation passive.

     

    Certains agissent tandis que d’autres réfléchissent.

     

    L’intellectuel peut se servir de sa position sociale pour le bien ou pour le mal;  il peut être une force bénéfique ou une force destructive.

     

    En parlant de la France pendant la Deuxième Guerre Mondiale, nous verrons les réactions diverses des intellectuels au traumatisme de la guerre et de l’occupation. Certains étaient courageux, d'autres agissaient par ambition personnelle, d'autres par charité.

     

    Pour comprendre le rôle des intellectuels pendant cette période, nous étudierons les mots et les actions de personnages littéraires et réels.

     

    Premièrement, nous examinerons le contexte historique, les spécificités de la France pendant l’occupation et l’épuration. Dans ce contexte  nous etuderions les deux catagories d’intellectuels:  les intellectuels actifs et les intellectuels passifs.

     

    Tout d’abord nous examinerons ceux qui avaient agi, soit pour la droite, soit pour la gauche,  et  ensuite, nous analyserons les intellectuels passifs, ceux qui ont observé la situation, mais n’ont pas vraiment participé.

     

    Finalement, nous parlerons de la mémoire collective, de la responsabilité personnelle, et du jugement de l’Histoire.

     

    Nous nous servirons des exemples littéraires, pris dans les livres Au bon beurre et Uranus, les films tels que Lacombe Lucien, et des personnages historiques, tels que Jean-Paul Sartre et Christian de la Mazière.

     

    Nous nous demanderons quelles sont les façons de résister pour un intellectuel? 

     

    Est-ce que les intellectuels appellés “résistants” ont vraiment résisté?

    Qu’est-ce que c’est qui constitue l’action, la résistance?

       

    Dans la France occupée les intellectuels étaient divisés entre les deux côtés comme tous les autres:  quelques uns étaient resistants, d’autres etaient collaborateurs.

     

    Mais on peut encore diviser les intellectuels en deux parties:  ceux que ont agi, et ceux qui sont demeuré passifs.

     

    Dans ces deux catégories de “actifs” et “passifs” on peut trouver des gens de droite et de gauche.

     

    Quelques intellectuels de droite avaient passionément agi, et quelques intellectuels de gauche, avec les plus belles idées sur la liberté et le communisme, n’ont rien fait.

     

        Pendant le régime de Vichy, les français étaient bombardés par la propagande pro-Nazi, anti-sémitique, et anti-communiste.

     

    Beaucoup de citoyens étaient “pour Pétain” parce qu’ils le regardaient comme un père qui sauverait la France humiliée.

     

    Si la plupart des gens n'ont rien compris, les intellectuels, par contre, avaient l’éducation et l’opportunité  de comprendre et d’analyser la situation selon leurs idéologies de droite ou de gauche. 

     

    Cette compréhension leur donne une responsibilité additionnelle. Si l’on accepte qu’avec la connaissance vient la responsibilité, alors les intellectuels avaient plus de responsibilité que les gens moins éduqué.

     

        Dans le livre Au bon beurre, les personnages principaux,

    les Poissonards, sont des opportunistes qui ont profité des autres pendant la guerre, mais après la libération ils pretendent être des grands résistants. Mais on trouve aussi dans Au bon beurre deux intellectuels qui étaient contre l’occupation et le régime de Vichy et qui ont souffert pour cette position.

     

    Léon Lecuyer, jeune soldat et instituteur, et son camarade de cellule, Alphonse, ont tout les deux souffert pour leurs actions de résistance, mais à des niveaux différents. Alphonse, tandis qu’il a un petit rôle dans Au bon buerre, est un exemple d’un résistant actif et efficace.

     

    Il est emprisonné pour ses actions de résistance (il est associé à des explosifs) et pendant son emprisonnment, il a l’idée de faire circuler une publication “résistante” dans la prison. Ses convictions se manifestent dans ses actions, et il paie pour ses pensées et ses actions avec sa vie. On peut mettre Alphonse et Léon en opposition.

     

    Léon est rêveur,  il n’est pas un homme practique comme Alphonse.

     

    Léon, petit bourgeois, agit avec ses sentiments et ses fantaisies, qui changent assez fréquemment. Sa politique est toujours à gauche, mais il vacille dans des spécificités. De plus,  “ses décisions, la plupart du temps, ne jaillissaient pas d’un raisonnement, mais d’une impulsion sentimentale (Dutord, 280).”

     

    Léon a beaucoup pensé, il a beaucoup parlé, mais il n’a pas beaucoup fait. Il est vrai qu’il a tenté d’assasiner Laval, mais cette tentative dramatique n’égale pas une resistance systématique, sérieuse, et engagée. Léon, donc, est un intellectuel actif, mais pas vraiment efficace.

     

     

        Un autre intellectuel actif de gauche est Jourdan,

    le jeune professeur communiste dans Uranus.

     

    C’est une sorte de contrepartie de Faure de Lacombe Lucien, et il l’oppose de l’instituteur humaniste Watrin.

     

    Jourdan est peut-etre le personnage le moins sympatique d’Uranus.

     

     

    C’est un petit bourgeois, éduqué, qui suit des idées politiques violentes. Jourdan vit seulement par l’idéologie; il ignore la réalité quotidienne, et la valeur des individus.

     

    Comme lui dit Gaigneux, “le malheur, c’est que tu n’aimais rien, ni les femmes, ni l’amitié, ni rien de la vie (Aymé, 106).”

     

    Dans cette conversation avec Gaigneux, Jourdan prétend d’être le communiste le plus authentique, tandis qu’il n’est qu’un petit bourgeois, sans aucune experience de la réalité ni de la lutte du proletariat. Il est actif dans le parti communiste pour une seul raison:  le pouvoir que cette position lui donne.

     

        Maintenant nous passons aux intellectuels de droite.

     

    Le premier exemple est Christian de la Mazière, jeune aristocrate français qui a suivi son idéologie à l’extrème:

     

    il s’est engagé comme volontaire dans l’armée allemande.

     

     

    Il était dans la Waffen S.S. Il a écrit un livre Le réveur casqué et il est interviewvé dans le film de Marcel Ophuls Le chagrin et la pitié.

     

    Christian de La Mazière, né le 22 août 1922 à Tunis, mort le 15 février 2006, est un journaliste et impresario français, principalement connu pour son passé de collaborateur engagé dans la Waffen-SS pendant la Seconde Guerre mondiale

     

    Christian de la Mazière s’est engagé pour le régime de Vichy parce qu’il était convaincu de l’idéologie fasciste.

     

    Mais c’est néanomoins un homme sympatique, il parle honnêtement de ses activités pendant la guerre, et il n’essaie pas de cacher ni d’éxcuser ses actions. Il admet simplement qu’il avait tort, et qu’il regrette ses erreurs.

     

     

    Le tître de son livre décrit son etat:  il est le réveur casqué. 

     

    On peut voir qu’il a agi honnêtement, motivé par l’idéologie et le désir d’aider sa patrie, et non par l’ambition ou la malice.

     

    Dans  Le chagrin et la pitié il dit qu’il a maintenant peur des idéologies, parce qu’il s’est tellement trompé dans le passé.

     

     

        Un autre portrait d’intellectuel collaborateur se trouve dans le film 

    Lacombe Lucien.

    Le scénario le nomme simplement “Faure,” et nous dit qu’il a, “l’air d’un intellectuel, insinuant et fouineur (Malle, Modiano, 32).” 

     

     

    Le personnage de Faure est le pire de tous les collaborateurs du film. Les autres collaborateurs répresentés sont motivés par des désirs divers: par l’ambition, par le besoin de pouvoir, par l’avarice et par le désirde profiter des autres.

     

    Bien que les motivations de ces autres français dans la police allemande ne soient pas admirables, on trouve que Faure est le personnage le plus affreux parce qu’il n’est pas motivé par l’égoïsme simple mais par la haine.

     

    L’égoïsme de Lucien Lacombe est plus naturel et pardonnable que la philosophie cruelle et inhumaine de Faure.

    Le reste du groupe accepte la présence de France et de Monsieur Horn dans l’hôtel, mais quand Faure voit Monsieur Horn, il l’arrête immediatement.

     

    Pendant leur interrogatoire, Faure dit,

     

    “On ne vous a jamais dit qu’un youpin ne pouvait pas être Français?” 

     

     

    et “Pour moi, un Juif c’est comme un rat, ni plus ni moins (122).” Ces remarques anti-sémitiques, cette manifestation de l’ideologie Nazi et la haine raciale montre que Faure n’agit pas à cause des circonstances ni à cause de l’ignorance, comme Lucien, mais à cause de sa philosophie odieuse.

     

     

        Maxime Loin est le collaborateur fugitif caché par les Archambaud et Watrin dans Uranus.  Comme directeur d’un quotidien, Loin n’a pas travaillé pour la police allemande, ni pour le régime de Vichy, mais il a écrit un apologie du régime hitlerien.

     

    Il a donc collaboré avec ses mots, et il y avait la possibilité que ces mots aient influencées les pensées et les actions des autres.

     

    Néanmoins, on a de la pitié pour Loin.

     

     

    On a le sens qu’il n’a pas agi par malice, mais qu’il a simplement choisi le mauvais côté. Il est vrai qu’il n’est pas repentant comme Christian de la Mazière, mais comme lui, Loin a simplement suivi ses convictions.

     

    Le différence entre les hommes tels que  Christian de la Mazière et Loin, et Faure, est le dégre de haine qu’ils possèdent.

     

    Dans sa haine et son manque de pitié Faure ressemble plus à Jourdan qu’à Christian de la Mazière ou Loin.

     

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        L’auteur et philosophe Jean-Paul Sartre est un exemple d’un intellectuel qui a plus agi avec ses mots qu’avec ses actions.

     

    Sartre était soldat, prisonner, et après la guerre, champion de “la responsibilité” en accordance avec sa philosophie existentialiste.

     

    Mais qu’est-ce qu’il a fait pendant la guerre?

     

    Quelques sources, tels que les encyclopedies, le dit résistant:

     

    “Pendant la Deuxième Guerre Mondiale, il était dans l’armée française

    and était actif dans la résistance française

    (World Book Encyclopedia, ma traduction).”

     

    Quelques autres, comme l’auteur Gilbert Joseph, ont réexaminé les activités de Sartre pendant l’occupation, et ont decidé qu’il n’avait pas assez fait pour etre considéré résistant.  Joseph a publié un livre en 1991 appellé Une si douce occupation.

     

     

     

     

    Ce livre est une chronique de la vie de Sartre et de Simone de Beauvoir pendant l'occupation. Il les accuses  de n’avoir pas fait ce qu’ils devaient pendant cette periode lá. 

     

    Sartre a tenté de former une societé socialiste, mais il n’a pas réussi. Il a publié quelques articles dans un journal résistant, Combat

     

    mais il a aussi publié des articles dans Comoedia, un journal collaborationiste (il faut noter que ces derniers articles était sur des sujets littéraires, pas politiques).

     

     

     

    Joseph accuse Sartre de complicité parce que les deux pièces qu’il a écrites pendant la guerre, Les Mouches et Huit Clos ont été jouées seulement avec l’approbation des censeurs allemands.

     

     

    De plus, Les Mouches a été jouée dans un théâtre interdit aux juifs.

     

    Mais Joseph tient Sartre responsable plus pour ce qu’il n’a pas fait que pour ces petites infractions. Selon Joseph, “à défaut d’avoir été l’un des acteurs de cette période, Sartre aurait pu en être l’un des témoins (Joseph, 366).”

     

    Toutefois, Sartre a beaucoup parlé et beaucoup écrit sur la responsibilité et la liberté après la guerre.

     

    Peut-être ces mots sont devenus plus importants dans la mémoire de public que les faits historiques.

     

     

        Un exemple littéraire d’un intellectuel neutre est Watrin, l’instituteur d’Uranus.

     

    Il réfuse d’être catégorisé comme communiste ou comme fasciste.

     

    Cependant, cette neutralité n’est pas couardise: il agit couragement quand il le trouve necessaire:  il protège l’ami de son fils, et il offre protection à Maxime Loin.

     

     

    Watrin aide les collaborateurs; donc d’un certain point de vue, il peut être appellé collaborateur lui même. Mais il ne les aides pas parce qu’il veut aider les Nazis ou le régime de Vichy.

     

     

    Il est motivé par le même sentiment de charité et de pitié qui motive les autres à donner abri aux juifs persecuté.

     

        Est-ce que l’inactivité en face de l’injustice constitue un acte de la collaboration?

     

    Mais si la simple inactivité égale la culpabilité, la plupart des français soit coupables.

     

    Comment pouvons nous répondre à cette question, après plus de cinquante ans?

     

    En examinant le rôle des intellectuels dans la France occupée, c’est vrai qu’on trouve de la disparité entre les intentions et les actes, une difference entre les mots et l’action.

     

    Toutefois, les mots ont du pouvoir, comme on peut le voir avec les dénonciations.

     

    On doit distinguer entre les réflexions abstraites et les mots directs comme les dénonciations  qui ont le même effet qu’une action.

     

    Les mots peuvent rester longtemps dans la mémoire collective, mais à la fin, chaque homme connait la valeur de ses propres actions – et il sait s’il a agi selon sa propre conscience.
    .
     

    Bibliographie
     

    Aymé, Marcel. Uranus.
    Dutourd, Jean. Au bon buerre. Éditions  Gallimard, 1952.
    Joseph, Gilbert. Une si douce occupation. Éditions Albin Michel, S.A., 1991.
    Malle, Louis et Modiano, Patrick. Lacombe Lucien (scénario). Éditions Gallimard, 1974.
    Soll, Ivan. From entry Sartre, Jean-Paul (1905-1980)
    World Book Encyclopedia S-Sn Volume 17
    Chicago:  World Book Inc., 1986

     

    SOURCES - LIEN - http://www.mtholyoke.edu/~jfrabin/devoir.html

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